Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
hrp :j'ai bien peur de ne pas avoir fait beaucoup avancé l'action par rapport à ce que j'ai pu écrire, j'en suis désolée. j'essayerai de me rattraper à la prochaine réponse !
Dans cette sombre forêt, forêt sans fin, il courait, fuyait le son des pas pressées derrière lui. Il slalomait entre les hauts arbres, couverts de leurs feuilles noircies par la nuit sans lune. Ce manque de luminosité le rendait fou ; il voulait appeler à l'aide, prier les cieux pour que quelqu'un vienne le sauver. Or, chaque tentative résultait en une vive douleur, naissant dans ses cordes vocales, qui enlaidissait les traits de son doux minois. Petit à petit, il s'épuisait. Il sentait ses muscles s'affaiblir et son cœur le lâcher. Seulement, il ne pouvait s'arrêter maintenant, sinon les monstres de l'ombre en profiteraient pour l'enfermer dans la boîte, supplice de l'obscurité. Soudainement, une solide racine le fit trébucher, heurtant au passage un rocher. Ses cicatrices se sont rouvertes et laissait le sang couler tout le long de ses fines gambettes. Des rires moqueurs retentirent alors ; ils venaient de partout et de nulle part à la fois. Ce sont les ténèbres ! Ce sont les t é n è b r e s ! Impossible néanmoins de reculer, ses membres refusaient catégoriquement de bouger, comme si on l'avait ligoté. Et, sans crier gare, un bras est sorti de la pénombre, agrippant le pied du pauvre enfant, incapable désormais de se défendre. Ce fut à ce moment-là que Mikhaïl se réveilla brusquement, les mains moites, tenant fermement ses couvertures. Encore l'un de ces horribles cauchemars, n'est-ce pas ? S'il ne partageait pas l'appartement avec d'autres spectres, il se serait sûrement mis à hurler et à pleurer de toutes ses forces, à s'en briser la voix. Mais, ici, le garçon se devait de traduire la terreur qu'il ressentait uniquement par les larmes ; elles perlaient sur ses joues telle une averse, puis venaient s'écraser contre sa couette, ainsi que son haut de pyjama, bien trop ample. Respiration saccadée et reniflements incessants l'obligèrent à se diriger discrètement vers la salle de bain, histoire de rafraîchir son esprit. Sauf qu'en arrivant devant le miroir, Mikhaïl n'arrivait plus à détacher le regard du pathétique spectacle qu'offrait son propre reflet, marqué par la désolation. Il avait tellement honte d'un coup, lui qui s'acharnait pour enfin se libérer des chimères hantant ses rêves et nourrissant ses peurs depuis trop longtemps ; une fois encore, elles ont gagné, submergeant l'ukrainien dans les mauvais souvenirs du passé. (Il n'en peut plus de voir ses efforts réduits en poussière) Un miaulement attira l'attention du môme, se tournant subitement en direction de la porte menant au couloir, devant laquelle un chaton fixait le malheureux spectre avec insistance. Il s'agissait là de London, l'animal d'Etsu – une femme au cœur fait d'or, méritante de la grâce pour ses actions honorables, qu'il dit. Ses lèvres esquissèrent, difficilement, un sourire en coin. « Ah, London. Toi aussi, tu as fait un méchant rêve ? » Le blondinet vint à sa rencontre, abandonnant finalement ses intentions initiales, pour le prendre dans ses bras et le câliner. « Ne t'en fait pas, Etsu va bientôt revenir. On peut l'attendre ensemble, si tu veux. » London se mit à ronronner, réaction aux caresses de Mikhaïl, qui ferma l'interrupteur avec son épaule et la porte avec son pied, puis regagna sa chambre en prenant soin de longer la cloison séparant les deux lieux, l'obscurité ne le rassurant pas. Dès que les deux êtres franchirent la porte, le nécromancien installa le chaton au milieu de ses draps défaits, avant de s'asseoir auprès de celui-ci, ramenant ses jambes sous son menton. Ses yeux, vides d'éclat, épiaient la personne endormie d'en face. Pourquoi c'est toujours moi qui souffre ? Pourquoi c'est moi qui est mort ? Pourquoi pas un autre ? Et le bonheur, pourquoi je suis le seul à en être privé ? Ah, si égoïste, si mélancolique, le petit garçon sans avenir. Non apte à se rendormir suite aux précédents évènements, Mikhaïl jugeait bon d'attendre le retour de sa très colocataire ; et il attendit sagement. Pourtant, au fil du temps, il perdait espoir de la revoir. C'était vraiment long, les secondes étaient devenues des heures. Avait-elle disparu ? Avait-elle trouvé quelqu'un d'autre à chérir ? Avait-elle oublié son existence ? (Ne m'abandonne pas, j'ai si froid, j'ai si peur, sans toi.) Parfois, quelques gouttes salées revenaient humidifier sa frimousse, tandis qu'il imaginait d'atroces scénarios. Des pensées noires, sales, qui seront finalement chassées grâce au grincement de la charnière. Les iris du slave glissèrent progressivement jusqu'à la source du trouble sonore, où il aperçut une figure humaine, dont le visage pauvrement éclairé par sa veilleuse lui rappelait une certaine personne. Tendant fébrilement sa main, il bafouilla. « E... Et... » Le reste de sa phrase ne se fera jamais entendre ; Mikhaïl éclata en sanglots, épuisé de ces éternels cauchemars (maudite malédiction), ne pouvant retenir ses émotions. Instinctivement, il se leva, puis se précipita chez la japonaise et l'étreignit. « Etsuuuu, Etsuuuu... » Il se lamentait de cette voix étranglée, qui suffoquait ses mots entre deux gémissements. Il sentait son corps vaciller dangeureusement, sous le poids de son chagrin. « Ils sont revenuuuuus, ils sont revenuuuuus... » Les monstres sont revenus le hanter. Malgré tout, il s'accrochait à la jeune femme, à l'aura reposante qu'elle dégageait. Le blond se persuadait que cette dernière les chasserait. Il a confiance en Etsu, elle qui l'a sans cesse conforté lorsque ça n'allait pas. | ||
BY EDWARD OF OOC |
Il y avait cette voix, aux tonalités sucrées, rassurantes, qui tentait de le réconforter avec de doux mots, qui l'appelait par ce nom, El-li-ot qu'il aimait tant. Il y avait également la chaleur maternelle de cette main, d'abord contre sa chevelure sauvage, puis entourant ses fines phalanges, tandis que les deux spectres cheminaient en direction du salon. Etsu était bien là, auprès de lui. Elle le guidait, telle une lumière, une étoile, dans l'allée engloutie par l'oppressante noirceur, qui n'a jamais cessé de terroriser le pauvre Mikhaïl, sa pâlotte frimousse enfouit derrière le bras de la japonaise. Seulement, tous ces gestes bienveillants se révélaient trop peu efficaces pour apaiser les craintes du môme et faire taire ses larmes persistantes. Mais, en vérité, calmer un si jeune défunt, traumatisé à en faire des cauchemars récurrents, incapable de différencier certaines personnes, certains évènement de vieux souvenirs du passé, n'a jamais été simple. Cela demandait un temps fou, ainsi que de la patience. Et il suffisait d'un seul faux mouvement pour le détruire un peu plus. Un frêle faisceau de lumière parvint jusqu'à ses orbes hazel, rougies par les pleurs. Le blond daigna relever celles-ci un instant afin d'observer Etsu le conduire jusqu'au fauteuil avant de les masquer sous ses poings, essuyant avec peine tous ces sanglots coulant à flot. La lémure aussi, semblait souhaiter l'en débarrasser. Mikhaïl devinait la laine de son pull frotter vainement ses pommettes. En fin de compte, après s'être installée à ses côtés, elle se mit à le cajoler. (Dans l'immédiat, il s'est remémoré un visage, masculin, aux traits fatigués, au rictus carnassier, m o n s t r u e u x qui se rapprochait du sien. Cet homme n'était pas seul ; trois autres silhouettes se trouvaient entre les quatre murs gris de la pièce. Ils riaient, se moquaient de ses faibles tentatives défensives. Les bras du colosse l'enlaçaient sauvagement et écrasaient sa cage thoracique. Une sensation déplaisante, quelque chose effleurant son entrejambe, puis une douleur dans le bas-ventre, brutale, massacrante, qui venait de lui arracher son i n n o c e n c e.) Paniqué, le surnommé Elliot laissa un hurlement d'horreur traverser ses lèvres et se recroquevilla sur lui-même, tremblotant. La mélodieuse voix d'Etsu l'interpella alors, lui disant que tout ira bien (il n'y a plus rien à craindre) maintenant qu'elle était présente (ce mauvais rêve est terminé). Perdu. Le garçon était complètement perdu. Il ne savait plus s'il pouvait croire en sa colocataire, en ses promesses, ou s'ils finiront par avoir raison de lui. C'est au cœur de cette incompréhension que ses plaintes reprirent. Mikhaïl se blottit contre l'adulte, restant ainsi un long moment, à faire parler son cœur et ses émotions. « E... Etsuuu... » Sa petite voix bredouillante vainquit ses jérémiades, qui se dissipèrent progressivement. « Etsu... Dis... Dis-moi pourquoi... Ça fait si mal... » Ses doigts serrèrent le tissu de son haut. « Je ne comprends pas... Pourquoi je suis mort ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour en arriver là ? Je... Je ne dis pas que je n'aime pas cet endroit, au contraire ! Mais... – il murmure – Je voulais juste me sortir de là, je voulais être heureux et voir à quoi ressemble l'avenir dont on nous a parlé ! » (Une salle de classe, des enfants, souriants, qui partageaient la vision de leur futur idéal. L'un d'entre eux affirmait vouloir devenir pompier, l'unique fille du groupe de faire carrière en tant que vétérinaire, de se marier dans la foulée, et le dernier, un petit blond, les écoutait en silence, fasciné.) « Je voulais vivre ! » Rage. Désespoir. Ils l'envahissaient, le consumait. Le nécromancien savait pertinemment que ruminer ne l'aidera point à surmonter ces lourdes épreuves. Néanmoins, il finissait toujours par craquer, en pensant à ses jadis camarades qui, à ce jour, devaient certainement avoir vu leurs rêves de gosse se réaliser. « Pourquoi... » Souvent, il y a des choses que l'on voudrait oublier, que l'on voudrait remplacer, afin de ne plus avoir de regrets. Tristement, le destin est très capricieux et sans scrupule, sans pitié, même face aux personnes similaires à Mikhaïl. Il les toise, attendant le jour où ils commettront des erreurs, pour les piéger dans sa toile, les torturer, jusqu'à la fin des temps. | ||
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