Commotion. Peu d'étonnement, après tout. Anathema a fait des bêtises, la priorité vient aux plantes. C'est
normal. Pourtant, il n'est pas là. Plus entièrement, comme un brouillard qui lui prend la tête, c'est flou, c'est confus. Anathema est confus. Les pieds, nus, sur la brique du sol, les éclats d'un pot en céramique autours de lui. Il ne fait pas attention. Dans le silence, il réagit à ce qu'on lui ordonne - demande pour être plus juste. Il s'exécute, cherche un grand pot.
C'est amusant (pas vraiment), Célestin n'était pas... méchant. Dans voix, oui, la panique, mais pas la colère, celle à laquelle le poltergeist avait été habitué. Encore aujourd'hui, il pouvait entendre la voix des Soeurs qui lui criaient dessus, des punitions, des regrets. Des larmes.
Ce brouillard, c'était son passé, qu'il avait mis de côté. Ce n'était pas celui d'Anathema, mais celui de
Lorenzo. Mais ce brouillard, il le prenait à la gorge, aux yeux. Ça piquait, les blessures qui ne s'étaient pas refermée. Et pendant un instant, il revenait à Puerto Rico. Une respiration, on avance. Retour dans la serre, dans la boutique.
Ce n'était pas comme avant.
Ce ne serait plus jamais comme ça.
Pour Anathema, une éternité, pour Célestin, c'était pile dans les temps ! Un pot, peut-être un peu trop large - après tout, on lui avait demandé un grand -, placé devant le propriétaire. Le poltergeist regarde faire, dans le silence. Oh. Pitié. C'est bon, c'est fini l'appitoyement ! Il était Anathema, arnaqueur, poltergeist, brillant et spontané.
— « Bon, il est où le balais ? »
Il était hors de question qu'il reste là, les bras croisés. L'homme aux cheveux de neige avait cassé le pot, il allait réparé son erreur. Hors de question qu'il soit en plus de ça redevable. Berk.
Sans réellement attendre de réponse, Anathema balayait la pièce du regard, cherchant l'outil nécessaire pour ce bazar.