Un duo de choix | PV : Céleste

C’est les deux paumes levées en l’air qu’il te consent donc à te laisser la main. Tant que vous repartez avec de quoi nourrir vos semblables, Louis en sera alors pleinement satisfait. Il faut attendre donc, pour assommer quelqu’un - il n’est pas très fan de l’idée, mais il faut bien avouer qu’il a dors et déjà perdu le droit d’exprimer son avis sur toute cette affaire. De même que ce ne sera probablement pas lui qui fera le premier geste en ce sens. Premièrement parce qu’il n’en a pas l’envie, mais aussi parce que son corps ne le lui permet plus. Ce qui n’est pas un moindre mal.

Aurait-il dû te prévenir tout de même ? Qu’il agit aujourd’hui en-dehors des limites de la Camarilla ? Par pur intérêt mathématique, oubliant de facto les risques ? Probablement. Le fera-t-il désormais ? Probablement pas.

Car si on considère qu’il faudrait saigner et récolter le sang sur des corps fraîchement assassinés, à défaut d’environ quatre à cinq poches par cadavres, alors qu’ici et maintenant, ce sont des centaines de poches fraîches qui vous attendent. Ajoutons à cela que le nombre de vampires tend à augmenter de manière exponentielle - avec une moyenne de quatre repas dans l’année, en 800 ans, un unique vampire aura mordu près de 200 personnes, qui elles-mêmes deviendront vampires et mordront à leur tour environ 200 nouvelles personnes chacune en huit siècles, et cetera et cetera… Les personnes ne souhaitant pas se nourrir à la source vont forcément augmenter également, et à terme, la nourriture risque de venir à manquer.

Une logique mathématique implacable.
Il n’est probablement pas le premier à le penser.

La porte s’ouvre enfin, et discrètement - du moins le plus possible avec sa canne - vous rentrez à la suite. Le clac clac de la canne résonne, à voir s’il sera assez fort pour attirer ou non l’attention…

Ah, vous parvenez à rentrer, alors tout va bien, n’est-ce pas ? N’était-ce pas le but de l’opération ici présente ? Reste plus qu’à transporter tout ça, et sans se faire remarquer pour le mieux que vous le puissiez. Ce devrait être bien plus facile, le plus dur est derrière vous désormais.

“Je ne vais pas poser la question du transport.”
“Non, tout va bien.”

Il désigne de lourds sacs glacière, typés transport d'organes - le sang n’en est pas un, après tout ? Un chacun sur le dos, contenant chacun vingt poches si ce n’est plus. La récolte aura été bonne. Reste à convaincre la Camarilla du bien-fondé de cette opération à demi-clandestine. Mais c’est là une autre histoire.

“Fort bien, les documents à côté des poches devraient indiquer le groupe sanguin de celle-ci, s’il s’agit d’un ou une donneuse régulière. Piocher de préférence dans du O, mais n’hésitez pas à prendre un peu tous les groupes. Du AB, également - c’est le plus rare.”

Il le dit en remplissant son propre sac.
Plus rien n'à signaler à partir de ce moment - c’en serait presque agréable.

“Bon, le retour devrait être plus simple.”
“Oh oui, bien plus simple. On passera la Porte la plus proche sans attendre.”

Et tant pis pour la petite collation, vous pourrez toujours la prendre à une fois de retour dans le Monde des morts, avant de revenir pour le Japon. De là, Louis ira livrer ces poches aux Refuges et à la Camarilla - leur prouvant par le même temps le bien-fondé de son affaire, certes à risque.

Mais qui ne tente rien n’a rien - n’est-ce pas ?

Votre petite affaire terminée, et les sacs sur le dos, vous voilà qui repassez la porte magnétique dans l’autre sens.

Ah, l’extérieur. Enfin.
Il était temps, il est vrai.

Quelle aventure, il pourrait presque en garder de bons souvenirs, il faut admettre. Presque. Pour le moment, il va surtout garder de la gêne et de l’embarras. Mais avec les années, peut-être pourriez-vous vous retrouver autour d’un verre pour discuter de cette petite sortie entre amis ? Il ne le pense pas, il est loin d’être naïf, mais l’idée le fait sourire.

“J'admets que je commence à avoir hâte de quitter cet endroit.”
“Moi de même, je l’avoue.”

La porte de l’hôpital, blouse sur le dos pour ne pas attirer l’attention. Ne reste plus qu’à retourner à la Porte, celle qui donne sur le monde des morts.

“Une fois que c'est déposé à la Cama', je vous laisse vous débrouiller.”
“Bien sûr. Merci de votre aide, une fois encore. N’hésitez pas à passer à l’Agence, que nous puissions nous arranger… Hm, financièrement parlant.”

Évidemment que cette aide n’allait pas être gratuite, vous en aviez discuté avant même de partir. Quant à une suite, Louis est tout à fait sûr que tu n’accepteras plus jamais de travailler en sa compagnie. Triste, mais il faut s’y faire, malheureusement.

Il ne va pas en mourir.
Toute proportion gardée.