too cool for you · ft. phineas

Seul un rire répond à la réaction de Phineas. Evidemment, Rory sait bien que c’est pas comme ça qu’il va acheter son amitié, mais il en retire quand même un merci et surtout, il le voit accrocher déjà son cadeau à ses clés… Alors ça lui suffit, ça lui fait assez plaisir pour considérer cela comme une réussite, un nouveau pas vers l’avant aussi. Rien qu’avec cette journée, leur relation s’est déjà améliorée, il espère et il y croit. Il veut lui montrer à quel point il est cool, à quel point c’est chouette de trainer ensemble, puis lui prouver qu’il l’apprécie aussi, qu’il le trouve tout aussi cool, même peut-être plus.

Alors après le tour des stands et la distribution des cadeaux, Rory a bien envie de se poser quelque part pour boire quelque chose… Mais comme Phineas le lui rappelle, ce n’est pas à une convention qu’ils vont trouver quelque chose de pas trop cher et de vraiment bon par la même occasion. Ici, vouloir à manger c’est vouloir se faire voler et en parlant de vol… C’est arrivé un peu trop vite à son colocataire, qui a perdu ses affaires.

« Hein ?! Non, j’ai rien vu ! C’est peut-être arrivé quand j’avais moi-même le dos tourné, je regardais les stands, moi ! »

Faussement accusé et engueulé, en vrai Rory commence un peu à paniquer aussi. Il n’aurait pas cru que ça arriverait ici, il ne s’y attendait tout simplement pas et ne voit pas quelle solution rapide il pouvait trouver. Il regarde tout autour de lui, au cas où il aperçoit quelqu’un de plutôt louche, mais impossible à discerner parmi la foule. Il demande bêtement alors, comme si Phineas allait mieux savoir que lui :

« On fait quoi ? Faut qu’on les retrouve, tes affaires, mais on va pas agresser tout le monde qu’on croise, si ? »

Au moins, les mangas offerts et les porte-clés sont toujours là, Rory sert son yaoi contre lui et mets le porte clé dans sa poche et il commence à avancer dans la foule. La soif bien vite oubliée, il faut retrouver les affaires perdues. Un roux plutôt grand par rapport aux autres, ça se remarque plutôt bien, il jette des regards pas trop sympas à ceux qu’il voit. Il tente, pas très pro comme détective, mais il compte bien percer le secret au bout du compte… Il se retourne un instant vers Phineas.

« Sinon on peut signaler le vol à l’accueil ou au personnel qu’on peut croiser, mais bon ils vont pas faire grand chose j’imagine… On va se débrouiller, je te jure qu’on va les retrouver tes affaires, s’il faut que je frappe le sale voleur, j’y cours ! »

Ça fait bien longtemps que Rory ne s’est pas battu, à vrai dire il a toujours essayé de fuir les problèmes. Mais cette fois-ci, c’est différent, il ne va pas abandonner déjà abandonner Phineas même si ce serait plus facile ainsi… Ce serait gâcher tous ses efforts, il n’est pas aussi con quand même.

Finalement, l’idée de la bagarre ne motive pas Phineas, et c’est peut-être tant mieux… Rory n’aurait pas fait le fier au bout du compte, alors il se contente d’acquiescer, écoutant silencieusement les remarques de son colocataire. Ce n’est pas lui qui va insister de toute façon, abandonnant déjà l’idée radicale et dangereuse, il faut trouver autre chose. Seulement, il y a du monde dans cette convention, difficile de savoir qui a pu voler, si quelqu’un l’a vu et surtout, par où il est parti. C’est même mission impossible, mais pour son ami, Rory ne veut pas s’avouer vaincu pour autant. Il commence à chercher sans but, jusqu’à ce que Phineas propose d’espionner autrement, à sa façon.

Et ça veut dire s’accroupir au milieu de la foule et marcher bien trop lentement pour que cela soit confortable. Rory n’est pas vraiment sûr de l’idée, mais il le suit quand même. Après quelques pas maladroits, il demande quand même :

« Et du coup… On fait quoi ? On attend qu’on nous piétine dessus, on se fraie un chemin ? »

Il n’est vraiment pas sûr de la manœuvre, et en suivant Phineas, le voir là accroupis, esquiver les passants et réussir à avancer d’une drôle de façon ; Rory finit bien par rire. Il essaie de se retenir un peu au départ, mais la situation est vraiment trop ridicule pour ne pas en rire. Même si c’est critique, même si leurs esprits seraient bien plus rassurés s’ils arrivaient à retrouver les affaires de Phineas, Rory est toujours là pour rester optimiste, ne voir que le positif plutôt que de s’enfoncer dans le négatif. Il n’est pas là pour se morfondre, loin de là, le fun avant tout et même dans les pires situations, il réussit quand même à rire.

Ils avancent encore et au loin, Rory semble voir quelque chose qui brille il pointe du doigt pour montrer à Phineas, et tente de s’approcher encore, finissant à quatre pattes carrément, au moins c’est digne du cosplay qu’il porte aussi…

« C’est ta gourde, je crois ! Le voleur a sûrement dû l’échapper dans sa fuite… Ou il m’a entendu parler de baston je lui ai fait peur, c’est sûr. »

Il fait le fier, mais il ne se prend clairement pas au sérieux. Au moins, il y a du progrès et peut-être qu’ils pourront trouver d’autres indices. Il attrape la gourde et la tend à Phineas, victorieux.

« On continue par là, donc ? Il est peut-être pas si loin s’il a laissé tomber ça, j’espère… T’en dis quoi ? »

De toute façon, il n’attend pas forcément sa réponse pour se relever brusquement au milieu de la foule, convaincu qu’il va croiser un regard louche, lui assurant qui est le coupable. Mais ce n’est pas si simple que ça…

La gourde tendue est vite récupérée pour en fait être approchée du nez de Rory, attendant d’être reniflée. Rory regarde Phineas un peu penaud, surtout perdu avant de froncer les sourcils un instant, faussement vexé du délire qui ne cesse d’aller plus loin. C’est surtout que c’est pas la première fois qu’on le compare à un canidé, c’est à croire qu’on voudrait lui faire comprendre quelque chose. Alors, il ne peut pas s’empêcher de le faire remarquer :

« Eh ! J’ai l’air d’un chien c’est ça ? »

En même temps, il a un peu ramené la gourde à Phineas comme un labrador qui ramène le bâton à son maitre… Il a beau s’offusquer, c’est lui le premier fautif. De toute façon, cela ne sert pas à faire semblant d’être vexé très longtemps, ils ont un voleur à récupérer. Rory propose donc de continuer tout droit, sans savoir qu’il était justement en train de pointer du doigt ledit voleur un peu plus loin. Il ne s’en rend compte que lorsque Phineas déboule en bousculant tout le monde. Rory hésite un instant avant de comprendre ce qu’il se passe, donc il se dépêche de le rattraper, s’excusant à sa place auprès des pauvres passants poussés sur le côté.

Seulement, il s’arrête net parce qu’il voit presque trop tard que Phineas attend dans le dos du principal suspect, il lui jette un regard curieux, voire interrogateur, se demandant pourquoi il ne fait rien… Et c’est là que son colocataire lui laisse toute la responsabilité, suggérant à Rory de se battre comme il a été le premier à le proposer un peu plus tôt… Mais bon, le gars fait déjà peur, rien que de dos et il n’est pas sûr de vouloir l’interpeler mais il faut bien. Si proches du but, ce serait bête d’abandonner, mais Phineas n’a l’air de vouloir oser quoi que ce soit, c’est donc à Rory de prétendre le rôle du grand frère, lui qui a toujours été fils unique, ça va être un peu compliqué.

Alors, au lieu d’amorcer la bagarre avec un premier coup de poing, il tapote du doigt l’épaule du voleur pour attirer son attention. Le gars se tourne vers eux, et Rory l’accueille avec un grand sourire, les mains sur les hanches pour se donner un peu plus d’assurance.

« Hey. Il me semble que la veste que tu portes est à moi, puis tu as sûrement dû trouver un sac aussi, je voudrais bien la récupérer, sans faire d’histoire. »

Il prétend que les affaires sont à lui, autant prendre toute la responsabilité, jusqu’au bout. Même si Phineas reste à ses côtés, au moins le gars en face n’a pas l’air de faire très attention à son colocataire, mais ce n’est pas pour autant qu’il a l’air plus commode. Rory se retient de déglutir ou de montrer de la crainte, il se tient bien droit, même s’il est plus fin, il est au moins plus grand, c’est presque comme s’il le regardait de haut, ça peut peut-être intimider (ou pas).

« Franchement, c’est pas utile de voler, c’est des affaires perso qu’il y a dans mon sac, t’as dû le voir avec la gourde que t’as laissé tomber. Puis, tu vas faire quoi avec un deuxième portable ? Ça vaut pas le coup de le revendre, on est pas chez les vivants ici. » Il bluffe, il n’est même pas sûr de ce qu’il dit, mais tente quand même d’être un minimum convaincant. « Si tu redonnes tout ce que t’as volé, on oublie tout ça et je te relaisse partir, ça sert à rien de se prendre la tête, ok ? »

Il n’a surtout pas envie que ça finisse en bagarre, d’attirer encore plus l’attention au risque de se faire virer de la convention ou de créer une émeute. Rory est prêt à jouer le tout pour le tout, mais s’il peut éviter les vagues, c’est mieux. Alors, toujours souriant, il tend la main vers le voleur pour qu’il lui redonne le sac et la veste.

Forcément, la tentative de persuasion est inefficace contre le vampire qui tient bien à garder les affaires de Phineas. Rory doit alors réfléchir à autre chose, il reste bien droit pour ne pas se laisser abattre ou montrer une quelconque once d’abandon, il ne peut pas. Et même si Phineas râle déjà, lui dit que se battre est la seule façon de récupérer les affaires, c’est bien la dernière chose que Rory a envie d’entreprendre. Il ne sait pas se battre, et même s’il peut être plutôt grand, ça ne suffit pas car il fait clairement pâle allure face au voleur. Il est peut-être déjà mort, mais il n’a pas envie de se blesser et se retrouver avec un œil au beurre noir malgré tout.

De toute façon, il met trop de temps à réfléchir et c’est Phineas qui agit en premier. Rory le voit attraper la bandoulière lâche et tirer dessus du mieux qu’il peut. Même pour Phineas, le vampire est trop fort et un combat de tir à la corde débute. Rory est là, à attendre comme s’il faisait office d’arbitre mais son colocataire le rappelle bien vite à l’ordre et demande de l’aide avant que ça craque, mais c’est peut-être déjà trop tard. Dans tous les cas, Rory n’hésite pas un instant de plus et attrape la bretelle avec Phineas et tire de toute sa force dessus. Ça fait mal aux doigts mais il ne lâchera pas tant que le sac n’est pas libre. Ils tirent, tirent encore en se faisant une bataille de regards et s’il le faut, Rory est même prêt à attraper Phineas par la taille et le tirer avec lui pour trouver plus d’appuis selon lui.

Mais cette technique hasardeuse n’aura pas besoin d’être essayée, finalement le sac est lâché parce qu’il craque du côté du vampire. Ça a le mérite de faire perdre l’équilibre à Rory qui recule rapidement vers l’arrière et retombe sur les fesses, mais il a le sac entre ses mains, peut-être abîmé mais au moins en sécurité.

« Tant pis, on a les affaires, viens Phin !! On a pas le temps ! »

Pas le temps de trainer, parce que s’ils attendent trop longtemps face au vampire qui se retrouve avec un morceau du sac inutile, ça va clairement se finir en bagarre. Alors Rory préfère filer tant qu’il est encore temps, avec les affaires bien contre lui. Il se redresse rapidement et fait volte face pour courir en direction de l’entrée de la convention. Il bouscule un peu les passants, mais il profite de la foule pour semer le voleur, jetant quand même quelques regards par l’arrière pour s’assurer que Phineas est bien derrière lui en train de le suivre, ou pas ?

En tout cas, il s’arrête de courir une fois arrivé à l’extérieur pour reprendre son souffle. Il ouvre le sac pour vérifier qu’il y a bien tout dedans, le téléphone est au moins là. Seulement, il se rappelle aussi d’un autre truc, un oubli.

« Merde. Il a toujours la veste, j’y pensais plus dans la précipitation… »

Tout ne se passe pas comme prévu, et Rory ose à peine relever la tête pour croiser le regard possiblement mécontent de son colocataire, qui a peut-être de nouveau son téléphone et sa gourde, mais se retrouve avec un sac déchiré et toujours sans veste.