Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

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dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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#1
Terminé28.06.16 19:33
ft. Lynn Ahern & Giuliana Scuderi

Take my hand, we'll make it, I swear


Feuilles, crayons, feutres... Tout y était.

Lynn attrapa son sac et sa pochette et sortit de l'appartement. Elle avait soudainement été prise d'une envie de dessiner et elle cherchait un nouvel endroit, un nouveau paysage, quelque chose de nouveau quoi.

L'air était frais mais, la vampire n'avait pas froid. Ses cheveux roux voletaient et quelques mèches vinrent se placer devant ses yeux, qu'elle repoussa à l'aide de ses doigts.

Elle marchait depuis depuis quelques minutes à peine quand elle passa devant le musée.

- Tiens une exposition.

En effet, un panneau d'affichage annonçait l'exposition de statues romaines.
Elle hésita un instant, mais décida finalement de se payer une entrée. De toute façon, cela lui permettra de s'améliorer.
Dessiner tous les détails du corps, du visage, des mains, demandaient de la précision et beaucoup de patience si vous voulez que le dessin final soit aussi vrai que nature et Lynn était encore loin de ce résultat.

Elle se paya donc une entrée et traversa le hall du musée. Le marbre qui recouvrait le sol était d'un blanc immaculé, de telle sorte que Lynn fit attention à ne pas le salir.
La jeune fille marcha à travers les couloirs, cherchant LA statue sur laquelle elle passerait sûrement deux bonnes heures à s'entraîner.

Enfin elle la trouva.

C'était une statue de Venus, la déesse de l'amour. Une simple toge entourait son bassin et descendait jusqu'aux pieds laissant sa poitrine nue. Mais ce qui avait permis à la vampire de choisir cette statue était la position de ses mains : sa main gauche était fermée en un poing tandis que sa main droite était tendue.
Les mains étaient des parties du corps complexes à dessiner et les positions opposées de celles de la statue était un bon entraînement pour Lynn.

Elle s'installa sur un banc qui se trouvait juste en face de la déesse et sortit ses feuilles et un crayon de bois.  
Elle reproduisit les mains plusieurs fois, dans des angles différents et décida finalement de reproduire la statue en entier.

Elle était sur le dessin depuis une bonne demi-heure, quand elle sentit une présence à ses côtés...




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#2
Terminé30.06.16 18:50
Le vigile me regarde d'un air bizarre alors que je réajuste innocemment la bandoulière de mon sac sur mes épaules. Que craignait-il au juste ? Que d'une seconde à l'autre, je m'empare à pleines mains d'une de ces petites statuettes de Bouddha et la fourre sans vergogne dans mon sac avant de filer à toutes jambes ? Je lui fais mon sourire le plus poli  qui soit – quoiqu'empreint de froideur –, si bien qu'il finit par détourner les yeux, poursuivant sa ronde en faisant tournoyer son porte-clés comme si le musée tout entier lui appartenait. Ringard, songé-je pour moi-même. Dès lors qu'il est reparti et que je me retrouve quasi-seule dans la salle réservée à l'art bouddhiste, le laisse échapper un long soupir. Était-ce mon côté zombie qui laissait penser à tous que j'étais une délinquante ou bien simplement mon air trop introverti … ? Mon regard capte celui – calme et bienveillant – de ce brave Bouddha grandeur nature qui me fait face de toute sa hauteur et je souris sensiblement, presque par mimétisme. Depuis mon arrivée ici, je dois avouer que le musée Nezu est bien le seul endroit de cette ville dans lequel je me sente bien. Ce lieu me rappelle ma vie d'avant, lorsque je passais des journées entières à visiter le moindre musée d'une ville ou à me précipiter aux vernissages de toutes les expositions possibles et imaginables – un jour, j'étais même allée à une expo sur les chaussettes à travers les siècles, dans un village paumé de Toscane ; tout un programme ~.
Au milieu de tous ces vestiges des temps passés, j'étais apaisée. Sereine. Ici, j'arrivais à oublier ce qu'on m'avait fait subir, dans cette vie comme dans l'autre.

Un couple s'avance main dans la main dans l'allée en riant en sourdine, leur regard amoureusement soudés l'un à l'autre. Me sentant de trop, je poursuis mon chemin pour rejoindre la salle dévolue aux Antiquités. N'avais-je pas vu, à l'entrée du musée, une affiche annonçant une rare exposition sur la sculpture gréco-romaine ? L'art européen n'était pour le moins que rarement présenté dans ce musée, plutôt réservé aux œuvres asiatiques. Pressée soudain de revoir les vestiges de ma propre civilisation, je hâte le pas jusqu'à l'étage des expositions temporaires, redécouvrant avec plaisir toutes les richesses de Rome et des alentours condensées en quelques dizaines d’œuvres dispersées ça et là dans la pièce. Ici un Auguste triomphant, là un Bacchus en pleines bacchanales, là-bas une Muse en libation... Tant de souvenirs remontent à la surface. La plupart des sculptures étaient de style classique, quoique j'en voyais des plus anciennes, probablement d'époque mycénienne ou pré-mycénienne. J'admire leur forme régulière, les aspérités légères du marbre et la douceur de l'albâtre, comme si les figures représentées étaient nées en s'extirpant de la pierre et non sous les coups de burin répétés de l'artiste.

Je m'attarde sur chacun des cartels légendés, imprimant la moindre information dans mon esprit en complétant avec celles que j'avais déjà acquises par le passé, jusqu'à ce que mes prunelles azurées dévient sur la seule présence vivante dans la salle d'expo : une demoiselle à la crinière rousse indisciplinée sagement installée sur un banc, un carnet de croquis étalé sur les genoux. Mon sourire s'élargit sensiblement. D'ici, elle me rappelait moi lorsque j'étais en première années de licence, prenant des notes et croquant avec une minutie passionnée les détails des œuvres que je dévorais avidement des yeux.

Presque automatiquement, j'avance pour la rejoindre, me glissant discrètement derrière elle pour jeter un œil intéressé par-dessus son épaule. Elle avait un bon coup de crayon, songeais-je en souriant en coin jusqu'à ce que la demoiselle ne s'interrompt, ses muscles se crispant légèrement. Zut. Avait-elle senti mon odeur, malgré la dose de parfum conséquente que je m'étais allègrement administrée avant de quitter l'agence ? A moins que ce ne soit mon regard par-dessus son épaule qui l'ait gênée. Ce n'est jamais agréable de se faire épier en douce...
Il fallait absolument que je dise quelque chose pour ne pas passer pour une dingo trop curieuse.

« Au XVIIIe siècle, un tas de jeunes de ton âge faisait exactement la même chose que toi... », énoncé-je en anglais, avec ce petit accent italien qui me caractérise tant.

Toujours un léger sourire au coin de mes lèvres charnues, je m'installe à côté d'elle, l'air de rien, tout en perdant mon regard sur la Vénus qui nous fait face, imperturbable.

« C'était une sorte de... voyage initiatique à travers l'Europe, dont le point culminant était l'Italie et tous ses vestiges gallo-romains. Ils passaient des heures à dessiner ces témoins silencieux du passé... »

Ma voix est douce et empreinte d'un respect infini à l'égard de tous ces jeunes gens qui, un jour, ont eu la curiosité et l'envie de se mesurer à l'Histoire. Après avoir longuement détaillé les courbes pleines et sensuelles de la déesse, mes iris se reportent lentement sur le visage de la rouquine à mes côtés, mes lèvres s'étirant en un simple sourire timide.
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#3
Terminé04.07.16 16:20
ft. Lynn Ahern & Giuliana Scuderi

Take my hand, we'll make it, I swear


Lynn n'avait pas l'habitude de se faire observer et le regard de la jeune fille l'a gêné plus qu'autre chose. Elle posa donc son crayon et se tourna légèrement vers l'inconnue. Elle avait de longs cheveux noirs et de grands yeux bleus et elle semblait impressionnée par son dessin. Lynn rougit légèrement. Elle n'avait pas l'habitude de laisser les autres voir ses dessins, pas qu'elle en avait honte mais, elle préférait les garder pour elle.

La jeune fille se mit à lui expliquer qu'avant les jeunes faisaient cela aussi. Elle remarqua le léger accent de son interlocutrice mais, elle ne saurait dire d'où il pouvait provenir. Elle aussi en avait un. Certains pensaient qu'elle forçait son accent quand elle parlait, et pourtant non. Elle avait toujours eu ce fort accent irlandais qui en gênait plus d'un. Il est vrai que même si l'on avait pour langue maternelle l'anglais il était parfois compliqué de la comprendre alors quand elle était avec des étrangers, elle essayait au maximum de le diminuer.

- Je pense que c'est mieux de s'installer quelque part et de dessiner ce qui se trouve en face de nous plutôt que d'aller chercher une image sur Internet. Et puis ça nous fait sortir. Est-ce que tu dessines toi aussi ?

Lynn posa son calepin et ses crayons sur le côté et contempla la statue en face d'elle. Vénus l'a fasciné et elle comprenait parfaitement pourquoi certains faisaient des kilomètres pour observer ces merveilles.
Elle aurait aimé vivre à la même époque que ces statues. L'époque où les Dieux avaient une place omniprésente dans la vie des citoyens romains. Peut-être aurait-elle eu la chance de devenir l'élève d'un de ces nombreux sculpteurs.
Enfin, c'est ce qu'elle aimait s'imaginer.

Elle ne saurait dire combien de temps elle était restée sur ce banc, mais elle avait l'impression que le nombre de visiteurs augmenté. Si ça continuait ainsi, elle n'aurait vite plus la concentration nécessaire pour terminer son dessin. Elle décida de revenir plus tard, en espérant que l'exposition serait là encore un moment.

- Tu veux que l'on fasse le tour de l'exposition ? Toutes ces statues sont magnifiques, ça serait dommage de ne pas les voir.



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#4
Terminé06.07.16 11:42
Je dois bien le reconnaître ; cette fille est plus que mignonne. Son petit air timoré et rêveur me rappelle encore une fois moi à son âge, mais cette légère lueur de défi que j'ai cru lire dans ses jolies prunelles ambrées à l'instant où elle s'est exprimée me font penser à... à quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'une autre vie. Sa remarque me fait sourire tout à fait spontanément ; chose rare, vous dirait toute personne me connaissant un tant soit peu. Elle me semblait plus mûre que la plupart des jeunes que je connaissais. Son côté artiste peut-être ? A une époque où la jeunesse préférait se vautrer dans le canapé et regarder la télé plutôt que de découvrir la beauté et les mystères du monde qui les entourait, cette petite rousse faisait sans doute figure d'ovni. Quel âge pouvait-elle bien avoir – l'âge premortem, cela va sans dire, puisqu'ici il était inutile de se fier aux apparences – ? Seize ans ? Dix-sept … ? A moins qu'elle ait le même âge que ma Fulvia...

« Ça m'est arrivée autrefois, oui. J'apprécie toutes les formes d'art... », annoncé-je en reportant mon regard sur la statue, déviant progressivement sur sa voisine qui n'était autre qu'un buste d'Auguste en gloire, le visage grave et ô combien triomphant. « Mais... je n'ai jamais été aussi douée que toi, je dois bien l'avouer ~ »

A ces mots, je lui lance un regard bienveillant, prête à l'observer à nouveau dans tout son art dès lors qu'elle déciderait de s'y remettre. Mais la jeune fille avait déjà posé son attirail de dessin et restait toute à sa contemplation songeuse de la déesse de l'Amour. Peut-être étais-je de trop au fond. Les artistes sont bien souvent des gens pudiques à l'égard de leurs œuvres, quelles qu'elles soient. La salle se remplit doucement ; c'est l'heure d'affluence. Finalement, la demoiselle se lève en récupérant ses affaires, m'abandonnant sur mon banc. Je ne lui en tiens pas rigueur, j'avais sans doute gâché son moment d'intimité avec mes histoires de ''miss-je-sais-tout''.

« Tu veux que l'on fasse le tour de l'exposition ? Toutes ces statues sont magnifiques, ça serait dommage de ne pas les voir. », me demande-t-elle soudain sans que je m'y attende.

Je souris un peu plus – encore ! – et me lève sans un mot en attendant qu'elle lance le mouvement. Un long silence s'installe dès lors que nous déambulons dans l'allée principale de l'exposition. J'avais l'impression qu'il n'était nul besoin de mots entre nous, le silence nous liait plus que n'importe quel discours et sans que je me l'avoue, j'appréciais particulièrement. Je décide néanmoins de briser la glace lorsque nous arrivons au niveau des bas-reliefs du temple de Junon, m'amusant mentalement à nommer toutes les figures divines représentées sur cette scénette de procession religieuse.

« C'est plutôt dingue de voir ce genre d’œuvres ici... D'habitude, le Nezu n'est pas très... pro-européen. », lui confié-je presque exaspérée de ce constat. « Celle-ci je l'ai déjà vue. Elle est normalement exposée à la Galerie des Offices de Florence. Tu as déjà été en Italie ? », demandé-je d'une voix que je voulais douce, tentant d'effacer – avec difficulté – ce ton monocorde et morne qui ne me lâchait plus depuis que j'étais morte.

Je m'avance pour aller observer la sculpture suivante, puisque les visiteurs nous précédant avaient enfin terminé de la mitrailler de photos. Cette fois c'était une représentation du panthéon romain, Jupiter trônant au-dessus de tous ses frères et sœurs, le foudre à la main.

« Au fait, je m'appelle Giuliana. »

Je venais de m'en rendre compte ; nous avions passé la moitié de l'exposition sans même nous présenter. Lentement, je me tourne vers elle et lui tend la main avec obligeance, penchant sensiblement la tête sur le côté en plissant quelque peu les paupières comme pour décoder les traits fins de son visage typiquement européen, avec ses quelques tâches de rousseur qui égayaient le teint pâle de ses joues.

« Ravie de te connaître jeune fille... », lui murmurai-je dans un sourire des plus amical.

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#5
Terminé13.07.16 15:05
ft. Lynn Ahern & Giuliana Scuderi

Take my hand, we'll make it, I swear


Les deux jeunes femmes déambulaient silencieusement dans les couloirs du musée. Ce silence ne rendait absolument pas la situation gênante, au contraire, Lynn avait l'impression de se sentir plus proche de la jeune femme. Elle voyait dans ses yeux le même émerveillement que la vampire avait en voyant ces sculptures. Elle était heureuse de l'avoir rencontré, et avait l'impression qu'un étrange lien se tissait entre elles deux.

- C'est plutôt dingue de voir ce genre d’œuvres ici... D'habitude, le Nezu n'est pas très... pro-européen. Celle-ci je l'ai déjà vue. Elle est normalement exposée à la Galerie des Offices de Florence. Tu as déjà été en Italie ?

- Je ne suis jamais venue dans le musée à vrai dire. J'ai pour habitude d'aller au parc ou en ville. J'aime dessiner des paysages et des portraits.

Elle sourit en marquant une légère pause. Se dressait face à elle les bas relief du temple de Junon. Lynn prit le temps de le contempler. Tous ces détails sculptés dans la pierre, la fascinaient. Elle se demandait si un jour, elle serait capable de rendre ses dessins aussi réels et vivants.

- Je ne suis jamais allée en Italie, mais je compte y aller. Enfin je comptais y aller de mon vivant.

Elle sourit tristement. Elle se souvint des économies qu'elle avait fait. Elle avait organisé son voyage et comptait partir une semaine après son anniversaire, mais le destin - et surtout ce vampire qui l'avait mordu - en a décidé autrement.
Elle ne voulait plus trop s'attarder sur ce sujet et se remit à observer les différentes sculptures.

- Au fait, je m'appelle Giuliana.

C'est vrai, elle n'avait même pas pensé à se présenter et jusqu'ici elle n'avait pas non plus vraiment fait attention à la jeune femme. Peut-être aurait-elle dû plus lui parler.

- Je m'appelle Lynn.

Elle se tourna vers Giuliana, le sourire aux lèvres. Cette dernière lui tendit sa main, lui rendant son sourire. C'est à ce moment que l'Irlandaise se rendit compte de la beauté de son interlocutrice. Elle n'était pas juste jolie, beaucoup de filles étaient juste jolies mais Giuliana dégageait quelque chose qui la rendait mystérieuse et attirante. Lynn était certaine que beaucoup d'hommes - et peut-être même des femmes - venaient la draguer. Elle aurait aimé faire son portrait, mais elle n'osait pas vraiment lui demander.

-  Ravie de te connaître jeune fille...

Elles se serrèrent la main.

Lynn avait désormais envie d'en savoir plus sur Giuliana.

- J'imagine que tu viens d'Italie. Giuliana sonne italien et j'ai remarqué ton léger accent, même si ça ne m'a pas mit sur la voie dès que je l'ai entendu. Elle ria doucement.  Moi je suis irlandaise, mon accent aide beaucoup.

Elle avait prononcé cette dernière phrase avec un fort accent irlandais qui rendit la rouquine soudainement nostalgique.

- J'aimerais retourner en Irlande... Ton ancienne vie ne te manque pas parfois ?


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#6
Terminé16.07.16 18:44

Lynn. Joli prénom. Il lui allait plutôt bien d'ailleurs. Son rire – si spontané qu'il en deviendrait presque communicatif – me prête à sourire moi-même, encore une fois. Décidément, cette jeune fille avait le don de me dérider un tant soit peu. D'autant plus lorsqu'elle surjouait son accent si particulier à mes oreilles de latine. J'aurais plutôt parié sur l’Écosse moi, mais pourquoi pas l'Irlande. Je connaissais vaguement l’Écosse pour avoir participé à un séminaire à Édimbourg durant un été, mais je n'avais vu que la ville – et cerise sur le gâteau, il a plu tout le temps. L'Irlande, je n'y étais jamais allé, même si l'idée m'avait souvent traversé l'esprit. Des paysages verdoyants, encore sauvages et brutes, balayés par les vents du nord, ça devait être quelque chose. Tout comme ces vieux édifices de pierres grises ! Évidemment, ça n'avait rien à voir avec ma Sicile natale. Moi, chauvine ? Peut-être un peu. C'est dans la nature des insulaires paraît-il, cet attachement sans borne à leur bout de rocher ; alors pourquoi ferais-je exception à la règle ~


J'acquiesce à sa déduction, me contentant d'étirer mes lèvres pulpeuses en un fin sourire en coin. L'Italie chantait dans ma voix tout comme il irradiait sur mon visage. On m'a toujours dit que j'avais le type latin, même si je me trouvais un brin trop pâle pour oser prétendre à une telle dénomination.

« De Sicile, pour être exacte », complété-je docilement. « Il ne faut pas avoir honte d'un accent tu sais. Il est le témoin de tes origines et tu peux en être fière... », soufflé-je ensuite comme pour l'encourager à ne pas laisser de côté sa nature profonde.

« J'aimerais retourner en Irlande... Ton ancienne vie ne te manque pas parfois ? », me demande-t-elle avec nostalgie, tapant immédiatement où ça fait mal.

Je réprime une moue triste, me forçant à conserver un rictus que j'espérais amical, à tout le moins aimable. Elle ne devait pas être morte depuis si longtemps que cela, sinon elle ne tiendrait pas ce genre de discours. Bizarrement ici, tout le monde semblait content de son sort. Passer une éternité de joie à se fendre la poire et à s'amuser sans penser au lendemain. Yaaaay.
Mais à quel prix... ? Je n'étais pas de ceux-là bien-sûr. Mes trois années passées ici ne m'avait rendue que plus seule et blasée. Je savais que je ne reverrais plus jamais ce que j'avais vu et connu autrefois, et que le passé demeurait le passé. Plus de retour en arrière, surtout pas pour moi.

« … J'essaye de ne pas y penser. Tu devrais faire pareil. », réponds-je un peu plus froidement que je ne l'aurais voulu. « … Ce que je veux dire c'est juste que... », tenté-je de me radoucir quelques longues secondes après : « … Tout retour en arrière est impossible, je le sais mieux que quiconque, alors... enfin autant éviter de ressasser le passé, tu ne crois pas ? », hasardé-je enfin en reportant mon attention sur le bas-relief qui nous faisait face, faisant l'effort de me composer à nouveau une mine indifférente.

Comment Diable osais-je lui donner ce genre de conseil alors que je n'appliquais pas moi-même ces beaux principes... C'était du foutage de gueule, je m'en rendais bien compte. Mais pour son propre bien, mieux valait que cette jeune fille ne tombe pas dans ce type de travers-là. Avec les regrets vient la tristesse ; puis ensuite, immanquablement, les ténèbres.  

« … ça ne fait pas longtemps que tu es arrivée ici, pas vrai ? », osé-je demander en l'observant à nouveau, en coin, avant de poursuivre le fil de la visite pour m'arrêter devant une réplique du majestueux Jupiter trônant, conservé au Getty Museum.
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#7
Terminé01.08.16 20:29
ft. Lynn Ahern & Giuliana Scuderi

Take my hand, we'll make it, I swear


- J'essaye de ne pas y penser. Tu devrais faire pareil.

Lynn baissa légèrement la tête. Elle avait l'impression de s'être fait disputer, mais Giuliana avait raison. Il fallait qu'elle oublie son ancienne vie. Y repenser rendait la nouvelle plus difficile à accepter.
Pourtant la jeune femme du sentir qu'elle avait été assez froide et tenta de se rattraper.

- Tout retour en arrière est impossible, je le sais mieux que quiconque, alors... enfin autant éviter de ressasser le passé, tu ne crois pas ?
- Oui. Je finirais par m'habituer à cette vie. C'est juste dur... pour l'instant.


Les deux amies (pouvaient-elle se considérer ainsi désormais ? sûrement..) continuèrent de marcher, toujours en silence, passant devant des statuts toutes plus majestueuses les unes que les autres.

- Ça ne fait pas longtemps que tu es arrivée ici, pas vrai ?

Lynn hocha doucement la tête. Son visage affichait un sourire mais ses yeux montraient bien que cet épisode restait douloureux. Elle n'en avait jamais parlé et pourtant elle n'hésita pas une seconde à partager sa mort avec la jeune femme. Elle n'aurait su dire pour quoi, mais elle avait confiance en elle.
D'ailleurs la vampire n'avait aucune envie de quitter le musée, elle avait cette impression qu'une fois à l'extérieur, ce lien qui s'était tissé entre elles, ne serait pas exactement pareil. Mais elle savait qu'elles resteraient amies. En tout cas, elle l'espérait.

- A vrai dire, c'est une mort assez stupide. Un bête accident de voiture, je n'étais même pas au volant. C'était un ami, et il était saoule. Je pense que le pire c'est que j'aurais pu m'en sortir, mais ce vampire est arrivé et...

Un sanglot la stoppa dans son récit. Elle fouilla dans son sac à la recherche d'un mouchoir et s'essuya les yeux.

- Désolé.

Décidément en parler était vraiment dur.

Elle se demanda comment Giuliana était arrivée dans ce monde, mais elle n'osait pas vraiment poser la question. Elle sentait que ce sujet était délicat et elle ne voulait pas que la jeune femme se remémore ce souvenir qui était sûrement lui aussi douloureux.
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#8
Terminé22.08.16 23:32
J'avais vu juste : Lynn venait, peu ou proue, d'arriver dans ce monde de Lémures. Je ne m'étais toutefois pas attendue à ce qu'elle me révèle de quelle manière elle était décédée. A vrai dire, la plupart des gens restait réticent à parler de ça – j'en faisais partie, indéniablement – ; la douleur restant sans doute trop ancrée dans leur cœur, quelque soit le nombre d'années passées à errer ici-bas.
Je tique néanmoins lorsqu'elle évoque le vampire... Son meurtrier ? La jolie petite rousse serait-elle de ces créatures qui se nourrissent de sang et rôdent la nuit en quête de chair fraîche, comme dans ces romans victoriens et ces films hollywoodiens ? J'avoue avoir du mal à l'imaginer ainsi. Lynn semblait si douce et innocente, rien à voir avec l'idée qu'on se fait de ce type de monstre sanguinaire. Mais qui étais-je pour juger les gens, après tout, hm ?

Les larmes de la jeune fille achèvent pourtant de briser ma résolution et mon habituel masque d'indifférence. J'avais horreur de voir les gamines pleurer. Fulvia arrivait toujours à m'avoir avec ses larmes, si bien que je ne résistais jamais à ses caprices bien longtemps, quand elle en faisait.
J'avais dès lors l’irrépressible envie de la prendre dans mes bras et de la consoler, lui dire que tout irait bien, que ce n'était qu'un mauvais rêve. Qu'il n'y avait pas plus de vampires qu'il n'y avait eu d'accident et qu'en réalité, elle était toujours sur cette route avec ses amis et qu'elle ne tarderait pas à arriver chez elle. Saine et sauve...
Mais la vie n'est pas ainsi faite : elle est encore plus salope que la mort. Elle nous fait miroiter des choses et nous les retire aussitôt au moindre petit accro. Et la mort ne parvient plus qu'à raviver les souvenirs brisés.

Alors, sans un mot, je prends la jeune fille par l'épaule et l'attire contre moi pour l'enlacer comme je l'aurais fait avec ma petite sœur, autrefois. Une main fermement cramponnée autour de sa nuque au cas où elle tenterait d'échapper à mon emprise – mais c'était pour son bien ~ –, je glisse doucereusement les doigts de l'autre dans ses indomptables mèches rousses, les y entremêlant en caressant son crâne avec douceur. Intérieurement, je ne pouvais m'empêcher de me demander si mon odeur l'incommoderait, puisqu'elle était si proche – et que sa nature devait sans doute décupler ses sens, par ailleurs.

« ...Ce n'est rien... nous sommes tous passés par là... », la rassuré-je dans un murmure monocorde, tout contre son oreille.

Prendrait-elle mal cette soudaine tendresse de ma part à son égard ? Je devais avoir l'air bien entreprenante, elle allait sans doute me prendre pour une aliénée aguicheuse. Moi-même, je me sentais bizarre. Depuis ma mort – surtout la seconde –, je n'avais plus été aussi intime avec quelqu'un. Du moins pas dans le sens d'une intimité ''amicale'', s'entend. S'agissant de l'intimité purement physique, j'avais exploré cette horizon en long en large et en travers, bien sûr. Mais étrangement, avec Lynn, cette intimité presque fraternelle faisait sens et me galvanisait un peu tout en m'apportant une certaine sérénité.

« Tu aurais dû me voir moi, au début ~ », ricané-je faiblement dans une tentative de la dérider un peu, même si l'autodérision n'était pas mon fort et que le souvenir restait pénible.  « Alors comme ça tu es une vampire .. ? », hasardé-je en jetant un regard en coin sur son visage, desserrant un peu mon étreinte pour guetter ses expressions et – je l'espérais – quelque chose qui s'apparenterait à une ébauche de sourire.


Spoiler :
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#9
Terminé12.11.16 20:40
ft. Lynn Ahern & Giuliana Scuderi

Take my hand, we'll make it, I swear

L'étreinte de la jeune femme manqua de la faire exploser en sanglot. Elle n'aimait pas montrer ces faiblesses, elle qui avait l'habitude d'être toujours si joyeuse et souriante. La vie pouvait être cruelle parfois...

- ...Ce n'est rien... nous sommes tous passés par là...

Lynn se contenta de hocher la tête, serrant un peu plus Giuliana. Elle avait l'impression d'être avec sa grande sœur, bien qu'elle n'en ai jamais eu lors de son vivant. Elle aurait voulu rester comme ça encore un moment, au moins jusqu'à ce que ce sentiment disparaisse, mais la jeune fille savait qu'elle aurait beau rester ainsi pour l'éternité, elle ressentirait à jamais cette tristesse et cette haine pour ce vampire qui avait décidé pour elle cette fameuse nuit...

- Alors comme ça tu es une vampire .. ?

La rouquine ne put s'empêcher de sourire, sûrement au ton de la voix de son amie. Tout en hochant la tête, elle répondit :

- Oui, c'était vraiment dur au début, mais je m'y fais, et toi ?

Bien qu'elle n'en dise rien, Lynn se doutait de la nature de Giuliana. Lors de l'étreinte, elle avait senti, une odeur autre que son parfum, et pourtant ça ne l'avait pas réellement dérangé.
La vampire se dégagea des bras de son amie et partie s'installer sur un banc, fixant une peinture dont elle ne connaissait même pas l'auteur.

- Tu sais, celui qui m'a transformé... Il ne m'a même pas demandé mon avis, je ne voulais pas mourir et j'aurais pu survivre, mais il a décidé à ma place... Je dois le retrouver et lui demander une explication.
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#10
Terminé14.12.16 14:59
Ah ! Enfin un joli sourire sur ce doux visage partiellement constellé de tâches de rousseur. Avec douceur, sans me départir de mon ébauche de sourire, j'essuie du bout du pouce les quelques larmes stagnant encore sur sa joue pâle, comme j'aurais pu le faire autrefois avec ma sœur. Puis elle se dégage de mon étreinte et rejoint un banc, face au célèbre tableau de Goya, « Saturne dévorant un de ses fils ». Sans doute n'aurait-elle pas pu mieux choisir comme œuvre pour décrire son tourment, tant la toile du maître espagnol dépeignait la violence, la noirceur et le goût presque palpable du sang humain.

« Moi ? C'était dur aussi. Et je ne m'y suis pas vraiment faite, mais j'essaye ~ », réponds-je, évasive tout en haussant les épaules, l'air de rien, avant de la rejoindre sur le banc en croisant mes jambes, un sourire au coin des lèvres.

J'avais volontairement éludé sa question véritable, certes, mais j'étais persuadée qu'elle avait pris pleine conscience de ma nature depuis un certain temps. Alors que mes prunelles se perdent sur l'effroyable face de Saturne, j'écoute le récit de ma jeune amie, les bras presque nonchalamment appuyés contre le dossier du banc. Méditant un moment sur ses paroles, je laisse planer un silence contemplatif entre nous jusqu'à ce que le gardien ait terminé sa ronde, non loin, pour rejoindre l'encadrement de la porte menant à la salle suivante et nous laisser un peu d'air à nouveau.

« Hm... Je ne suis pas certaine qu'il faille remuer ainsi les souvenirs douloureux. Si tu trouves cet homme : au pire tu découvriras que c'était un salaud sadique, au mieux il te donnera des explications foireuses pour te consoler, Piccolina. », tenté-je de lui expliquer, fidèle à mon pessimisme légendaire, sans même me rendre compte que je l'avais affublée du petit surnom de Fulvia. « La véritable question c'est : que feras-tu, toi, une fois que tu sauras ? »

Cette fois, je détourne mon regard azuré du Goya d'en face pour le plonger avec intensité dans celui de la rouquine, curieuse de savoir quelles étaient ses réelles motivations ici-bas. Vengeance ? Justice ?  Ou simple masochisme imprudent...
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