EPREUVE 2 • Manoir abandonné [Nano RP + Prismver]

• Vous avez trois jours pour échanger au maximum 5 réponses rp chacun (soit 10 réponses en tout)
  
• L'épreuve se termine donc le 6 janvier à 23h59
  
• Les réponses sont limitées à 350 mots maximum
  
• Le contenu du manoir est évidemment laissé libre pour que vous puissiez y insérer vos idées les plus éclairées
  
• Les champions doivent poster dans le sujet de leur épreuve respective en tant qu'invité (pas besoin de s'inscrire donc, sauf si vous êtes un champion de PaB) en précisant bien leur forum d'origine dans leur pseudo.
  
  exemple, si Jean-Diego est le champion de Tasty Tales, il poste en tant que "Jean-Diego [TT]"
  
  
• Vous pouvez ajouter en "hors-rp" une présentation rapide de votre personnage ou des aspects importants concernant le contexte de votre forum d'origine, histoire de faciliter la compréhension du lecteur sur des points trop obscurs. (et ça comptera pas dans la limite de mots obvi)
  

Goutte. Goutte. Goutte.

Gelée jusqu'aux os parce qu'elle a perdu son sang-froid, Savannah, après avoir erré dans cette forêt pour une durée indéterminée. Terrible sens de l'orientation. Astraphobie. Une peur en confortant une autre, elle s'était précipitée à l'intérieur de cette bâtisse grinçante pour y trouver un abri ne serait-ce que sommaire.

Goutte. Goutte. Goutte.

Et elle avait oublié son téléphone portable et elle ne pouvait pas y trouver le moindre refuge. Perdue, sans son habitude de se réfugier dans la dimension des écrans dès que Zeus se manifeste dans l'azur, elle avait commencé à arpenter la bâtisse à la recherche d'un écran quelconque. Il faut bien se le dire, cependant, c'est idiot.

Goutte. Goutte. Goutte.

Pourquoi y aurait-il un écran dans une construction à l'air si vieille et délabrée ? Mauvaise en histoire, elle était pourtant sûre qu'elle cherchait en vain. Rien ici ne pourrait la sauver, rien ici ne pourrait l'aider à faire quoi que ce soit plus que d'attendre en pleurant la fin de l'orage. Ici il n'y a qu'elle et votre silhouette.

Goutte. Goutte. Goutte.

Elle a mis du temps à percevoir votre présence, occupée à autre chose. Mais vous êtes là, pourtant. Vous êtes là devant elle et elle se surprend à balbutier. Sur la défensive. Réflexe inutile de tâter ses poches pour y chercher son écran bien aimé. Mais rien n'a changé depuis tout à l'heure. Ici, il n'y a qu'elle et votre silhouette.

Goutte. Goutte. Goutte.

Ses cheveux sont longs mais les mèches ne sont pas aussi longues à essorer que le ciel. Certains pensent que la haine est le moteur de l'homme, mais en vérité, chaque décision est motivée soit par l'amour, soit par la peur. Savannah a tendance à agir par peur et à se laisser griser par les mauvais choix qu'elle peut prendre.

Goutte. Goutte. Goutte.

Sa voix est glaciale.

— Donne-moi ton téléphone portable si tu l'as sur toi.

Unknown avance à pas prudents, elle ne fait aucun bruit. Question d'habitude. Par contre... Qu'est-ce qu'elle fout là ? Qu'a-t-elle encore oublié d'important ?

Oui parce qu'il faut que je vous dise : Unknwon a des petits problèmes de mémoire. Enfin... des gros, ouais. Mastocs. D'ailleurs, son nom vient de là et c'est l'un des seuls trucs qu'elle n'oublie pas. Ça et le fait qu'elle a connu l'apocalypse, la fin du monde, l’Armageddon. T'as compris, quoi. L'humanité a réussi à faire du bullshit en grand. Le monde est désormais dominé par les morts. Les morts-vivants. Alors crier « Helloooo~ » à la porte d'un manoir pour que des croulants sortent de leur trou chic et viennent la becqueter, elle le sent pas. Elle a pas envie de devoir trainer dehors sous l'orage. Merci mais non merci.

Elle est donc entrée sans un bruit. Après avoir toqué discrètement sans succès. Quelle n'est donc pas sa surprise de tomber nez à nez avec une meuf qui lui réclame, de but en blanc, un portable. Un portable ! Nan mais d'où elle sort, celle-là ? Est-ce qu'elle nous ferait pas une amnésie plus violente encore que celle de mademoiselle Unknown Yet ?
Bon, au moins, c'est pas un zombie.

— Un portable, t'es sérieuse ? Comme si ça marchait encore, ces trucs-là ! Même pour troquer de la bouffe, personne n'en voudrait !

HRP :

Sourcils froncés. Regard mauvais. Un mélange d'incompréhension, de stupeur et d'indignation. Savannah dévisage la figure devant elle, d'un air agacé. Pas une miette de sourire en vue, elle s'approche en fouillant à nouveau ses poches. Au fond de l'une d'entre elle, elle trouve un petit bonbon dur, dont le sucre translucide est teinté de vert et dont il émane une forte odeur de menthe. Le papier fait du bruit dans sa main et elle le tend à la silhouette.

— Tu peux avoir ça si tu me donnes un écran. N'importe quoi. Une calculatrice, si tu en as une. Ou si tu as exploré et que tu en as vu. Deal ?

Pas sûre de comprendre, mais elle fonctionne aux mots clés. Niveau nourriture, un bonbon est le mieux qu'elle puisse faire. Mais au cas-où ça ne fonctionne pas, elle fait quelques pas pour observer autour d'elle et continue de fouiller ses poches, au cas-où la présence de son portable lui ait échappé. Mais elle n'a rien d'autre que ce bonbon, un briquet et un paquet de cigarettes à la menthe. Alors elle allume un bâtonnet et le marque du rouge qui couvre ses lèvres, pour tenter de calmer ses nerfs quelques minutes.

Quelle journée.

C'est une blague.

— Un bonbon ? T'as pas plutôt des boîtes de conserves, de la viande séchée... ?

Un bonbon, non mais on aura tout vu. Quoique ça fait longtemps qu'elle n'en a pas vu. Peut-être qu'avec une bonne négociation, elle le refilerait à quelqu'un en manque de sucre contre un truc vraiment intéressant.

— Oh, t'as des clopes ! enchaîne-t-elle. C'est intéressant, ça, des clopes !

Elle dit ça, mais des écrans, elle n'en a pas. S'il y a bien un truc qu'elle délaisse quand elle fouille, c'est tous ces bidules électroniques devenus complètement obsolètes. Surtout qu'ils ont autre chose à faire de l'électricité qu'ils génèrent au camp !

— Et pourquoi tu veux un écran ? À quoi ça va te servir ? Y a même plus de quoi les charger correctement...

Et ses yeux roulent. Non mais que croyait-elle ? Qui ici se baladait avec des conserves dans ses poches ? Elle ignore la remarque et rapidement, son visage change. Sourire hautain. Elle se permet même de jouer avec ses cheveux avec une moue emplie de fierté. Après tout, elle pourrait essayer de négocier comme ça. Ce n'est pas parce que Savannah déteste partager qu'elle ne pourrait pas essayer pour se tirer d'affaire.

Un nouvel éclair zèbre le ciel, elle sursaute et s'approche de la jeune femme. Cigarette entre deux doigts, elle pose sa main sur l'épaule de cette dernière et lui sourit.

— Tu sais, les gens comme moi... Je peux voyager au travers des écrans. Si on trouve un écran, je pourrai me tirer d'ici. Je te donnerai mes clopes en échange, si tu veux. Tout pour pas croupir ici. L'humidité va me faire friser et j'ai vraiment pas envie.

Et elle passe sous secret sa peur de l'orage comme elle le fait pour toutes ses peurs. Rester en position de pouvoir, obtenir ce qu'elle veut, pour se barrer sans demander son reste. Au fond, elle n'a besoin de rien d'autre.

Gné ? Voyager à travers les écrans ?
Soit ce rêve est très très réaliste, soit cette meuf est folle. Toquée. Perdue. Définitivement. Comment a-t-elle survécu deux ans aux zombies ?  Mais Unknown peut peut-être utiliser ça à son avantage. Toujours tirer un maximum de profit sans égard pour la décence ou la bienséance. Des mots qui n'ont de toute façon  plus de sens quand tu peux te faire croquer à chaque coin de rue et d'arbre. La jeune femme n'a aucun problème avec l'idée d'escroquer les gens. S'ils ne savent pas négocier, tant pis pour eux, tant mieux pour elle. La survie avant tout !

— Y en a combien dans ton paquet ? Je suis prête à retourner toute la baraque, si tu m'en proposes assez...

Le tout étant de mettre la main sur un écran avant elle, sinon pas d'échange. Va falloir être rapide. Et la jouer fine. Faudrait pas qu'un zombie sorte d'un placard au moment où elle dégote LA tablette ou LE smartphone de ce sinistre endroit.

Un nouvel éclair projette des ombres sur les murs où des peintures délavées semblent soudain munies d'yeux véritables qui les observent. C'est encore plus creepy que d'habitude, tous ces sujets morts quelques siècles plus tôt.

Satisfaite, tu souris. T'essaies de chasser l'ennui. T'as pas peur des compromis, mais tu regardes ton paquet. Un deux trois, et c'est tout. Tes ressources sont à bout. Tu ne sais pas trop quoi faire. Ta promesse tombe par terre. Elle tombe à l'eau, comme cette eau qui s'écoule à l'extérieur. Qui s'écoule de moins en moins, d'ailleurs. Et même si l'un d'entre eux fouette violemment ton environnement proche, les flashs de lumière qui te font tressaillir semblent s'espacer de plus en plus. Loin de t'en plaindre, tu sembles regagner un petit semblant de contenance.

C'est pour ça que lorsqu'elle te pose sa question et que tu te demandes si ça te profiterai vraiment de perdre tes cigarettes après tout, tu la jauges de haut en bas. En y repensant, Savannah, t'as jamais vu cette fille. Vague d'inquiétude, pendant une seconde, qui mousse en écume sur les parois de ton crâne en écho de "Et si ?" jusqu'à ce que tu fronces les sourcils. C'est vrai ça. Si l'orage s'arrête, tu n'as rien à gagner à la situation et tout à perdre. Alors dans un accès soudain de ton tempérament lunatique, tu croises les bras et te laisses tomber sur le canapé miteux qui trône au milieu de la pièce.

— J'ai changé d'avis.

Tu sonnes bien plus fière que tu ne devrais l'être.

— J'ai rien à gagner à la situation. Je sais même pas qui tu es. Et si tu étais un fantôme du passé ou je sais pas quoi ? T'as même pas de portable après tout.

Sourire arrogant envers elle.

— Et puis faut bien avouer que tes fringues sont super moches. Ultra ringards. Je suis sûre que tu es un fantôme et désolée mais à part jouer les Sadako en sortant de la télé à Halloween, je joue pas avec l'occulte ma grande.

Seconde clope, que tu allumes d'un seul geste.

Elle te prend déjà pour une folle.

Dommage. Unknown aurait donné cher pour la voir essayer de pénétrer l'écran d'un téléphone en écrasant son nez dessus. Sûr que ça valait le coup d'œil. En plus, preuve qu'elle est cinglée, elle s'allume une deuxième clope alors qu'il y en a qui donnerait un mouton entier pour une seule ! Cette fille est riche et elle n'en a même pas conscience. Dommage bis, elle aurait peut-être donné 15 cigarettes pour un écran qui sert à rien si elles les avaient eu. Quel gâchis.

— Un fantôme, voilà, c'est ça, fait-elle avec un sourire railleur.

Elle connait pas Sadako, le film est bien trop vieux ! Un demi-siècle, ça vous fait tomber même les plus grands chef d'œuvres aux oubliettes. Sauf s'ils bénéficient de suites infinies, genre Star Wars IXVII ou Saw 18. Bon. Les fringues par contre, c'est sûrement vrai. Son pull est troué et son fut usé jusqu'à la corde. On peut pas faire pire, quelque soit l'époque. Mais le shopping, c'est pas tellement un truc qu'on fait par choix, dans le coin.

— Chuis tellement un fantôme que je peux trav...

Elle s'arrête net. Sa main n'était pas sensée traverser le mur, oh que non ! Elle était sensée se plaquer dessus pour preuve de sa consistance.

— Mais bordel !

Elle fait des mouvements de bras dans tous les objets solides qui l'entourent et constate avec horreur qu'elle n'en touche aucun. Elle recule sans regarder, hébétée, et trébuche sur quelque chose... Ah quand même !
C'est un fauteuil. Un de ceux qui s'accorde au canapé miteux où l'autre s'est affalée.

Et tu la regardais partager ton ironie et confirmer être un fantôme, avant qu'elle ne s'approche du mur pour prouver ses dires. Et elle prouva, bien plus que ce à quoi tu t'attendais. Tu ne pus t'empêcher de cligner des yeux et tu te relevas d'un seul coup, étonnée et un peu effrayée. Déglutit, Savannah et regarde-la dans les yeux si tu l'oses. Celle qui était dans ce vieux manoir effrayant avant toi, qui tient des propos incohérents. Celle qui n'a ni téléphone portable ni tenue décente. Celle qui, si les éléments précédents ne suffisaient pas à montrer contre elle un cas suffisant pour que tu puisses l'accuser, venait littéralement de faire passer son bras à travers le mur.

— Tu es un fantôme.

Soit ça, soit elle était dotée de l'Esprit et son pouvoir était qu'elle pouvait traverser les murs. Mais vu sa réaction lorsque tu lui as annoncé voyager au travers des miroirs, cette option te paraissait un peu trop bizarre pour être possible. Même pour toi, c'était trop bizarre.

— Tu es un vrai fantôme. Un vrai de vrai...

Lentement, tu te relevas. Il ne te semblait plus percevoir ni foudre ni tonnerre, rien que des gouttes dont la présence allait en s'amenuisant.

Goutte. Goutte. Goutte.

Un, deux, trois, tu retournes sur tes pas. Quatre, cinq, six, pour fuir ces mauvais auspices. Sept, huit, neuf, parce que t'as peur de cette meuf. Et peu importe si tes cheveux frisent, si ton maquillage coule, si la pluie te gèle jusqu'aux os. Parce que tu perds ton sang-froid. Cours, cours et ne te retourne pas. La terre de la forêt s'est transformée en boue. Tes pieds s'y enfoncent, des racines s'y cachent et avant que tu ne t'en rendes compte, tu trébuches et te cognes la tête contre un arbre. Quinte de toux.

Goutte. Goutte. Goutte.

Tu fermes les yeux.

Goutte. Goutte. Goutte.

Et lorsque tu les rouvres, c'est le plafond de ta chambre que tu vois.