Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

News

Personnages attendus

Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

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#1
Terminé23.01.18 0:14

L'air était frais et chargé d'odeurs de sel, de chocolat et de friture. Ça résonnait et vibrait de voix qui s'élevaient parfois au-dessus d'autres pour se faire entendre, annonçant des prix, détaillant des objets et des bibelots que certains passants ne regardaient même pas, peu intéressés par les vieilleries qui se présentaient sous leurs yeux curieux de voir des bidules insolites. Ce n'était pourtant que des petits stands modestes pour la plupart, souvent tenus par des spectres à l'apparence d'enfants qui devaient tenter de se faire de l'argent de poche en se séparant de biens dont ils ne voulaient plus. Ou d'objets devenus trop encombrants. Il y avait de tout : de la belle poupée Barbie aux yeux un peu effacé à l'armoire de la vieille grand-mère qui devait certainement être taillée dans un bois rare. Des trucs parfois un peu bizarre ou tout simplement banales que la jeune femme observait d'un regard à la fois curieux et désinvolte.

Etsu traînait dans les allées créées à l'occasion de cette brocante d'hiver, ses pas la menant de stand en stand sans véritable but. Elle était sortie de chez elle tout en sachant parfaitement qu'elle viendrait faire un tour dans ses lieux, d'une part pour trouver, peut-être des ouvrages sur les étoiles qu'elle n'avait pas encore vu ou lu ou bien des petits bibelots représentant les astres qui pourraient lui taper dans l'oeil. Une petite balade entre les tables installées là et les portes-manteaux couverts de linge, surveillés par des bonnes femmes au regard ou des adolescents pas vraiment désireux d'être là.

L'ambiance était un peu étrange, à la fois festive et emplie d'esprit marketing alors que la jeune nécromancienne flânait tranquillement dans la brocante. Il fallait dire que la japonaise n'était pas habituée à ce genre d'événements, ne sortant pas beaucoup à ce genre d'occasion de son vivant ou même de sa mort. Etsu n'avait jamais réellement fait ce type de marché, restant cantonnée à des schémas plus classique. Mais c'était l'idée d'un certain jeune homme qui l'avait poussé à mettre le nez dehors. Une idée qui lui avait effleuré l'esprit quelques jours plus tôt mais qu'elle n'aurait pas cru germer dans la tête du garçon.

Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent en un sourire alors qu'elle repensait à ce message que le jeune homme lui avait envoyé, ses mains jouant avec une petite maquette de fusée sur le stand d'un vieux monsieur. « ouais j'y serai, on se croisera peut-être » qu'il avait répondu quand elle lui avait demandé, de façon implicite, si peut-être il se trouverait lui aussi à cet endroit ce jour-là. Une petite phrase qui avait fait sourire la brune quand elle l'avait lu sur l'écran de son portable, un air malicieux peignant son visage lorsqu'elle avait répondu un « oui, peut-être » qui voulait en dire beaucoup plus. Des messages à l'apparence si anodine mais qui en cachaient tellement sans qu'elle ne s'en aperçoive réellement.

La fusée tournoya dans sa main, Etsu jouant négligemment avec sous le regard amusé du vendeur d'un jour. Elle faisait un peu penser à une enfant en train de s'amuser gentiment avec son nouveau jouet sous le regard attendrissant de ses parents. Scène assez inhabituelle quand on savait que la brune ne s'était jamais amusée de la sorte étant enfant et qu'elle n'agissait pas ainsi lorsqu'elle était en privée ou même avec des amis. Seulement, il fallait croire que la situation actuelle et la perspective de retrouver ce jeune homme l'a fait agir différemment. Comme une enfant. Et l'enfant qu'était alors Etsu n'avait qu'une seule envie : retrouver Susanoo et lui montrer sa drôle de fusée.

Un petit rire échappa à la nécromancienne qui reposa l'objet, l'homme commençant à lui faire un prix sous son air moqueur. Emmitouflée dans sa grosse écharpe en laine bleue, Etsu fit un petit signe de la tête pour refuser, riant un peu sous les remarques de l'homme qui insistait gentiment tout en plaisantant avec elle. L'air était chargé d'odeurs de sucre, de vieux tissus et de sauce au poulet et au milieu de tout cela, il y avait cette jeune femme qui attendait sans vraiment attendre l'arrivée d'un garçon aux cheveux châtains et aux perles chocolat. Et ce qu'elle ne savait pas, c'était que le monde savait lui ce qu'il se passait vraiment ce jour-là.

Aujourd'hui, Saturne avait rendez-vous avec Jupiter.


A nos rêves indélébiles

727 wordsse divertirw. Susan
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#2
Terminé23.01.18 21:57
anathema ,.
indelible sweat dreams, dear
funambule sur un fil
attiré par le vide
ne tombe pas
ne tombe pas
car il n'y a personne en bas --


Susanoo déambule dans les rues. Volume sonore au maximum, la musique pulsant de ses écouteurs des paroles qu'il ne retient même pas, il esquive les passants et frôle les stands d'un pas léger. Comme un ven frais, comme une brise légère, comme dans un souffle -- il passe. Les rues qu'il prend ne sont pas choisies aux hasard -- elles sont plus calmes, moins bondées, moins animées mais pourtant bien vivantes.
Susanoo déteste le monde.
Susanoo déteste le contact.

Susanoo a une bulle immense —

Et c'est son paradoxe, sa plus grande oxymore.
Probablement le seul détail que sa psy a compris : Susanoo est une antithèse, un contraire aussi marquant que le noir et le blanc.
Il est le centre de l'attention, il brille tel un soleil mais Susanoo refuse d'être près des autres. Il est le plus remarqué mais il ne supporte pas le touché. Distant tout en étant proche pour obtenir ce qu'il veut. L'exact opposée -- il a toujours été ainsi ; dans son enfance, dans sa vie -- il paraît proche mais il est bien trop loin. Dans sa bulle, il n'y a que son frère.
Ah, Amaterasu
Ah, Susanoo, qui es-tu sans ton frère ?


P e r s o n n e

Il se racle la gorge, continue sa route.
Il ne doit pas y penser.
Il y pensera ce soir, quand il rentrera à l'intérieur ou qu'il flânera dehors. Il y réfléchira sérieusement -- peut-être ou peut-être pas.
Mais pas maintenant.

Retour vers cette sortie au planétarium.
Retour vers la réalité.
Il se revoit partir sans un mot après lui avoir avoué son désir d'aller sur Mars -- quelle fin de tocard. Il claque sa langue contre son palais, il lâche un soupir (mais il ne regrette pas). C'est sorti trop naturellement pour être arrêté.

Et puis, et puis --
Il revoit le texto d'Etsu quelques semaines plus tard, il revoit son timide je passe à la brocante demain, tu y seras ? et il relit sa propre réponse, toute aussi banale, toute aussi anodine (et pourtant, rien n'est anodin dans cet échange, ils le savent pertinemment).
Ouais j'y serai, on se croisera peut-être
Peut-être --
La vie de Susanoo (et sa mort) n'est faite que de peut-être.

Susanoo ne va pas à la brocante par hasard ; en vérité, il a toujours aimé ce genre de lieu pour la simple raison qu'il y trouve toujours ses BD préférées. Amoureux des livres dessinés depuis son enfance, il n'a cessé d'en lire -- de tous les styles, de tous les goûts, de toutes les histoires.
Et dans une brocante, il sait qu'il peut en trouver d'autres. Des nouvelles, des plus rares, des plus intéressantes, des plus --

Bref --

Il n'y a pas d'heure, pas de lieu de rendez-vous.
C'est pas un rencard, c'est pas ça.
Sinon, ça serait pas vraiment eux.
Ah, mec, tu veux tromper qui ?

Et puis, la bulle s'ouvre —

Elle est là.
Et c'est toujours pareil, c'est toujours comme la toute première fois --
Il la voit, de loin et il ne peut s'empêcher de la regarder sans s'approcher. C'est comme un chat, au moindre mouvement, au moindre geste -- il s'en va. Alors Susanoo reste de l'autre côté de la rue, silencieux. Main dans les poches, il baisse lentement le volume de sa musique (il se fait la remarque intérieure qu'il va finir sourd un jour) et puis, il ancre son regard sur elle.
Emmitouflée dans son écharpe bleue, elle disparaît presque dedans. Il la voit s'amuser avec une fusée qu'elle glisse entre ses doigts, être taquinée par le vendeur. Elle sourit -- Etsu sourit tout le temps, d'un sourire sincère, délicat et presque reposant. Un vrai sourire, qui fascine Susanoo.
Lui ne sait pas faire.
Pas vraiment, pas sincèrement.

(sourire esquissé sur ses lèvres)
(inspiration)

Susanoo rejoint en quelques pas la jeune fille.
Il attend une seconde.
Une seconde où elle ne sait pas qu'il est là. Il se sent un peu invisible, un peu transparent, comme spectateur d'une scène dont il ne maîtrise rien. Susanoo ne sait pas vraiment ce qu'il se passe -- il n'a pas compris, il n'a pas deviné.
C'est qu'un gamin --

C'est pas un peu petit pour Mars, ça ?

Regard malicieux.
Regard ambre croise regard chocolat.


(la bulle éclate) —

darren criss. @ atf
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#3
Terminé12.02.18 13:50

Il était apparu comme ça. Sans crier gare. Sans prévenir. Sans faire le moindre bruit. Félin malicieux qui s'approche de l'objet de sa convoitise à pas feutré, il était arrivé jusque-là sans qu'elle ne se doute de rien, trop prise dans la contemplation de ce jouet qui ressemblait bien trop à ce rêve qu'ils avaient en commun. Elle n'avait pas pris garde à cette apparition soudaine, son cœur ratant un battement à l'entente de cette voix tant connue et appréciée avant qu'elle ne tourne ses yeux clairs pour faire face à ce regard toujours autant empli de malice et d'étoiles. Etsu n'aurait su dire, lorsqu'elle avait quitté son appartement, quand est-ce qu'elle rencontrerait le garçon aux yeux chocolat mais elle aurait surtout oublié d'émettre que le rencontrer lui aurait fait énormément plaisir.

L'objet tournait toujours entre ses doigts distraits, ne s'occupant pas de l'attention que portait les yeux clairs de la jeune femme au nouvel arrivant. Elle oublia un instant le vendeur qui avait cessé de la taquiner, lui aussi observant le jeune homme aux mèches d'un châtain différent sous les lueurs timides du soleil de l'après-midi. Il lui fallait lever un peu le nez pour le voir correctement, son écharpe la cachant un peu plus qu'elle ne l'aurait pensé. Mais il ne voilait pas le petit sourire qui étirait ses lèvres, sourire bien différent que celui qu'elle avait servi à l'homme et sa mini fusée. Il fallait tout de même dire qu'il n'y avait que Susanoo pour faire sourire Etsu de cette manière.

Et comme toujours, la danse reprend son cours.

Les choses se remettaient en place, comme si elles n'avaient jamais bougé. Comme si, à la sortie du cinéma, le jeune homme ne s'en était pas allé sans rien ajouter de plus que son envie d'aller sur la planète rouge. Comme s'ils n'avaient pas quitté le sol froid de la bibliothèque en ce jour de pluie. Comme si le clapotis de la rivière continuait de jouer en fond sonore. Etsu avait cet impression étrange qu'à chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble, leur dernière rencontre ne remontait qu'à quelques heures, minutes, ou même secondes. Et non pas à des jours ou des semaines interminables. C'était une drôle d'impression qui à chaque fois obligeait la jeune femme à se poser des questions, pendant un quart de seconde, avant qu'elle ne revienne dans la réalité, ne regarde le jeune spectre et ne lui sourit pour finalement lui répondre avec douceur. Toujours.

- Si, mais je l'aime bien.

Ce fut au tour du marchand d'un jour de sourire, ses remarques marketing refaisant surface sous le rire léger de la jeune nécromancienne qui s'était finalement prise au jeu. Il fallait dire qu'elle était jolie cette petite fusée rouge et blanche, tirée d'un modèle qu'elle avait déjà vu rapidement dans un dessin-animé qu'avait pu regarder Ellioth. Un petit objet qui finit bien vite dans un sac, la japonaise sortant son porte-feuille pour y prendre quelques ossements et payer le vendeur sans pour autant oublier la présence de Jupiter près d'elle.

Mais comment pourrait-elle l'oublier ?

- Puis ça pourrait faire une bonne maquette pour un modèle plus grand, non ?

Une question posée sans grande conviction, plus pour voir sa réaction qu'entendre sa voix s'élevait dans l'air. Une question qui ne nécessitait pas de réelle réponse pendant que l'homme lui tendait son petit sachet et son nouveau bien dans un sourire. Juste une question comme ça, pour repenser à Mars et ce voyage qui lui faisait affreusement envie. Et entendre Susanoo lui répondre à demi-mot. Comme toujours.

Et encore, la danse reprend comme si de rien n'était.


A nos rêves indélébiles

603 wordsse divertirw. Susan
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#4
Terminé10.03.18 23:40
anathema ,.
indelible sweat dreams, dear
souvent je mens pour faire croire à mon dedans
qu'il vit démesurément et qu'il peut même plaire à plein temps
avec juste un ou deux baisers que je chope à l'envolée
je m'imagine des volcans qui inonderaient mes champs de plaies --


(retour à la réalité)
(coupure des pensées)

Etsu est surprise et instantanément, alors qu’il croise son regard ambre et qu’elle relève légèrement la tête pour le voir derrière son écharpe, il lâche un rire -- un rire léger, un rire innocent, un rire bien moins lourd que tous les précédents. Elle a cette aura, ce champ magnétique autour d’elle qu’il ne saurait expliquer. Saturne lui va bien comme surnom, vraiment bien. Ces anneaux, ce phénomène pas vraiment expliqué qui gravite autour d’elle, ils le fascinent presque autant que la planète.
Il se racle la gorge, conscient que son rire se reflète au sourire de la jeune femme.

B i g  b a n g dans sa tête —
(rencontre entre deux planètes)
(bam)

C’est étrange, c’est pas vraiment descriptible, c’est pas aussi clair que l’eau. Susanoo ne connait pas tout ça. Il ne sait pas s’attacher, il ne sait pas se confier, il ne sait même pas s’intéresser aux autres. Pourtant, au fil de leur rencontre, à mesure de leurs échanges, il commence à réfléchir -- un peu, pas très sérieusement. Mais il ne peut s’empêcher de noter qu’il en dit plus sur lui -- et inconsciemment, sans vraiment le vouloir --
Susanoo se comporte différemment avec Etsu.

Il la regarde complimenter la fusée (qu’il trouve définitivement très petite), payer l’objet pour le glisser ensuite dans son sac et ajouter qu’elle pourrait faire une bonne maquette pour un modèle plus grand. Il glisse ses mains dans ses poches pour se réchauffer -- pour la fin d’un mois de janvier, il est encore une nouvelle fois absolument pas couvert suffisamment (gros pull et veste en laine sont incapables de lutter contre les températures glacées de ce début d’année).

Tu construis des fusées chez toi ? dit-il d’une voix malicieuse -- t’as vraiment que des secrets, dis-moi, ajoute-t-il en glissant un clin d’œil --

L’instant suivant, il déambule -- Etsu est juste derrière lui -- dans la brocante. Il choisit les rues avec attention, évite celles où il y a trop de monde et préfère rester dans les endroits plus discrets.
Il ne sait pas vraiment pourquoi elle est ici -- pour lui, il sait (ce sont les BD). Mais elle ? Elle lui a simplement précisé qu’elle y passerait, sans évoquer la raison. Susanoo, une seconde, retrouve un trait de caractère de sa propre personnalité en Etsu. Bien qu’ils soient totalement opposés dans leur façon d’interagir avec les autres (Etsu se confie bien plus facilement à lui que lui ne se confie à elle), la jeune femme garde cependant une aura mystérieuse, comme un jardin secret qu’elle ne semble pas forcément vouloir partager.

Un peu comme toi Susanoo --

Brusquement, il s’arrête devant un stand et il sent le contact -- furtif mais bien présent – d’Etsu dans son dos (il aurait dû la prévenir qu’il allait s’arrêter -- la prochaine fois peut-être). Le stand est là, devant lui : et il aperçoit alors les BD. Et plus particulièrement, cette BD – Yoko Tsuno, tome 1 intitulé Le trio de l’étrange.
Il reste silencieux.
Il passe sa main dans ses cheveux, hésite plusieurs secondes.
Ce tome est sorti en avril 1986, c’est quasiment impossible de le trouver ailleurs.
Et puis, c’est Yoko Tsuno, bordel.

Son cœur rate un battement.
Il ne sait pas --
S’il doit le prendre ou pas --
S’il doit avancer un pas puis l’autre et avouer littéralement devant Etsu qu’il apprécie les BD. Pourtant, elle doit s’en douter, elle a probablement dû voir la BD lorsqu’ils se sont croisés à la bibliothèque.
Il se racle la gorge, pointe du doigt le stand en silence, croisant rapidement le regard d'Etsu et se dirige vers la vendeuse, une vieille dame qui semble presque surprise que son stand ait un visiteur.

Tant pis si Etsu sait
Tant pis si malgré lui, il dévoile une partie sur lui
Tant pis
Après tout, c’est Etsu

C’est combien pour le tome 1 de cette BD ? (il pointe du doigt le livre dessiné)

Elle lui indique le prix (prix dérisoire au vu de son importance aux yeux de Susanoo) et lui propose de lui donner le tome 2 et 3 également, en diminuant le prix global. Il esquisse un sourire, lui tend les quelques ossements nécessaires et saisit le sachet en carton contenant les trois BD. Son regard est pétillant, comme un enfant recevant ses cadeaux.
Gêné, hésitant, Susanoo essaye de reprendre une contenance et se tourne alors vers Etsu.

Et toi, pourquoi t’es là ?

(sourire)
(croisement de regards)

Ils n’ont rien à envier à la magie d’Harry Potter —

darren criss. @ atf
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#5
Terminé15.03.18 15:48

Ce n'était pas banal. D'entendre Susanoo rire. Ce n'était pas la première fois, ce n'était pas si anodin. Mais à chaque fois, sans vraiment savoir pourquoi, c'était comme si c'était la première fois. Et à chaque fois, elle se faisait avoir et souriait alors qu'il riait. À chaque fois. Elle ne se sentait même pas ridicule ou niaise, ni étrange ou curieuse. Elle ne se posait même pas la question. Elle appréciait juste les vibrations de son rire et la fraîcheur du vent s'infiltrant dans son écharpe.

C'est étrange mais pas bizarre. Étonnant mais pas embarrassant. Comme d'habitude. Un monde à part qui s'enroule autour d'eux à chaque fois qu'ils se croisent et se retrouvent. Même au milieu de cette faible foule, devant le vendeur et autres futurs clients. Même au beau milieu de la ville où tout le monde peut le voir sans pour autant vraiment se concentrer sur eux. C'était étrange mais cela faisait longtemps que la brune était habituée à cette étrangeté.

Ses yeux observèrent un instant le jeune homme, son sweat le couvrant à peine face à l'air frais qui soufflait sur eux. Etsu sourit en repensant à l'épisode de l'écharpe, qui s'était fini lors de leur dernière rencontre et songea qu'elle aurait mieux fait de la lui laisser. Elle pouffa intérieurement, un sourire étirant ses lèvres pendant qu'elle prenait la suite du garçon et de ses remarques taquines. Elle n'avait rien à lui répondre, riant juste simplement et marcha dans ses pas, son regard se baladant sur les différentes étales.

Elle en revit certaines, étant déjà passée par quelques unes des allées que le jeune homme empruntait. Elle revit des objets du quotidien un peu usés, des sourires commerciaux un peu forcé mais tout cela en suivant Susanoo. Ils avançaient sans trop se parler, le brouhaha ambiant rompant déjà assez bien le silence qui n'avait jamais régné dans les rues de Tokyo. Et cela allait très bien à la jeune femme. Ce n'était pas embarrassant ou bizarre de ne pas avoir de grandes discussions avec le garçon. Ainsi était Jupiter. Mystérieux et parfois inaccessible, prenant son temps pour mettre à plat les choses ou taquinant de la façon la plus soudaine qui soit. Cela ne dérangeait pas la nécromancienne qui au contraire, se sentait incroyablement bien dans cet atmosphère quelque peu cotonneuse.

Puis il s'arrêta devant un stand, Etsu l'observant d'un œil curieux, regardant ce qu'il regardait. Une bande-dessinée dont le personnage illustré ne lui était pas inconnu. Un personnage qui les avait accompagné sur les marches de la bibliothèque, ce jour de pluie. La jeune femme sourit, resta silencieuse et à quelques pas, sentant le jeune homme hésitait. Pour une question d'argent ? Ou par sa présence ? Par principe ? Les secondes s'écoulèrent, lentes et flottantes quand enfin, Susanoo demanda le prix à la vendeuse. Un nouveau sourire, doux comme du coton, s'afficha sur les traits de la jeune femme qui observa la scène qui se joue sous ses yeux. On dirait un enfant ouvrant ses cadeaux de Noël, au regard empli de joie et d'émerveillement. La vieille dame avait dû le sentir car elle lança un regard complice à la jeune nécromancienne avant d'aller s'occuper d'un autre client. Encore un petit instant hors du temps, durant lequel le grand Jupiter s'est pris pour un enfant.

Un peu de gêne apparut à nouveau, n'étonnant pas la jeune femme qui fit comme si de rien était et reprit la marche imposée par le jeune homme, ses mots voletant dans l'air jusqu'à ses oreilles.

- Une envie de sortir. On trouve toujours des choses intéressantes dans les brocantes quand on fait attention.

Un meuble ancien de bonne facture. Une babiole multicolore. Un livre qui nous manque. Sortir découvrir les étales éphémères de ces vendeurs occasionnels avait été la première raison de la venue d'Etsu, qui aimait se perdre dans des contemplations inutiles lors de belle journée. Mais il ne fallait pas être dupe pour comprendre qu'à l'instant où elle avait demandé au jeune homme s'il viendrait, c'était également dans l'intention de le croiser à cet endroit. Par hasard.

- Et puis il me faut des pièces pour construire une fusée.

Un rire s'éleva dans les airs, doux et amusé. Ah franchement Etsu, qui crois-tu tromper au juste ?


A nos rêves indélébiles

729 wordsse divertirw. Susan


HRP :
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#6
Terminé18.03.18 14:39
anathema ,.
indelible sweat dreams, dear
C'est de la magie.
Ça brille, ça pétille.
C'est aussi fascinant que les étoiles à minuit.

o m g —

Et puis, voilà. C'est passé -- ce moment d'hésitation, cette seconde d'incertitude. Il n'y a plus de gêne, il n'y a plus de honte. Il a acheté ses BD et Etsu n'a rien dit ; elle n'a pas esquissé un sourire pour se moquer, elle n'a pas lâché un commentaire comme quoi c'était surprenant qu'à son âge, il en lise encore. Non -- rien de tout cela. Etsu a simplement gardé son regard doux, cet ambre qui croise le chocolat ; et elle a repris leur marche pour déambuler devant des stands qui ne les intéressent pas forcément.
Il sert l'anse du sachet en carton.
Il réfléchit, tout en écoutant la réponse de la jeune femme.

Sans le réaliser, il vient d'en dire beaucoup sur lui -- encore une fois, il n'arrive plus à rester si mystérieuse avec elle. Lors de leur première rencontre, ça a été facile (même trop). Il a suffit de quelques rires et sourires pour ne pas se confier. La deuxième fois a été plus compliquée mais plus courte. La troisième fois -- ah ; la troisième fois. Il laisse échapper un soupir en y repensant (malgré lui, il s'est vraiment confié lors de cette troisième fois).

Et la quatrième fois ?
Est-ce qu'il va en dire plus ?
Est-ce que Susanoo va rester éternellement Susanoo ?

Elle rit.
Elle rit.
Elle laisse son rire s'envoler dans le ciel.

T'as une liste, au moins ? demande-t-il dans un sourire malicieux -- il faudrait un plan déjà (il accélère légèrement le pas, à la recherche d'une carte du système solaire) --

De nouveau, ils plongent dans cette idée d'aller sur Mars.
Ce jeu enfantin, ce rêve irréalisable.
Mais au fond --
Tout au fond de lui --
Susanoo s'amuse. C'est son rêve de gamin, ce côté un peu rêveur et puéril qu'il garde en lui, constamment. Susanoo est fasciné par les étoiles, par les planètes et par le ciel. Susanoo voudrait aller sur Mars mais aussi sur la Lune, sur Jupiter ou même Saturne.

Il avance entre les stands, jette un regard sur les différents étalages : il en cherche un en particulier ; un passionné par le ciel comme lui. Il claque sa langue contre son palais en voyant qu'ils allaient devoir entrer dans une allée plus bondée -- s'ils pouvaient tous partir songe Susanoo en faisant signe à Etsu de prendre à gauche pour arriver sur l'allée principale.
Il y a du monde.
Réellement beaucoup de monde.
C'est noir --
Noir de monde.
Si noir, si noir.

Et il le remarque ; le stand d'un petit vieux probablement un peu perdu mais bien présent. Il y a de tout : des globe-trotteurs, des cartes d'astrologie, des cartes de jeux pour lire l'avenir mais surtout -- il y a des cartes du système solaire. Elles sont toutes abîmées, voir même carrément déchirées pour certaines mais elles ont le mérite d'exister. Un sourire (plus grand, plus marqué que les précédents) de satisfaction se dessine sur les lèvres du jeune homme.
Il a trouvé.
Il a trouvé le plan.

Et voilà, mademoiselle, annonce-t-il fièrement en pointant du doigt l'une des cartes devant lui (la plus jolie, la plus délicate -- la plus représentative) --

Au même instant, un groupe d'adolescents passe en courant juste à côté d'eux, bousculant les passants en même temps. Par réflexe (ou parce qu'elle est juste à côté de lui ou parce que lui-même s'est écarté à cette seconde bien précise), il frôle de ses doigts fins l'épaule d'Etsu pour l'éloigner du mouvement.
Ça a duré une fraction de seconde ; un quart de millième de seconde.
Mais c'est bien là.
Ce geste, ce geste si différent, si inhabituel chez Susanoo.
Ce toucher délicat, ce frôlement subtil.
Ce n'est pas marqué, ce n'est pas fort.
C'est --

Mais normalement, tu t'en fous des autres, Susanoo —

darren criss. @ atf
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évolution
#7
Terminé18.03.18 22:34

Il réfléchissait toujours un peu avant de parler. Regarder autour de lui avant de reprendre le cours de la discussion. De revenir vers elle comme si de rien était, avec un naturel déconcertant. Il avançait avec elle – ou plutôt devant elle dans cette situation – et donnait à chaque rencontre, un petit morceau de lui. Parfois tout petit riquiqui, parfois pas plus gros qu'une pépite d'or que la petite fille du bord de la rivière collectait précieusement comme un trésor. Personne n'était dupe mais personne n'allait avouer. Car c'était bien comme ça. Juste tranquille. Doux. Cotonneux. Mystérieux. Mystique. Fantastique.

Comme un voyage à travers les étoiles.

Chaque pas les emmenaient plus loin, entre les stands et les visiteurs curieux. Chaque pas la gardait près de Susanoo qui s'était mis en tête de trouver un plan pour un vaisseau spatial, son petit sourire en coin de gamin étant revenu étirer le bord de ses lèvres. Une chasse au trésor à travers la foule toujours plus dense de la brocante qui semblait être, aux yeux du garçon, des ennemis qu'il fallait vaincre afin d'atteindre son objectif. Héros d'un jeu fantastique, ou soldat prêt à traverser un champ de mines, le jeune homme s'élança sous le regard amusé de la nécromancienne qui le suivit toujours, en bon soutien dans cette épreuve qu'ils devaient mener tous les deux. Après tout, c'était leur rêve inavouable. Le voyage dans l'espace, la découverte des mondes, l'exploration de l'univers. C'était leur quête utopique, celle qui ne pouvait être dite et réalisé sous peine de finir oublier. Le lien infime qui les unissait. Au-delà de ce qu'ils pouvaient bien imaginé.

Enfin, le jeune homme trouva ce qu'il cherchait, boss final de ce niveau au milieu d'une foule chahutante et bruyante. Etsu était sur ses talons, observant d'un œil fasciné le stand de ce vieil homme où des dizaines d'objets en tout genre régnait. Des livres. Des maquettes. Des figurines. Des cartes du ciel. Même un télescope était posé près de la table qui lui servait d'étale. La japonaise était tellement absorbée qu'elle ne fit, pendant quelques secondes, plus attention au monde extérieur, ni même à Susanoo qui était juste à côté d'elle. Une partie d'elle avait envie d'emporter tout ce qui se présentait sur le stand, ses yeux brillant d'un éclat admiratif.

Puis soudain...

Il y eut un mouvement qui la fit chavirer. Un mouvement brusque qui faillit la faire tomber. Le monde sembla d'un coup se rappeler à elle, tanguant brusquement quand un faible contact réussit à maintenir son équilibre, l'étonnant davantage. Les prunelles ambres s'agrandirent d'abasourdissement, se tournant vers la cause de sa presque chute qui disparaissait dans la foule avant de venir sur l'être qui l'avait aidé.

Il faisait toujours en sorte de ne pas trop la toucher. Sûrement parce que le contact, ce n'était pas son truc. Etsu elle, était parfois câline en fonction de la personne qui lui faisait face, malgré son éducation japonaise qui faisait que les contacts restaient bien souvent minimalistes avec certains. Mais avec le garçon, c'était toujours une situation surprenante et inédite. Alors, le voir poser sa main sur son épaule, qui plus était pour l'aider à rester debout, avait étonné la jeune femme qui l'avait fixé un quart de seconde avec surprise. Avant d'afficher un petit sourire, son regard se détournant. Il y avait un truc étrange, dans sa tête, dans sa poitrine. Un truc étrange qui n'avait pas de nom et qui lui avait fait détourné les yeux. Mais cette chose étrange n'avait fait son apparition que deux secondes, laps de temps durant lequel la nécromancienne lâcha un petit rire avant de sourire.

- J'ignorais que cette après-midi se transformerait en chasse au trésor. Et encore moins que l'on devrait jouer des coudes pour ne pas se faire écraser.

Une remarque lancée comme ça, pour faire écho à cette épisode et passer à la suite. Mais la faible rougeur des joues de la jeune femme, elle, ne trompe pas. Elle ne trompait d'ailleurs personne. Mais pour le bien de l'histoire, il fallait mieux laisser les choses en place. Enfin pour l'instant.


A nos rêves indélébiles

682 wordsse divertirw. Susan
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évolution
#8
Terminé21.03.18 22:24
anathema ,.
indelible sweat dreams, dear
C'est subtil.
C'est éphémère.
C'est --
Susanoo.

Ça disparaît comme la nuit noire face aux rayons colorés de l'aurore —

Pourquoi est-ce qu'il n'a jamais supporté le contact, excepté celui de son frère ? Susanoo n'en sait rien -- strictement rien ; et au fond, il n'a jamais cherché à le savoir. Sa psy, en revanche, aurait probablement bien aimé trouver la réponse : est-ce que ça venait de la mère, du père, de la célébrité ou de la personnalité ? La réponse est plongée dans le noir, dans le flou d'un brouillard.
Et Susanoo s'en fiche -- totalement.
Il n'aime simplement pas le contact ; c'est comme une décharge électrique, comme une liaison douloureuse. Il ne supporte pas, il évite. Susanoo n'a jamais cessé de prendre soin de garder ses distances -- constamment, partout, tout le temps.

Tout le temps sauf avec son frère ;
Parce qu'avec Ama --
Ah ; Amaterasu, c'est différent.


(retour à la réalité)
(Susanoo cesse de rêver)

Il esquisse un sursaut, se recule légèrement alors que le mouvement de foule se calme et que les adolescents ont disparu de leur champ de vision depuis déjà plusieurs secondes. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres et lui-même est incapable de décider s'il est malicieux ou gêné (il hésite, il s'humecte les lèvres). Et puis, Etsu lâche un rire, détend l'atmosphère et en une seconde, en un instant, c'est comme si ce moment n'a jamais existé.
Enfin, peut-être ;
Ils espèrent, ils ne savent pas.

J'ignorais que cette après-midi se transformerait en chasse au trésor. Et encore moins que l'on devrait jouer des coudes pour ne pas se faire écraser.

(elle rougit)
(Susanoo l'a vu)
(mais Susanoo n'a rien dit)

Il se concentre de nouveau sur le stand devant lui, glissant son regard chocolat sur les objets exposés. Il y a vraiment de tout et Susanoo est presque étonné que les gens ne s'arrêtent pas tous pour admirer les cartes, les jeux et les globe terrestres. C'est parce que ça ne les intéresse pas songe le jeune homme en cachant ses mains dans ses poches pour garder un peu de chaleur, l'anse de son sac accrochée à son poignet (hors de question de laisser tomber les Yoko Tsuno).
Il hausse un sourcil, repense à ce qu'Etsu vient de lui dire.
Et ne peut résister --

T'es déçue ? commente-t-il dans un sourire malicieux, montrant clairement qu'il a décidé de l'embêter -- (une nouvelle fois, comme d'habitude)

Il prend un air mi-vexé mi-offusqué, comme si --
Comme s'il avait organisé cette sortie.
Comme si tout cela n'était absolument pas le fruit d'un hasard douteux ou d'une totale coïncidence mais de quelque chose de bien plus réfléchi, de bien plus profond. Pourtant, c'était par hasard -- c'était un hasard cette rencontre sous les étoiles, cette rencontre derrière les livres, cette rencontre face aux planètes --
Tout était un hasard.
Parce que sinon --
Ah ; Susanoo refuse de se poser la question.

Pourtant, il faudrait peut-être
Peut-être
Peut-être

Susanoo n'est jamais tombé amoureux -- pas même de sa petite amie au lycée ou de sa voisine en primaire. Jamais -- Susanoo n'a toujours été amoureux que d'une seule et unique personne : son frère. Le reste lui a toujours semblé dénué de toute couleur, de la moindre saveur -- le reste est gris et fade quand Amaterasu est blanc et sucré.
Alors Susanoo ne sait pas, Susanoo ne connaît pas.
Mais il a compris --
Il a compris qu'avec Etsu, avec cette nana qui était une inconnue il y a quelques mois, il a compris que quelque chose --
Quelque chose est différent ; mais il ne sait pas quoi.

Il prend une inspiration, s'émerveille une nouvelle fois devant la carte du système solaire, s'apprête à en demander le prix et puis, sans réfléchir --

La prochaine fois, on prendra un lieu plus calme --

(cinquième fois) —

darren criss. @ atf
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#9
Terminé22.03.18 22:10

Il n'avait rien dit. Sur ces quelques secondes qui s'étaient écoulés. Il n'avait rien dit. Tout du moins, par sur ce qu'il venait de se passer. Pas une remarque, pas une boutade. Rien. Il n'avait fait que répondre à ce qu'elle avait pu dire, détendant l'atmosphère, effaçant les dernières traces de cette bousculade trop surprenante. Il n'avait rien dit et avait juste continué, comme si de rien était. Et Etsu sourit plus franchement, son visage se cachant à moitié dans l'épaisseur de laine qui entourait son cou.

Il n'avait rien dit mais il avait bien vu.

Son regard chocolat repartit observer le stand qui de nouveau, la fascina. La jeune femme en oublia encore tout le monde qui parcourait les rues tout autour d'eux, ne sentant que la présence étrange du jeune homme près d'elle et les perles curieuses du vieil homme passionné. Elle ne pensait plus à ce choc éclair, à ce contact, à ces secondes d'incertitude. Pourtant, au fond d'elle, il y avait une chose qui recensait chaque seconde, chaque minute, chaque moment passé et qui attendait, avec calme, le moment où les questions viendraient se faire plus pressantes et insistantes. Car à cet instant, la brune arrivait encore à les ignorer, alors même qu'elle savait qu'il faudrait bien y répondre. Mais pas maintenant. Pas tout de suite. Pas encore... plus tard. Pour l'heure, il lui fallait se retenir d'acheter chaque objet présent sous ses yeux et agir comme à son habitude.

Elle le devina sourire pendant que ses mots parvenaient à ses oreilles et elle ne fut pas surprise de le voir étirer ses lèvres alors qu'elle portait son ambre vers le chocolat. Toujours une remarque. Toujours un mot pour la taquiner. Toujours. Jupiter ne comptait pas changé. Et Saturne non plus.

- Ai-je l'air déçue ?

Une question pour une question. Ce n'était pas souvent que la brune faisait cela, qu'elle faisait comme Susanoo. Qu'elle répondait à demi-mot, car son sourire éclatant et malicieux, lui, en disait bien plus que mille mots. Des questions sans réponses. Plein de questions sans réponses. Etsu les repoussa encore. Pas maintenant.

Elle se concentra à nouveau sur le stand, le regard attiré par un livre contenant des cartes du ciel. Elle était bien partie pour l'acheter, elle le savait, à défaut de ne pouvoir se payer le télescope qui semblait ancien et derechef, coûtait une petite fortune. Peut-être qu'en marchandant, elle réussirait à l'obtenir.

Puis...

La prochaine fois. Susanoo parla d'une prochaine fois. Et cela n'étonna même pas la nécromancienne. C'était sorti tout naturellement, comme si c'était déjà prévu depuis longtemps. Comme s'il savait déjà à l'avance qu'il y aurait une prochaine. Sûrement qu'il le savait déjà, comme elle, le savait déjà. Il y aurait une prochaine fois. Une autre rencontre. Issu d'un hasard manipulé ou bien d'un plan bien détaillé. Mais il y aurait une prochaine fois. Les perles ambres allèrent fixer les orbes chocolat, les détaillant une demi-seconde pendant que les questions sans réponses s'amoncelaient dans l'esprit de la jeune femme qui les repoussa. À quoi bon se poser des questions, elle savait parfaitement ce qu'il se passait.

- Bonne idée. Comme ça cela m'évitera de venir avec un bouclier et un gourdin pour ne pas me faire à nouveau bousculer.

Une nouvelle remarque taquine. Un autre sourire en coin. Il n'y avait pas de questions sans réponse. Etsu les connaissait déjà. Elle ne les disait juste pas. Mais fallait-il réellement les prononcer. Pas vraiment. Parce qu'après tout, entre Saturne et Jupiter, il n'y avait pas toujours besoin d'être clair pour que ce soit compréhensible.

Juste d'être sous le même morceau de ciel.


A nos rêves indélébiles

605 wordsse divertirw. Susan
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#10
Terminé24.03.18 23:32
anathema ,.
indelible sweat dreams, dear
Tu sais ce qui est drôle, Susanoo ?
Non, tu ne sais pas -- tu ne sembles vraiment pas le savoir --
Ce qui est drôle, Susanoo, c'est que tu es persuadé que tu portes encore ton masque devant Etsu ; tu es incapable de voir que ce masque, ce masque ridicule derrière lequel tu te caches depuis ton enfance, ce masque n'existe plus pour Etsu.
Non, tu ne le vois pas -- tu ne sembles vraiment pas le voir --

Mascarade dramatique —

Etsu commence à le cerner, petit à petit, jour après jour. Susanoo a beau tenter de garder encore cette aura de mystères autour de lui en ne dévoilant que de rares informations sur sa personne, il se découvre, il se démasque -- car Susanoo a tort. Susanoo a réellement tort. Il a toujours pensé que ne rien confier sur sa personne empêche les autres de le connaître, qu'il suffit de ne rien dire pour rester mirage, de ne rien avouer pour rester volage.
Mais ce n'est pas ça ; ce n'est pas comme ça que les choses se passent.
Même s'il ne dit rien sur son frère, sur son passé ou sur ses pensées, Susanoo se confie : à travers ses rires, à travers ses remarques malicieuses et ses regards pétillants. Il montre une partie de son caractère, une facette de sa personnalité. Ce côté gamin un peu perdu, enfant un peu maladroit, adolescent beaucoup trop curieux. Dans ses expressions, dans ses paroles, dans ses silences et dans ses gestes, Susanoo est aisément percevable.

Alors Etsu lui répond par une question
Parce qu'Etsu commence à découvrir Susanoo
Peut-être qu'aujourd'hui
Saturne rencontre l'orbite de Jupiter

Il hausse légèrement un sourcil, cachant (presque) sa surprise. Pour la première fois (ou du moins, de ce qu'il note), Etsu n'a pas répondu. Elle n'a pas simplement glissé une phrase en réponse ou un mot en explication -- non, pas du tout -- elle a répliqué par une question, une question pleine de malice et qui résonne en Susanoo comme --
Comme si c'était lui.
Lui et ses questions sans réponse.
Éternelles, continuelles, intemporelles.
Constantes.

Il laisse échapper un rire à la réponse d'Etsu.
Un bouclier et un gourdin.
Cette nana est définitivement --
Bref.
Il n'y pense pas.
Pas encore, pas maintenant.

Oublie pas ton armure, ajoute-t-il tout en continuant de rire (et puis, il jette un regard aux alentours, note rapidement que la foule devient réellement de plus en plus compacte et d'un geste de la main, indique à Etsu une petite rue, perpendiculaire à l'allée dans laquelle ils se trouvent actuellement) je te propose de prendre la fuite pour aujourd'hui.

Il ajoute un clin d’œil à sa dernière réplique et se glisse entre les passants pour rejoindre quelques minutes après la rue plus calme et bien moins bondée -- tant pis pour les cartes solaires ou les livres sur l'astronomie. Il s'apprête à reprendre leur marche (sur un rythme plus tranquille) lorsqu'il réalise alors un détail.
Un léger détail.
Tout petit, tout petit.
Vraiment léger.
Mais pourtant bien présent.

Il ne lui a pas demandé si elle voulait rester
Il ne lui a pas demandé si elle voulait acheter
Il a décidé pour lui
Car Susanoo est un éternel égoïste

Et d'habitude, il s'en fiche.
Il s'en fiche éperdument des autres car Susanoo est un être égoïste, incapable de la moindre empathie envers les personnes qui l'entourent, incapable de saisir les besoins, les ressentis et les émotions de son entourage. Alors, évidemment -- évidemment, il n'a pas demandé.
Mais à cette seconde, à cet instant précis --
Il déglutit, passe sa main dans ses cheveux.
Il ne sait pas quoi faire.

Dé --

Le mot commence à franchir ses lèvres, comme un souffle, comme un murmure si lointain qu'il en devient inaudible pour l'être humain. Il s'arrête dans sa phrase, il coupe sa respiration pour ne pas laisser le mot se compléter.
Susanoo ne s'excuse pas.
Susanoo ne s'est jamais excusé.
Jamais, jamais, jamais.

Il se racle la gorge, détourne le regard et finalement --
C'est Etsu.
Ce n'est pas une inconnue, ce n'est pas sa copine du lycée, ce n'est pas ses nanas sans aucun intérêt.
C'est Etsu.
Le chocolat croise l'ambre.

On peut y retourner si tu veux.

C'est pas un désolé, je suis parti sans même te demander si tu voulais rester, c'est pas des excuses et c'est clairement maladroit.
Mais Susanoo ne pourra pas faire mieux.
Pas encore, pas maintenant.
Après tout --
C'est déjà un grand pas.

(étoile filante dans le ciel) —

darren criss. @ atf
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