Célestin, il n’avait pas tant espoir que ses excuses servent à quelque chose. Après tout, ça n’aurait pas été si étonnant : il s’est montré bien stupide, alors quelle aurait été sa non-surprise à se voir rejeter de nouveau. Pourtant, tu reviens vers lui, dans un silence de mort - sans mauvais jeu de mots. Tu lui chopes brutalement le bras, si bien que Célestin se questionne un instant. Est-ce que tu vas de nouveau le bouffer ? Est-ce que tu l’as entendu ? Pourquoi ce geste ? Tu veux le cogner ?
Ses yeux écarquillés trahissent facilement toutes les pensées qui lui traversent le crâne, bien qu’il n’en exprime aucune.
“Ce n’est pas clair.”
“Quoi qui est pas clair ?”
“Conduis moi à travers la ville, je veux aller à l’endroit où il y a le plus de restaurant rassemblé, je finirais bien par trouver.”
“Ah bah euh- en fait…”
Il pointe un peu çà-et-là, différentes rues et ruelles. Évidemment qu’il y a une “rue des restos”, il y en a une plus ou moins dans toutes les villes touristiques. Et Tokyo est une ville touristique par excellence, n’est-ce pas ? Célestin connaît bien ce genre de rue, pour y aller de temps à autre - plus auparavant que maintenant, il est vrai.
“Par là.”
Il finit par pointer derrière vous. C’est à quelques centaines de mètres, quelques minutes de marche qui - et il le sent par avance - risquent d’être terriblement longues. Tu le lâches, et par réflexe, il remue son bras, les sourcils froncés et la mine pincée.
Dans quoi s’est-il encore embarqué ?
“Au fait, moi, c’est Liam White. Ce sera plus simple pour communiquer.”
“Célestin.”
Comme prévu, bien que tu l'aies lâché, ses minutes sont terriblement longues. Célestin se frotte le cou, l’épaule, parfois le col de sa chemise. Partout où tu l’as saisi pour le menacer ou tout autre chose. A voir de l’extérieur, on pourrait croire un forcené.
“... T’es là depuis combien de temps ? Pas longtemps, j’imagine…”
Il parle pour se rassurer, pas forcément pour que tu répondes. D’ailleurs, il pourrait faire la conversation seul que ça ne le dérangerait pas plus qu’à l’accoutumé. Vous finissez par arriver dans une rue piétonne, assez large et pavée, où s’étalent des devantures de restaurants japonais.
“Euh bah voilà. Tu devrais trouver son bonheur ici ?”
Résumé
378 mots
Du coup Célestin traine Liam dans une rue des resto dans l'espoir qu'ils trouvent de quoi le nourrir, et il fait la conversation tout seul parce qu'il est intimidé