Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

❝Have a good death
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#1
Terminé29.12.17 11:24


Kill me
Softly

Certains diraient que le ciel pleuraient des perles de givre en cette journée froide de décembre, les parsemant avec négligence sur le bout du nez des habitants de la ville au-dessous de lui. D'autres diraient qu'il lançait sur le monde des confettis blancs, leur souhaitant une matinée pleine d'amusement et de joie alors que la période de fêtes faisait résonner dans les têtes et les rues un air jovial et enjoué qui semblait communicatif. Spectres en tout genre se prenaient au jeu de l'ambiance des derniers jours de l'année, mettant au pied de la lettre ce que leur bon roi leur avait dit à leur arrivée dans ce monde impie qui ne se souciait guère de ce qu'ils avaient pu faire dans leur vie passée. S'amuser. Encore et encore. Jusqu'à perdre haleine. Jusqu'à perdre la tête. S'amuser et ne plus penser à ce qui était passé, à ce qui allait venir. Juste s'amuser.

Tu les voyais le faire, sur cette surface gelée qu'était la patinoire. Ils étaient là, en train de s'amuser et rire, faisant des ronds sur cette piste de glace à ciel ouvert. Certains faisaient des pas hésitants sur ces tiges de métal dangereux qui les maintenaient à peine debout, d'autres réussissaient à suivre le rythme d'une musique diffusée par d'énormes hauts-parleurs. Il y en avait qui faisaient des pirouettes digne de grands patineurs artistiques tandis que de pauvres spectres se ramassaient sur la glace sans la moindre grâce, nourrissant les rires de quelques jeunots trop stupides pour aller les aider. Ambiance festive et joyeuse en une journée glacée et presque polaire où les flocons designés des altostratus venaient s'ajouter à cet effervescent spectacle.

C'était à te demander ce que tu fichais là, tenant le bord de la patinoire avec force. Tes jambes flageolantes couvertes de ce jean noir avaient du mal, comme beaucoup d'autres, à tenir droit sur ces engins du diable. Qu'avait-il bien pu te prendre pour que tu finisses sur la glace Liam, toi qui n'aimait pas te donner en spectacle. Car il était certain que dans les conditions actuels, tu finisses comme bien d'autres part avoir les fesses collées sur le sol froid et blanc de ce lieu. Une idée bête, toute bête, de monter sur la glace et faire comme tout le monde. De voir ce que ça faisait d'être sur des patins, te disant que ça ne devait pas être bien différent du roller. Petit imbécile. Te voilà donc dans une situation particulièrement délicate, ton corps ne connaissant plus l'équilibre et ne réussissant pas à résister à l'activité terrestre à laquelle il était soumis. Tu vas finir les quatre fers en l'air et ça t'apprendra à vouloir faire des choses sans y être préparé.

Avec une lenteur digne d'un gastropode, tu avanças à petit pas – si on pouvait appeler cela ainsi – jusqu'à l'entrée de la patinoire afin de te sortir de ce pétrin. Personne ne semblait près à venir t'aider et quelque part, tu ne souhaitais pas devoir faire face à la moquerie de quiconque ou la pitié d'autrui. Juste quitter la glace et ne plus y penser. Quitter la glace et sortir de là, pour ne plus jamais y revenir. Hélas, le sort ne semblait pas à tes côtés. Sûrement aurais-tu dû passer par la boutique de Côme pour avoir plus de chance en poche. Car, dans un mouvement assez violent, un garnement vint te percuter sans la moindre vergogne. Tu entendis son rire mesquin dans ton dos, ton corps chancelant, ton cœur palpitant, la panique faisant son œuvre. Le décor se mua en espace flou sous tes prunelles apeurées, la gravité réussissant enfin à te tirer vers le bas. Sauf que le karma en avait décidé autrement.

Au lieu de rejoindre la surface gelée de la patinoire, tu réussis sans que personne ne sache vraiment comment à te retenir à quelque chose. Ou plutôt, quelqu'un. Tu n'arrivas pas vraiment à la distinguer alors que tu t'agrippais à elle, ton cœur battant à une vitesse folle dans ta poitrine. Tu pouvais juste voir sa belle chevelure blonde, semblable à des fils d'or, qui venaient parfois chatouiller tes narines. Liam, c'est bien gentil tout ça, mais tu devrais peut-être la lâcher.

- Pa-pardon !

L'excuse fut lancée par tes lèvres balbutiantes, la peur de représailles montant dans tes veines palpitantes qui faisaient monter le sang jusqu'à tes tempes. Pourtant, sans que tu ne puisses rien y faire, tes mains restaient crispées sur cet inconnu... qui n'allait certainement pas être ravi que tu le colles de la sorte. Liam, moi je te le dis, t'es pas dans la mouise là.

ft. Angel
La prochaine fois, je m'abstiendrais

BY MITZI
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#2
Terminé31.12.17 16:07
You can't fight the friction so ease it off can't take the pressure so ease it off
Tu te souvenais comme si c’était hier de la première fois que t’avais enfilé des patins à glace. C’était l’année de tes seize ans, la dernière année de ta vie. L’année où tu l’avais rencontré, lui. C’était son idée, d’ailleurs, de t’emmener à la patinoire ce jour-là. Au début t’avais râlé, arguant qu’il faisait bien chaud à l’intérieur de son appart et qu’aller te geler les fesses sur la glace était bien la dernière chose dont t’avais envie. Mais tu t’étais laissé convaincre – comme toujours… et finalement, tu ne l’avais pas regretté. Tu y avais gagné un paquet de bleus à force de te casser la figure, certes ; mais aussi quelques bons souvenirs.  


Aujourd’hui, pourtant, ces souvenirs te laissaient un désagréable arrière-goût, écœurant mélange de désabusement et de regrets. Bordel, ce que tu pouvais regretter d’être monté sur ce toit cette nuit-là, d’avoir grimpé sur la mince bordure qui séparait la vie de la mort, et d’être tombé. Tout ça remontait il y a plus de dix ans, t’aurais dû passer à autre chose depuis le temps, oublier, tourner la page. Mais non, pas moyen. Ça te restait encore coincé en travers de la gorge comme un os impossible à avaler, et parfois, comme ça, ça te revenait dans la gueule. Surtout à l’approche de cette foutue date. Parce que oui, t’avais eu la drôle d’idée de te suicider un premier janvier, alors que le reste du monde fêtait la nouvelle année et les joies qu’elle apporterait avec elle.


Mais alors, si ça te faisait tellement souffrir de repenser à tout ça, tu peux me dire ce que tu fichais dans cette patinoire, Angel ?


Pour être honnête, tu ne le savais pas trop toi-même. Tout ce que tu savais, c’était que pour une raison obscure, faire des ronds sur la glace avait sur toi un effet apaisant. Ça t’aidait à te détendre, à évacuer un peu de la rancœur qui te serrait la poitrine. Je n’irais pas jusqu’à dire que tu étais doué – t’avais pas assez de force dans les jambes, pas assez d’aisance dans les mouvements, et tu faisais rien d’extraordinaire – mais avec l’habitude, au moins, tu ne tombais plus si souvent que ça. Et t’aimais cette sensation de glisser, sans accroc, sur la surface gelée de ce qui était la moitié de l’année une piscine.


T’avais l’impression d’être libre.


Jusqu’à ce qu’un truc vienne s’accrocher à toi, stoppant ton avancée et perturbant ton équilibre, si bien que pendant une fraction de seconde, tu crus que tu allais finir par terre, écrasé sous cette masse sombre… et de justesse, tu parvins à rétablir une certaine stabilité, assez pour constater que la chose qui t’était rentré dedans, manquant de t’entraîner dans sa chute, était évidemment une personne. Explosion dans 3, 2, 1 –


— Putain mais t’es débile ou quoi ? J’ai failli me casser la gueule à cause de toi !


Oh, Angel, si seulement ta maman avait été là pour t’apprendre la politesse et l’amabilité… mais non, elle était trop occupée à courir à droite à gauche avec ses amis pour se soucier de toi, et voilà le résultat. Tu dévisages l’inconnu, son air apeuré, ses cheveux aussi bruns que les tiens sont blonds. Tu le classes aussitôt dans la catégorie "aucun intérêt", avec glissement possible vers "toi j’t’aime pas". Surtout  s’il continue de s’agripper à toi comme une moule à son rocher.


— T'as l'intention de me lâcher un jour ou faut que je t'en colles une pour te réveiller ?



@Liam




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#3
Terminé04.01.18 23:38


Kill me
Softly

Les paroles fusèrent, violentes et froides, emplies de rage et d'agacement. C'était à prévoir dans une situation comme celle-ci mais une telle virulence avait plus le mérite de te faire froid dans le dos. Un frisson parcourut d'ailleurs ton échine quand la voix de la jeune fille – ou du jeune homme, tu n'aurais su dire – s'éleva sur la surface claire et gelée de la patinoire. Elle/il était en droit d'être en colère, après tout, tu t'étais presque affalé sur lui/elle et l'avait quasiment fait tomber. Mais il était vrai que se prendre autant de reproches aussi brusquement était assez assourdissant. Pendant plusieurs secondes, tes lèvres ne firent que se mouvoir sans rien prononcer de cohérent, l'ahurissement se lisant sur tes traits fins quand enfin, avec beaucoup de difficulté, tu tentas de te redresser tout en t'éloigner de l'inconnu.e . Malheureusement, l'équilibre précaire de tes jambes flageolantes digne d'un faon venant de naître annonçaient assez clairement que tu n'étais pas très loin de finir les quatre fers en l'air.

Tes doigts se serrèrent, inconsciemment, maladroitement. Tes yeux fixèrent un instant la glace dure et froide sous ces patins que tu n'aurais jamais du mettre, fichus patins du démon. Tu n'avais aucune envie de finir par terre et te ridiculiser, les rires futurs des imbéciles glissant sur la patinoire ne te faisant absolument pas envie. Seulement, le regard assassin de le/la blond.e ne présageait rien de bon. Tu ne pouvais pas rester là éternellement... ni finir par terre. Ta mâchoire se crispa, ta lèvre inférieure finissant entre tes dents tandis qu'un nouveau frisson glaçant courut sur son échine.

- Je-je suis désolé mais... je veux juste...

Les mots se bousculent dans ta gorge, incertains, indécis, inconstants. Tu ne sus, pendant une seconde, comment formuler tes propos sans que tout cela dégénère mais au vu de la situation actuelle, il va bien falloir que tu t'exprimes mon petit Liam.

- Je n'arrive pas à tenir debout. Je suis désolé, vrai-vraiment mais je ne veux juste pas tomber...

Tes perles sombres firent la navette entre la glace et le regard polaire de l'inconnu.e auquel tu accroches, la tension et la pression se faisant trop forte dans la petite bulle qui semblait se créer autour de vous. C'était presque insupportable et tu sentais que si tu ne te tirais pas d'affaire rapidement, les choses allaient mal tourner. Aller Liam, tu sais t'exprimer quand même !

- Juste, aidez-moi à retourner sur le bord... s'il vous plaît. Je vous revaudrais ça d'une façon ou d'une autre. Vrai-vraiment...

Tes dents claquaient un peu à cause de froid et de l'angoisse, une sorte d'appréhension courant dans tes veines tel le pire des poisons. Il fallait dire que le regard de la/le blond.e n'avait rien d'engageant et que vu son air renfrogné, il/elle était plus parti.e pour te mettre à terre que t'aider.

Liam, t'es mal barré.

ft. Angel
La prochaine fois, je m'abstiendrais

BY MITZI
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#4
Terminé07.01.18 20:24
You can't fight the friction so ease it off can't take the pressure so ease it off
En fait, tu t'étais trompé. Ce n'étais pas un être humain que tu avais en face de toi, mais un chiot craintif. Il te fixait avec ses grands yeux ahuris, apparemment incapable d'articuler une réponse. Peut-être qu'il s'attendait à ce que tu t'excuses à ton tour, voire à ce que tu lui dises avec un sourire que "ce n'est pas grave, ce sont des choses qui arrivent" ; bref, ce que font les gens polis. Dommage pour lui, tu n'en faisais pas partie. Tout ce que tu attendais, c'était qu'il te lâche, que l'emprise de ses doigts se desserre pour que tu puisses t'en libérer. Mais au lieu de ça, il se cramponna de plus belle, désespérément, avant de se mettre à bredouiller des excuses d'une petite voix.


Fais chier.


Évidemment, il avait fallu que tu tombes sur un imbécile pleurnichard incapable de se débrouiller tout seul. Évidemment, il avait fallu que ça tombe le jour où tu en avais marre de tout, où tu n'avais qu'une envie, qu'on te fiche la paix. Évidemment. Ç’aurait pas été marrant sinon.


— Et puis quoi encore ? C'est pas mon problème si t'es pas capable de tenir sur tes pieds tout seul, puppy.


C'est mignon, un chiot. On a envie de le prendre dans ses bras, de le câliner, de jouer avec lui. Mais là, dans ta bouche, ce mot sonnait comme une insulte. Méprisant. Agressif. Comme tes gestes lorsque tu repoussas violemment le garçon des deux mains, comptant sur son équilibre précaire plus que sur ta force physique pour le forcer à te lâcher. Tu t'en fichais bien qu'il se casse la figure et finisse sur la surface gelée de la patinoire. Une seule chose t'importait : mettre fin à ce contact physique indésirable et indésiré, qui te mettait affreusement mal à l'aise. Comment ne pas l'être, lorsqu'un parfait inconnu s'accrochait à toi comme si sa vie en dépendait, te suppliant presque de l'aider ?


Mais le sort était contre toi, ou bien tu avais mal calculé ton coup ; toujours est-il que ton action n'eut pas l'effet escompté. Au lieu de détacher de toi l'importun trop collant, elle fit déraper ton pied droit sur la glace, et avant d'avoir réalisé ce qui t'arrivais, tu basculas en avant, entraînant inévitablement le brun dans ta chute.



@Liam




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#5
Terminé09.01.18 0:25


Kill me
Softly

C'était dire que les choses ne ressemblaient en rien à un jour tranquille. Il faisait froid à s'en geler les miches, au point que c'était à se demander ce que tous ses spectres pouvaient bien faire dehors à s'amuser comme si de rien était. Il faisait froid, si froid, en dehors comme en dedans et c'était vraiment à se demander ce que tu pouvais bien faire là, à patiner comme un caneton glisse sur la glace avec disgrâce lors de ses premiers pas sur un lac gelé. Qu'est-ce que tu fichais là au juste Liam, à faire croire au monde que tu pouvais faire comme eux, que tu pouvais sourire comme si de rien était, faire croire que les cernes sous tes yeux ne te posaient pas problème, que les démangeaisons sur tes bras ne te faisaient pas grimacer. Que l'absence de Miu à l'appartement ne te faisait pas un poids dans la poitrine, que voir ta peluche sur ton lit ne te donnait pas envie de pleurer. À qui tu voulais faire faire croire ça au juste Liam ? Au monde entier ? À toi-même ? À ceux qui n'étaient pas là pour te voir mentir à nouveau ? Pauvre garçon. C'était presque si tu ne faisais pas pitié... et c'était très certainement ce que devait ressentir ce/tte blond.e que tu tenais bien trop fermement.

Le surnom que te donna l'inconnu.e eut pour effet de te faire grincer des dents. Surnom bien trop méprisant pour être mignon entre les lèvres sèches de cette personne acerbe qui n'avait aucune envie de te voir. Ces mots te rappelaient presque les moqueries de certains des garçons de ton école qui s'amusaient à te traiter de petite chose fluette, se fichant bien de pouvoir te faire du mal par leurs propos parfois trop violents. Tu faisais comme si de rien était, regardais ailleurs et t'en allais plus loin sous leurs rires semblables à des lames de couteaux se figeant lentement dans ta peau déjà meurtrie. Mais alors que l'angoisse de finir les quatre fers en l'air sur la surface gelée ne t'enchantait guère, une part de toi trop craintive ne pouvait se défaire de la prise que tu tenais sur le/la patineur/se. À défaut de pouvoir t'éloigner plus loin, fermer ton caquet et partir le cœur lourd, tu ne pus que baisser tes perles noires emplies d'injustice et de frustration, une pointe de douleur tiraillant ta poitrine à moitié morte. Pourquoi fallait-il toujours que les autres ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez ?

- Ce n'est pas la peine d'être aussi désagréable...

Ta voix ne tremblait plus mais comme à ta fâcheuse habitude, tes yeux ne pouvaient fixer l'être que tu avais en face de toi. Un peu par crainte, un peu par habitude, par réflexe. Tu ne pouvais affronter ses yeux trop claires qui te jugeaient bien trop fort, qui semblaient lire bien trop loin dans ton âme. Mieux valait ne pas être découvert, ne pas être mis à nu davantage maintenant que le surnom « puppy » orné les lèvres fines et gracieuses de ce/tte blond.e trop bavard.e et blessante. Lèvres étirant un fin très délié qui n'avaient point de remord à juste enfoncer un peu plus le couteau dans cette plaie béante qui parcourait chaque blessure que tu portais encore. Et que tu porterais sûrement toujours. Blessures qui, à ton plus grand regret, allaient accueillir une nouvelle ecchymose sur sa peau diaphane.

Ce que tu redoutais tant arriva. Les rires. Les moqueries. Les remarques. La douleur lancinante parcourant chaque membre, chaque muscle, chaque os. Le contact froid de cette glace trop dur et trop froide sur laquelle tu t'étais aventuré, comme le caneton trop curieux que tu avais été, trop désireux de voir autre chose, de vivre autre chose. Oh Liam, tu aurais mieux fait de rester à la maison, bien au chaud, à écouter tes boites à musique en buvant du chocolat chaud. Ne pas sortir. Ne pas affronter l'hiver. Ne pas affronter le froid. Pas ce jour-là Liam, alors que dans ton cœur, les restes d'une nuit de tempête continuait à battre avec ferveur. Tu n'aurais pas du sortir Liam et alors que ton corps s'étalait sans la moindre grâce sur la surface blanche et gelée, dévoilant au moindre la médiocrité de tes talents de patineurs, tu restas là, allongé à regarder le ciel gris déversé ses flocons de neige artistiques qui s'amoncelaient sur ta peau trop pale et marquée de cernes. Un soupir t'échappa, ton regard se vidant alors que les larmes commençaient bien malgré toi à monter. Tu aurais mieux fait de ne pas sortir.

- Fichu journée...

ft. Angel
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BY MITZI
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#6
Terminé09.01.18 1:56
You can't fight the friction so ease it off can't take the pressure so ease it off
Finalement, tu avais de la chance dans ta malchance. Au lieu de te fracasser le nez directement sur la glace, ce qui aurait probablement été douloureux et sanglant, tu allas t'écraser de tout ton poids – c'est à dire pas grand-chose – sur le brun. Bien qu'amorti, le choc chassa l'air de tes poumons, étranglant avant qu'il ne puisse franchir tes lèvres un cri de surprise plus que de douleur. La douleur ne vint qu'ensuite, aiguë et percutante, lorsque vos masses enlacées finirent leur chute sur le sol. Car tes genoux n'avaient pas eu la chance de profiter du coussin impromptu formé par le corps frêle de l'inconnu ; c'était la surface dure et glaciale de la patinoire qu'ils avaient rencontré. Tout comme ton bras droit, qui dieu-sait-comment s'était retrouvé coincé sous le dos de l'autre garçon. Cerise sur le gâteau, tu t'étais mordu la langue dans ta chute, et tu pouvais sentir le goût métallique du sang dans ta bouche.


Pas si chanceux que ça, tout compte fait.


Tu poussas un gémissement plaintif, mais il se perdit dans les plis de l'épaisse écharpe du brun. Toi qui voulais échapper à sa proximité, tu n'avais fait que vous rapprocher dans un contact plus intime encore puisque vous étiez littéralement collés l'un contre l'autre. En un sens, c'était presque comique. D'ailleurs, tu pouvais entendre des rires moqueurs s'élever dans l'air non loin de là, et c'est peut-être cela, plus que la souffrance physique et l'inconfort de la position dans laquelle tu te trouvais, qui te donna l'impulsion nécessaire pour te relever. 


Que dis-je ? Tenter de te relever. Car ton bras était toujours prisonnier sous le poids de l'autre individu, comme en témoignait le tiraillement cuisant de tes muscles pourtant quasi-inexistants. Ton ressentiment envers l'inconnu s'accrut, et sa remarque plaintive, au lieu de l'adoucir, ne fit que l'accentuer encore plus.


— Ouais, putain de fichue journée, comme tu dis. Et c'est ta faute si la mienne est aussi pourrie. Alors tu vas arrêter de te lamenter sur ton sort et te bouger le cul, que je puisse récupérer mon bras. Maintenant.


Il y avait de la menace dans ta voix, et pourtant, dans cette position, tu ne pouvais pas faire grand-chose. Juste attendre le bon vouloir de cette personne, alors que les ricanements autour de vous continuaient de résonner dans tes oreilles, accélérant les pulsations de ton cœur dans ta poitrine et faisant rougir de honte tes joues déjà colorées par le froid. Tu haïssais cela. Tu haïssais cette situation ridicule, et tu haïssais celui qui en était responsable. A cet instant, tu le haïssais plus que tout au monde, et cette haine se lisait dans ton regard aussi clairement que dans de l'eau pure.



@Liam




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#7
Terminé09.01.18 22:16


Kill me
Softly

L'air n'était point chargé de gloire ou de triomphe, de ces choses qui faisaient se lever les foules et acclamer les cœurs sous les performances intenses et gracieuses des athelètes sur la piste. Il n'y avait ni fierté ou satisfaction grandissante qui remplissaient les âmes et donnaient ce dû tant attendu après tant de temps et de temps, d'efforts, de sueur et de sang. Et de larmes. Non, l'air n'avait rien de semblable à tout cela. Il n'était que chargé de moquerie et de rires odieux, de sourires amusés et d’œillades indiscrètes, donnant cette impression suppurante que le monde laissait à nouveau déverser sur sa pauvre tête les sanglots d'anges maladifs et amers. Des anges qui n'en avaient plus rien à faire de tout cela et observaient la terre de leurs nuages gris maussades et sales, ne se souciant plus des méfaits qui se déroulaient sous leurs beaux yeux fatigués. Encore une fichue journée comme tu l'avais dit, de cette voix lasse et épuisée qui connotait assez bien cette sensation d'abandon qui te donnais envie de se fondre avec la glace et se désintégrer en poussière gelée. Mais bien évidemment, les choses ne se déroulaient pas tout à fait comme tu pouvais le désirer. Tu étais déjà mort une fois après tout, tu ne pouvais pas demander à nouveau de ne plus faire partie de la surface de cette terre inhospitalière qui n'avait rien à envier au monde précédent.

La voix fluette de l'inconnu.e te tira un regard un peu vide pendant que son corps gigotait sur le sien avec difficulté. Tu pouvais distinguer ses paroles teintées d'une forte et vive colère noircissant de seconde en seconde quand tes billes sombres allèrent scruter les alentours. Des gens s'étaient arrêtés, vous pointant du doigt sans la moindre honte, vous filmant comme si de rien était. Pourtant, à ce stade, tu n'en avais plus rien à faire. Tout cela n'avait plus d'importance. Tu étais bien parti pour retourner jusqu'au bord de la patinoire à quatre pattes et en glissant comme un oisillon sur la surface gelée que cela ne te ferait ni chaud ni froid. Tu étais bien trop enfoncé dans ce calvaire pour qu'il ne t'atteigne encore, les effluves de cette comédie grotesque ne te touchant déjà plus. Tu étais monté sur scène, bien malgré toi et tu étais tombé, comme un patin dont on coupe les ficelles, sans la moindre grâce ni le moindre éclat. Tu t'étais écroulé sur le sol blanc bien trop glacé, avais attiré les rires sur ta croupe élancé et camouflé de ton lourd manteau d'hiver avant de verser une larme silencieuse et térébrante qui lacérait sans vergogne la pâleur blafarde de ta peau. La scène était terminée, le rideau ne voulant pas se baisser sur cette grotesque hécatombe, les gens demandant à rire encore. Mais toi, flegme et vide, tu n'en pouvais plus de tout cela. Que ce monde disparaisse, tu l'avais assez vu.

Dans un mouvement quelque peu compliqué et incertain, tu réussis tu ne sus comment à te redresser et du même coup, libéré le bras déjà douloureux de la/le blond.e qui s'égosillait presque sous ton nez. Tu lui lanças un regard un peu inquiet, te demandant si aucune blessure grave ne parcourant son membre avant que tes iris sombres ne retournent observer les badauds qui vous entouraient toujours. Pauvres diables. Qu'ils aillent voir ailleurs.

- Si vous n'avez rien à faire, aller plutôt tourner comme des canards sur la patinoire. Vous avez assez ri non ?

Ta voix résonna tel le son d'un clairon sur la surface froide, glaçant le sang de quelques-uns qui se muèrent soudain soudain dans un silence pesant. Certains se regardèrent avec inconstance et surprise, se demandant un instant ce qu'ils devaient bien faire mais tu ne t'occupas pas plus d'eux, te reconcentrant sur l'ancre sur laquelle tu t'étais échoué par mégarde. Une ancre qui n'avait rien demandé à la vie, ni à la journée et qui comme toi, commençais à en avoir assez de tout cela. Regard neutre et vide, dénué de sens, de vie ou de chagrin. Regard vide qui ne voulait plus rien dire et qui ne demandait plus rien. Rien d'autre que de retrouver les draps chauds de ton lit douillet, les odeurs sucrées de ta chambre remplie de pâtisserie et la douceur du pelage de ta peluche déjà bien abimée. Retrouver tout cela et ne plus à avoir à penser à tout cela.

Un peu hésitant, tu te saisis du bras de l'inconnu.e criarde, les yeux un peu dans le vague, ne souhaitant pas la regarder plus que cela. Tu lui avais déjà causé assez de souci comme cela et en rajouter davantage ne jouerait pas en ta faveur. Enfin, au point où tu en es Liam, un peu plus un peu moins.

- J'espère que ça va. Si il faut payer des frais médicaux, je les prendrai à ma charge. C'est ma faute après tout.

Les mots sortaient d'entre tes lèvres fines et glacées, laissant voleter une fumée blanche qui s'élevait jusqu'à ses nuages gris sales d'où les anges n'avaient pas bougé. Ils devaient s'amuser à les recueillir, t'observant avec malice et moquerie pendant que tu galérais sur cette terre comme un caneton glissant sur la glace. Ou un vilain petit canard rejeté par les autres.

- Je suis désolé pour tout ça...

Pauvre petit caneton. L'après-midi n'était même pas fini et déjà tu voulais que tout s'arrête. Que tout s'arrête avant de commencer encore.

ft. Angel
La prochaine fois, je m'abstiendrais

BY MITZI
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#8
Terminé10.01.18 23:40
You can't fight the friction so ease it off can't take the pressure so ease it off
Il te semblait que le temps traînait en longueur, comme si, engourdi par le froid, il n'effectuait sa course qu'avec paresse. La chute inexorable des flocons de neige vers le sol, avec sa grâce nonchalante, ne faisait qu'accentuer cette désagréable impression de lenteur. Et alors que chaque seconde te paraissait durer une minute entière, les voix narquoises des rieurs emplissaient toujours l'espace autour de toi, faisant raisonner tes tympans de leur mélodie infernale. Ils riaient, ils riaient de toi, Angel. Stop ! avais-tu envie de crier. Arrêtez ça. Mais cela serait revenu à admettre que leur attitude te blessait, et c'était hors de question.


Car oui, cela faisait mal. Bien plus que tes genoux écorchés, ton bras meurtri, ta langue mordue jusqu'au sang. Cela blessait ce que tu avais de plus intime, de plus précieux, de plus fragile : ton ego.


Et malgré tes paroles chargées d'animosité, l'autre imbécile ne daignait toujours pas esquisser un mouvement pour se redresser. Non, il préférait promener sur ce qui l'entourait un regard blasé, comme si tout cela ne l'affectait pas le moins du monde. Tu en tremblais de rage et d'impuissance, et tu résistais à grand peine à l'envie de le frapper pour le faire réagir lorsque, finalement, il s'agita. Bientôt, tu sentis la pression sur ton bras droit diminuer, puis disparaître. Soulagement intense. Tu étais à nouveau libre de tes mouvements. Mais avant que tu n'aies pu bouger le moindre cil, la voix de l'autre garçon s'éleva dans l'air hivernal, aussi claire que tranchante.


L'étonnement te figea sur place. Était-ce vraiment lui qui venait de parler ? La même personne qui avait imploré ton aide d'un air larmoyant quelques minutes auparavant ? Tu avais du mal à le croire, et pourtant tu ne rêvais pas. Le chiot avait des crocs, finalement. Tu n'étais pas le seul à trouver cela surprenant. Les patineurs qui s'étaient arrêté pour vous regarder avaient été réduits au silence par cette simple remarque, et les rires s'étaient évanouis, évaporés, comme le souvenir d'un mauvais rêve au petit matin. Sans laisser de trace. Et toi, tu laissas le brun s'emparer de ton bras. Tu étais toujours sous le coup de la surprise, mais ses mots te ramenèrent brusquement à la réalité.


“J'espère que ça va,” qu'il disait. Comme si tu pouvais aller bien après ce qui venait de se passer. Et il avait le culot de se montrer prévenant, alors que rien ne te serait arrivé s'il ne t'était pas rentré dedans en premier lieu (tu n'étais pas innocent toi non plus, mais tu préférais faire abstraction de ce détail). Ta colère, momentanément éclipsée par la stupéfaction qui t'avais envahi, refit surface sans crier gare, et brutalement, tu t'arrachas à l'emprise du jeune homme.


— Je peux me relever tout seul, puppy. Et hors de question que tu me payes quoi que ce soit, OK ? Je veux pas de tes excuses.


Tu en étais revenu à l’agression, une fois de plus. À croire que tu ne savais pas communiquer autrement... Pourtant, tu en étais capable; à la condition que la personne en face de toi te paraisse digne de ton intérêt.


Pour donner plus de crédibilité à ton affirmation, tu entrepris de te remettre debout, prenant appui sur ta main gauche qui n'avait pas trop souffert de la chute. Mais tes membres ankylosés, engourdis par le froid et la position inconfortable dans laquelle tu étais resté quelques minutes, refusaient de t'obéir. Tes jambes tremblaient, tu avais mal partout, et ton état émotionnel ne t'aidait pas vraiment. Tu finis par te mettre sur tes pieds tant bien que mal et esquissa un rictus à mi-chemin entre le sourire victorieux et la grimace de douleur.


— Tu vois ? J'ai pas besoin de t–


Ton corps te trahit. Perdant l'équilibre, tu cédas à tes réflexes et te raccrochas au garçon. Le destin devait aimer vous jouer des farces, puisqu'il venait de répéter la situation antérieure... en inversant les rôles. Cette fois, c'était toi qui faisait preuve de faiblesse, à ton plus grand désespoir.



@Liam



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#9
Terminé15.01.18 15:41


Kill me
Softly

Le monde tremble. En éternel mouvance. Dans une éternelle inconstance. Il tremble comme les jambes d'un nourrisson trop pressé de marcher sur ses pieds, trop fougueux et impatient de découvrir enfin ce qui l'entoure. Il tremble et vacille, faible lueur d'une bougie gracile qui éclaire de sombres lieux inquiétants et inconnus. Il vacille et tu le regardes, tentant de tenir sur ses guibolles, de tenir debout, comme tu tentes tant de le faire chaque jour, chaque heure, chaque minute. Tu le regardes de tes yeux ternes et vides, te détachant de ce monde qui n'a plus de sens et observe avec une nonchalance affligeante la descende de cet univers dont tu ne souhaites plus rien. À quoi bon demander de toute manière ? Il ne t'a jamais rien offert de grandiose. Juste des chimères volatiles qui se sont envolées au loin, ne laissant que des cendres dont tu essaies de trouver une utilité première. Alors que pour la plupart de ces poussières, il n'y a rien d'autre à faire que les serrer entre tes bras. Bras qui à cet instant précis, retenaient encore les cris moribonds de cet être acerbe et grondant qui faisait vibrer en toi la corde de la lassitude et de la vacuité qui résonnait alors comme le clairon d'un guerrier sur le champ de bataille.

Les mèches blondes passèrent devant les yeux claires chargés de rage et de fierté, ce sourire victorieux et orgueilleux se voyant remplacé par une grimace à mesure que l'équilibre de l'inconnu.e devenait de plus en plus précaire. Toujours à terre, tu l'observais de tes billes sombres un peu amusés, les autres patineurs scrutant encore votre manège avec un mélange de rire et de curiosité lointain alors qu'ils se tenaient éloignés de vous. Sûrement qu'ils n'avaient pas envie d'entendre à nouveau ta voix leur faire des remarques désobligeantes, les réactions n'étaient que superflus, surtout s'ils ne venaient pas vous aider. Comme si quelqu'un allait venir. Ils étaient bien trop occupés à rire et se divertir, comme on leur avait dit de le faire à leur arrivée dans cet univers grisâtre. Que tes fesses restent sur le sol Liam et que cet être revanchard.e te tombent dessus.

Pourtant, sans que tu ne saches vraiment comment, tes bras se murent pour soutenir le/la blond.e face à toi afin qu'iel ne te tombe pas dessus. Tu étais toujours assis sur la glaciale surface lisse de la patinoire, ton postérieur commençant sérieusement à être engourdi, cependant, tu t'évertuas à tenir bon, pour que l'inconnu.e ne tombe pas à nouveau et ne se blesse. Toi, ça n'avait pas trop d'importance si tu avais mal quelque part. Du moment que lui/elle s'en sorte sans trop de bobo. Tant pis si iel te répondait avec froideur et hargne, tant pis s'iel te prenait pour un pauvre petit chiot perdu et insignifiant. Tant pis. Ce n'était pas bien différent de certaines journées que tu avais déjà vécu par le passé. Tu pouvais encaisser, comme toujours. Pendant un temps... avant de t'écrouler plus tard.

Tu n'osas pas parler, de peur qu'à nouveau, la voix claire de le/la blond.e ne vienne briser tes défenses et te mettre à mal. Tu préféras le/la maintenir comme tu pouvais, poussant sur tes bras pour lui conférer plus d'équilibre sans grimacer. À quoi bon de toute manière ? Le monde tremblait et tremblerait toujours, qu'importe que tu tiennes entre tes mains des chimères ou non. Alors en dire davantage, parfois, ne servait à rien. Surtout dans cette situation. Non, parler ne ferait que donner le bâton pour se faire battre et tu étais bien assez meurtri comme ça pour la journée.

Seulement Liam, parfois, il n'est pas nécessaire de donner le bâton. Parfois, ils l'ont déjà...

ft. Angel
La prochaine fois, je m'abstiendrais

BY MITZI
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#10
Terminé20.01.18 20:09
You can't fight the friction so ease it off can't take the pressure so ease it off
S'il avait fallu dresser la longue liste de ce que tu haïssais en ce monde, le ridicule serait arrivé en bonne place, non loin du sommet, et l'échec ne se serait pas situé très loin derrière. En l'espace de quelques minutes, tu avais expérimenté les deux, et tu ne devais actuellement ton salut qu'à la personne responsable de tous tes maux. À sa place, tu n'aurais pas hésité une seconde avant de laisser s'écrouler lamentablement quelqu'un qui t'avait insulté, méprisé, blessé. Mais il avait préféré te venir en aide, offrant ses bras qui pourtant n'étaient pas beaucoup moins frêles et tremblants que les tiens afin de te soutenir, t'évitant une nouvelle rencontre avec la glace. Et dans ses prunelles sombre, tu ne décelais pas la moindre trace de dédain ni de raillerie. Seulement cette lassitude que tu avais pris pour de l'indifférence et qui tout compte fait se rapprochait plutôt de la fatigue. Comme si le poids du monde pesait sur ses épaules, songeas-tu avec agacement. Le seul poids qu'il devait supporter à cet instant était le tien, mais si physiquement tu étais léger comme un plume, tes gestes et tes paroles, eux, pesaient lourd de colère et de haine.


Ou du moins, cela avait été le cas jusqu'ici. À l'instant présent, tu ne savais plus. Tu ne savais plus quoi faire, plus quoi dire. Tu étais perdu, fixant d'un air d'incompréhension total le visage du brun, comme si tu pouvais y trouver une explication à son comportement. Cela te faisait souvent cet effet-là, lorsque la personne en face de toi agissait d'une façon inattendue. Et rien ne t'étonnait plus que voir un être humain apporter son aide à autrui de façon totalement désintéressée, comme ce jeune homme venait de le faire pour toi. Car toi-même, tu en étais incapable. Il te fallait toujours une raison pour te montrer aimable, attentionné ou tout simplement poli. Le garçon qui se tenait en face de toi n'en avait aucune, et cela dépassait ton entendement. 


Aucun mot bienveillant, aucun remerciement ne daigna franchir la porte de tes lèvres. Mais aucune insulte ne vint s'élever contre lui non plus. Tu te contentas d'affermir ta prise sur ces bras secourables, jusqu'à ce que tes jambes aient cessé de trembler comme des brindilles. Il leur fallut un certain temps, et la neige se mit à tomber un peu plus fort, recouvrant de flocons minuscules les cheveux de jais de l'inconnu. Tu y avais le droit aussi, et bien que la blancheur de la neige ne contraste pas autant avec tes mèches blondes, elle attrapait facilement les rayons de soleil filtrant à travers les nuages. Au bout de quelques minutes, vous scintilliez tels des décorations de Noël, apportant à la scène une douce féerie qui n'avait pas lieu d'être.


Tu finis par retrouver ton équilibre, ainsi qu'un semblant d'assurance. Avec précaution, tu lâchas celui qui te servais de pilier et te redressas lentement, sans brusquerie. Rien ne semblant risquer de te perturber à nouveau, tu laissa échapper un souffle soulagé qui se transforma en nuage de vapeur. Tu frissonnas. Rester immobile pendant si longtemps n'était sans doute pas une bonne idée par un froid pareil. Tu étais gelé, tu avais mal partout, et tu avais assez vu le monde pour la journée – voire pour la semaine. Tout ce que tu souhaitais à présent, c'était rentrer chez toi et te blottir sous tes couettes avec Cléopâtre dans les bras.


Pourtant, quelque chose te retenait encore de t'en aller, ou plutôt, quelqu'un. Ton regard glissa vers le chiot perdu au regard de martyr, qui était toujours assis sur le sol gelé. Tu ne l'aimais pas. Son attitude tantôt pleurnicharde, tantôt passive t'agaçait au plus haut point, et il avait gâché ta journée. Mais c'était grâce à lui si tu tenais debout à cet instant. Cela ne coûtait rien de lui rendre la pareille, n'est-ce pas ?


Avec réticence, tu lui tendis en silence une main gantée. Rien ne l'obligeait à la prendre. S'il préférait se débrouiller, grand bien lui fasse ; tu n'en serais pas contrarié pour autant. Mais tu n'étais pas assez égoïste et sans cœur pour t'en aller sans un regard.



@Liam


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