Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

News

Personnages attendus

Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

❝Have a good death
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Page 2 sur 3   1, 2, 3  
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#11
Terminé05.01.19 15:21
haut les cœurs ,.
les hautes lumières
les planètes
ça tourne autour du soleil
ça garde jamais les pieds
sur terre


Il y a comme une légère envie dans le regard de Susanoo lorsqu'il voit Etsu tout là-haut -- un peu comme le regret amer d'un marin qui ne pourra plus jamais reprendre la mer ; il ne pourra certainement plus s'élever tout en haut, regarder le monde avec la vue des oiseaux — être suspendu en l'air.
Sauf qu'il ne peut pas regretter.
Il n'a pas le droit, car tout cela n'a jamais été son choix. Il n'a pas choisi d'avoir Takeru comme partenaire (ou techniquement si, mais il n'a pas songé à ce que ce dernier puisse le lâcher) ; il a pensé à ce qu'il puisse abandonner, à ce qu'il doive se trouver un nouveau binôme au dernier moment -- mais il n'a pas pensé à l'erreur, l'erreur humaine, si dure, si difficile. Son regard glisse sur la jeune femme, encore tout en haut et qui lui tire la langue, arrachant un sourire à ses lèvres au goût de nostalgie d'une époque de son ancienne vie -- il ne peut pas en dire plus. Il voudrait, pour soulager sa conscience, pour tenter d'arracher ce pansement encore bien collé sur sa peau d'enfant -- mais il n'y arrive pas. Pas encore, pas maintenant.

ALORS QUAND ?

il ne sait pas
il n'y réfléchit
même pas


Son sourire se transforme en rire lorsqu'il voit Etsu redescendre pierre après pierre, sans oser se lâcher -- c'est drôle parce que ce n'est pas vraiment gracieux mais aussi parce qu'il aurait très certainement fait pareil (se lâcher, c'est faire confiance à son partenaire et ça, Susanoo ne sait plus faire). Il ne dit rien, alors qu'elle redescend sur Terre, petite étoile ayant découvert les astres. Le moniteur lui retire son équipement, laissant un silence entre eux -- ce n'est pas gênant, ce n'est jamais gênant et c'est probablement ce qui rend ces moments toujours différents — silence.
Jusqu'à ce que --
Etsu demande le prénom du moniteur et Susanoo ne peut s'empêcher d'éclater de rire franchement, de ce rire d'adolescent, honnête et souriant -- il n'y a pas d'hypocrisie, il n'y a rien de sarcastique dans ce rire si angélique ; malice et taquinerie -- c'est rassurant, c'est suffisant au fond. Il lâche un clin d’œil à Etsu et tourne son attention vers le moniteur.

J'espère que c'est pas votre deuxième prénom, glisse-t-il de son regard pétillant mais le moniteur lui confirme dans un léger rire que ce n'est pas le cas (tant mieux, on évite peut-être les dramas) --

Il recule de quelques pas, s'apprête à repartir vers un autre stand.
Sauf que --

Vous voulez pas essayer ?
(silence)
(il déglutit, hausse un sourcil)

non non non
il n'est pas
encore prêt
il ne veut pas
y aller

Pourtant, son cœur de grimpeur, son âme de funambule lui hurle d'accepter, de dire oui à cette proposition pour de nouveau retrouver les sensations -- être en haut, briller, voir les autres de haut ; tout est tellement plus beau lorsqu'on est suspendu au-dessus du vide. Mais le vide, c'est le vertige -- le vide, c'est angoissant, c'est tétanisant.
Il a peur.
Il a peur de rester là-haut,
de ne pas trouver les mots,
pour revenir tout en bas.
Il a peur.

Son regard bascule du moniteur à Etsu, de ses pensées vertigineuses à l'angoisse de devoir dire non -- devoir avouer son échec, avouer qu'il n'en est pas encore capable. Il se racle la gorge, passe la main dans ses cheveux. C'est déjà beaucoup trop long comme temps de décision, c'est tellement long que ça en devient ridicule.
Il est en totale apnée --
Littérale, suffocante, angoissante.

et puis
brusquement

Ce n'est pas Takeru.
Ce n'est pas le collège.
Ce n'est pas la vie.
C'est la mort, un moniteur random et Etsu.

Ok.

brusquement
il respire


arrache le pansement —
darren criss. @ atf
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#12
Terminé05.01.19 16:31
tag: susan
we came to touch
the sky.
Le rire de Susanoo s’envola dans l’air, réponse à une remarque enfantine et désuète, à une anecdote qui l’avait marqué. Le rire de Susanoo résonnait à ses oreilles, doucement, la faisant sourire tandis que le moniteur la débarrassait des harnais qui l’enserraient. Elle ne remarqua que son rire, non pas celui de l’homme qui tenait le stand, ni des voix derrière elle qui murmuraient dans la foule. Elle n’entendit que le rire de Susanoo.

Débarrassée de son équipement, la jeune femme se sentit plus légère et prête à repartir. Pour autant, son regard se posa un instant sur le sommet du mur qu’elle venait de grimper. Ces quelques mètres de roches et de prises qu’elle avait attrapé pour mieux rejoindre le sommet du mur, pour mieux rejoindre le ciel, pour mieux se rapprocher des étoiles. Ça avait été grisant, enivrant, de voir plus loin, bien plus loin, du haut de son perchoir. Mais les pieds sur terre, là en bas du mur, elle était bien aussi.

Parce qu’elle n’était pas la seule à regarder vers les étoiles.

Etsu récupéra son manteau et son écharpe, passa le bout de tissu autour de son cou quand la voix du moniteur la fit se redresser. Ses yeux se portèrent au jeune homme non loin qui resta un moment immobile et muet. Grimper. Lui aussi. Les perles claires observèrent les traits fin et les billes chocolat, son sourire ayant disparu l’espace d’une seconde. De l’hésitation. Du doute. De la peur aussi. Et de la mélancolie. Etsu observa le jeune homme tout près d’elle, sans rien dire ni faire. Elle ne pouvait qu’attendre de toute manière, voir comment les choses allaient se passer. C’était à Susanoo de décider.

Puis il la regarda, juste une seconde, un court instant, un regard qui ne voulait pas dire grand-chose, qui n’avait pas de réelle signification. Mais auquel la brune sourit. Comme toujours. Avec douceur et tendresse. Il pouvait très bien dire non, ne pas vouloir grimper, tenter une autre fois. Ce n’était pas grave. Comme il pouvait tout aussi bien se lancer, se laisser porter, atteindre le sommet et voir ce qu’elle avait vu. Voir de ses yeux ce qu’il y avait tout là-haut. Puis, finalement, dans un souffle, Susanoo finit par accepter. Un petit « ok », tout simple, sorti d’une traite. Qui fit sourire Etsu de nouveau.

Le moniteur sembla tout enjoué et commença à rassembler tout le matériel pour équiper Susanoo. La brune l’observa s’affairer avec enthousiasme, un petit rire lui échappant avant qu’elle ne repose son regard sur le jeune homme près d’elle. C’était à son tour de monter sur le mur, de s’accrocher aux prises, de voir la vue au sommet. C’était à son tour et quelque part, la japonaise fut un peu jalouse. Quelque part, elle avait envie de recommencer, de grimper à nouveau, de voir plus loin qu’elle n’avait pu voir. Mais il y avait autre chose. Une chose dissimulée qui n’avait rien à voir avec la jalousie.

parce qu’après tout
les planètes,
c’est là-haut que ça se trouve
pas en bas


- Je vais enfin voir de quoi tu es capable.

La voix taquine d’Etsu résonna à nouveau, comme si de rien était. Les mains fourrées dans les poches de son manteau, son nez se levant pour mieux lui permettre de détailler le mur. Si Susanoo n’avait pas trop perdu, sûrement qu’il grimperait mieux qu’elle. Certainement qu’elle serait impressionné. Qui sait, peut-être même qu’elle le féliciterait. Un nouveau sourire se dessina sur les traits de la jeune femme. Oui, peut-être que cela pourrait se passer de cette manière. Mais…

- Dommage que je ne puisse pas grimper avec toi.

au final
ce que saturne préfère
c’est rester tout près de jupiter
♥️ spenny
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#13
Terminé05.01.19 18:53
haut les cœurs ,.
les hautes lumières
ça se vide autour d'eux
ça les laisse
finalement
rien que tous les deux


La foule s'évapore lentement autour d'eux, s'écoulant vers les stands, curiosité dirigée sur d'autres sujets. Il reste cependant encore quelques curieux, désireux de voir celui qui semble à l'aise extérieurement mais qui tremble intérieurement monter sur ce mur pour débutant. Il y a un silence -- il y a l'attente, le regret douloureux d'avoir accepté, la peur saisissante d'échouer. Il sent le regard d'Etsu poser sur lui, il voit les perles ambrées dévisager les iris chocolat ; oh --
Lentement, il retire son manteau et le pose avec son bonnet sur le côté, avant que le moniteur ne s'approche de lui pour l'équiper -- et puis, tout revient, comme une vague sur le sable, balayant de son écume les grains de sa mémoire. Il se revoit enfiler son harnais, attacher ses mousquetons, vérifier la sécurité de son appareil d'assurage ; des gestes mécaniques qu'il a fait des centaines de fois étant enfant. C'était son quotidien, entre ça et le volley -- sa passion, ce qui le coupait littéralement d'une réalité qui ne lui plaisait pas vraiment. Propulsé trop tôt comme une star pour le monde des vivants, Susanoo a toujours cherché une tranquillité dans l'escalade, une bulle que personne ne pouvait percer -- son monde à lui — rassurant.

je vais enfin voir de quoi
tu es capable

Il laisse échapper un rire -- mais un rire différent du précédent ; celui-ci est plus crispé, bien moins sincère -- il ne vaut rien, quand vas-tu le remarquer ? Elle l'idéalise, le met sur un piédestal qu'il ne mérite même pas de monter. Susanoo n'est qu'un artifice, un beau mensonge, une putain d'illusion. C'est tout son personnage, c'est toute sa négativité ; il n'existe pas vraiment car il n'est que duplicité. Il se déteste, il se maudit -- il devrait tout abandonner, avouer — ce n'est pas ce que tu crois -- je n'ai pas confiance en moi, je hurle d'être seul mais je déteste la compagnie, je mens pour vous faire plaisir mais je ne veux pas d'ami
Et puis --

Dommage que je ne puisse pas grimper avec toi.
Vous pouvez y aller à deux, il y a de la place sur le mur !

Le moniteur, tout en continuant de préparer Susanoo, pointe du doigt le mur juste devant eux -- large, bien assez large pour accueillir deux personnes. Le jeune homme pose son regard sur la jeune femme -- il la dévisage, attend sa réponse. Est-ce qu'avec elle, ça sera différent ? Est-ce que le vertige qui le tétanise pourrait disparaître si devant lui, c'est une comète ?

une jolie comète
qui trace dans le ciel
un nuage de poussières


J'demande à mon collègue de vous assurer ? continue le moniteur à Etsu, prêt à interpeller le moniteur d'à côté (qui termine sa séance de présentation à quelques murs du leur).

Il sait qu'elle hésite.
Il sait qu'elle en meurt d'envie parce qu'il a lu dans son regard ce qu'il pense avoir lui-même perdu : l'envie d'aller là-haut, le désir -- presque fou -- de s'envoler sans jamais redescendre, de monter si haut que les rayons du soleil brûleraient sa peau. Il se remémore cette sensation, désire presque retrouver cette sensation.
Il sait qu'elle hésite parce qu'elle a dans sa voix cette trace de passion, du goût de réédition ; elle veut recommencer, retoucher, ressentir une nouvelle fois.
Elle hésite et puis -- au fond --

Faut lever les yeux au ciel pour voir Saturne, non ?

c'est juste
entre
tous les deux

(la place de saturne)
(elle est dans le ciel)
(elle doit monter)
(la petite étoile)


c'est plus facile à deux, non ? —
darren criss. @ atf
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#14
Terminé05.01.19 21:00
tag: susan
we came to touch
the sky.
Et là, pendant un instant, le monde s’arrête. Lentement, les choses changent. Il y a un arrêt, durant lequel Saturne observe Jupiter, lui qui est à des années-lumières et pourtant juste là. Saturne observe Jupiter, l’espace d’une seconde, avant que le temps ne reprenne son cours, que la course de leurs anneaux ne recommencent et que les mondes se remettent à danser sur leurs orbites.

Pendant un instant, il n’y a eu que Saturne et Jupiter.
Un instant qu’elle aurait voulu éternité.

Le moniteur s’affairait à équiper le jeune homme, Etsu les regardant, curieuse et envieuse. Jalouse et joyeuse. C’était étrange comme sensation, doux et amer. Susanoo va grimper sur le mur, peut-être abandonner son appréhension sur le sol, sourire et rire vraiment en monter tout là-haut. Elle va rester sur le sol, le regarder monter, aller tout là-haut. C’était doux et piquant à la fois, Etsu se disant qu’elle aimerait bien y aller, elle aussi.

Et alors, son vœu se réalise.

Ses paupières s’écarquillèrent de surprise à l’entente des paroles du moniteur. Le fixant avec étonnement, elle le vit faire un signe vers un autre homme non loin, presque prêt à venir les rejoindre. Elle pouvait monter elle aussi. Elle pouvait retourner sur le mur.

Elle pouvait grimper avec Susanoo.

Et alors, tandis qu’elle entendit sa voix, se tourna vers lui pour mieux le voir, pour mieux l’observer pendant qu’il se tenait là, tout équipé et prêt à monter, Etsu sentit bien qu’au fond, tout au fond, dans cet endroit où résidait cette enfant aux mains remplies de petits trésors, régnait une jolie et joyeuse fête.

- Ok.

Un petit mot. Un simple « ok ». L’homme fit signe à son collègue de venir l’aider, l’autre abandonnant son stand pour les rejoindre. Et Etsu ? Elle souriait, comme toujours, d’un sourire radieux. À Susanoo.

ils vont aller tout là-haut
là où est la place des planètes
là où ils doivent être


- Je crois bien qu’elle devient accro la demoiselle.

Le moniteur lança un petit clin d’œil au duo que la brune formait avec le châtain, ses mains redéposant ses affaires non loin de celles du jeune homme. On l’équipa à nouveau, des curieux observant la scène en souriant ou murmurant. Ça devait être cocasse de les voir ainsi, à couvert de mousquetons, de cordes, de sécurité. Prêts à grimper. Il n’y avait plus d’hésitation, ou d’angoisse, ni de peur de son côté. Juste de l’envie, de l’excitation, de l’amusement. Etsu était comme une enfant dans un magasin de jouets, surexcitée. Qui aurait pu dire qu’elle aimerait tellement faire de l’escalade ? Personne. Mais là, c’était différent. Totalement différent, qu’une simple escalade.

L’homme finit de l’équiper totalement, lui lança un petit sourire avant qu’elle ne se présente devant le mur. Ses perles claires l’observèrent de nouveau, détaillèrent les prises de couleur différentes et le sommet du mur. Mais au lieu de monter tout de suite comme l’aurait fait n’importe quel accro, elle se tourna vers Susanoo. Et attendit. Comme toujours. Car c’était de cette manière que les choses fonctionnaient. La brune attendait le châtain. Saturne attendait Jupiter.

Et les choses se faisaient toutes seules.

- Pour le coup, je préférerai regarder Jupiter.

Encore un sourire malicieux. Et un regard. C’était vraiment comme si ils n’étaient que tous les deux.
♥️ spenny
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#15
Terminé19.01.19 0:19
haut les cœurs ,.
les hautes lumières
c'est comme une flamme
ça brûle
ça vacille
ça illumine les âmes


C'est ça, le pouvoir d'Etsu -- c'est pas d'être extravagante, c'est pas d'avoir sauvé le monde ou même de savoir voler ; non, le vrai pouvoir de cette jeune femme qui semble si banale mais qui ne l'est absolument pas, c'est d'éclairer tout ce qui est sombre, de raviver de l'extérieur tout ce qui semble mort à l'intérieur. De sa voix douce et délicate, de son sourire rassurant et apaisant, elle glisse le mot qui aide, celui qui donne l'impression (une seconde, un instant) que le mur n'est pas si grand et qu'au fond -- tout est possible.

ok —


Il en faut peu parfois pour changer le cours du temps ; la seconde précédente, il pensait gravir seul cette hauteur, la seconde suivante, elle est là -- juste à côté de lui, toute équipée et totalement motivée. Evidemment, qu'elle est accro et Susanoo a presque envie de dire au moniteur -- moi j'l'avais déjà vu ça ; il l'a bien noté cet air enchanté, ce regard passionné et il a presque envie de les lui voler. Tel Jupiter qui jalouse les anneaux de Saturne, Susanoo voudrait saisir les émotions de joie qui traversent Etsu. Il veut retrouver l'adrénaline -- violente, forte mais si pure et enivrante -- et laisser par terre ce vertige, cette angoisse terrifiante qui l'englobe dès qu'il ne touche plus le sol.

tout poser
et puis
s'envoler


Il ne fait plus du tout attention au monde qui l'entoure. Lui qui en temps normal ne cesse d'observer son environnement, d'analyser le moindre mouvement, se retrouve uniquement focalisé sur sa montée, sur ces poignets accrochées au mur et qu'il va devoir saisir fermement s'il veut s'élever pour toucher le firmament. Devant ce mur, il attend ; il attend et Etsu sait, sans qu'il ne le dise (c'est son pouvoir à elle), qu'il en a besoin -- il déglutit, s'humecte les lèvres et laisse échapper un soupir, comme une profonde expiration.
Oh ;
C'est presque fou, non ?
Un paradoxe se dessine sur son visage, l'alliance troublante d'un masque fissuré -- il ne veut pas montrer qu'il a peur mais le vertige est viscéral, comme inscrit dans ses veines et écrit sur sa peau. Il ne peut pas le mettre de côté, l'oublier le temps de sa montée pour redescendre ensuite le retrouver ; il ne peut pas, même si l'enfant paniqué en lui voudrait en avoir le pouvoir.

je préférerai
regarder
jupiter


Il esquisse un sourire, reprend de légères couleurs sur ce visage devenu si soudainement pâle. C'est la malice qui va l'aider, c'est cette chaleur réconfortante qui va réussir à tout faire brûler -- ses craintes et ses angoisses, ses peurs et ses ténèbres.

T'as d'la chance, c'est la planète la plus brillante dans l'ciel, réplique-t-il, mimant son sourire, calquant cette dose de soleil pour ne pas sombrer dans la nuit.

Il a dit (ok, il a pas promis mais il a dit quand même) -- il a dit qu'il allait monter et inconsciemment, c'est probablement pour cette raison qu'il a proposé à Etsu de venir. Tout seul, Susanoo aurait fui ; encore et toujours. Éternel lâche, il aurait esquivé le moment, contourné l'occasion et les murs d'escalade ne seraient restés qu'un vague souvenir enfantin, un traumatisme effacé au fil des années -- sauf qu'Etsu est là et qu'il ne peut pas faire demi-tour, il ne peut pas disparaître comme la dernière fois. Ses paroles lâchées dans l’ascenseur résonne encore dans son esprit ; j'aurais pas dû partir, j'aurais dû rester -- regret amer.
Etsu attend.
Susanoo attend.
Et puis, lentement -- pour la première fois depuis des années, sa main effleure une prise de couleur verte. Elle semble si grande et en même temps si petite ; c'est fragile mais solide, c'est l'oxymore de la torture et du plaisir. Il claque sa langue contre son palais, devine qu'à l'instant où il aura fait quelques pas, elle le suivra (elle va même le dépasser par moment sans pour autant creuser l'écart) -- il la connait ; pas par cœur mais assez pour prévoir son côté bienveillant et au fond, bien qu'il ne le sache pas vraiment encore, ça le rassure.

t'es pas tout seul
t'es pas dans le noir

Il saisit les premières prises et commence à grimper, les mains tremblantes mais le regard déterminé -- il sent les iris des moniteurs posées sur eux (ou sur lui) ; est-ce que c'est transparent ? est-ce que ça se voit tant que ça qu'il est le stéréotype du gars ayant eu le traumatisme du vertige ?
Peut-être --
ou peut-être pas.
Un pas après l'autre, une prise après l'autre, une couleur après l'autre.

verte puis jaune
rouge puis noir
bleu puis blanc

jusqu'ici tout va bien —
darren criss. @ atf
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#16
Terminé27.01.19 18:01
tag: susan
we came to touch
the sky.
L’air était un peu lourd, pesant, chargé d’émotions négatives et contraignantes qui faisaient que tout semblait d’un coup si compliqué. Mais à côté de ça, il y avait l’atmosphère tendre, douce, tranquille, qui faisait que tout était naturel et non surjoué. c’était à la fois étrange et familier, comme une scène que l’on rejouait encore et encore, un vieux disque que l’on ne cessait de repasser encore et encore. Ça commençait toujours ainsi, avec un peu de malaise, un peu d’incertitude, des doutes et de la crispation. Puis ça s’estompait, doucement, lentement et tout cela n’était qu’un mauvais souvenir.

Ça restait juste un mauvais souvenir.

Etsu avait une impression de déjà-vu, de déjà vécu. Alors que c’était la première fois qu’elle se tenait devant un mur d’escalade. Alors que c’était la première fois qu’elle venait sur la péninsule. Alors que c’était la première fois qu’elle était là, avec Susanoo. Mais quelque-part, au fond d’elle, cette sensation étrange ressortait doucement à chaque fois qu’elle était avec Susanoo. C’était toujours pareil, depuis le début de leur « relation ». depuis qu’ils s’étaient vu la première fois, sur le bord de la rivière. C’était toujours ainsi, toujours pareil. Pourtant là, pour la première fois, Etsu eut un doute. Un gros doute. Qu’est-ce qu’elle foutait là au juste ? Avec cet ado ? Ok, un ado qui adorait les étoiles. Mais un ado, capricieux et secret, malicieux et sans attache apparente. Sérieusement, qu’est-ce qu’elle foutait là au juste ?

Bonne question.

Impression de déjà-vu. Mais pas dans son vécu. Etsu n’avait jamais vécu de situation semblable. Elle n’avait jamais eu de rendez-vous ou de sortie avec un garçon, elle n’était jamais été faire de l’escalade et n’en avait pas pratiqué à l’école. Elle n’était jamais venue sur la péninsule d’Izu. Alors quoi ? Ça venait d’où cette sensation ? Du néant ? La japonaise hésita un instant, les bords de son monde devenant flou. Avant, dans son autre vie, elle n’aurait jamais agi ainsi. Il serait allée réviser ses cours si elle avait encore été lycéenne ou elle serait rentrée après le boulot pour dîner avec son époux. Elle n’aurait pas été là, devant un mur d’escalade, avec un garçon qu’elle connaissait à peine. Qu’elle ne connaissait même pas. Elle savait quoi de Susanoo ? A part qu’il aimait les bds, les étoiles, qu’il avait le vertige et son prénom ? Rien. Rien du tout.

Rien du tout.

Il était devant le mur d’escalade, les moniteurs l’encourageant en silence. La brune posa son regard ambré sur le jeune homme non loin, le voyant stresser, hésiter, respirer longuement. Avant de se lancer. Lentement. Précautionneusement. Une prise après l’autre. Susanoo grimpa sur le mur, impressionnant presque Etsu alors qu’il n’avait pas fait deux mètres. Susanoo grimpait sur le mur. Il y allait alors que cette mauvaise expérience devait certainement être là, dans un coin de sa tête, à le torturer. Elle le regarda grimper, une prise après l’autre, couleur différente à chaque fois. Avant qu’un sourire doux n’étire ses lèvres. Impression de déjà-vu. Comme si elle avait déjà vécu ça auparavant. Dans une autre vie peut-être.

mais on est dans celle-ci à présent
alors autant vivre maintenant


Sa main alla enserrer la prise face à elle et ce fut à son tour de grimper. Avec une facilité déconcertante, Etsu rattrapa Susanoo, le dépassa avant de s’arrêter et de lui lancer un sourire amusé.

- Ce n’est pas parce que c’est la plus brillante que j’aime la regarder.

Puis elle attendit. Elle attendit un peu. Juste un peu. Accrochée sur le mur d’escalade, visible de tout le monde, visible du ciel et des étoiles qu’elle ne pouvait voir. Parce qu’elle ne les regardait pas, ni eux en bas, elle ne les entendait même pas. Elle voyait juste Jupiter et ses anneaux qui avançait dans le noir pour en sortir tout doucement.

- C’est parce que c’est ma préférée.

en vrai c’est pas grave si on ne sait pas
c’est pas important
c’est pas ce qui compte
ce qui compte
c’est qu’on soit bien là
à la bonne place
et au bon endroit
♥️ spenny
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#17
Terminé27.01.19 19:02
haut les cœurs ,.
les hautes lumières

Susanoo a dû écrire un texte, un jour. Un texte sur sa plus grande peur, sur son pire cauchemar -- un texte angoissant rien qu'en y pensant ; il se rappelle ces nuits entières devant cette feuille blanche, sans aucune inspiration. De quoi a-t-il peur, réellement ? Il a commencé par la perte de son frère, a rayé le paragraphe, ne supportant pas l'idée d'apporter trop de fraternel dans ce texte qu'il souhaite impersonnel ; il a hésité avec le vertige (l'accident ayant déjà eu lieu), puis a froissé la page, refusant de sembler faible même pour un devoir rédactionnel. Il a même songé à mentir parce que c'est ce qu'il fait le mieux.

mentir mentir
ne jamais rien dire
de vrai
dans un faux sourire


Il ne sait pas pourquoi ce souvenir resurgit maintenant ; il ne comprend pas son esprit le fait jaillir en cet instant. Parce qu'il a peur ? Parce que son corps tremble et ses pensées s'affolent ? Telle la pluie ruisselant sur les pierres, la peur coule dans ses veines, noie ses convictions les plus certaines alors que ses mains s'accrochent désespérément à ces prises qu'il voit à peine.
qu'est-ce que tu vois ? là maintenant, qui est devant toi, Susanoo ?
qui brille plus fort ?
qui étincelle dans cette nuit tétanisante ?
qui transperce les craintes les plus terrorisante ?

Elle est devant lui, quelques mètres plus haut, parce qu'elle grimpe bien plus vite que lui. Elle a ce sourire énigmatique sur le visage et ce regard amusant.

c'est parce que c'est ma préférée

oh
explosion dans le ciel
boum dans l'univers

Il n'y a plus rien autour d'eux ; il n'y a qu'eux. Le silence vide de l'espace, l'absence totale du moindre fond sonore dans cet espace. Le temps s'arrête -- tout comme sa respiration, tout comme ses réflexions. Il plonge son regard dans le sien, Jupiter contemplant Saturne, entourée de ses anneaux et de ses jolies mots. Car Saturne trouve toujours les bonnes réponses, formule toujours les phrases de la bonne façon. Depuis leur première rencontre, il ne se rappelle pas un instant où Etsu a fauté, où Etsu s'est plantée (alors que lui -- ah ! Susanoo, toi).

c'est un peu un
je tiens à toi
caché
derrière les étoiles

Et puis, brusquement, c'est si clair, c'est si évident -- Susanoo n'a pas peur de la mort, n'a pas peur des insectes ou des monstres. Non ; Susanoo a peur de s'attacher, il est effrayé à la simple idée de s'accrocher. C'est ça ; c'est ça qu'il aurait dû écrire sur cette feuille blanche. Cette peur angoissante de s'ouvrir et de réaliser qu'un être sur Terre est plus important que tout le reste de l'Univers (excepté son frère). Les paroles d'Etsu se répercutent dans son esprit, chamboulent ses émotions et refait ressortir toutes ces questions -- il a pourtant bien pris soin de tout cacher, de ne jamais regarder de ce côté. Car Susanoo cache toujours tout, les situations qui ne l'arrangent pas, les détails sur sa vie, le moindre choix sur ce qu'il aime et n'aime pas.
Pourtant, avec Etsu --
est-ce que tout cela ne pourrait pas changer ?

Elle a d'la chance, Jupiter, dit-il, plongeant son regard dans celui d'Etsu -- j'ai d'la chance mais j'suis pas dans la meilleure position pour étendre mes confessions --

Il ajoute un sourire.
Il va devoir avancer.
Il va devoir affronter ce qui le terrifie intérieurement.
Saisissant une nouvelle prise, il continue son avancée, lente mais bien présente, sur ce mur qui lui semble interminable. Etsu est un peu devant lui, l'attendant à chacun de ses mouvements, patientant lorsque ses mains hésitent et ses pieds restent bloqués quelques secondes -- sans le moindre commentaire. Il pince ses lèvres, se concentre sur son prochain déplacement, tout en essayant de ne pas penser au vide, de se focaliser sur autre chose.

T'sais que (silence d'une seconde, avancée de quelques centimètres vers le haut) il a été prouvé qu'ce sont Jupiter et Saturne (de nouveau, silence et concentration -- reprise) qui ont mis le bordel dans notre système so --

erreur
erreur de débutant
erreur d'un enfant

Susanoo a regardé en bas.
C'est bref, c'est l'espace d'un instant d'inattention mais ça consume toute sa concentration. Sa respiration se coupe, son cœur rate un battement. Brusquement, il réalise la distance qui le sépare du sol, il remarque ce vide avec horreur -- il va tomber, c'est certain. Il se voit chuter, tout en bas et c'est terrifiant. Ses yeux s'écarquillent, son regard n'est que pure angoisse ; il va mourir, là maintenant.
Tomber.
Mourir.
Mourir.
S'écraser.
Ne jamais se relever.

tout est noir —
darren criss. @ atf
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#18
Terminé27.01.19 21:51
tag: susan
we came to touch
the sky.
Il sourit à son tour. Comme toujours. Comme à chaque. Et bizarrement, Etsu sent cette chaleur dans sa poitrine, qui irradie et la rassure. Elle la ressent avec force et pourtant, c’est doux comme de la guimauve. Il lui sourit, dit que Jupiter à de la chance. Et elle sourit aussi.

saturne aussi a de la chance

Il n’y a rien à ajouter. Rien d’autre à dire. Juste sourire. Etsu émit même un petit rire, amusée mais surtout joyeuse alors que Susanoo reprenait sa course. Lentement. Doucement. Comme un nouveau né commence à marcher. La brune l’observait progresser, prise après prise, monter sur le mur et d’accrocher. S’approcher. Elle ne pouvait le lâcher des yeux, de peur de le perdre. De peur qu’il disparaisse, d’un coup. Comme si tout cela n’était qu’illusion. Comme si tout cela n’était qu’éphémère. Elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas, qu’il était bien là et qu’elle était bien là. Accrochés sur ce mur, au-dessus des autres, au-dessus du monde. Entre ciel et terre. Et pourtant, cet instant semblait si fragile et éphémère que la jeune femme avait peur, pendant une seconde, qu’il ne s’efface et disparaisse à jamais. Alors, elle imprimait dans sa rétine les secondes qui s’échappaient. Tout du moins, elle essayait. Pour s’en souvenir plus tard. Bien plus tard. Au cas où.

Ils avancent. Tout doucement. C’était étrange. Franchement étrange. Et pourtant si évident. Ça devait se passer ainsi, pour que les choses aillent, pour que ça aille. Pour lui. Comme pour elle. Ils avaient un rythme qui leur allait, tranquille. Un peu difficile par moment, un peu hésitant parfois. Mais au final, ils avançaient. Et ne reculaient pas. Etsu était contente, vraiment contente. Susanoo progressait sur le mur. Mieux, il lui parlait. Il commença à parler d’étoiles, à parler sans qu’elle ne demande quoi que se soit, implicitement. Il avançait. Avec elle. Mais…

Silence.

Crispation. Et angoisse. Les perles chocolat se sont détournées, ont vu en bas, tout en bas. On remarquait le sol. Et là, c’est la catastrophe. D’un coup, Susanoo n’est plus là. Plus avec elle. Il est ailleurs et à ce moment-là, Etsu sent que les choses lui échappent. Qu’elles s’envolent. Qu’elles disparaissent. À son tour, elle angoisse, prend peur, ses traits se déformant, se crispant. La distance, le vide, se creuse et les sépare. L’instant devient de plus en plus éphémère, se dissipe, pour ne plus être. Et bientôt, il n’y aura plus rien.

Mais…

- Hey Susanoo.

Sa voix tremblait un peu. Juste un peu. Contrairement  à d’habitude. Car ce n’était pas comme d’habitude. Pas à cet instant. Pourtant, elle voulait faire comme d’habitude, comme à chaque fois. Parler de sa voix douce, dire une bêtise, le faire rire, sourire, avant qu’il ne lui fasse une remarque moqueuse. Comme à chaque fois. Mais pas cette fois-ci. Pas aujourd’hui. Alors quoi ? Elle devait dire quoi ? Être comme à chaque fois ? Ou plus prévenante ? Plus amusante ? Son coeur rata un battement, sa respiration se coupa une seconde. Et maintenant, elle fait quoi ?

Bah…

- Regardes-moi.

Sa voix est ferme. Mais douce. Ferme et gracile. Ferme et tranquille.

y’a pas à paniquer
t’es là
et je suis là


- Je veux la suite moi. Racontes-moi.

Etsu afficha un petit sourire. Un petit. Puis un plus grand. Plus malicieux. Un de ceux qui n’apparaissait que pour Jupiter. Car Saturne ne souriait ainsi que pour Jupiter.

- Sinon je monte sans toi.

t’as dit que tu t’éloignerais pas
alors restes avec moi
♥️ spenny
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#19
Terminé27.01.19 23:24
haut les cœurs ,.
les hautes lumières

tout est noir —

Plus aucune couleur.
Plus aucun son.
Simplement ce noir, angoissant, terrifiant —

Il veut hurler mais rien ne sort, il veut bouger mais rien n'avance ; ni sa main tremblante ni ses pieds tétanisés. Susanoo n'est qu'un fantôme, une ombre qui n'inspire même plus. Il est mort, il n'est plus vivant. Son souffle est saccadé, pour ne pas dire inexistant. Il ne voit rien autour de lui, ni les prises qui lui prouvent qu'il n'est pas encore tombé, ni Etsu qui se trouve à quelques mètres au-dessus de lui.
Tout ce qu'il voit, c'est ce vide.
Ce vide qui l'attire vers le bas.
Ce vide qui le tire tout en bas.

Il a de nouveau douze ans, il est de nouveau cet enfant fasciné par le grand mur tout devant. Il veut monter, il veut toucher les étoiles tout en haut ; comme encore maintenant, il veut être au-dessus de tout le monde, voir d'en haut ce qu'il y a en bas -- ça le fascine, ça l'émerveille, d'avoir le sentiment d'être un dieu aux mille merveilles. Alors, il se revoit grimper -- vite, si vite, trop vite -- trop confiant, trop sûr de lui, il est incapable d'imaginer la suite, ne l'a même pas évoqué une seconde lors de sa montée ; lorsqu'il redescend, c'est la chute libre.
Sans arrêt.
Sans aucun moyen de se rattraper.
Susanoo tombe, tombe si bas qu'il se voit déjà dans l'au-delà.
Au dernier moment — arrêt sur image.
Il frôle le sol de ses pieds et s'effondre par terre, le regard terrorisé et le visage couvert de sueur. Des larmes roulent le long de ses joues pâles, sans qu'il n'arrive à les retenir -- il a de la chance, il n'y a presque personne car les autres élèves sont trop occupés à escalader leur propre mur. Seul le professeur et Takeru peuvent voir le spectacle de cet enfant chamboulé, terrifié à la simple idée de remonter.

Et c'est pareil maintenant.
Sa respiration est presque coupée, son regard légèrement transparent d'un liquide qu'il ne veut pas voir couler, son esprit est au bord de la panique. Il va tomber, c'est certain -- il ne peut que tomber, comme la dernière fois.
Ce n'est pas pareil maintenant.
hey Susanoo
regardes-moi
je veux la suite, moi, racontes-moi


La voix est ferme mais douce, un mélange de retour à la réalité mais d'un cocon d'illusion. Une délicate symbiose entre une main tendue mais un contact inexistant car Susanoo panique si on le touche mais panique si on le laisse. Ses iris chocolat finissent par changer de paysage à contempler et se tourne vers cette voix -- Etsu. Elle le regarde, lui envoie un sourire malicieux.
sinon je monte sans toi

Est-ce qu'elle a toujours brillé aussi fort ?
Est-ce que c'est normal qu'un aura l'illumine d'une couleur si rassurante ?
Il hoche la tête, comme un enfant, et ne peut empêcher cette larme rebelle de se laisser glisser le long de son visage si pâle. C'est la seule qu'il montrera car il ne peut pas la retenir -- il déglutit, répète son hochement de tête et laisse sa voix traverser ses lèvres sèches pour se concentrer sur autre chose que le vide.

Les-- les deux (inspiration, expiration) planètes exercent une trop grande-- (inspiration, expiration) gravité sur les autres--

Son masque tombe à mesure que ses mots se délient.
Il n'est plus Susanoo, si fier et si mystérieux.
Il n'est que Susanoo, l'enfant au vertige et aux yeux fixés sur les cieux.

E--Et c'est pour ça que (inspiration, expiration) la Terre, Mercure, Vénus et-- (inspiration, expiration) Mars-- (inspiration, expiration) sont à l'autre bout--

Au fur et à mesure, sa voix devient plus certaine, ses joues reprennent une légère couleur rosé et son corps tremble moins. Il respire mieux, finit par se détacher totalement de la sensation d'être attiré vers le bas et se concentre totalement sur le haut -- et sur Etsu, toujours juste à côté de lui, qui l'écoute patiemment comme si ce qu'il vient de dire mérite toute l'attention du monde. Elle est là, silencieuse mais présente, douce et rassurante. Il ne regarde qu'elle et rien d'autre, il n'entend qu'elle et rien d'autre -- pas le moniteur qui commence à s'inquiéter tout en bas, pas le brouhaha de la salle tout en bas.
Il n'y a que Jupiter et Saturne en cet instant.
Il n'y a qu'eux en ce moment.

En répercussion à ce sourire malicieux, le même se dessine sur les lèvres du jeune homme, encore secoué, mais déterminé à atteindre le sommet. Il saisit une nouvelle prise, la main moite mais bien plus ferme qu'il y a quelques secondes. Combien de temps a duré cette crise ? Il ne sait pas, peut-être une minute ou cinq minutes, il n'a aucune conscience du temps. Son front est recouvert d'un léger filet de sueur et ses yeux crient encore une certaine détresse.
Son cœur se serre.
Mais ses lèvres s'étirent dans un sourire.
N'aies pas peur, ne panique pas.
Tout va bien, je suis là.

T'as pas intérêt (inspiration, expiration) à monter sans moi--

ne t'éloigne pas
reste avec moi


c'est de nouveau blanc —
darren criss. @ atf
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#20
Terminé28.01.19 21:30
tag: susan
we came to touch
the sky.
Ça vacillait. Comme la flamme d’une bougie ballottée par le vent. Ça vacillait doucement, tremblait sous les légers coups de vent. Mais c’était là, bien présent. C’était là, visible sous les yeux quelques peu rassurés de la jeune femme qui d’un coup, se mit à mieux respirer. C’était là, bien là. Il était là. Les choses reprenaient leurs cours, ou tout du moins, elles essayaient d’avancer à nouveau. Alors, lentement, la brune se mit à avancer avec elle.

Il y avait pourtant de la panique. Un peu. De l’angoisse aussi. Palpable. Les murmures gonflant au pied du mur lui parvenaient avec timidité, comme si la foule pressentait que si elle s’exclamait trop fort, les choses allaient déraper. Les moniteurs n’avaient encore rien dit, sûrement de peur d’aggraver les choses. Et au fond d’elle, Etsu les remercia. C’était mieux comme ça, sans qu’ils aient besoin d’intervenir. Sans que quelqu’un ne vienne rompre le fait équilibre qui se mettait en place. Juste eux deux. Juste tous les deux. Les perles ambrées restaient dans les perles chocolat, les cherchaient parfois, quand elles n’étaient plus là. Comme pour se rassurer. Comme pour se dire que oui, il était bien là.

Et c’était bien le cas.

La voix de Susanoo se fit à nouveau entendre. Doucement. Etsu eut un frisson, léger, de l’entendre parler ainsi. De le voir dans cet état. Elle voyait bien la paleur de son teint, entendait bien sa respirations saccadée, ressentait presque son angoisse, avait vu cette larme rouler sur sa joue. C’était étrange. C’était bizarre. Elle n’arrivait pas à se l’expliquer, pendant que les secondes s’écoulaient avec lenteur. C’était étrange et dans le fond de sa poitrine, tout au fond, c’était serré au point de lui faire mal.

C’était douloureux. Affreusement douloureux.

Pourtant, malgré l’angoisse, malgré la crainte, Etsu continua de sourire. Doucement. d’écouter patiemment. Parce qu’il était là et avait repris sa montée. Parce qu’il était là et ne semblait pas près à vouloir abandonner. Parce qu’il était là. Et c’était déjà une bonne raison pour sourire.

- Alors on peut dire, que Saturne et Jupiter contrôlent le système solaire.

Moquerie fragile. Aucune rire pour l’accompagner. Juste un sourire. La jeune femme avançait au même rythme que le jeune homme, restant toujours plus haut, comme pour le forcer à lever les hauts au ciel. Pour ne pas voir en bas. Etsu avançait au même rythme que Susanoo, le dépassant toujours sans pour autant aller trop vite, pour ne pas le perdre de vue. Pour ne pas créer une distance. Pour ne pas le perdre. Elle restait toute proche, sans lui prendre trop d’espace avant qu’il se remette, qu’il avance, qu’il continue.

et son coeur bat la chamade
et elle se demande ce qu’elle doit dire
et lui sourit
alors elle sourit aussi


De la malice se fait entendre entre les mots du jeune homme accroché au mur. De la malice qui fit sourire Etsu qui restait agrippée au mur, montant toujours plus haut, atteignant presque le sommet. Ils n’étaient plus très loin. Peut-être deux mètres. Ou plus. Ou moins. Mais ils arrivaient au bout du chemin. Enfin. Tous les deux. Un nouveau sourire s’esquissa sur ses lèvres, sourire qu’elle tendit au jeune homme, avec cette douceur et ce naturel déconcertant.

- T’en fais pas.

C’est marrant comme c’est évident. Et compliqué en même temps. Et doux et simple. Même accroché sur ce mur, avec l’angoisse, les gens en bas et le vent qui soufflait dans leurs nuques. C’était marrant quelque part.

- Je n’irais nulle part sans toi.

Nouveau sourire.
Un sourire de Saturne.
Pour Jupiter.
Un sourire que les autres eux.
Ne pouvaient pas voir.
Parce qu’il n’était pas pour eux.

- Je t’attendrais, comme toujours.
♥️ spenny
Contenu sponsorisé
évolution
Page 2 sur 3   1, 2, 3