Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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#1
Terminé18.12.18 21:53
haut les cœurs ,.
les hautes lumières
décembre —

C'est passé vite, très vite, trop vite -- il n'a pas vraiment vu les jours (les semaines) défiler. Il a vaguement tenté de reprendre contact avec le volley (échec cuisant du mois de novembre), a vaguement tenté de s'éloigner des jeux vidéo (échec cuisant x2) et puis, il a finalement décidé de ne rien changer. Absolument rien, excepté une chose : sa capacité à ne pas donner signe de vie pendant des mois.
Alors péniblement --
(mais en le faisant quand même)
Il a envoyé deux ou trois messages à Etsu -- des trucs nuls, sans intérêt et pas très pertinents (parce que Susanoo reste cet enfant, ce gamin pas vraiment attiré par la moindre relation) mais des trucs. Il aurait pu faire mieux, c'est certain mais il l'a fait et c'est déjà ça. Son dernier message (envoyé quelques jours avant l'événement) sonne cependant moins hypocrite (moins forcé peut-être) et bien plus sincère.

c'est samedi pro, toujours ok ? —
la journée porte ouverte du club d'escalade

Pas d'explication, pas de détail ; soit elle s'en rappelle, soit il -- tu quoi, Susanoo ? Il ne sait pas, il n'y a pas réfléchi. Susanoo n'a jamais fait ça : faire quelque chose sans aucune contrepartie derrière. Être avec Etsu ne lui apporte concrètement rien ; pas de quêtes supplémentaires (comme Megumi), pas de divertissement (comme Andréa) -- rien, mais il ne peut s'empêcher de vouloir la revoir. Telle une étoile filante dans le ciel, il ne veut pas la rater, observer -- encore et encore -- cette poussière astrale s'évaporer dans la nuit céleste.

il court
son souffle est
court
et il court

Putain de merde, t'es encore en retard -- sa conscience lui hurle qu'il aurait du anticiper le voyage, ses quelques heures de sommeil (qui se comptent sur les doigts d'une main d'une tortue ninja) se lamentent de ne pas avoir réussi à gratter un peu plus de repos. Prenant place dans le ferry pour rejoindre la péninsule d'Izu (c'est là-bas que se rassemblent les sports les plus extrêmes et où le club d'escalade de la ville s'est installé), il sort son téléphone et grimace en voyant l'heure -- ou en voyant ses cernes dans le reflet de son écran ; à voir.
Il soupire.
Pourquoi ça se passe jamais normalement ?
Il hésite un instant à la prévenir, se ravise -- pour dire quoi ? L'évidence même de son retard flagrant ? Deuxième soupir ; il se pose sur le rebord de la balustrade pour admirer la vue puis finalement fermer les yeux et respirer l'air marin. Il a peur, au fond. Il n'est pas rentré dans un club d'escalade depuis ces fameux cours, n'a pas franchi la ligne depuis son traumatisme. Alors son cœur bat trop fort pour quelqu'un de serein et sa respiration est bien trop rapide. Pourtant, proposer à Etsu de venir lui a semblé si naturel ; c'est évident, même (mais il ne saisit pas pourquoi, ne comprend pas ce que son esprit tente désespérément de lui faire comprendre). Quarante-cinq minutes de bateau plus tard, Susanoo descend rapidement le petit pont qui rattache le ferry à la terre ferme, s'apprête à l'appeler --

elle est là
avec son écharpe
et son petit sac


Il réajuste son bonnet, glisse ses mains dans son manteau noir et la rejoint en quelques pas.

J'suis venu à la nage, annonce-t-il malicieusement, masquant son retard d'une pique sarcastique et sous-entendant un désolé pour l'attente (mais qu'il ne dira jamais à voix haute).


c'est le grand saut —
darren criss. @ atf
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#2
Terminé19.12.18 21:07
tag: susan
we came to touch
the sky.
L’air était frai, annonçait l’hiver, tout comme le ciel qui étalait au-dessus de sa tête, gris et maussade. Ce décembre ressemblait à plein d’autres décembres, l’hiver arrivant à grands pas dans ses lourds sabots de neige et de températures négatives. Pâle journée qui annonçait l’arrivée de longues après-midis à ne rien faire à part boire du chocolat chaud et regarder des films à la télé. Pourtant, pourtant, Etsu était dehors, dans le froid de l’hiver, emmitouflée dans son lourd manteau et sa grosse écharpe de laine. Postée non loin du quai. Sur l’île d’Izu. Etsu était dehors et elle attendait. Comme toujours dans ce genre de situation.

Saturne attend Jupiter.

Un message. Datant de quelques jours. Après d’autres messages. Datant de plusieurs jours. Quand elle avait vu le premier, Etsu avait été un peu étonnée. Étonnée de voir qu’il lui avait envoyé ce texto, tout simple et banal au possible. Un petit mot, qui l’avait fait sourire, auquel elle avait répondu. Avec désinvolture. Tout simplement. Des petits messages, par-ci par-là. Des trucs banals, un peu bancals. Mais qui avait fait sourire la jeune femme. C’était comme échanger des morceaux de papier pendant la classe, sans se faire prendre par le professeur. C’était amusant, nouveau aussi. Il faut dire qu’Etsu ne se serait jamais permise avant de faire une telle chose en classe, sous le nez de ses professeurs. Trop studieuse et travailleuse qu’elle avait été la jeune Etsu. Mais aujourd’hui, de l’autre côté du monde, dans cet endroit où ils ne la voyaient pas, elle échangeait des textos banals avec un garçon qu’elle avait rencontré un soir, sous les étoiles. Le vent souffla dans ses longues mèches, un petit sourire étant dessiné sur ses lèvres.

Puis il y avait eu ce message. Pour ce jour en particulier. Une question. Comme toujours. Ça ressemblait bien à Susanoo de poser des questions, de toujours vouloir tout savoir. Et comme toujours, comme à chaque fois, Etsu lui avait répondu. Parce que c’était ainsi qu’il fonctionnait.


c’est toujours ok


Rien de plus. Rien de moins. Ce n’était pas nécessaire de toute manière. Etsu savait quoi faire. Alors, ce matin-là, elle avait mis des vêtements de sports sous son gros manteau d’hiver, avait pris son sac, son portable et son écharpe et s’était rendu vers la baie de Tokyo pour prendre le ferry. Elle s’était vaguement dit qu’elle était peut-être un peu trop en avance et quand elle arriva enfin, vingt bonnes minutes avant l’horaire du rendez-vous (?), elle avait poussé un petit sourire. Avant d’attendre. Vingt minutes. Trente minutes. Quarante minutes. Susanoo était en retard. Comme toujours.

Mais ça n’avait pas d’importance.

ça n’a pas d’importance

L’attente ne fut rien, rien du tout quand il apparut alors, avec son air malicieux et ses mots railleurs. Les longues minutes n’étaient rien du tout face au sourire d’Etsu qui rit à sa remarque. Comme toujours.

- J’ignorais que les planètes savaient nager. J’ai raté quelque-chose. Il faudra que tu me montres un de ces jours.

La japonaise lança un sourire au plus jeune, malicieux lui aussi, tout comme son regard à moitié enjoué. C’était vraiment en train de se passer. Après les semaines à s’envoyer deux trois messages, après les minutes passées dans la boite de métal, après le long silence et l’incompréhension. Ils allaient au club d’escalade. Tous les deux. Parmi plein d’autres personnes. Mais juste entre eux.

c’est bizarre… comme c’est amusant

- J’espère que tu as encore de l’énergie, parce qu’il est prévu qu’on grimpe à un mur. Enfin je crois.

Petit sourire. Rire en coin. C’était comme échanger des mots en cachette pendant la classe.
♥️ spenny
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#3
Terminé23.12.18 14:32
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les hautes lumières
je tire
je tire
des plans sur la comète


Comme d'habitude, elle sourit.
Comme d'habitude, elle rit.
Et surtout, comme d'habitude, elle ne dit rien. Pas un reproche, pas le moindre signe d'agacement ou de contrariété. Etsu réplique juste sur sa remarque, ironisant sur sa nage imaginaire et sur ce don qu'il devra lui prouver. Il esquisse un sourire, laissant échapper un léger nuage blanc de ses lèvres gercées -- il fait froid, beaucoup trop froid et un instant, il ne peut s'empêcher de se dire qu'elle l'a attendu dans cet air glacial sans rien dire.

tu la mérites pas
plus le temps passe
et moins
tu la mérites


Ses pensées noires s'évaporent lorsqu'elle ajoute qu'il est prévu qu'ils grimpent à un mur. En un souffle, elle balaye ce qui traîne dans son esprit depuis plusieurs semaines ; parce qu'il a beau être paumé, il y réfléchit souvent (constamment, en vérité). Lui qui en temps normal ne se préoccupe de rien, jugeant les filles inutiles et les relations sans lendemain -- ce n'est pas pareil avec elle, ce n'est définitivement pas pareil.

Tu doutes de mes capacités physiques ? réplique-t-il en prenant une expression faussement vexée (mais le regard malicieux et le sourire enfantin le trahissent) -- c'par là, ajoute-t-il tout en pointant du doigt une petite ruelle.

Il se racle la gorge, remet sa main dans sa poche pour conserver un minimum de chaleur et commence à prendre la direction de la salle d'escalade. Pendant un court instant, ils ne parlent pas ; parce que Susanoo replonge dans le passé, sans le vouloir. Ses capacités physiques, il en avait, au lycée -- capitaine de l'équipe de volley, grand sportif malgré son corps chétif, tout s'est arrêté un jour de match : poignet brisé, rêve brisé -- plus d'avenir. Alors, il a donné plus d'importance à son travail, à ce métier d'idole qui lui collait à la peau, peut-être d'ailleurs un peu beaucoup trop. Ça l'a rendu malade -- tellement malade que des capacités physiques, il n'en avait plus ; de chétif, il est passé à squelettique -- horreur. Seule la mort l'a sauvé.
Et ça aussi, Etsu ne le sait pas.

mais qu'est-ce qu'elle sait de toi ?
rien
absolument rien
tu n'es qu'une coquille vide

Il manque de trébucher, sort brutalement de ses réflexions -- ni pense pas, jamais, plus jamais -- penser à autre chose pour ne pas penser à soi ; tu sais faire, ça Susanoo puisque c'est ce que tu fais depuis que t'es né.

T'es déjà venue ici ? (un instant, il s'arrête pour prendre une photo de la rue, typique de la péninsule d'Izu) -- lui n'est jamais venu et pourtant, il a beaucoup voyagé --

Un panneau indique un sanctuaire -- le sanctuaire du dragon -- à quelques centaines de mètres. Il faut quitter la mer pour le voir mais ça intéresse Susanoo. Il n'a jamais vu, il a envie de visiter (sa curiosité prend le dessus). Et puis, au fond, il ne sait pas si c'est ça ou simplement sa peur de l'escalade, son inconscient qui le pousse à fuir jusqu'au dernier moment.
Il ne sait pas, il n'y pense pas.
Il est juste avec Etsu.

On fait un détour chez les dragons ?

je tire
je tire
et la femme
est l'architecte



le reste, on s'en fout —
darren criss. @ atf
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#4
Terminé30.12.18 21:11
tag: susan
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Un rire lui échappe et le vent souffle dans ses cheveux. C’est comme à chaque fois, comme d’habitude. Tellement facile. Tellement simple. Tellement habituel. Comme si ça avait toujours été ainsi. Etsu rit puis sourit, comme toujours. Parce que c’est ainsi que les choses doivent se produire.

Susanoo était arrivé en retard. Comme presque à chaque fois. Et Etsu l’avait attendu, comme toujours. Il avait répondu à sa remarque, avec son air de gamin faussement contrarié. Et Etsu avait souri face à son regard. Comme toujours. Lui et son bonnet mal ajusté. Elle et sa lourde écharpe. C’était presque comme une évidence. Mais bien sûr, personne ne le dirait à haute voix.

ce n’est pas nécessaire de toute manière

Les mots du jeune homme s’envolèrent alors que la jeune femme le suivait de près. Jupiter. Toujours solaire. Malicieux. Mystérieux. Adorable. La brune laissa ses lèvres s’étirer en un doux rictus amusé, ses pas se calquant sur ceux du garçon non loin d’elle.

- Je n’ai pas eu l’occasion de voir comment tu te débrouillais je te rappelle.

Une moue faussement innocente s’afficha sur les traits de la jeune femme. Une moue qui avait du mal à ne pas laisser apparaître un doux sourire amusé. Etsu fit de son mieux pour tenir la distance, ne pas trop en montrer tout de suite, comme elle le faisait toujours. Mais l’atmosphère particulière et la bulle de coton qui s’était érigée autour d’eux faisaient qu’elle ne pouvait agir autrement qu’en souriant au jeune homme de manière sincère. À quoi bon lutter de toute manière ?

Le silence s’installa pendant leur marche, lent et tranquille. Elle pouvait sentir Susanoo en train de réfléchir, plongé dans ses pensées à observer les alentours. Etsu le suivait sans rien dire, les mains plongées dans les poches de son manteau, le nez caché dans son écharpe. Elle regardait autour d’elle, voyait quelques passants visiter les lieux, des sportifs faisant leur jogging par ce froid polaire, des petits vieux assis sur des bancs. Elle n’avait jamais observé un tel spectacle jusqu’alors, elle qui était toujours restée sur les terres de Tokyo. La péninsule d’Izu lui rappelait vaguement son village natale, les moments passés dans le jardin pendant l’été, les voix des personnes âgés parcourant le marché. Une pointe de nostalgie la piqua à cette pensée, son regard se perdant dans le paysage. Cela semblait remonter à si loin. Tellement loin que ça en était presque un mirage.

La voix de Susanoo se fit à nouveau entendre. Un son particulier. Familier. Etsu se tourna vers lui pour l’observer, pour redécouvrir ses perles chocolats et son nez rougi par le froid avant de tourner ses perles ambrées sur le décor autour d’elle.

- Non, c’est la première.

La première fois qu’elle vient sur ces terres. La première fois qu’elle sort aussi loin depuis sa mort. La première fois qu’elle se retrouve dans cette situation. Avec lui. C’était une journée des premières fois aujourd’hui.

Puis, il parle de dragons. Etsu tourna à nouveau les yeux, le regardant avant de découvrir les panneaux d’indication avec les inscriptions et les dessins de ces animaux fantastiques. Elle regarda, observa. Ils étaient venus faire de l’escalade, découvrir ce sport et affronter le vertige du jeune homme. Grimper aux murs au milieu de plein d’autres personnes. Ils étaient venus pour ça. À la base.

- Pourquoi pas.

et si on allait voir

Un sourire et Etsu se dirigea dans la direction du sanctuaire. Elle trottinait, comme une enfant, comme une ado. Puis se retourna d’un coup pour voir Susanoo. Et lui lancer un sourire.

- Si ça se trouve, ils vont nous apprendre à grimper.

ou pas
mais ça
c’est pas important en vrai
♥️ spenny
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#5
Terminé01.01.19 17:43
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les hautes lumières
(des rires)
(des rires qui dessinent des sourires)
(et qui font rougir)

C'est étrange parce qu'au fond, il ne se rappelle plus -- il ne se rappelle plus ce qu'est un quotidien sans Etsu. Elle n'est pas là tous les jours, elle n'est pas présente chaque matin mais pourtant, telle la Lune autour de la planète Terre, elle gravite, ni trop proche, ni trop loin ; juste ce qu'il faut.
Cette distance de sécurité, cette bulle dans lequel ce gamin s'est enfermé ; Etsu la voit, Etsu ne la franchit pas -- jamais, parce qu'elle a compris, parce qu'elle sait. Elle le taquine, elle lui adresse une moue faussement innocente et il ne peut s'empêcher de hausser un sourcil, de lui lancer un regard malicieux -- merde, quelque chose change, indéniablement -- mais il n'a pas encore saisi quoi.

il a voyagé
il en a vu des paysages et des contrés
(mais ça reste quand même plus beau)
(lorsqu'on est accompagné)

Elle part, devant.
Puis elle se retourne ;
décoche un sourire en riant.

P't-être même à voler, non ? réplique-t-il tout en marchant vers elle pour la rejoindre ; ça serait l'plus pratique pour l'escalade (remarque malicieuse)

Second arrêt sur image ; il reprend des photos, fasciné par ce petit village de la péninsule d'Izu, par ses rues calmes et apaisantes, par cet air frais et revigorant. Un instant, il n'est pas mort -- pendant ce laps de temps, il est juste ce jeune homme de vingt-ans, curieux et un peu innocent (il ne l'est pas souvent, en vérité mais c'est pour la postérité). Est-ce qu'il aurait amené sa copine de l'époque ici ? Probablement pas. Trop éloigné, trop différent de l'univers auquel elle était habituée ; il aurait échoué à lui faire visiter cette partie du pays. Il y amène pourtant Etsu.
Mais Susanoo --
Etsu n'est pas ta copine.

c'est qui pour toi ? —

Il chasse d'un soupir les pensées noires de son esprit (encore une fois, il se retrouve noyé trop vite dans ces ténèbres qui ne le quittent pas). Quelques marches à gravir, une ou deux rues à suivre et le sanctuaire est devant eux -- c'est si petit, si familier, qu'il a l'impression d'y être déjà allé : un pavillon perdu entre deux maisons ; en bois laqué, entouré d'un jardin sec à l'esthétique épurée. Susanoo pose son regard chocolat sur l'allée de fleurs qui mène à la grande porte et puis, finalement -- sur le panneau indiquant la fermeture pour l'hiver.
Il grimace légèrement.
Son cœur rate un battement parce qu'il sait qu'il ne va pas pouvoir faire autrement.

c'est angoissant
de devoir revenir là-bas
de devoir replonger
dans ce qu'il trouve terrifiant
désormais


Ah dommage --

Il se racle la gorge, s'humecte les lèvres -- il masque maladroitement son malaise en remettant son bonnet correctement sur sa tête et en jetant un coup d’œil à l'heure.

T'as tellement peur, Susanoo.
Pourtant, c'est toi qui a proposé -- mais c'était dit sans réflexion, sans arrière-pensée ni réelle intention.
T'as proposé ça comme ça.
Et c'est probablement dans les premières fois.

Go ? dit-il dans un sourire (peut-être de nouveau moins sincère, plus hypocrite) -- comme si c'était Etsu qui ralentissait l'expédition alors qu'il est presque évident que c'est lui qui retarde le moment.

Et puis, quelques minutes plus tard, alors que ses doigts sont bleus de froid et ses lèvres gercées de glace, son téléphone leur indique être arrivé à destination -- devant cette grande porte en bois à la couleur jaune et à l'inscription rajoutée.

CLUB D'ESCALADE D'IZU — JOURNÉE PORTES OUVERTES, VENEZ NOMBREUX !!! (≧∇≦)/


c'est là —
darren criss. @ atf
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#6
Terminé01.01.19 18:33
tag: susan
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Les gens défilent. Se suivent. Ne se ressemblent pas. Ils défilent pendant qu’eux filent, dans un endroit qui n’a rien à voir avec la destination de départ. Ils s’en vont ailleurs, sans prévenir. Juste comme ça.

Etsu suivait ses pas d’un air docile, douce et souriante. Elle observait les alentours, regardait les gens, les arbres, les vagues là-bas, tout en bas. Le paysage et le ciel gris. C’était une sortie hivernale, sur la péninsule d’Izu. Une sortie dans un lieu qu’elle n’avait jamais vu mais qui pourtant était horriblement familier. Sûrement… sûrement…

sûrement oui

Il émit un rire. Une remarque malicieuse. Comme toujours. Etsu lui répondit par un petit rire et un sourire. Comme toujours. L’espace d’un instant, le temps se figea, les laissa là, tous les deux, sur ce morceau de terre japonaise bercé par les eaux. Juste tous les deux. Dans cette atmosphère si particulière. La brune observait les alentours, dans le doux silence qui s’était installée, regardait le paysage, les nuages, les gens. Et Susanoo. Susanoo qui semblait réfléchir, qui paraissait détailler ses pensées avant de les jeter. Il ne disait rien, soupirait un peu parfois. Rester le même, aussi secret. Et si naturel à la fois. C’était étrange parce que même ainsi, Etsu n’avait pas l’impression que les choses étaient compliquées.

Mais sûrement parce qu’elle avait compris le truc, elle.

Ils marchèrent un moment, avant de découvrir des escaliers qu’ils gravirent sans hésiter. Mais manque de chance, le sanctuaire était fermé. Déception. d’un coup, Etsu eut un pincement au coeur, sans qu’elle ne puisse l’expliquer. Pas de dragons. Pas de détour. Elle était déçue et ne semblait pas être la seule. Jupiter aussi était déphasé. Seulement, ce n’est pas de la simple déception. Etsu ne put l’expliquer à cet instant précis. Pour autant, elle ne dit rien, lui laissant le temps avant de le suivre. Au final, ils allaient bien faire de l’escalade.

Mais elle aurait préféré voler.

Les portes étaient grandes ouvertes, la jeune femme observant les lieux avec curiosité. Il y avait plein de monde, partout. Des curieux voulant essayer ce sport, des habitués qui regardaient des stands d’équipement, des petits groupes plein de motivation prêts à grimper. Etsu ne savait pas trop quoi penser de tout cela. Ça avait l’air amusant et ça avait l’air compliqué. Pour tout dire, elle ne savait plus trop si elle avait envie ou non de faire cette découverte. Puis elle posa son regard sur Susanoo. Susanoo et ses perles chocolat. Susanoo et son bonnet mis de travers. Susanoo et son sourire un peu forcé. C’était vraiment étrange car même auparavant, dans une situation similaire, la jeune femme n’avait jamais ressenti ce qu’elle ressentait à ce moment-là. L’expliquer ? Elle n’aurait pas pu le faire. Et certainement que personne ne le pourrait.

- Tu crois qu’on aura un dragon comme professeur ?

C’était sorti comme ça, d’une traite. Avec un sourire. Etsu fit un pas en avant, comme plutôt lorsqu’il avait émis l’idée d’aller voir le sanctuaire. Elle se remit à marcher, d’un pas léger, avant de se retourner vers lui et lui lancer un petit sourire.

- Ça expliquerait pourquoi le sanctuaire est fermé. Ça pourrait être chouette.

Encore un sourire. Encore. Rassurant. Comme toujours. Elle s’arrêta, lui laissa le temps de le rejoindre, ignora les gens qui passaient à côté d’elle. Elle attendait Susanoo. Comme toujours. Comme dans la froideur de l’hiver.

- Sinon, il va falloir qu’on revienne pour les voir.

Revenir. Ça pourrait être chouette. Au printemps. Ou en été. Quand les dragons seront rentrés. Et peut-être même que Saturne pourra voir Jupiter nager.
♥️ spenny
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#7
Terminé01.01.19 22:49
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Et puis — ça revient ; pas tout, pas en entier mais ça revient violemment, comme un ouragan d'été. Il se revoit plus jeune, sourire déjà hypocrite mais regard toujours insouciant, gravir les murs, grimper si loin, si loin, qu'il pouvait toucher du doigt les étoiles ; ces étoiles qui le fascinent tant mais qui brusquement, un jour, ont cessé d'être bonne. C'était il y a des années -- des années mais dans sa tête, c'était hier.

et puis,
tout au fond de ces ténèbres,
il entend sa voix

Elle dit des choses drôles, elle dit des choses rassurantes. De sa façon si particulière de réconforter sans empiéter sur sa bulle privée, elle glisse une remarque amusée sur les dragons, rebondit sur la fermeture du sanctuaire -- il aurait voulu qu'il soit ouvert pour simplement pouvoir éviter ce moment ; mais il ne peut pas car s'il ne le fait pas maintenant, il ne le fera jamais.

(elle l'attend)
(avec son écharpe et son sourire)

revenir
tu vois refaire
ce qui ne le rend pas
triste

Il hoche la tête, met ses mains dans ses poches après avoir retiré son bonnet et passé sa main dans ses cheveux désordonnés -- sa manière à lui de montrer qu'il n'est pas à l'aise, sa façon inconsciente de dévoiler le manque d'équilibre de son assurance.

Dans tous les cas, on revient non ? On peut pas rater les dragons -- c'est évident, c'est un peu une question rhétorique même --

Il y a un an, quand il a croisé le chemin d'Etsu sous ce ciel étoilé -- il n'aurait jamais pensé à tout ça. A tous ces moments, à ce partage, de plus en plus grand, de moins en moins hésitant, entre ces deux personnes ; c'est parfois laborieux et il reste toujours en lui cette peur inexorable, ce sentiment indéfectible que s'ouvrir aux autres est angoissant mais pourtant -- pourtant, c'est différent.

(elle l'attend, un peu plus loin)
(à quelques pas)
(mais bien là)

De nouveau, il la rejoint en quelques pas, laissant glisser son regard sur ce qui les entoure : des stands, des points d'information, des groupes d'essai et des dizaines de visiteurs, venus découvrir ce monde fascinant dont Susanoo avait violemment fermé les portes plusieurs années auparavant — ne plus revenir, fuir à jamais — il esquisse un sourire. Il a peur, il a son cœur qui bat à mille à l'heure mais parce que c'est lui, parce qu'on le lui a si bien appris ; il ne dit rien, ne montre rien.
Alors, il remet son masque d'argent, cache son visage fissuré derrière un regard pétillant.
Ah; Susanoo --
tu te fais du mal
tu te rends si malheureux
tout seul


Ok, j'parie qu'à la fin de cette journée, je t'ai rendu accro à l'escalade ?

Il ajoute un clin d’œil, s'amuse d'employer des mots qui touchent parfois certaines filles et ça le fait rire, ça lui fait oublier un instant là où il se trouve. Mais derrière cette malice, Susanoo ne peut s'empêcher de penser à sa véritable venue ici -- ce petit pansement collé sur ce passé, ce morceau de tissu masquant cette douloureuse vérité.
Il passe devant elle, lui fait signe de le suivre (mais c'est un peu évident) pour se diriger vers un des groupes proposant d'essayer un mur d'escalade (un mur facile -- il le note au premier regard).

Bon, quelques astuces, murmure-t-il à Etsu, restant discret pour ne pas dépasser la tonalité de la voix du moniteur -- ne pas plier les bras, regarder partout autour de toi et éviter de garder ses hanches constamment face à la paroi.

Sa voix a changé -- c'est la même voix passionnée lorsqu'il parle des étoiles ou du volley, le même regard enfantin et émerveillé sur sa passion qui a duré bien plus que le temps d'un été ; en même temps, il pointe du doigt le mur, lui indique d'un air très sérieux les meilleures prises, le chemin le plus court pour arriver en haut -- brusquement, Susanoo retrouve son équilibre, repère son point d'ancrage.

Et puis,
avec malice,
et délice,
sa voix traverse et transperce.

(le moniteur propose une escalade)
(il demande des volontaires)
(et évidemment)

La demoiselle à ma droite voudrait tester ! s’exclame Susanoo en indiquant Etsu à ses côtés, plus rapide que les autres du groupe, encore hésitants (il se retourne alors vers elle, amusé et taquin) -- Tu voulais grimper, non ?

c'est si simple
c'est si facile


il doit arracher le pansement —
darren criss. @ atf
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#8
Terminé02.01.19 11:24
tag: susan
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Les planètes dansaient. Sur ce petit lopin de terre. Saturne avançait et Jupiter la rejoignait, dans une chorégraphie qui ne pouvait être jouée que par eux. Sur une musique imaginaire qu’eux seuls pouvaient entendre, jouer par le brouhaha des passants, des moniteurs, du vent et du fracas des vagues. Une petite danse dans laquelle Etsu faisait toujours en sorte d’ajouter Susanoo, pour qu’il ne soit pas perdu au milieu de tous ces gens, tous ces regards, toutes ses pensées. Une petite danse durant laquelle, comme toujours, Jupiter se rapprochait.

Un sourire et un regard. Etsu ne savait pas vraiment pourquoi les choses se passaient toujours ainsi. Avec tant de naturel et de facilité. Elle ne savait pas pourquoi par moment, ça devenait d’un coup plus complexe, plus difficile. À croire que Susanoo avait parfois envie de refuser. Mais alors, elle faisait un pas et comme par magie, il la suivait. Sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi. Sans qu’elle ne puisse l’avouer véritablement. Pourtant, comme à chaque fois, ça la faisait sourire, de voir qu’il était toujours là.

mais il l’avait dit
jupiter ne peut s’éloigner de saturne


Amusant. Lors de leur dernière sortie, leur première vraie sortie, il était parti, sans laisser de trace, sans rien dire. La japonaise n’avait rien dit, rien fait, à par regarder d’un air étonné et triste. Mais maintenant, bien des semaines plus tard, bien des jours et de nuits plus tard, ils étaient là, tous les deux, aux portes ouvertes du club d’escalade. Comme rien de tout cela ne s’était produit. Comme si ce n’était jamais arrivé. Bien sûr, au fond d’elle, Etsu savait parfaitement qu’une telle chose pourrait peut-être se reproduire un jour, pour une raison x ou y. Même si le jeune homme lui avait dit implicitement que cela ne se reproduirait. Alors, elle laissait les secondes s’écoulaient lentement, regardant et écoutant les gestes et mots du jeune homme près d’elle. Il n’allait pas partir cette fois-ci. Pas avec l’éclat brillant qui régnait dans ses yeux. Pas avec cet air sérieux. Fini l’hésitation des minutes précédentes, Susanoo parlait avec assurance. C’était amusant. On aurait presque pu croire qu’il parlait d’étoiles. Etsu sourit doucement.

Puis soudain, son sourire s’effaça. D’un coup. Et ses perles claires allèrent se planter sur le garçon à côté d’elle. Il avait dit ça ? Il avait vraiment fait ça ? Les rétines de la jeune femme s’écarquillèrent d’ahurissement et de surprise, ses lèvres s’entrouvrant sous le choc tandis que Susanoo lui lançait ce regard empli de malice qui le caractérisait tant. Froncement de sourcils. Et sourire complice. La brune était presque indignée mais pas énervée. Presque… amusée.

- Tu ne perds rien pour attendre.

Sa voix restait douce, taquine, tendre. Comme toujours. Comme celle d’une enfant, d’une ado, qu’elle n’avait jamais été. Une personne qu’elle n’avait jamais pu laisser s’exprimer.

Le moniteur la félicita pour son courage, des gens applaudissant tandis qu’elle s’avançait jusqu’au mur d’escalade. Il n’était pas très haut, ne semblait pas très difficile non plus. Elle n’était pas anxieuse. Pas vraiment. Puis, le moniteur était là en cas de souci.

Et Susanoo lui avait donné des conseils.

Elle abandonna son manteau, son sac et son écharpe. Le moniteur l’aida à s’équiper, lui expliqua la marche à suivre que la brune écouta presque religieusement. Avant qu’il ne lui dise de se lancer. Etsu se retourna alors, chercha le regard chocolat, le trouva et sourit. Puis se lança enfin.

Une prise. Puis une autre. Et encore une autre. Elle gravit plusieurs centimètres sans trop de difficulté. Etsu grimpa, grimpa encore, trouva la chose plutôt aisée, s’en amusa même et finit par atteindre le sommet. Tout sourire, elle se tourna pour voir les gens en bas. Tout en bas, qui la regardait. Et Susanoo aussi.

elle avait envie de lui sourire
et de lui faire un signe de la main
juste comme ça


Alors, Etsu lança un sourire à Susanoo, réussit à lui faire un signe de la main tout en restant bien accrochée sur sa paroi. Un peu tendue et un peu inquiète. Mais souriante et amusée. C’était drôle tout de même, que cette vie soit plus amusante que la première.

Mais ça, c’est certainement parce qu’il y avait Jupiter.
♥️ spenny
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#9
Terminé02.01.19 13:20
haut les cœurs ,.
les hautes lumières
SURPRISE —

t'es vraiment qu'un
sale gamin
insolent

Susanoo éclate de rire en voyant le regard ahuri d'Etsu, en notant le mélange d'expressions qui se dessine gracieusement sur son joli visage -- elle est indignée mais en même temps, elle garde ce sourire amusé, ce côté un peu naïf mais surtout, celui qui n'en veut jamais — celui qui fait qu'il reste. Il est fier parce qu'au fond, il a l'impression d'avoir retrouvé son équilibre, de ne plus être suspendu au-dessus du vide, sans moyen de se raccrocher à une quelconque prise ; non, celle qui va l'être — c'est Etsu.
Il lui tire la langue, décoche un clin d’œil.
C'est carrément moins stressant quand c'est quelqu'un d'autre qui y va.

elle avance
de quelques pas
silencieuse mais pas anxieuse


Alors, elle laisse au sol,
son manteau et son écharpe.
Et telle l'héroïne dans une pièce de théâtre,
elle s'envole.
Elle vole,
elle monte.
Elle disparaît tout en haut du monde.
Regard chocolat,
posé,
sur le petit lilas.
Geste de la main,
regard enfantin.
Il ne sait pas si cela se voit,
mais il est admiratif.
Elle a réussi à dépasser,
ce dont il est incapable de se séparer.
la peur, foudroyante, de tomber

Susanoo s'est rapproché du mur, sans vraiment s'en rendre compte. Placé non loin du moniteur (qui s'assure de la sécurité de la jeune femme tout en haut), ce dernier se retourne vers lui pour lui adresser un sourire franc -- ceux qui rassurent, ceux qui donnent envie de faire de l'escalade et de voir les choses en grand.

C'est la première fois qu'elle monte ?
A ma connaissance, oui, réplique-t-il tout en ne la quittant pas des yeux alors qu'elle grimpe toujours un peu plus haut.
Elle s'débrouille bien ! Vous êtes ici pour lui transmettre le truc ? (il hausse un sourcil -- il voit bien ce que le moniteur sous-entendu mais il n'est pas encore prêt à l'entendre). La passion de la grimpe !

Susanoo éclate de rire, accompagné par le moniteur la seconde suivante -- ce dernier ajoute que c'est toujours comme ça ici — les gens viennent accompagnés par des passionnés pour découvrir l'escalade ; ça vous tombe dessus sans qu'vous vous y soyez préparé mais c'est ça qui rend cette activité fascinante -- il hoche la tête et puis, son cœur rate un battement lorsque le moniteur lui demande s'il veut grimper aussi.
Maintenant ?
(il est prêt)
(pas encore)
(le simple fait d'être ici l'angoisse déjà terriblement)

Il déglutit, passe sa main dans ses cheveux ; Etsu est arrivée tout en haut et d'un regard déterminé et un sourire fier, elle lui adresse un geste de la main — le deuxième, le plus sûr, le moins incertain -- fais-le, Susanoo ! arrache ce pansement violemment et deviens grand !
Il y a un silence.
Il a le vertige, il sera incapable de monter.
Ça résonne dans son esprit comme une évidence, sa conscience ne cesse de le lui dire ; personne ayant le vertige ne peut remonter sur un mur pour escalader.
Il esquisse un sourire.

nostalgie
d'une époque qui semble
finie

Il sait qu'elle peut l'entendre, elle n'est pas bien haute au fond.
Alors, il hausse un peu le ton pour lui lancer, plein de malice —

Alors, accro ?


et quand elle redescendra, il fera quoi ? —
darren criss. @ atf
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#10
Terminé02.01.19 16:07
tag: susan
we came to touch
the sky.
C’était comme être dans le ciel. Dans les nuages. Tout là-haut, tout en haut. C’était comme si elle volait, accrochée à son morceau de murs, presque suspendue dans les airs. Elle n’était pas très haut en réalité, pas très loin du sol. Elle pouvait encore voir les gens, les entendre parler. Mais être là-haut, accrochée à ce coin de mur, donnait à la jeune femme des sensations qu’elle n’avait jamais vécu jusque-là. C’était à la fois nouveau et familier, enivrant et réconfortant, presque rassurant d’être perchée à plusieurs mètres du sol. Etsu se sentit étrange et bien à la fois. C’était la première fois que ça lui faisait ça.

Pourtant, il y avait un manque. Un petit manque. Sûrement qu’elle n’était pas assez haut, qu’il fallait qu’elle grimpe encore. Il lui fallait un mur plus haut, un truc plus dur. Elle voulait voir plus loin et ne plus rien entendre. Être perchée encore plus haut. Puis ses yeux se posèrent sur le sol, sur les gens, sur le moniteur. Sur Susanoo.

des planètes
c’est pas fait pour être sur le sol
c’est fait
pour être tout là-haut


Elle resta encore accrochée, encore un peu. Elle pouvait entendre les gens parler, la regarder, elle suspendue au-dessus du vide à regarder par delà les stands, les allées, plus loin encore. Etsu ne fit pas attention au monde qui l’entourait, à l’environnement dans lequel elle était. Jusqu’à entendre sa voix. Ses perles claires se tournèrent instinctivement vers le jeune homme toujours sur le sol. Il était plus proche du mur, plus caché dans la foule, à côté du moniteur. Il lui lançait ce regard si particulier, lui parlait avec cette malice qui lui était propre. Toujours le même. Toujours pareil. Etsu l’observa quelques secondes avant de le couvait d’un regard bien à elle. Et de lui tirer la langue. Comme une enfant.

La descente commença à s’amorcer. Pas vraiment sûre d’elle, la jeune femme préféra faire le chemin inverse de la même façon qu’elle avait fait l’aller : en descendant pierre par pierre. Ça n’avait rien d’aussi gracieux que la montée, rien d’aussi jolie que son ascension. Le moniteur lui fit d’ailleurs la remarque, un peu dérouté.

- Laissez-vous tomber Mademoiselle.

Les perles ambrées observèrent l’homme en bas, puis le jeune homme qui l’accompagnait. Elle les regarda, d’un air curieux avant de tirer la langue à nouveau et de continuer sa descente. Susanoo allait se moquer d’elle, c’était obligé. Mais tant pis.

Ça ferait des souvenirs en plus.

Ses pieds touchèrent la terre ferme, enfin. Le moniteur lui lança un petit regard contrit auquel elle ne répondit pas, trop malicieuse et amusée pour être un tant soit peu sérieuse. Au lieu de ça, elle préféra se taire, laisser le moniteur la déséquiper avant de couler ses billes claires sur Jupiter. Il y eut un silence, court, un silence durant lequel Etsu sentit une chose étrange, un peu piquant, un peu triste. Elle ne dit cependant rien, pas encore pendant que l’homme défaisait ses harnais et que la foule la félicitait. La brune ne s’occupa même pas d’eux. Au lieu de ça, elle observa l’homme équipé qui croisa son regard, lui arrachant un sourire.

- Vous vous appelez comment ?

Le moniteur papillonna des yeux, surpris, perdu tout en se redressant sans comprendre.

- Bunji. Pourquoi ?

Un nouveau sourire et un regard taquin à Susanoo. Un petit regard et une atmosphère emplit de malice et d’amusement. C’était bien d’être là-haut, tout là-haut.

Mais c’était mieux d’être ici.

- On a de la chance. C’est pas un Takeru.

on y retourne
si tu veux
seulement si tu veux
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