Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

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dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

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#11
Terminé16.07.19 19:22

La turbine de son cerveau fonctionnait à plein régime. Il en était venu, naturellement, à se dire que l’homme qui lui faisait face était véritablement un vampire. C’était le plus logique, même s’il n’y ressemblait pas en apparence. Enfin… A quoi ressemble un vampire, d’abord ? De ce qu’il savait dans les bouquins… Pas grand-chose. Il n’y avait que cette histoire de canines longues et il lui semblait que celles de William avait une taille tout à fait normal. Lorsque ce dernier leva son verre, Kyo était encore perdue bêtement dans ses réflexions et il dût faire un effort pour revenir à l’instant présent. Il trinqua à son tour, appréciant le goût et la puissance qui s’écoula dans sa gorge. Ce saké était succulent. Il regrettait presque de l’avoir bu d’une traite, sans en avoir pu savourer toute la saveur. Néanmoins, il était nécessaire qu’il se requinque un peu, après cette évadée mentale des plus étranges.

Apparemment, son interlocuteur ne comprenait pas réellement la raison de son état. Lui-même était encore confus, face à tout ça. Il devait se douter qu’il y avait plusieurs espèces, ici. Il avait déjà rencontré un nécromancien par exemple, en la personne de Rizzen. Il n’avait pas été surpris d’apprendre son pouvoir végétal d’ailleurs –sans doute parce qu’il y avait tout de suite vu un moyen pour lui de retourner sur Terre… Il s’en mordait encore les doigts-. Bref, il était troublé. Pourtant, les premières paroles qu’il prononça étaient tournées vers la bouteille proposée, bien au-dessus de son budget. Lui qui voulait rendre la pareille à l’anglais pour la glace, il se retrouvait bien embêter. De toute évidence, ce n’était pas du tout un problème pour l’autre et il lui répondit avec un petit sourire gêné. Il appréciait le geste, mais il était important pour lui d’être franc sur le coup. Et puis s’il buvait de ce saké et se retrouvait ensuite à devoir payer la moitié… Il se retrouverait comme Rion, obligé de travailler dans un Host Club avec un vampire. Ah ! C’était nul, comme pensée.

Pas sûr que ta référence soit parlante, de prime abord. Tout le monde n’est pas aussi fan que toi des œuvres de Kaori Yuki.

Et finalement, il osa poser directement la question qui lui brûlait les lèvres. Après tout, il était préférable de passer pour un idiot durant cinq secondes qu’une heure. En vue du sourire qui lui fut retourné, il comprit rapidement qu’il ne s’était pas trompé. En termes de réaction… Il était assez proche d’un magicarpe sorti de l’eau –charmante image-. S’en rendant compte néanmoins assez rapidement, il ne tarda pas à se ressaisir pour passer une main dans ses cheveux. Il bugua complètement à la révélation qui suivit. Outre le fait que la mort par exsanguination était particulièrement brutale et inhumaine aux yeux du zombie –il croyait sur paroles William quand il lui apprenait que ce n’était pas une agréable-, il bloquait surtout sur le fait qu’il puisse aller dans le monde des vivants. C’était… Merde.

Pourquoi il n’était pas mort par morsure, lui, hein ?

Il se faisait sans doute des films. Il devait y avoir une contrepartie, dans tout ça. De toute manière, il était encore perdu dans ses réflexions alors que l’anglais complétait sa description. Pour se nourrir, hein. Donc tuer des gens. S’il était arrivé à cette conclusion rapidement, son interlocuteur ne manqua pas d’y venir, conscient qu’il s’agissait sans doute de la question la plus logique, découlant de toute ça. Il se mordit la lèvre inférieure. Il n’était pas vraiment dégouté. Il constatait bien cependant que William prenait grand soin à ne pas le regarder en parlant, comme s’il… Comme s’il n’appréciait pas devoir le faire. Et puis, il tenait à ce que le zombie sache qu’il ne s’attaquait qu’à de mauvaises personnes. Ça jouait, dans la balance de Kyo. Il était stupéfait, naturellement, par ce qu’il apprenait. Mais il comprenait aussi que William n’avait pas le choix. Il supposait que si un vampire ne répondait pas à sa faim, il devait être torturé par cette dernière. Ce n’était pas franchement mieux. Et puis… Ces types l’avaient un peu cherché, quand même. « Justicier des temps modernes… » La réplique lui avait échappée, alors qu’il continuait dans ses réflexions. Ça faisait vraiment beaucoup d’informations à enregistrer, tout ça. Il était peut-être temps aussi qu’il arrête d’être aussi naïf, à croire que le monde des morts était un petit paradis. Certes, ils étaient là pour s’amuser, s’il se souvenait bien du peu de ce qu’il avait écouté, quand le roi l’avait accueilli. Pour autant, il semblait y avoir toujours autant d’âmes torturées que chez les vivants. C’était un peu… Ironique, quand même.

Et tu es une de ses âmes perdues.

« Hum… Je ne dirais pas que je suis effrayé. Juste un peu… Choqué, toujours. Je vis dans un monde de Bisounours dans ma tête. »
Il laissa échapper un petit rire, se moquant de lui pour la énième fois. « Mais… T’as pas le choix, j’imagine, que de boire du sang, si ? ‘Fin… Ça me paraisse logique que tu te nourrisses de sang, surtout si la nourriture normale ne te rassasie pas. Et puis… S’ils l’ont cherché, aussi. » Alors là, on arrivait sur une pensée qu’il avait déjà eu dans le monde des vivants qu’il taisait la majeure partie du temps. En ce qui le concernait, il faisait partie de ses gens  qui était clairement pour la peine de mort – sujet assez tendu puisque Seiya et Mira y était fermement opposés, il avait donc appris à ne pas en parler s’il ne voulait pas se lancer dans une longue dispute inutile et stérile-.  Bien sûr, la peine devait être équivalente au crime commis. Mais un viol par exemple, cela rendrait complètement dans cette idée. Avec un peu de torture en prime, ce n’était pas de refus.

Tu devrais éviter de laisser parler tes pensées sombres. Même si William les partagerait… Tu n’es pas vraiment fier de les avoirs, ses idées.

Il enchaina sur la deuxième question qui lui brûlait les lèvres, ne démontrant aucune peur envers William. Il était sceptique, un peu choqué aussi comme dit, mais étant donné que l’anglais lui avait assuré qu’il ne le mordrait pas, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter pour sa sécurité, après tout. De plus, il n’était pas persuadé que son sang pourri de zombie soit très bon. Au contraire. Il se retenait de demander si l’ail le faisait fuir, tout comme le soleil mais il se retenait tant bien que mal. Il y avait beaucoup d’histoires sur les vampires, il ignorait néanmoins ce qui était juste, ce qui ne l’était pas. Le sang, ok. Et la transformation en chauve-souris ?

Bref. Le nom du restaurant le fit sourire, mais ce dernier s’éclipsa légèrement à l’entente du plat principal. Du sang, évidemment. Alors même s’il n’avait pas de problème réel avec le fait que William en boive… Il devait dire qu’il n’était pas personnellement tenté – bizarrement-. « Hum… Je crois que j’éviterai le sang, si jamais je viens manger dans ton restau’. » Il avait toujours un petit sourire, se détendant un peu. Déjà, parce qu’il était rassuré de l’avoir entendu dire que son établissement était aussi ouvert aux zombies, sa propre « race ». Il avait du mal à se définir ainsi, mais il était temps d’affronter un peu la réalité, pour une fois. Et puis, de toute façon, comme dit plus tôt, il n’avait pas vraiment les moyens de se payer un restau non plus, il fallait l’avouer. Peut-être… Peut-être qu’à un moment, il faudrait qu’il se bouge un peu. Déprimé dans sa chambre était une chose, mais il serait peut-être temps d’occuper un peu plus passionnément ses journées. Surtout que face à la passion évidente de William pour son travail, il ne pouvait qu’afficher un sourire, face à tant de fierté.

Une légère moue pensive se dessina sur son visage. Il n’avait pas pensé une seconde à s’enfuir, puisqu’il continuait de se sentir en sécurité. Alors certes, il n’était pas totalement à l’aise avec tout ce qu’il avait appris mais… Difficile de reprocher une nature à quelqu’un qui n’avait rien demandé, à la base. « C’est peut-être toi qui va fuir alors… » Il eut un nouveau rire, celui du type qui n’assumait pas. Il prit une nouvelle gorgée de saké, réfléchissant à ce qu’il pouvait dire. Il n’avait jamais vraiment aimé parler de lui-même. Mais étant donné que Will lui avait fait sa confession, il était normal qu'il lui rende la pareille. « J’ai… 23 ans. Détail totalement inutile ici, j’imagine. Je suis mort dans un accident de moto, tout ça parce qu’un connard de chauffard a pas été fichu de s’arrêter à un putain de feu rouge. Il y a… » Il calcula mentalement, surpris de ne pas s’en souvenir. Pourtant, dans sa chambre lorsqu’il broyait du noir, il avait toujours tendance à faire attention à ce détail. « …Neuf mois. Et comme je n’ai pas été fichu d’accepter ma situation et que j’avais des proches qui m’étaient chers j’ai… Essayé de revenir à la vie. » Il baissa les yeux, contorsionnant ses doigts qui étaient devenus tout à coup captivants. Son regard était fuyant et il se mordit une nouvelle fois la lèvre inférieure. L’inconfort était grand. C’était la première fois qu’il parlait de ça à voix haute et il s’attendait presque que son interlocuteur se moque de lui ouvertement. Quand il y pensait… Ça aurait été logique. « Donc évidemment, ça a foiré et je me suis transformé en zombie. C’est pas la top joie mais je peux avoir assez facilement des potions pour l’apparence et du parfum. Alors j’imagine que ça aurait pu être pire. »

Ou pas, en fait. Il faut dire aussi que tu n’as pas franchement laissé le choix à Rizzen non plus, alors qu’à la base, c’était ton idée.

Il poussa un long soupir. Son propre comportement l’énervait et s’il pouvait, il se bafferait. Et ça encore, c’était que les galères depuis qu’il était mort. S’il venait à parler de sa vie en tant que vivant… Ça serait encore plus déprimant. Au lieu de ça, il préféra reconcentrer son attention sur son verre, appréciant le liquide qui s’y trouvait. Au moins, l’alcool lui permettait de diminuer sa gêne d’en parler. Il ne tarderait pas néanmoins à avoir la tête qui tourne rapidement, n’ayant pas une grande résistance à la boisson.
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#12
Terminé16.07.19 20:15
You and I were fire, fire, fireworks
Kyo ∞ William
- Justicier des temps modernes…
Je redresse la tête et le regarde dans les yeux, totalement surpris. Je viens de lui dire que je tuais des gens, que je les faisais mourir afin de les vider de leur sang par la suite. Je viens de lui avouer une part sombre de moi-même et il dit que je suis un justicier. Je reste un instant totalement silencieux, assimilant ce qu'il vient de dire avant de me sentir rougir. Un sourire sincère naît sur mon visage alors que j'aurais envie de sauter partout. Alors il y a réellement des gens qui seraient prêts à m'accepter tel que je suis, en prenant mes bons et mes mauvais côtés. En leur donnant même une pensée héroïque. Alors aux yeux de certains, je pourrais ne pas être un monstre, avoir de véritable ami et qui sait, trouver quelqu'un qui m'aimerait pour de bon...
- On ne m'a jamais dit cela... Tu... Tu ne me prends pas pour un monstre ?
Non, il n'en a pas l'air. La preuve est qu'il reste en face de toi, sans avoir un mouvement de fuite. Même s'il semble avoir des craintes, il est devant moi et me regarde droit dans les yeux. J'ai l'impression que je vais pouvoir me confier. Peut-être que pour la première fois je pourrais raconter mon enfance, cette mère qui m'enfermait pour ne pas avoir à me subir en journée... Je pourrais lui raconter ma vie en tant que servant, puis messager de la mort... Le supportera-t-il ? De mon vivant, je n'ai pas tué que des personnes mauvaises, mais j'obéissais à mon maître...
Enfin, je ne compte pas lui raconter tout cela ce soir, il a déjà bien trop de choses à avaler comme ça.
- Hum… Je ne dirais pas que je suis effrayé. Juste un peu… Choqué, toujours. Je vis dans un monde de Bisounours dans ma tête.
Je penche la tête sur le côté, un peu gêné.
- Tu sais, on m'a déjà parlé de ce monde des Bisounours, mais je n'ai jamais compris la référence... Je n'ai jamais osé demandé ce que cela voulait dire... C'est quoi ce monde ?
Je suis clairement curieux car ce n'est pas la première fois qu'on mentionne ce monde. Je vais enfin avoir une réponse et je dois avouer que cela me ravi. J'en ai marre de me sentir un peu idiot, de me contenter de sourire bêtement en hochant la tête...
- Mais… T’as pas le choix, j’imagine, que de boire du sang, si ? ‘Fin… Ça me paraisse logique que tu te nourrisses de sang, surtout si la nourriture normale ne te rassasie pas. Et puis… S’ils l’ont cherché, aussi.
- Effectivement, la soif peut nous rendre un peu fous en quelque sorte. Il vaut mieux nous nourrir si nous ne voulons pas perdre le contrôle.
Par la suite, voilà qu'il me demande ce qu'est ma réussite. Je lui parle alors de mon restaurant. Cela fait déjà 50 ans que je l'ai ouvert. Je devrais peut-être faire une soirée d'anniversaire, ou quelque chose dans le genre pour célébrer cela. Ou alors je vais attendre les 100 ans ? Non, je devrais faire quelque chose pour les 50 ans d'ici quelques mois, cela pourrait être amusant. Je lui parle de mon concept, du fait que tout le monde peut venir mais que ma spécialité reste tout de même la nourriture pour les vampires avec extra hémoglobine. Je le vois sourire d'ailleurs à l'évocation du nom de mon restaurant et cela me fait sourire aussi.
Depuis quand je ne me suis pas senti aussi à l'aise avec quelqu'un ? Je ne m'en souviens même pas.
- Hum… Je crois que j’éviterai le sang, si jamais je viens manger dans ton restau’.
Je ris en hochant la tête.
- Aucun problème, je cuisine pour tous, tu es le bienvenu évidemment.
Je lui avoue alors que je suis surpris qu'il soit encore là. J'en suis terriblement heureux, et j'espère qu'il le voit sur mon visage.
- C’est peut-être toi qui va fuir alors…
Je fronce légèrement les sourcils.
- Cela m'étonnerait franchement.
- J’ai… 23 ans. Détail totalement inutile ici, j’imagine. Je suis mort dans un accident de moto, tout ça parce qu’un connard de chauffard a pas été fichu de s’arrêter à un putain de feu rouge. Il y a… Neuf mois. Et comme je n’ai pas été fichu d’accepter ma situation et que j’avais des proches qui m’étaient chers j’ai… Essayé de revenir à la vie.
Je connais la suite de cette histoire. Toute personne ayant voulu retourner dans le monde des vivants sans être un vampire sont de la même race.
- Donc évidemment, ça a foiré et je me suis transformé en zombie. C’est pas la top joie mais je peux avoir assez facilement des potions pour l’apparence et du parfum. Alors j’imagine que ça aurait pu être pire.
- Je suis vraiment désolé d'entendre ça...
J'ai eu le loisir de voir le monde évolué, de voir les voitures, les motos, j'ai même eu le plaisir d'en conduire. Je sais aussi que les gens sont plus capricieux, qu'ils sont plus étourdis et qu'ils veulent aller toujours plus vite. Au point de tuer un pauvre jeune homme de 23 ans.
- J'ai un zombie qui travaille dans mon restaurant certains soirs. Tu pourrais venir et lui poser des questions si jamais tu as besoin. La première fois que je l'ai rencontré, il m'a fermement dit qu'il refusait de se cacher, j'ai trouvé ça audacieux et je l'ai embauché. Je n'ose imaginer ce que cela fait. J'ai ma propre malédiction, mais tu à la tienne aussi.
Je réfléchis un instant avant de lui servir un nouveau verre.
- Je pourrais le retrouver tu sais... Celui qui t'as tué... Je pourrais lui faire payer...
Je ne sais pas vraiment pourquoi je dis cela. Je n'ai jamais proposé de faire ça à personne, mais je le propose à Kyo alors que je le connais à peine. Est-ce que ce sont ces mots qui font que j'ai envie de l'aider, que je ressens un besoin de me venger aussi en quelque sorte ? Je n'en sais rien. Mais je crois que s'il me le demandait, je partirai dès demain pour mener mon enquête.
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#13
Terminé16.07.19 23:03

De toute évidence, sa réflexion qui avait passée le seuil de ses lèvres sans le vouloir avait fait mouche. Si à la base il ne pensait pas que William l’avait entendu, en vue du regard que ce dernier lui lança… Il était évident qu’il avait parfaitement compris et qu’il en était totalement surpris. Ah, voilà. Il sentit une pointe de gêne naitre au plus profond de lui, sentant un brin de rouge d’embarras marquer ses joues. Lui et sa fâcheuse tendance à dire ce qu’il pensait, hein. Il savait pourtant qu’il ne devait pas avoir ce genre de pensées. Il n’était pas un meurtrier, ni un homme empli d’une colère sourde ou d’une soif de vengeance à assouvir. Il était juste un gars avec ses idéaux et… Et il se trouvait que oui, tuer les sales types, il était pour. Ce n’était pas politiquement correct de le dire, mais au bout d’un moment… Mira et Seiya n’étaient pas là, de toute façon, pour le sermonner.  

« Bah euh… Non ? »


La question sur le monstre le perturbait un peu, mais une fois encore il répondit le plus honnêtement possible. Il devait avouer que cela faisait aussi écho avec sa propre situation. S’il estimait que William était un monstre, alors lui, qu’est-ce qu’il était, au juste ? Un monstre de foire ? Il pinça ses lèvres, ne cessant de réfléchir à la situation. Alors oui, lorsqu’il imaginait la scène, d’un vampire qui se nourrit, du sang qui coule à flots et du cadavre laissé derrière… Non, ça ne lui plaisait pas. Vraiment pas. Il avait beau être fan de film d’horreur, lorsque c’était réel, c’était un autre problème. Pour autant… Il était capable de comprendre la situation. A ses yeux, les intentions étaient plus qu’importantes. Si l’idée était de faire du mal pour faire du mal, clairement il s’opposait. Mais dans ce cas-là, il était plutôt du côté du vampire. Pas le choix. Et, en visant uniquement les mauvaises personnes, cela aidait les vivants. Tout bénéf’, non ?

C’est tellement binaire comme réflexion que je n’ai même pas de contre à t’opposer.


Il n’était pas au bout de ses surprises. Quand la question sur les Bisounours fut posée, il se demanda dans un sourire taquin s’il se moquait de lui ou non. De toute évidence, en vue de son regard et de la curiosité qu’il pouvait lire dans ses yeux, il était évident qu’il était le plus sérieux du monde. Pas étonnant qu’il n’osait pas poser la question aux autres, en vue de la réaction que Kyo avait failli avoir… C’était moins une. « Comment expliquer ça… C’est un dessin animé célèbre pour les enfants. C’est des oursons qui vivent dans les nuages et qui descendent sur Terre grâce à l’arc-en-ciel. » Enfin… Il croyait que c’était ça –et dis comme ça, on dirait vraiment qu’il y avait pas mal de drogues chez les scénaristes-. A bien y réfléchir, il n’était même pas sûr qu’il regardait ce dessin animé lorsqu’il était enfant. « Bref, l’expression en gros c’est pour dire que c’est tout beau tout rose dans le meilleur des mondes. Pas de souffrance, de tortures, de gens méchants… De mort même. C’est vivre dans une bulle de bienveillance et de bonheur. L’utopie, d’une certaine façon. »

… Je rêve ou t’es en train de transformer le dessin animé de mon enfance en sujet philosophique ?


Il acquiesça doucement, apprenant que ses suppositions étaient justes. La soif rendait les vampires fous, c’était assez connu. Ça au moins, ce n’était pas une grosse connerie. Il partait du principe, mais anticipation, que tout ce qu’il savait sur cette race, c’était des conneries. Après tout, tout ce qu’il savait sur les zombies était aussi de grosses conneries. Jusqu’à aujourd’hui, à un aucun instant il n’avait éprouvé l’envie de manger de la cervelle humaine. Rien que l’idée lui donnait la nausée d’ailleurs. Mais il était curieux quand même… A quand un remake de la fameuse scène du Silence des Agneaux ? Donc. Plutôt que de partir en sucette dans ses réflexions, il se concentra davantage sur l’anglais, apprenant ainsi qu’il possédait un restaurant. Gastronomique. Pour les vampires. Naturellement, il lâcha la première bêtise qui naquit dans son esprit, se demandant, une nouvelle fois, après coup s’il était intelligent de sa part de la dire à voix haute. Heureusement, son humour semblait fonctionner sur William, en vue du rire. Le zombie sourit, se détendant un peu plus.

Le tout est de savoir si c’est la situation qui te déride ou l’alcool. Un peu des deux, sans doute.

Un jour alors, il irait manger Au Mordu du Goût. Pour l’heure, il se retrouvait dans une situation délicate. Parler de lui… En ayant tout autant peur du jugement de l’autre. Pour autant, maintenant que le vampire s’était lancé, il était temps de faire de même. Et c’était vraiment étrange, de le dire à voix haute. D’en parler ouvertement, bien qu’il tâche de donner à sa voix assez de volume pour que William puisse l’entendre sans problème, sans pour autant s’exprimer fortement. Il n’assumait clairement pas sa situation. Il déglutit, relevant la tête lors des excuses sincères de l’anglais. Son regard se fit plus perçant, cherchant à savoir s’il était sérieux. De la… Compassion ? Il en restait sans voix. En vue de son apparence, lorsqu’il n’utilisait pas ses potions, il se trouvait repoussant. Il fut d’autant plus surpris par la suite. Un zombie qui ne voulait pas se cacher ? Pour Kyo, c’était inconcevable. Son scepticisme était clairement affiché. « Ne pas se cacher… Comment ça ? C’pas apparaitre en public comme on est ? Sinon ça va être la fin de ton restau. La vue et l’odeur, c’est un combo parfait pour rebiffer n’importe qui. » Lui y compris, d’ailleurs. Autant dire qu’il n’avait pas une grande estime de lui-même… Et qu’effectivement, rencontrer ce zombie pourrait être bien pour lui, afin qu’il s’accepte un peu plus comme il était.

Une catastrophe fut évitée de justesse. En voulant prendre son verre, le blond avait entendu la proposition du vampire. Son cœur avait loupé un battement. Il le rattrapa sans savoir comment exactement, posant le tout sur la table. Instinctivement, il s’était lui aussi agrippé à la table. « Qu… Quoi ? » Il n’était pas sûr d’avoir bien compris. Il parlait du… Chauffard ? Il resta coi, la bouche légèrement entre-ouverte. Le retrouver… Pour le tuer ? Il était vrai que Kyo éprouvait beaucoup de rancœur pour cet homme –ou femme d’ailleurs, il n’avait pas bien vu, sur la vidéo du roi-. S’il l’avait face à lui, sans doute le frapperait-il de toutes ses forces. Mais de là à le tuer… Est-ce qu’il le détestait vraiment à ce point ? Il s’enferma dans une profonde réflexion, clairement mal à l’aise. Il ne parvenait pas à déterminer ce qu’il désirait le plus. « Je… Je… Non s’il te plait, fais pas ça. Je ne connais pas tous les détails. Si ça se trouve… Y avait une raison qu’il n’ait pas vu le feu. Il a peut-être une famille aussi. Et… Peut-être que ma mort a déjà dévasté sa vie. » De ce qu’il avait lu dans les médias, la vie n’était pas rose non plus, pour ceux qui avait eu un accident mortel, d’autant plus lorsqu’ils en étaient responsable. Le traumatisme était tout autant important alors… L’envie de vengeance n’était pas réellement là. Pas du tout, même.
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#14
Terminé17.07.19 18:08
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Kyo ∞ William
Il faut croire qu'on en apprend tous les jours. Je ne serais plus idiot maintenant quand on me parlera de ses fameux bisounours. Je comprends l'allusion maintenant... Des oursons, des nuages et des arcs-en-ciel. Effectivement, rien que d'y penser ça me fait froncer le nez. Je ne sais pas si c'est une question d'époque, mais dans l'Angleterre du début du XIXe, je pense qu'il aurait été difficile d'avoir une vision de Bisounours... Mais ne nous attardons pas sur le sujet.
Au contraire, il me parle de sa condition de zombie et je me permets de lui parler de Milo qui fait des spectacles nocturnes dans mon restaurant.
- Ne pas se cacher… Comment ça ? C’pas apparaitre en public comme on est ? Sinon ça va être la fin de ton restau. La vue et l’odeur, c’est un combo parfait pour rebiffer n’importe qui.
Je souris.
- Oh je parlais surtout physiquement. Bien sûr que pour l'odeur il porte du parfum. Sinon je ne l'aurais clairement pas engagé. Mon restaurant est de ceux que nous pouvons appeler chic. Impossible de décevoir ma clientèle, je dis en souriant.
Mais la conversation prend une tout autre tournure quand il me parle de sa mort. Ainsi un homme l'a tué. C'était un accident, certainement mais à cause de sa bêtise, ce jeune homme est mort à la fleur de l'âge et est maintenant un zombie. Cela me donne des envies de meurtre, même si je ne devrais pas. Et pourtant, je parle à voix haute, je lui propose même de le retrouver s'il le désire, de le venger en quelque sorte. Je ne sais même pas pourquoi je propose ce service, dans le fond je ne le connais pas. Mais son histoire m'a touché, parce que dans le fond je suis un être sensible et que la détresse des uns fait ma propre détresse. -
- Qu... Quoi ?
Je le regarde droit dans les yeux, lui montrant que je suis sérieux. Et en même temps, en voyant l'horreur naître dans les siens, je sais que j'ai été trop loin... Et voilà comment je perds ma connaissance en même pas une heure... Le silence semble s'éterniser et je me sens de plus en plus mal à l'aise, lui aussi apparemment. Mon cœur se serre à nouveau et je suis déjà en train de me promettre de ne plus sortir. A quoi bon, je reste un monstre.
- Je… Je… Non s’il te plait, fais pas ça. Je ne connais pas tous les détails. Si ça se trouve… Y avait une raison qu’il n’ait pas vu le feu. Il a peut-être une famille aussi. Et… Peut-être que ma mort a déjà dévasté sa vie.
Je le regarde un instant avant de baisser la tête, sourire léger aux lèvres.
- Tu es une bonne personne Kyo. Bien meilleure que moi. Je suis désolé si ma proposition t'as choqué, ce n'est pas ce que je voulais faire... J'ai cru que... que je pourrais amener un moment de paix... Dans ton âme, ou peut-être celle des vivants qui te chérissaient. C'était stupide de ma part... Excuse moi encore.
Je soupire avant de me redresser.
- Je crois que je vais devoir te laisser, je pense que tu ne veux certainement plus me voir après avoir dit ce genre de cruauté... Si tu veux me revoir, tu sais où me trouver. J'y suis souvent... Tous le temps, à vrai dire...
Je me gratte les cheveux une dernière fois, avant de soupirer... Puis je m'incline légèrement.
- Merci d'avoir bien voulu rester avec moi pour le feu d'artifice, mais aussi pour boire un verre. Et encore désolé pour mon comportement.
Je devrais peut-être m'excuser d'être un monstre qui tue... J'ai déjà tué des personnes qui en ont tués d'autre, son chauffard peut faire partie de mes victimes. Mais non, il a refusé et cela prouve sa bonté. Moi par contre, j'ai montré ma partie sombre... Dire qu'il a parlé de moi en tant que justicier moderne... Et que je l'ai cru, pendant quelques secondes...
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#15
Terminé17.07.19 23:22

Ça lui paraissait insensé, qu’on puisse s’afficher, en tant que zombie, au grand public. Il ne supportait déjà pas la vue de son propre corps, ce n’était certainement pas pour l’exposer devant qui que ce soit… Et ne parlons pas des odeurs, en prime. Clairement, il n’était pas en phase avec sa nouvelle nature. Difficile pour lui de l’accepter… Et s’il continuait de faire l’autruche comme jusqu’à maintenant, il n’était pas près de faire des progrès. Bon, déjà, il avait réussi à sortir de sa chambre pour profiter d’une soirée en pleine air. Certes, il s’était parfumé et dissimulé derrière une potion, mais il était parvenu.

Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour toi, c’est ça ?

Et maintenant, il faisait face à William qui ne semblait ni surpris ni dégouté qu’il soit un zombie… Ca le faisait un peu relativiser, tout ça. Peut-être… Peut-être qu’il se focalisait trop sur la chose. Il faisait une fixation dessus, l’empêchant d’aller de l’avant. Il était néanmoins toujours sceptique, surtout en apprenant que le physique ne dérangeait pas cet autre zombie. Pour Kyo, c’était inimaginable. Ok ses bras et le haut de ses mains, ils pouvaient effectivement les cacher sous des vêtements. Mais ses joues… Non. Il refusait de sortir en laissant les os de sa mâchoire à l’air libre, à la vue de tous. Alors oui, ce n’était pas le truc le plus moche et ça lui donnait un certain air, si on voyait ça avec un esprit… Artistique. Pas sûr qu’il s’agissait du bon terme. Cependant, le blond n’était pas prêt à affronter les regards. Pudeur japonaise, peut-être. Ou pas. Simplement un refus de son corps actuel.

« Ce ne serait pas un mal si je rencontrais ce gars, oui… »

Il était toujours aussi incertain, autant l’avouer. Un peu curieux aussi d’apprendre pourquoi et comment ce type faisait pour assumer sa nature. Il ne voyait pas ça d’un mauvais œil, il avait pourtant l’impression que ce n’était pas totalement vrai. Ou… Ah, il s’était perdu dans ses pensées. La confusion qui s’emparait de lui le faisait tourner en boucle, sans qu’aucune solution à ses questions ne soit trouvée. Autant s’arrêter maintenant, au risque de faire fumer et exploser son petit cerveau déjà assez meurtri comme ça par sa morosité des jours passés.

Et il n’était pas au bout de sa stupeur. Outre le fait qu’il avait beaucoup d’informations à assimiler et que l’alcool n’aidait pas –mais bordel qu’il était bon, ce saké !-, il en était venu à parler de sa mort. Il avait accentué son récit de toute la frustration et la colère face à l’injustice qu’il ressentait au fond de lui. Il n’aurait pas mourir. Il ne pouvait cependant pas remonter le temps et il n’avait jamais pensé à prendre sa revanche sur le chauffard qui l’avait renversé. Il n’était pas de ceux qui avait la rancune tenace ; il pouvait être rancunier certes, mais cela ne durait pas éternellement. Sauf pour Anzu, mais sa soi-disante sœur était un cas à part. Aussi, quand William lui proposa de tuer l’homme responsable de son décès, son cœur s’était arrêté. Avec un seul regard, il comprit que le vampire était sérieux.

Alors… Est-ce que tu souhaites vraiment la mort de celui qui a volé la tienne ?

Non, de toute évidence, non. C’était la conclusion à laquelle il était arrivé, alors qu’il cherchait des excuses à cet homme. S’il avait été tué par un tueur en série, il aurait répondu « oui » sans hésiter. Sans doute… Sans doute parce qu’il n’aurait pas été la seule victime. Savoir qu’un homme allait mourir à cause de lui, c’était trop pour son petit cœur, pour sa personne. Au fond, ce n’était pas un mauvais gars. Il avait des coups de sang, certes, il s’était déjà battu, consommé de la drogue… Mais un meurtre ? Il se sentait fragile, pour le coup. Faible. Au moins, il pouvait se targuer d’être honnête. Sa colère était réelle et s’il avait l’homme face à lui, il lui referait le portrait à coup de poings, c’était certain. Mettre un terme à son existence, c’était trop.

Il ne s’était pas rendu compte qu’il avait pris tant de temps pour répondre, créant de toute évidence un malaise profond entre eux. Il était encore troublé par la réflexion profonde dans laquelle il s’était plongé, ayant un peu de mal à suivre les paroles de l’anglais. « Merci… C’est différent, entre toi et moi. Moi, j’ai le choix… » Et ça faisait toute la différence à ses yeux. S’il devait tuer pour survivre, il tuerait. Il aurait du mal avec l’idée, sans doute serait-il pris de violents remords, cependant, il le ferait. Là, ils parlaient d’une vengeance qui, au final, à part apporter plus de souffrance encore ne menait à rien. C’était à lui de faire le deuil de sa propre mort, en cessant par exemple de reposer la faute sur autrui. Alors certes, sans le chauffard il serait toujours auprès de Sei, néanmoins, on ne pouvait pas remonter dans le temps. C’était ainsi, à lui de vivre avec.

Ensuite, il resta coi. En voyant William se redresser, il se rendit compte qu’il avait peut-être dit une bêtise, sans pour autant comprendre laquelle. De toute évidence, le vampire s’en voulait d’avoir proposé le meurtre. Est-ce qu’il avait donné l’impression de lui en vouloir, dans sa tirade ? L’incompréhension s’était peinte sur le visage du blond, mais en le voyant se lever, il en fit de même, par mimétisme. Pourquoi il s’excusait, au juste ? Il le toisa un moment, se pinçant les lèvres, essayant de retenir la pensée fugace qui menaçait de passer le seuil de sa bouche. « Tu sautes souvent au conclusion tout seul, sans aucun élément pour en arriver là ? » Loupé. La situation l’agaçait quelques peu, alors qu’il laissait échapper un soupir. « Bah, laisse tomber. Merci pour la glace et la bouteille, je te revaudrais ça. »

T’es un peu agressif là… Ça fait longtemps que tu n’as pas eu l’alcool mauvais. Et ce n’est pas une bonne chose.

Kyo était bien incapable de comprendre d’où lui venait cette soudaine colère. Il se sentait particulièrement irrité, malgré les excuses de son interlocuteur. Trop marqué. Trop… Japonais ? Il ne saurait pas. Ce qu’il savait en revanche, c’était qu’il avait un peu trop bu de saké et que ses émotions étaient particulièrement en vrac. Montagne-russe qui lui donnait peu à peu la nausée. Il avait besoin d’air frais. Il étouffait, dans ce bar. Il se dirigea vers la sortie, se sentant quelque peu titubé. Tremblé, aussi. Il pesta à voix basse avant d’ignorer le monde qui l’entourait pour se diriger vers la porte. Une fois dehors, il prit une grande bouffée d’air frais. Il posa ses mains sur ses genoux, comme s’il avait couru un marathon. Il avait terriblement envie de vomir. Aussi, il se concentrait sur sa respiration, hurlant de tout son saoul à son cœur de se calmer. A cogner ainsi contre sa poitrine, il allait finir par lui transpercer la cage thoracique. Le coup de sang qui l’animait paraissait néanmoins se dissiper, doucement. Il tremblait toujours mais au moins, il arrivait à revenir à une respiration plus normale.

La prochaine fois, tu te calmeras sur la boisson.


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#16
Terminé21.07.19 22:40
You and I were fire, fire, fireworks
Kyo ∞ William
- Tu sautes souvent au conclusion tout seul, sans aucun élément pour en arriver là ?
Je m'arrête juste à côté de lui, alors que j'étais sur le point de partir. Ce qu'il vient de dire m'a ébranlé, je ne peux mentir. Je pensais sincèrement que me voir partir le soulagerait, je pensais qu'en partant il tendrait à oublier le monstre qui vient de proposer de tuer quelqu'un pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qu'il ne connaît pas qui plus est. Je pensais faire quelque chose de bien, et de moins embarrassant pour mon acolyte du soir.
J'ai pensé...
Moi, et non lui. Je ne lui ai même pas laissé le choix en fait, j'ai eu envie de fuir parce que je ne voulais pas voir la terreur dans ses yeux. Du moins je ne voulais plus la revoir comme il y a cinq minutes. Je me suis senti un peu con, j'étais sérieux et je l'aurais fait s'il m'avait donné le feu vert. Mais Kyo semble vraiment être une bonne personne, si bien que j'ai eu peur de la toucher avec ma noirceur. Alors, comme toujours je fuis. J'ai fui aussi ma maman quand j'avais douze ans pour ensuite vivre dans la rue. Je ne supportais plus d'être enfermé dans le noir, mais dans le fond je n'ai jamais réussi à lui tenir tête, ou encore à avoir une réelle conversation avec elle. Et si elle m'avait dit quelque chose du genre lorsque j'ai passé la porte, est-ce que je serais parti ?
Certainement.
Ce n'est pas la même situation, mais il semblerait que je sois plus égoïste que je ne le pensais.
- Bah, laisse tomber. Merci pour la glace et la bouteille, je te revaudrais ça.
Et alors que je reste figé depuis sa première phrase, c'est lui qui se lève pour finalement se diriger vers la sortie. Il semblait sincèrement en colère juste à l'instant et je ne comprends pas pourquoi ? Est-ce que c'est ma manière de le quitter qui ne lui a pas plu ? Est-ce qu'il ne voulait vraiment pas que je parte ? Il voulait encore discuter avec moi malgré ce que je venais de lui proposer?Impossible... Et pourtant il semblait réellement vexé là, non ?
Je remarque qu'il titube un peu et un léger sourire naît sur mon visage. Il n'a pas l'air de vraiment supporter l'alcool. Si j'ai bien bu et que je sens clairement son effet sur moi, j'arrive encore à marcher avec distinction et la tête haute. Si cela aurait pu me faire froncer le nez de dégoût, et bien je trouve ça plutôt mignon. Je me mordille la lèvre inférieure, fermant un instant les yeux avant de me décider.
Je prends le chemin de la sortie, retrouvant Kyo juste là, penché en avant, il n'a pas l'air de se sentir bien. Je m'approche de lui doucement, mes pas manifestant ma présence. Je glisse une main dans son dos, et fais glisser son bras autour de ma nuque afin de le soutenir parce qu'il est clairement bancal. Je regarde droit devant moi, n'osant pas affronter son regard de déception et de colère.
- Effectivement... Ca m'arrive souvent de penser que je suis de trop et de fuir... C'est toujours plus facile de prendre les devants que de se retrouver blessé par la suite... C'est sûrement pour ça que je suis seul aussi. Je te l'ai dit, je ne suis vraiment pas doué avec les gens et encore moins avec les relations.
Et c'est peu de le dire. Ma vie d'adulte s'est résumé à une relation maître/servant, tortionnaire/torturé, et puis il y a eu Caius. Cet homme que j'ai aimé de tout mon cœur et qui s'est servi de moi... A ce stade, c'est pire que ne pas être doué, c'est être totalement handicapé.
J'ai encore beaucoup à apprendre, mais j'aimerais bien te revoir. C'était agréable, et puis tu m'as appelé justicier, impossible de laisser partir quelqu'un qui me fait un aussi bon compliment...
Finalement je tourne légèrement la tête vers lui et lui souris doucement.
- En attendant, je vais t'aider à rentrer chez toi si tu veux bien ?
Je ne veux pas le forcer non plus. Peut-être qu'il est encore en colère contre moi et qu'il ne veut plus voir ma tête. Mais bon, j'aimerais au moins le ramener chez lui pour être certain qu'il ne lui arrivera rien, au moins ce soir.
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#17
Terminé22.07.19 15:02

LVexé. C’était sans doute le bon mot. Jusqu’ici, la soirée se déroulait plutôt bien. Certes, il avait un peu de mal à accepter la situation. Les vampires, les meurtres pour se nourrir, tout ça. Lui et ses bonnes attentions et sa naïveté, tout ça était un peu remis en compte. Il savait pourtant que tout n’était pas rose, qu’il y avait bien plus de noirceur qu’il ne voulait bien l’admettre. Et pourtant… Il se sentait idiot. William l’avait pris de court, avec cette proposition de tuer le chauffard qui l’avait renversé. Il avait mis à mal –sans le vouloir- l’estime que le blond avait en lui ; était-il si déterminé, dans ses idéaux ? La réponse était sans équivoque. Non. Clairement. Ce constat le frustrait. Que de la gueule, hein… Ça l’énervait d’être ainsi. Pour autant, il avait été honnête et sans doute cela l’exaspérait d’autant plus. Il venait de cracher son venin sur son « assassin », mais lors de la vengeance, il n’y avait plus personne.

Tu trouves ça vraiment nul de ne pas vouloir tuer quelqu’un ?

Il ne savait plus où il en était. Tout ce qu’il savait, c’était que l’homme qui lui faisait face s’apprêtait à partir, estimant que le zombie ne désirait plus le voir, à présent. Et ça, oui, ça le vexait. Il avait pris soin de réagir le plus humainement possible et il était vrai qu’il avait fait face à de la panique. Il s’était pourtant calmé et cela n’avait rien changé. Aussi, ses paroles dépassèrent sa pensée. En vue de la surprise qui se peignit sur l’anglais, il ne s’attendait pas du tout à une réaction si vive. Kyo non plus, d’ailleurs. L’agacement était là, à n’en pas douté. Étant donné que son propre comportement l’énervait, il commença à partir du bar avec la ferme intention de rembourser sa dette. Il n’avait pas compris le comportement de William, sans doute William ne comprenait-il pas son propre comportement. Différence de culture ?

Pas vraiment, c’est juste toi qui est bizarre. Quoi que… Tu n’as jamais aimé qu’on tire les conclusions à ta place.

L’air frais de l’extérieur faisait du bien, mine de rien. Il faisait toujours lourd, mais ce petit vent frais l’aidait à reprendre son souffle. L’alcool et lui, ils n’avaient jamais vraiment fait bon ménage. D’habitude, il était plutôt jovial quand il avait trop bu. Mais cette fois-ci, c’était différent. Trop de pensées, de nouveautés à assimiler. Son cerveau fonctionnait au ralenti, ce qui n’aidait en rien sa compréhension. Quand son cœur consentit à se calmer, il pensait avoir réussi à reprendre le dessus. En tout cas, l’envie de vomir n’était plus aussi présente. Il entendit les pas derrière lui, ne bougeant pas plus pour autant. Il eut tendance à se raidir légèrement en sentant la main dans son dos, ne luttant pas néanmoins lorsque son bras fut passé par-dessus l’épaule de William. Il n’avait pas tort, le blond avait du mal à rester debout. Il tremblait toujours, réagissant toujours aussi mal à l’alcool. Pff, la loose. La honte, aussi. Il prenait grand soin à ne pas regarder l’anglais, ayant déjà du mal à comprendre ce qu’il lui disait.

« Je… Constate. » C’est rude ça, tu sais ? « Mais je suis pas mieux. »

Il était capable de se dire qu’il avait mal agit. Son comportement n’était pas approprié et il savait pourtant qu’il devait combattre ses coups de sang. Trop impulsif. Il baissa les yeux, poussant un soupir. « Désolé pour cette scène débile… et… pour mon état. Ce saké était définitivement trop bon pour lui résister. » Ce qui donnait donc saké 1 zombie 0. Il faudrait qu’il reprenne sa revanche, un soir. En tous les cas, la petite blague de William –ce fut ainsi qui l’interpréta- eut au moins le mérite de lui apporter un petit sourire. Il le pensait, quand il l’avait dit. Prendre soin de tuer que les mauvais gars, il n’était pas sûr que les autres vampires en face de même… Même si pour être franc, il n’en avait aucune idée.

Il avait un peu trop tendance à prendre appui sur son l’anglais, aussi, il essaya de se débrouiller un peu seul. Sans grand succès. Il acquiesça quant à l’idée de l’aider à rentrer chez lui. Un regard autour d’eux lui permit d’affirmer… Qu’il n’avait pas la moindre idée d’où aller en premier lieu pour retrouver son appart. « J’habite encore aux appart’ de l’agence… » Si William pouvait l’y guidé, ce serait parfait. Marcher lui permettrait peut-être de reprendre un peu contenance et récupérer un peu plus d’équilibre.
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#18
Terminé22.07.19 16:15
You and I were fire, fire, fireworks
Kyo ∞ William
- Je… Constate.
Je baisse la tête, gardant un léger sourire sur mon visage.
- Mais je suis pas mieux.
Cette fois, je tourne le visage afin de le regarder. Il semble si sérieux en cet instant cela ne fait qu'accentuer mon sourire.
- J'apprécie ta franchise, et je crois que j'ai besoin de ça pour avancer. Tu veux bien qu'on se revoit, qu'on discute à nouveau ? Tu connais un peu mon histoire mais je ne connais même pas la tienne... Et puis tu pourrais m'aider à être moins con et moins trouillard, je dis avant de rire.
Je viens de me traiter de con, et ça je le fais souvent dans ma tête mais jamais à voix haute. Si mon personnel entendait ça, il serait certainement choqué, mais Kyo n'est pas un de mes serveurs ou barman. Il est une rencontre, un nouvel ami qui ose me dire les choses en face. Les autres n'osent jamais car je peux facilement me mettre en colère et mes yeux rouges ont tendance à refroidir les gens. J'aurais pu me vexer de ce qu'il m'a dit, mais au contraire je trouve cela rafraîchissant.
- Désolé pour cette scène débile… et… pour mon état. Ce saké était définitivement trop bon pour lui résister.
Je ris à nouveau en secouant la tête.
- Je suis heureux que tu ais apprécié la bouteille. La prochaine fois je commanderais un seul verre, la bouteille c'était certainement trop. Mais j'avais l'impression que tu avais besoin de te changer les idées alors je me suis dis que c'était une chose à faire.
Je me souviens de cet air qui a traversé son visage durant le feu d'artifice, cette profonde tristesse qu'il n'a pas su cacher éternellement. Je ne pourrais le blâmer là-dessus. Il semble tellement plus humain que moi. Je suis froid, distant souvent et je veux garder le contrôle sur absolument tout. La fuite, c'est aussi ma façon de garder le contrôle, parce que ça vient de moi et non de la personne qui me fait face. Mais avec Kyo on a vu ce que ça a donné et il a raison. Je dois cesseré de fuir et essayer de m'ouvrir aux autres.
- J’habite encore aux appart’ de l’agence…
Par chance, ce n'est pas trop loin. Je commence à marcher en le soutenant à une allure tranquille, plutôt lente même mais ce n'est pas la peine de se presser je crois. Le ciel est dégagé, le vent légèrement frais et c'est très agréable. Quand je pense à la scène qu'on est en train de vivre, cela me donne envie de rire. Je n'aurais jamais cru en allant au feu d'artifice que j'allais finir la soirée ainsi, mais c'est une agréable surprise.
- J'espère que tes colocataires sont sympas avec toi ? Je me souviens de la cohabitation, ca n'a pas été facile au début et je suis vite retourné dans mon pays natal. J'ai fini par revenir ici. C'est un pays très agréable, dans le fond mis à part mon arrivée je n'y ai que des bons souvenirs. Tu pourrais me faire faire du tourisme ? Je vis ici depuis plus 80 ans et pourtant j'ai l'impression de n'avoir rien vu. Il faut dire qu'avec mon restaurant je n'ai pas vraiment pris de vacances depuis.
C'était il y a déjà 50 ans. Je n'ai pas quitté ce pays ou voyagé dans le monde depuis tout ce temps. C'est long, je crois mais je n'ai jamais eu l'occasion de le faire, et me donner corps et âme au restaurant me donnait une sensation d'avoir quelque chose à faire, d'accomplir quelque chose. Pourtant j'ai atteint mon but et je crois que depuis je stagne. J'ai une clientèle fidèle, des nouveaux arrivants aussi, mais mes plats se ressemblent, ma cuisine se ressemble, je me demande si je ne commence pas à me lasser, si je ne devrais pas me trouver un nouveau but. Bien sûr, je tiens à mon restaurant et je ne compte pas fermer, cependant j'ai besoin d'autre chose.
Un nouveau rêve, certainement.
Je discerne les bâtiments au loin et lui montre de ma main libre.
- Regarde, on y sera d'ici cinq minutes. Tu vas bientôt pouvoir dormir tranquillement, je dis en souriant.
J'ai presque envie de ralentir, j'ai envie de faire durer cet instant de partage, mais je ne peux pas. Alors je continue d'avancer, soupirant d'avance face à la solitude qui va s'offrir de nouveau à moi.
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#19
Terminé22.07.19 18:48

La franchise.

Il avait été franc, avait parlé sans filtre. S’il agissait ainsi avec ses meilleurs amis, il savait qu’il devait s’abstenir avec des étrangers, surtout s’ils étaient susceptibles. Pour le coup, celui dans cette position, c’était lui, à la base. Il avait du mal, maintenant qu’il s’était calmé, à comprendre pourquoi il avait agi ainsi. Pour autant, il fut plus que surpris d’entendre William lui dire qu’il avait apprécié son honnêteté. Il cligna des yeux, quelque peu ahuri. Il ne s’attendait pas réellement à ça. Il acquiesça doucement à l’idée de se revoir, d’autant plus surpris qu’il se traite de con et de trouillard. Le blond ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sorti. Il ne savait pas quoi dire, quoi répliquer. Au final, il finit par baisser le regard.

« Je ne trouve pas que tu sois con ou trouillard… »


Un murmure pour lui, alors qu’il réfléchissait à quel moment il l’avait dit. Peut-être… Peut-être en lui demandant s’il réfléchissait avant de parler ? Il se mordilla la lèvre inférieure, peu fier de sa réplique. Au moins, cela n’avait pas déplu à l’anglais, pour une raison qui échappait totalement au japonais. Il savait que lui ce serait vexé, d’une telle remarque… Ou alors était-il trop sensible. Une légère moue dansa sur ses lèvres alors qu’il s’excusait alors pour son comportement déplacé. Il eut un léger sourire –oui, un verre ou deux seraient sans doute suffisant, pour lui et son manque de résistance à l’alcool… Quoi qu’il avait déjà mieux encaissé, le fait de n’avoir rien bu pendant ses neuf derniers mois ne devait pas y être étranger-, mais il fut plus surpris encore quand il évoqua le besoin de boire. Cette fois-ci, le blond tourna son regard vers lui, fronçant les sourcils. Il ne comprenait pas…

« Oh. »


Il venait de se souvenir de l’instant de nostalgie qui l’avait frappé, pendant le feu d’artifice. Il sentit un peu de rouge monter à ses joues, à cause de l’alcool certes mais aussi de la honte qu’il éprouvait. Et merde, William s’en était rendu compte. Savoir qu’il avait été vu dans un moment de faiblesse le mettait dans l’embarras. Quand il décidait de s’ouvrir aux autres, il n’avait pas de malaise à démontrer ses sentiments. Quand cela arrivait malgré lui… Il se sentait gêné. L’idée même de montrer ses faiblesses était en contradiction avec ses habitudes. Il se mordit la lèvre inférieure, se demandant s’il devait expliquer ou non. Il était passé rapidement sur la partie « êtres chers » pour expliquer sa condition de zombie, mais c’était tellement plus que ça. S’il venait à parler de Mira, Seto ou Seiya, il en aurait pour des plombes. Et… William finirait surement pas être saoulé d’entendre parler de gens qui n’étaient pas près de venir au monde des morts. En tous les cas, Kyo l’espérait.

Le plus tard possible serait le mieux. Même si cela voulait dire rester seul pendant des décennies.

Au final, il n’avait rien dit, toujours gêné d’avoir été vu dans une position si peu flatteuse à ses yeux. Ils se concentrèrent plutôt sur le chemin à parcourir pour retourner à son appartement. Quelque chose lui disait que demain, il aurait sacrément mal au crâne. Après une légère grimace à cette pensée, ils se mirent en route, William ponctuant la marche avec quelques questions. Ainsi, le blond pouvait rester l’esprit vif, ce qui n’était pas une tâche aisée en vue de son taux d’alcoolémie. Mais avant de répondre, il avait tiqué sur un  détail.

« Ton pays natal ? »


Alors il n’était pas stupide, il avait bien remarqué que son interlocuteur était étranger. Toutefois, il était bien incapable de dire de quel pays. Son japonais ne laissait paraitre aucun accent – à moins qu’il fût trop éméché pour s’en rendre compte-.

« Pour les colocataires… Aucune idée. Je vis reclus dans ma piaule alors je ne croise pas grand monde. En fait… Je sors la nuit quand j’ai besoin de quelque chose… » Il se mit à rire bêtement, en pensant à ce qu’il comptait ajouter. « J’allais dire comme un vampire, mais je crois que cette expression ne marche plus, ici. Je ne pense pas que le soleil te brûle comme dans les films, hein ? » Il n’en savait rien, après tout. Mais ce serait quand même assez gênant comme vie, de ne pouvoir sortir qu’une fois la nuit tombée… Même si lui-même le faisait depuis neuf mois dorénavant. « J’ai croisé une fois deux personnes, une gamine et un type… La gamine semblait avoir pas mal peur de moi, d’ailleurs. Mais comme je n’avais pas pris de potion en pensant que j’allais croiser personne, je peux la comprendre… Epic fail. » Il rit un peu plus, se souvenant de ce moment de gêne lorsqu’il avait bêtement cherché à se cacher derrière la porte de la cuisine. Il avait été rapidement repéré, bizarrement. Au final, il pensait à avoir un peu amadoué l’enfant, mais étant donné qu’elle ne parlait pas tant le japonais, il n’en était pas totalement sûr.

« Quant à visiter Tokyo… Hum. Si la ville ressemble à celle des vivants, je connais des coins sympas. Dans le cas contraire… Je ne sais pas. Je t’avoue que je me sens un peu paumé. »


Une légère moue. Le quartier de l’agence par exemple ne lui disait strictement rien. Il n’avait pas non plus cherché à comprendre dans quel quartier de la ville il se trouvait. Commencer par-là pourrait être une bonne idée. Il cligna à nouveau des yeux quand l’agence vu visible et il acquiesça doucement, cherchant néanmoins une autre zone du regard. Il se dégagea un peu de son interlocuteur, lui démontrant la zone fumeur à deux pas. S’il pouvait éviter d’avoir sa dose de nicotine dans sa chambre, c’était préférable. Il n’était pas un grand fan de l’odeur du tabac froid avant de dormir. Il y parvient sans tituber, cherchant rapidement son paquet dans sa poche, y retirant une cigarette. Ignorant si William était lui aussi dépendant de cette drogue, il lui en proposait une, au cas où.
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#20
Terminé22.07.19 19:56
You and I were fire, fire, fireworks
Kyo ∞ William
Je l'écoute me parler de sa vie dans les appartements. Il se cache, il vit reclus et je comprends pourquoi il ressent de la solitude. Je connais plusieurs zombies, je les côtoie dans ma vie de tous les jours, notamment Milo qui travaille pour moi, cependant je ne peux pas me vanter de savoir ce qu'ils vivent. Je comprends la nature de leur chagrin, je comprends la peur d'être différent et de se sentir dépérir, mais je ne la connais pas. Il sort la nuit parce qu'il veut se cacher et je trouve cela triste. Il n'est pas le seul zombie et il existe même des endroits spécialisé pour eux. Peut-être que de savoir ça pourrait le rassurer et lui permettre de sortir plus, ne serait-ce qu'en journée ?
-  Je sors la nuit quand j’ai besoin de quelque chose… J’allais dire comme un vampire, mais je crois que cette expression ne marche plus, ici. Je ne pense pas que le soleil te brûle comme dans les films, hein ?
Je souris en secouant la tête.
- Nous ne brûlons pas non, mais nous aussi nous préférons vivre la nuit, notamment pour chasser. Cela est toujours plus facile. Avec toutes les nouvelles technologies il faut redoubler d'inventivité pour ne pas se faire prendre. Le fait est qu'on est mort et que cela ne risque pas mais tout de même. Savoir que les vampires existent serait quelque chose de terrible, je pense.
C'est assez agréable de parler ainsi, librement. Il en apprend sur nous et cela semble me libérer d'un certain poids.
- J’ai croisé une fois deux personnes, une gamine et un type… La gamine semblait avoir pas mal peur de moi, d’ailleurs. Mais comme je n’avais pas pris de potion en pensant que j’allais croiser personne, je peux la comprendre… Epic fail.
Je soupire alors que nous continuons de marcher. Je le soutiens toujours contre moi, mais son histoire me rend un peu triste. Peut-être parce que par ici il ne devrait pas exister de discrimination ou de peur. Mais encore une fois c'est une pauvre vision utopique qui m'habite. Même le monde des morts à ses défauts.
- Je pense qu'il ne faut pas forcément se cacher... Je comprends ce besoin de ressembler aux autres mais je sais aussi que les potions coûtent cher. Il y a des fois où tu dois bien laisser ton corps se reposer aussi non ? Ce n'est pas épuisant de lui donner une autre apparence ?
Après tout, je comprends certaines choses, mais tout comme il n'y connaît rien en vampire, je dois avouer que mes connaissances en zombie sont assez limitées.
- Mais je suis quand même désolé pour toi... Devenir zombie vient souvent de l'abus d'un nécromancien profitant de la volonté de vivre des gens... tu n'aurais jamais dû subir cela... Personne ne devrait en fait... Zombie, vampire, chimère. Nous venons tous de l'abus d'autrui. Mais justement ce n'est pas une raison de se cacher je pense, au contraire. Tu dois être fier de ce que tu es, même si c'est parfois difficile. Cela fera ta force.
Je ne sais pas d'où me vient se discours philosophique, mais le fait est que je le pense sincèrement. Cela m'embête de voir qu'il vit totalement reclus et qu'il se cache de tous. S'il s'était caché ce soir, je ne l'aurais pas rencontré. S'il se cachait toujours, je ne l'aurais jamais rencontré...
- Quant à visiter Tokyo… Hum. Si la ville ressemble à celle des vivants, je connais des coins sympas. Dans le cas contraire… Je ne sais pas. Je t’avoue que je me sens un peu paumé.
- On aura qu'à faire un tour un de ces quatre, et si ca ressemble au Tokyo que tu connais, tant mieux. Sinon, on découvrira ensemble les secrets de cette ville, je dis en me tournant vers lui, un immense sourire aux lèvres.
On approche des bâtiments et je le sens s'éloigner un peu de moi. Je repose sa main et détache celle sur son dos afin de m'éloigner aussi. Il semble être un peu plus stable et puis, s'il tombe je le relèverais (comme lorsqu'il est tombé au feu d'artifice). Il semble vouloir aller dans une zone dans le coin du bâtiment et je le suis alors qu'il sort un paquet de cigarettes. Il m'en tend une et je l'accepte avec un sourire. Après tout, il serait impoli que de refuser. Il l'allume, et je prends une première bouffée de cet air si particulier. Je souris en laissant la fumée sortir de ma bouche.
- Et bien, cela faisait plus de vingt ans que je n'avais pas fumé. C'est une sensation agréable, je murmure en fermant les yeux. Au fait, je n'ai pas répondu à ta question. Je viens effectivement d'un autre pays que celui-ci. Je viens d'Angleterre, de Londres pour être précis. J'y ai vécu toute mon enfance avant de partir dans la banlieue alentour pour travailler. Ca a bien changé aujourd'hui, les gens vivent bien mieux que nous et c'est une bonne chose. Je crois que j'aimerais bien y retourner bientôt. Ça serait des vacances bien mérités je crois, je dis en souriant.
Je reprends une bouffée tout en laissant ce goût si particulier courir dans tout mon corps. Ce n'est pas de la cuisine mais il faut avouer que c'est plutôt agréable.  
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