Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
C'est vrai, j'aime gagner,
Ne manquant ni d’aplomb, ni d’audace, la jeune demoiselle en rouge et noir changea les règles d’un jeu improvisé qui n’en avait guère de base. Elle le fit avec une aisance digne d’un chef d’entreprise ou d’un animateur pour enfants. Et sans même que son homologue se soit rendu compte de la supercherie, elle venait de changer l’avantage à ses propres cartes. Définitivement, elle ne s’en doutait pas, mais la bête à bon Dieu était clairement faîtes pour jouer au Poker. Peut-être même, qu’elle le savait. Après tout, il ne lisait pas encore dans les pensées d’autrui.
Le nez de Pom se pinça alors qu’elle énumérait les règles. Etrangement, elle ne semblait plus aussi contrariée qu’auparavant comme-ci le jeu pouvait lui plaire ; même si elle ne semblait pas particulièrement pleine de surprises et de folies. Pom aurait pu tout simplement refuser ce changement, mais il aurait également perdu le jeu. D’autant qu’il était logique qu’elle puisse donner une partie des clauses de victoires vu qu’il avait lui-seul décidé qu’il y aurait un jeu et que le jeu aurait des gages. Il avait déjà beaucoup de chances qu’elle ne l’ai pas simplement giflé, jeté et tourné les talons : ce que la plupart des gens auraient fait, il fallait se l’avouer.
Jugeant le deal plutôt convenable, il accepta d’un signe de tête refermant la main sur les trois boules de papier se trouvant dans sa main. Très bien ! Qu’il en soit ainsi jugeait-il.
« Quand une coccinelle se prend pour un sphinx, elle finit par devenir une luciole. » Marmonna le jeune homme pour lui-même, davantage que pour la jeune femme face à lui. Essayant de penser ni à l’insecte rouge, ni aux papillons et encore moins aux insectes luisants, il se concentra sur la fin des règles en marmonnant toujours autant. C’est que Pom avait oublié un point, certes important lorsqu’il avait tendu la main, il n’aimait guère les contacts physiques avec autrui. La raison en était évidente : il était empathe. Le simple contact avait suffi à enfler davantage sa poitrine d’antipathie, de mauvaise humeur et une certaine forme de fierté, de rage, d’envie de vaincre. Seulement, cette fois-ci, il ne l’avait ni contrôlé, ni voulu. C’était une couleur qui était entré en lui, malgré lui et sans qu’il ne s’en rende forcément compte. Ce fut pour cette raison, qu’il se recula instinctivement – sans même faire attention qu’il avait laissé un peu de distance avec la jeune fille.
Pom attrapa le premier papier, marquant un temps de pause le temps de comprendre ce qui avait été écrit, avant de dire d’une voix amusée : « Tu dois crier au milieu de la rue ! » Ce gage-là avait au moins le mérite d’être simple. N’importe qui était capable de crier au milieu de la rue et Pom se dit que c’était un peu de la triche et qu’il aurait mieux fait de vérifier au fur et à mesure ce que les personnes avaient marqué. Cela dit, il pensait certainement cela car il était mauvais joueur et qu’il ne voyait pas une seule personne perdre à ce gage-là – sauf peut-être @Maya Connors puisqu’il était muet.
Quant à Pom, il n’avait pour l’instant pas idée de s’il refuserait ou accepterait les gages. Il n’aurait toutefois aucune difficulté à accepter les deux premiers, ni même le dernier d’ailleurs. Pas certains que ses partenaires de colocataires apprécieraient – il verrait bien leurs réponses – mais sans même le savoir, il avait déjà remporté ses trois points. Encore fallait-il qu’Etsu lui lise les morceaux de papier, sans en changer un terme ou un sens, sans tricher donc, et sans qu’un évènement aléatoire arrive.
On ne perd jamais du temps ...
Ce fut avec facilité et aisance que la Coccinelle à la jupe dansante cria en plein milieu de la rue, surprenant les différents passants. Pom ria aux éclats en voyant les têtes surprises des personnes et en voyant la jeune femme aussi déterminée à gagner. Elle consomma avec autant de facilité de l’alcool et mangea avec autant de promptitude un produit des plus surprenants. Sincèrement, Pom s’amusait follement à la voir ainsi se battre pour un défi qui n’avait pas la moindre importance. Il la trouvait craquante à vouloir essayer de vaincre une personne qu’elle ne connaissait pas et qui lui était visiblement antipathique. Et il l’admira, presque, un moment. Il ne pensait pas sincèrement qu’il aurait pu avaler et manger aussi rapidement des produits. Sa gorge et son estomac ne l’auraient sans doute pas apprécié. Et pourtant il était de ceux qui buvaient trop régulièrement, le terme d’alcoolique pouvait lui être étiqueté et il appréciait le wasabi sur ses sushis végétariens.
La jeune femme avait du courage et était de plus en plus rouge au fur et à mesure des gages quelques peu enfantins ou stupides. Tantôt par honte, gène ou timidité, tantôt sous l’influence d’un kit-kat au wasabi ou d’une bouteille d’alcool bu trop rapidement aux yeux de Pom, toujours autant choqué, scandalisé et admiratif. Toutefois, il espéra –surtout– qu’elle ne lui vomirait pas sur ses pieds. C’est qu’il n’avait pas envie d’avoir à soigner la petite ou d’avoir à s’excuser – ou culpabilisé. Après tout, ce n’était pas de sa faute, si elle était aussi obstinée et déterminée. La petite timide et mignonne avait clairement une allure d’agneau et un tempérament de loup.
En réalité, elle ne changea pas d’un clou, ses couleurs aux joues disparurent et elle lui tendit les morceaux de papier avec certitude et assurance ; comme-ci elle venait de boire un verre de lait et manger un petit chocolat au caramel fondant.
Il était to-ta-le-ment admiratif ! Il n’aurait jamais cru trouver quelqu’un, dans le même acabit que lui, capable à agir de manière inconsidéré pour gagner un jeu idiot face à un inconnu ! En général, la plupart des personnes restent assez réfléchis dans leurs actions.
Pas elle. Surprenant. Et ça la rendait autant agréable à regarder que très agaçante. C’était plaisant et irritant de trouver une personne capable de l’affronter dans ses propres bêtises. Pom reçu les trois morceaux de papier avec lenteur, évitant de toucher les doigts de la jeune fille. La rasade de potion qu’il avait avalée, après avoir eu un contact tantôt, lui permettait d’ignorer son pouvoir en partie, mais il ne savait pas combien de temps, ni la force de la potion et préférait ne pas tenter le diable.
« T’es forte, il y a pas à dire. Et je passe un très bon moment. » Dit-il joyeusement, regardant ensuite les trois morceaux de papier qu’il avait en boule entre les mains.
Il ouvrit les trois papiers et haussa des épaules, avant de les lire chacun leurs tours à voix haute – autant pour elle que pour lui. Les six gages étaient définitivement trop simples. Ce fut sans la moindre difficulté que Pom allait dire bonjour à toutes les personnes autour d’eux en grimaçant, riant de leurs réactions et avec beaucoup de difficulté pour s’arrêter tant il apprécia les réactions perplexes, amusées, sérieuses, agacées ou incompréhensibles des personnes à qui il adressa ses salutations. Il en profita d’ailleurs pour aller de personne en personne à cloche-pied, le plus rapidement possible – et tomba par ailleurs en essayant de faire le malin.
Pom s’était redressé avec sérieux, espérant tout de même que la jeune fille inconnue – la coccinelle – n’avait rien vu et avait continué son cinéma. Il revint vers elle en marchant, tendant son téléphone portable dans sa direction pour qu’elle puisse lire :
Vous avez un nouveau message de Pom
Ce soir, je ramène quelqu’un et j'ai besoin d'être seul dans la chambre !
Quelques parts, Pom se dit que ses colocataires ne seraient pas vraiment surpris de recevoir un tel message de sa part. Ils ne devaient pas avoir une haute estime de lui. C’était mieux ainsi, pour lui comme pour eux. Ils s’entendaient assez bien, mais ils ne devaient pas être totalement aveugles d’une partie des vices et des défauts de la personne qui partageaient le même lieu de vie que lui.
« Très bien ma mignonne coccinelle, donne-moi ta devinette ! » Dit-il joyeusement en posant théâtralement ses deux mains sur ses hanches pour prendre une stature de dieu grec victorieux, imitant une statue herculéenne qu’il avait admiré un jour dans un musée, après tout : il avait passé un agréable moment : qu’il gagne ou perde n’avait plus beaucoup d’importance. Même si une part de lui-même, avait bel et bien envie de montrer qu’il pouvait la vaincre à la propre partie de son jeu.
« Attends … » Dit-il brutalement en tendant un doigt dans sa direction : « J’ai combien de chance et de temps pour réussir ? »
Perdre,
Elle jouissait de plaisir, c’était visible dans toutes les couleurs de ses sentiments ! Elle était là, ravie d’avoir gagné ses épreuves, agacée de l’avoir vu si facilement gagner les siennes. Aussi studieuse dans ce jeu qu’elle devait l’être devant des examens à l’école. C’était sans difficulté que Pom comprenait pourquoi elle était arrivée dans ce monde. Sa vie, à elle, ne devait pas être fun et pleine de folie. Il la voyait mal en train de monter sur une table d’une taverne avec un pichet d’alcool à la main, essayer une drogue d’un inconnu ou coucher avec une personne « parce qu’elle en avait envie. » Si elle avait eu des relations, c’était par amour, si elle avait bu, c’était dans une soirée mondaine, et la seule drogue qu’elle devait avoir touché était la fumée d’un joint fumé trop près d’elle. Il était méchant. Mais il était aussi admiratif. Ils étaient assez rares les êtres tels qu’elles, actuellement. Et lui, n’en faisait clairement pas parti.
Elle posa sa question, joyeusement, et le regard de Pom s’ouvrit sous la surprise au fur et à mesure qu’elle enchaînait la question. Pom en était un peu vexé. Avait-il l’air aussi stupide pour qu’elle ne doute pas un instant qu’il sache la réponse à cette question ? Le garçon sourit doucement, tendrement, amusé – certainement, mais avec cette douceur qu’il montrait parfois. Un sourire qui disparut aussitôt alors qu’il montait la main en direction de ses lèvres pour réfléchir – ou faire semblant de le faire. Il n’avait clairement pas besoin d’être aussi vieux qu’il était pour gagner à ce jeu. En réalité, cette question, il l’avait entendu à de nombreuses reprises : dans des films, des séries, à la télévision ou des jeux pour enfants, même des jeux de bars.
Parce qu’il savait la réponse. Le feu, les flammes, l’incendie aussi d’ailleurs. Il pourrait le dire, mais il pouvait aussi la faire douter pendant quinze minutes et la voir hésiter, miroiter. Pom s’assit sur un banc. Il se demanda si elle se doutait qu’il savait.
Gardant une mine contrariée, Pom fronça les sourcils, jouant à celui qui cherchait la réponse. Pourtant quand il ouvrit les lèvres pour parler en anglais, ce ne fut clairement pas pour donner une réponse :
« Au départ, quand je suis arrivé ici, je ne comprenais pas pourquoi on me demandait de m’amuser. »
Le jeune homme sorti de sa poche un rubikube, jouant avec ce dernier entre ses mains, le tournant, sans vraiment le regarder. Il se pencha en arrière, regardant les pétales roses au-dessus de sa tête, sa voix fluette continuant de parler en anglais – c’était plus facile que le japonais.
« Est-ce que c’était la seule chose qu’on avait retenu de mon ancienne vie : que je n’avais pas su assez me distraire ? Quelle foutaise. J’étais mort et on me demandait de m’amuser. Du temps de mon vivant, j’avais répondu à tout ce qu’on attendait de moi, aux attentes de chacun … » Pom rit doucement, il se souvenait. De ce besoin de perfection. De ce besoin de répondre aux exigences, de sa mère, de son grand-père, de sa famille, de la royauté, de son pays, de sa femme et de ses amis.
« Au final, ce n’est pas surprenant ! La vie n’avait aucune raison d’être, pourquoi la mort aurait-elle un vrai but ? »
Il ouvrit les yeux, ses paupières vacillant alors que son regard vert se posa sur la jeune femme. Riant tendrement, il haussa des épaules : « Ce sont des foutaises. La mort, la vie, le temps qui passe. La seule vérité, c’est le moment qu’on vit, Petite Coccinelle. Tu ne l’avoueras pas, mais jouer, c’est vivre. »
Le doigt de Pom avait légèrement remué en direction de la femme coccinelle pendant qu’il parlait, alors même qu’il continuait à faire tourner son jouet entre ses doigts. Cette fois-ci pourtant, il n’essaya pas de lui changer son sentiment, il voulait simplement ressentir davantage le plaisir qu’elle avait actuellement. Il rit doucement, tendrement :
« Pour vivre, tu dois me nourrir … » Répéta-t-il, « mais si tu me donnes de l’eau je meurs. »
Elle avait mérité sa victoire. Brutalement, ce fut cette révélation qui vint à Pom. Il avait gagné, une partie de la soirée avec elle. Elle était amusante, certes, et sérieuse : au point de s’engager dans un contrat avec un arlequin croisé dans la rue comme lui. Sincèrement, …
« Moi, si tu me donnes de l’eau, je meurs ! » Dit-il joyeusement, après dix bonnes minutes. « D’ailleurs, vu que tu t’es enfilé une bouteille à toi toute seule, je vais aller boire maintenant ! Si j’ai gagné, tu m’accompagnes, sinon, dis-toi que tu as vaincu un grand joueur ! Je suis déçu. » Il se redressa, immédiatement, sur ses deux pieds, déposant entre les doigts de la coccinelle le rubikube terminé, aux couleurs assemblées.
« Garde le, c’est un cadeau, el Diablo de la Coccinelle. »
L'inconnue avait disparu.
J'observe ces hommes en costume
Noyés dans cette masse informe
A l’arrière salle du bar, Pom s’était affalé sur un vieux canapé au tissu carmin abimé. L’homme rit joyeusement en voyant Dadine s’approche en titubant, laissant tomber une partie de l’alcool des verres trop remplis. Elle se laissa tomber à côté de lui avant de l’observer amusée :
« C’est marrant comme histoire, quand même. Elle a accepté, comme ça, un gage ? »
Haussant des épaules, les doigts de Pom attrapèrent un des deux verres – sans savoir si c’était le sien à la base – riant joyeusement brutalement. « Elle était marrante …
- Elle était belle ? »
Nouveau haussement d’épaules. Pom leva les yeux au ciel, laissant le liquide alcoolisé venir brûler le fond de sa gorge. Il grogna légèrement, essayant de se souvenir du visage de l’inconnu. En réalité, il ne se souvenait pas. Est-ce qu’elle était belle ? Peut-être, ou pas. Elle était japonais, sans doute. Le mot commun lui venait à l’esprit. C’était une parmi tant d’autres. Elle n’avait rien d’original, ni rien de spectaculaire.Cette femme au visage dur qui passe en force
Elle pense fort à sa carrière, fonce
Il le dit, ainsi, car Pom n’avait aucune raison de prendre des pincettes ou faire preuve de bienveillance. Dadine non plus, d’ailleurs. Joyeusement la rouquine, aux couettes bouclées, déclara : « Pour une fille banale, elle t’a visiblement bien marqué ! »
La vérité était là. Pom ne l’avait pas rencontré la veille, ni deux jours avant. Plus d’une semaine était passée depuis sa première rencontre avec le diable de coccinelle, et Pom ne se souvenait pas vraiment de son visage, de la couleur de ses yeux. Il ne savait si elle portait des lunettes ou, si elle avait un parapluie à la main. Il se souvenait des sentiments, de la couleur de ces derniers, de cette jupe volante, de cette volonté incroyable et de cette manie d’avoir voulu gagner ! Il avait senti son doute, sur la fin, aussi. De la tristesse, de la déception ou peut-être juste de la fatigue. Il n’avait pas su discerner le sentiment, mais il avait cru en être responsable.
Il avait manqué de la rattraper. De lui dire : « Désolé. » Mais Pom n’était pas genre à s’excuser, encore moins quand il était en tort. Il avait tendance à le faire, quand c’était facile : quand ce n’était pas de son fait ou que la raison était moindre. S’excuser par acquis de conscience, pour être dans les normes, c’était facile ! S’excuser parce qu’il y avait une culpabilité derrière : non.Tes sommes de pensées qu'le sommeil efface
Nous sommes des zombies, nous sommes des masques
D’ailleurs, pourquoi il culpabiliserait ? Ce n’était pas une stupide gamine qui allait l’emmerder !
Sursautant en recevant un poing, solide malgré la taille petite des mains, Pom se retourna en direction de la jeune femme en riant joyeusement. « Quoi ?
- Tu pensais encore à ta coccinelle ? T’aime vraiment le conflit.
- N’importe quoi !
- Pardon, pardon … » Rajouta la saoule jeune fille, sans la moindre cohérence, mettant les mains en avant, « je voulais dire : t’aimes vraiment avoir des protégés.
- Je te dis que je ne la connais pas. » Répéta l’homme, avec une certaine fatigue dans la voix, bien davantage due à l’alcool qu’à l’exaspération de répéter la même chose. Se mettant à préparer le tabac pour se rouler une cigarette, il essaya de réfléchir … son esprit se rattachant à l’idée qu’il s’en foutait. Une part de lui se disant qu’il avait aimé la sentir heureuse. Il aimait l’idée d’avoir rendu heureux quelqu’un.
Mais il aimait aussi l’avoir mis en colère, l’avoir vu s’énerver, être sur le point de le frapper mentalement. Entre la cruauté et l’amour ses sentiments devenaient une contradiction.
« Rhâ, tu me saoules Dadine ! Tu fais d’une simple anecdote ! Tes neurones sont grillés. Je me tire. »
Fuir la nature immatérielle, c'est pas sûr qu'on puisse
Face à la lumière intérieure, c'est nos yeux qu'on plisse
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