“Ah ouais... Ça m'aide pas beaucoup.”Abe fronce les sourcils, sans comprendre l’emploi du terme
aider dans cette phrase. Comment une question, personnelle en apparence, pourrait-elle t’aider ? Il claque la langue, en réponse à une frustration montante.
“Moi aussi, je suis curieuse, mais me faire zombifier ? J'aurais juste trop peur. De vivre ça. Ça a l'air horrible.”
“Disons que ce n’est pas une expérience des plus agréables…”Il n’est pas assez déconnecté pour ne pas s’en rendre compte. Car il y a les visions la nuit telles des cauchemars, et les douleurs dans tout le corps, la peau qui part en lambeau et ses cheveux trop fragiles qui ne poussent presque plus. Il y a l’odeur qu’il masque comme il le peut derrière des parfums à l’odeur neutre, lui qui est bien trop sensible. Il y a ses yeux qui ne voient plus, encore moins qu’auparavant - il a déjà cassé ses lunettes, un enfer.
Pourtant, il ne regrette pas. Mais il peut bien croire que certains regrettent. Surtout lorsque ces personnes n’ont pas fait ce choix.
Alors que tu termines ton café et suis ses instructions, il se saisit de ta coupelle. Il fait glisser ses yeux entre le marc de café qui s’y trouve, et les illustrations de son ouvrage, y cherchant des cohérences et des paréidolies. Quelques secondes de silence, de concentration passent, le regard qu’il finit par fixer sur la coupelle. Et il sent - il sent derrière ses yeux ouverts, un quelque chose, ce quelque chose de profondément désagréable à vivre, à rêver, mais qu’il cherche à atteindre. C’est comme avoir un mot sur le bout de gorge, ou cette sensation de déjà-vu sans que tu ne saches d’où elle provienne. La même sensation qu’une envie d’éternuer qui ne vient pas, qu’une envie de se gratter sans savoir où.
Abby crispe sa mâchoire de frustration, fait grincer ses dents.
Il sait, il sent - la vision est là, mais elle refuse de se manifester.
Il ferme les yeux, bien trop fort, comme si ça pouvait aider.
“Ça marche pas, ton truc.”Il ouvre de nouveau les yeux - piqué au vif.
“Peut-être qu'il faut que des zombies dans la pièce ? Et du coup c'est de ma faute. Vu que je fais pas partie... des zombies.”
“Ça marche, c’est que…” Il a mal à la gorge, à l’idée même de parler, la frustration dans le fond du corps et dans le fond de la tête - il sait qu’il devrait voir quelque chose, mais rien ne se passe.
“C’est que ça. Vient pas.”La voix rauque, un peu trop probablement.
Sans qu’il ne remarque que tu sembles insister
un peu trop sur le fait que tu n’es pas zombie. Non, ça lui passe par-dessus l’esprit, seule reste la frustration de ne pas réussir comme il le voudrait, comme il le devrait.
Il n’a pas quitté le regard de ta coupelle.
Résumé
479 mots
Ses fringues + une jupe longue
Du coup Abe aurait dû avoir une vision, si seulement il pouvait en avoir de jour
Comme c'est pas le cas, reste juste la frustration de sentir qu'il devrait se passer quelque chose, sans que rien ne se passe
NB : ça m'extermine comment Foufou est là "Je SuiS PaS ZomBiE MoI" alors que si on insiste autant, perso je me poserais des questions