Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Les 12 travaux d'Ael Chou et de Raven
Cela faisait quelques heures à peine que j’avais emménagé dans l’appartement de Raven. C’était un endroit très sobre mais assez douillet finalement, tout à son image j’imagine. J’avais installé mes affaires et celle de Lexa dans un coin du salon. Elle était plutôt calme et s’entendait bien avec ses nouveaux compagnons. Je n’avais donc pas à m’inquiéter de quoi que ce soit, bien au contraire, c’était même apaisant de la voir ainsi, loin de la solitude habituelle de notre appartement.
Raven m’avait gentiment invité à faire comme chez moi. En règle général j’évitais d’avoir un comportement trop familier avec mon entourage et encore moins de prendre mes aises lorsque j’étais invitée chez eux. Mais ici c’était différent. Je connaissais Raven, intimement même je dirai et j’aimais cet endroit, je m’y sentais déjà presque chez moi. J’étais certaine de m’habituer très vite à ce nouveau chez moi.
Je venais enfin de finir de ranger mes affaires dans les placards de la chambre ainsi que dans la salle de bain quand mon ventre se mit à gargouiller. J’avais clairement faim et je n’avais quasiment pas mangé aujourd’hui. Le frigo était vide comme elle me l’avait signalé et il était bien tard pour songer à aller faire des courses. Des pizza suffiraient. Ma petit chimère accepta sans broncher et je me surprenais alors à commander deux grandes pizza, sans piment, sans rien capable de me tuer une bonne fois pour toute. On s’installa alors sur le canapé ou plutôt sur sa banquette et elle alluma la tv. Nous discutâmes un moment avant d’entendre la sonnette retentir. J’insistai alors pour que Raven reste assise et pour payer la nourriture. C’était la moindre des choses, elle m’hébergeait pour la semaine tout de même. Finalement tout était plus facile que prévu. Et s’en était presque déconcertant. Nous étions là, toutes les deux à discuter et à rire devant notre "part" de pizza, à boire notre soda et à se regarder parfois pendant de longues minutes sans rien dire. Certaines situations étaient plus gênantes que d’autre mais je commençais à avoir l’habitude avec elle, c’était Raven, notre relation était ambiguë de base, autant se l’avouer. On passa la soirée ainsi puis vint le moment où la discussion vira sur mes pouvoirs. Il fallait bien que l’on passe par là, j’étais ici exprès pour ça après tout.
Je lui expliquai alors comment tout ça fonctionnait. J’avais la capacité de contrôler les émotions. Toutes les émotions. Je pouvais rendre quelqu’un insécure, triste, heureux, apeuré, amoureux, dépressif. Chaque condition, chaque sentiment ; je contrôlais tout à partir du moment où je le ressentais aussi. J’étais à chaque fois obligé de me mettre dans un état similaire au sentiment que je souhaitais transmettre pour que la personne entre dans cet état de trans. Ce n’était pas facile tous les jours, loin de là et je n’avais utilisé mon pouvoir sur les autres que quelques fois à vrai dire. Le jour où ils sont apparus et la fois dernière sur Raven et dans ces deux cas là, je ne l’avais pas choisi. Enfin avec Raven c’était différent, ma peur s’était transformée en tristesse puis en confusion et j’avais pensé sur le moment être capable de trouver un certain équilibre et faire en sorte que la situation se calme. À la place de ça j’avais torturé son esprit de souvenirs affreux, je l’avais imprégné de mes peurs et de mes doutes sans lui laisser aucun échappatoire.
Je lui expliquai aussi que j’avais la sensation de pouvoir me vider entièrement de sentiments. Je n’étais sur de rien mais j’avais plusieurs fois essayé de me calmer ainsi et ça avait marché. Donc j’imaginai cette possibilité là sans en connaitre encore les risques.
À cet instant même je n’en savais pas plus, j’avais davantage peur de mes pouvoirs qu’autre chose. Je comprenais les gens au premier coup d’oeil et ce qui me permettait toujours de trouver leur faiblesse très rapidement et j’avais peur de ça, de ce que je pourrais faire si je perdais le contrôle à nouveau.
Elle me prit alors dans ses bras et me réconforta pendant de longues minutes. Je la remerciai d’un sourire avant de me dégager d’elle. On ne pouvait pas rester comme ça indéfiniment. Enfin j’allais vivre avec elle et elle était mon amie, nous allions sûrement entrer en contact assez souvent. Alors elle fit une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Nous étions toujours assise sur le canapé, face à face. Mes jambes étaient étendues vers ses hanches et les siennes vers les miennes. Elle me tendit alors ses mains paumes vers le haut et m’invita à les toucher.
J’hésitai un long moment et elle patienta avec moi. Elle me rassura une nouvelle fois m’indiquant que dans tous les cas, même si mon pouvoir s’activait et bien l’effet partirait dans les minutes suivantes et tout rentrerait alors dans l’ordre. Je l’écoutai et posai mes mains à plat sur les siennes. J’avais évité un maximum de contact depuis ce jour, ne voulant blesser personne. Une chaleur intense s’empara de moi. Non pas parce que j’étais en train d’utiliser ma magie sur elle, non, mon coeur se réchauffait de se contact humain qui m’avait tant manqué.
Je passai alors près d’une heure à lui caresser les doigts, les avant-bras, chaque traits de ses mains, absorbée par cette entrainement qui venait tout juste de commencer.
Les 12 travaux d'Ael Chou et de Raven
Il était tard, je revenais de la salle de sport après m’être entraînée plusieurs heures. Je n’arrivai pas à contrôler mes pouvoirs et ça avait le don de me mettre assez en colère. J’avais trouvé dans le sport, un calmant, un calmant capable de m’apaiser et de me faire me défouler sans utiliser quoi que ce soit d’autre qu’une bonne paire de basket. Je rentrai donc à la maison, écouteur dans les oreilles. Je passai la porte de l’immeuble, montai les escaliers et entrai dans l’appartement. Il y faisait sombre et je sentis une boule de poil se frotter à ma jambe. Ce chat était adorable, toujours à venir me voir dès que je passai le pas de la porte. Cependant il me manquait une chose, où était Lex ? Où était Raven ? J’allumai les lumières et me dirigeai vers la cuisine. Elle me laissait toujours un mot sur le frigo lorsqu’elle sortait manière que je ne m’inquiète pas trop.
"Je suis sortie promener Lexa, je reviens dans un petit moment, il y a du restant de gratin de pomme de terre au frigo, fais toi plaisir."
Elle savait me parler, la nourriture étant un plaisir sur lequel je ne lésinais pas. J’avais faim mais aussi envie de me laver. Rah, la bouffe en premier. Je m’en pris une bonne portion, la mis au four un instant afin de la réchauffer et m’installai au bar. C’était bon, c’était toujours bon de toute façon. Je fis ma vaisselle, ramassai ma serviette de la salle de sport qui trainait sur le sol et me dirigeai vers la salle de bain. Je me déshabillais au fur et à mesure. D’abord une chaussette, puis l’autre, j’enlevai ma veste de sport, mon débardeur et j’arrivai enfin à la salle de bain déjà à moitié nue. Je les mis dans le panier à linge et me précipitai sous la douche.
Comme à mon habitude je mis l’eau, non pas à température ambiante, mais plus brulante que jamais. J’avais pas mal de courbatures de l’entrainement et il fallait que je me détende un peu. Je restai là un moment, appliquant un masque à la noix de coco sur mes cheveux, prenant soin de moi et de mon corps. Au bout d’une grosse demi heure je me décidai enfin à sortir. Je séchais rapidement mes cheveux à l’aide de ma serviette et les laissai retomber doucement dans mon dos.
Je séchai mon corps et me retournai alors vers le panier à linge sur lequel j’avais pris l’habitude de poser mes habits propres. Merde. Pas d’habits.
J’ouvris la porte de la salle de bain doucement appelant Raven afin de savoir si celle-ci était là. Pas de réponse. Au moins je pouvais sortir de la pièce dans cet état sans tomber sur elle. J’arrivai rapidement dans la chambre et ouvrit mon placard. Je tendis les bras vers le haut afin de trouver un de mes vieux t-shirt de Star Trek.
- "Ael ? Tu m’as appelé ?"
La porte s’ouvrit alors et je fis volte face, nue comme un ver. Elle me regarda alors de haut en bas. Je vis ses joues virer au rouge, aussi rapidement que les miennes d’ailleurs.
- "Je.. Je.. Je suis désolée ! Tu.. Tu m’as appelé et.."
Je la coupai.
- "RAVEN ! SORS DE LÀ ! "
Elle m’avait déjà vu plutôt nue. Mais pas dans cette situation, pas comme ça, entièrement exposée. Mon coeur battait la chamade. J’avais chaud, j’étais si gênée. Je repris alors doucement mes couleurs habituelles et mon souffle et enfilai rapidement mon t-shirt et mon short noir. Je passai ma main dans mes cheveux tout en soufflant légèrement avant de sortir de la chambre et de la rejoindre au salon.
Elle était appuyée contre le bar, son regard posé sur le sol. Je la voyais qui s’en voulait. Je commençai à la connaître. Je m’avançai alors vers elle en murmurant son prénom. Elle ne bougeait pas. Alors j’approchai encore un peu plus. Je me mis en face d’elle et soulevait alors son menton de mes doigts. Son regard se plongea dans le mien. Il y avait certes de la culpabilité mais il y avait autre chose. Elle avait le même scintillement que celui que j’avais aperçu cette nuit là, lorsque j’étais sur elle, prête à lui faire l’amour.
Les 12 travaux d'Ael Chou et de Raven
Une semaine était passée depuis que j’avais emménagé avec Raven. Tout se passait plutôt bien et notre relation s’était stabilisée. Il était simple d’être avec elle, simple de lui parler, d’avancer chaque jour dans mon entrainement. Je pouvais toucher sans avoir peur de la blesser. Je ne m’étais pas mise en colère une seule fois en sept jours, ni avait ressentit une émotion forte comme de la haine, de l’anxiété ou même de la passion ou autre. Non tout ce que je ressentais restait assez platonique à vrai dire. C’était plutôt bien je dois dire, dans le sens ou effectivement c’était plus simple pour moi de réviser, mais d’un autre côté j’avais besoin de ses émotions pour être capable de m’entrainer durant ces moments forts.
Mais je ne pouvais pas m’en demander trop non plus. Les choses devaient se faire petit à petit et j’avais déjà en quelques jours réussis à diriger ce pouvoir dans des moments de calme, en me concentrant tout simplement.
Raven était vraiment adorable. Elle me laissait tout essayer sur elle. Nous avions commencé par la nostalgie car c’était un sentiment que j’arrivais facilement à ressentir. Nous étions assise sur la banquette du salon, comme à notre habitude. Lexa était dans son panier se faisant caliner par les petites boules de poils de Raven. Je tandis mes mains à mon amie et elle posa les siennes par dessus. Toujours comme à notre habitude. C’était la première fois que j’allais la mettre dans cet état de trans de manière volontaire. Je devais donc commencer doucement.
Tout d’abord je fis le vide en moi et commençai à me concentrer sur un évènement du passé assez heureux sans pour autant être bouleversant. Notre rencontre par exemple. Je lui donnai ce sentiment de bien être que je ressentais. Ce n’était pas si fort mais assez pour nous faire sourire. Je pouvais donc accentuer ce sentiment. Je me mis à me souvenir de mon père alors. Je me rappelai de ses journées passer sur le fauteuil à bascule du porche, lui une bière à la main et moi lui chantant des comptines apprises à l’école. Je me souvins de ce moment avec tant de force que les larmes se misent à couler. Autant les miennes que les siennes. Mes mains chauffèrent davantage et je lâchai afin prise, essayant alors de sortir de cet état. Raven était en pleure, clairement en pleure. Je lui tapotai le bras et on se sourit alors tout en essuyant nos joues. D’autres moments difficiles allaient nous attendre.
Comme cette fois là où je dû lui donner de la colère, beaucoup de colère, beaucoup de frustration. Un souvenir en particulier me mettait toujours hors de moi car malgré tout ce que l’on avait vécu après ça et bien sur le moment j’en avais énormément souffert. Ce n’était pas tant des flash back mais plutôt un condensé d’une personne qui m’avait blessé, ma belle Shirley. Je me souvenais alors de la fois à la bibliothèque, de sa fuite et de l’onsen. Surtout de l’onsen. Je me souvint à quel point j’avais été moi à ce moment là et la douleur que j’avais ressentis lorsqu’elle me rejeta sans aucun scrupule. Enfin, du moins c’est ce que j’avais pensé à l’époque. Je me souvenais de ça mais instinctivement je me souvenais aussi de ces étreintes, de cette nuit, de nous, nos corps, de tout ces émotions que je ressentais lorsque j’étais dans ses bras. Et ce souvenir de colère s’était alors estompé. Je regardai alors Raven qui ne comprenait pas non plus pourquoi elle était passée de la frustration à l’amour, à la joie, à la tendresse. Je fronçai les sourcils lui demandant d’attendre une seconde. J’oubliai Shirley autant que possible et me replongeai alors dans mon passé, faisant face au père de ma mère, à ses réactions, à sa méchanceté. Là j’étais en colère. A tel point que je vis presque de la fureur dans le regard de la renarde. Ok, ça fonctionnait. J’étais aussi dans un sale état. J’avais envie de la frapper même. Je lui serrai alors les mains si fort que je la griffais presque à sang. Quelques minutes passèrent et nous arrivâmes enfin à nous calmer.
Nous continuâmes toute la semaine, progressant de plus en plus.
Les 12 travaux d'Ael Chou et de Raven
J’avais enfin un peu de contrôle sur mes pouvoirs. Deux jours étaient passés depuis ce moment dans la cuisine, depuis ce moment où j’avais réussi à apaiser Raven en quelques secondes. J’avais réussi dans la panique la plus totale à me servir de mes dons et à les contrôler. Peut-être était-ce parce que c’était elle, peut-être qu’être avec Raven m’apaisait beaucoup et qu’il était facile de penser en étant près d’elle. Je ne le savais pas vraiment, pas ce que je savais en tout cas c’était que j’étais prête. Prête à rentrer chez moi.
Je ne pouvais rien faire de plus en réalité ici. J’avais été capable en une dizaine de jour de réussir à toucher quelqu’un, à le rendre triste, joyeux, en colère. J’avais même pu faire en sorte qu’elle me déteste tant que j’avais mis plus de deux heures à l’approcher pour annuler ce sentiment. Je me sentais beaucoup plus forte, beaucoup plus sereine vis à vis de ça. Puis le fait d’avoir été capable de la calmer en quelques secondes me confortait dans l’idée qu’il était temps que je rentre chez moi, tant que je revois du monde, tant que je recontacte quelques personnes que j’avais laisser à l’écart ces quelques semaines. Je leur avais donné quelques nouvelles, mais je n’avais vu personne depuis et ça me manquait finalement. Etsu me manquait, Shirley me manquait, même mes colocataires invisibles me manquaient. J’avais ce besoin de reprendre ma vie en main petit à petit.
Bien sûre je n’étais certaine de rien par rapport à mes pouvoirs. Je n’étais pas sûre de toujours pouvoir me contrôler. Mais j’avais trouvé en Raven une amie fidèle, j’avais trouvé en elle quelqu’un capable de m’aider avec ça si nécéssaire. Alors il était temps pour moi de rentrer.
Raven était partie sortir Lexa, comme en son habitude en fait. Elle aimait mon chien je crois et s’en occupait tous les jours, peut-être même un peu plus que ce que je le faisais. Après tout je m’étais clairement concentré sur mes pouvoirs au point d’en oublier tout le reste. Je savais que ma petite chimère allait être triste de mon départ, je le sentais dans sa façon d’être, je sentais que dans le fond, elle aimait avoir de la compagnie, malgré son besoin de solitude. Après tout, nous avions passé de bons moments ensemble cette semaine. Je profitai donc de son absence pour faire mes bagages, ou du moins pour les commencer ; elle ne pourrait pas me retenir avec ses petites oreilles et son regard attendrissant comme ça.
Je ne m’étais pas trop étalée finalement et ce fut plus rapide que prévu. Je ramassai tout ce que j’avais laissé trainer dans l’appartement et rassemblai tout près du lit. Ma valises étaient prêtes et je me rendis à la cuisine me faire un thé. Je me mis au salon attendant que Raven rentre, ce qu’elle fit un quart d’heure plus tard.
Lexa me fonça dessus, plein de bave et je me rendis alors à la cuisine récupérer du sopalin. Je passai à côté de Raven et lui caressai l’épaule doucement pour lui dire bonjour. J’essuyai mon jean et revins alors au salon où se tenait mon amie, près de mes valises, un air dépité recouvrant son visage.
Je lui souriais timidement, lui faisant comprendre que je partais. Elle vint alors près de moi et me prit dans ses bras. Je lui caressai alors le dos et elle me lâcha quelques secondes après. Nous discutâmes un moment. Je finis par attacher Lexa et à prendre mes valises. Raven m’aida et me raccompagna à mon appartement. Elle resta le soir pour manger et finit par rentrer chez elle sans un gros chien et un nécromancienne à deux francs pour l’accompagner.
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