Don't put your blame on me
@Plumette490 mots
T'as pété un de tes talons préférés hier. Une bête histoire de bouche d'égout et te voilà dégoûtée. Tu t'en es plaint à quasiment tout ton répertoire par l'envoi de vocaux torchés à presque 7h du matin. T'en as fait un thread sur Deathbook. Si tu n'étais pas arrivée chez toi après l'envoi du dernier message, tu aurais lancé un live pour pleurnicher.Mais finalement t'as balancé tes bas filés d'avoir marché pieds nus, t'as continué de te dessaper rageusement, avant d'aller te vautrer dans ta salle de bain que tu as transformé en hammam en moins de cinq minutes. Franchement ? T'avais rien envie de mettre d'autre en sortant de la douche. Tu serais resté à poil si c'était pas illégal en public. Au lieu de ça, il a bien fallu que tu te fringues, alors tu as attrapé ce qui était à ta portée. C'est triste de constater que ça ne te donne presque pas l'air plus débraillé que la majorité du temps que tu passes sans te travestir.
T'as pas dormi parce que sinon t'aurais jamais pu te réveiller pour ouvrir le magasin de potions. T'as bien piqué du nez sous le jet d'eau brûlante, mais ça ne compte pas. T'attends l'arrivée de ton premier employé pour tout lui déléguer et aller t'enfermer dans ton atelier, en prétextant devoir rattraper des commandes en retard.
D'ailleurs, c'est vrai, tu es à la bourre, presque autant que tu étais bourré la veille. Mais tu n'es clairement pas en train de trimer ; tu comates, l'oreille posée sur ton bras tendu en travers de ton établi, l'embout d'une flûte en os à moitié scotchée contre ta commissure, émettant une note aussi fatiguée que toi à chaque fois que tu expires ; eh, c'est peut-être ridicule, mais au moins, ton coma dure bel et bien trois heures, et pas une quinzaine d'années.
Tu sors de ta torpeur quand ça frappe à ta porte. Tu grognes, tu remues, un filet de salive et un mouvement de tête achèvent de détacher le morceau d'adhésif qui tenait l'instrument magique contre ta bouche pâteuse. Tu redresses la tête pour croasser plus que répondre un "quoi" digne des plus belles imitations de Wilhelm. On t'informe à travers le panneau de bois que t'es demandé au comptoir par quelqu'un qui vient te voir toi, spécifiquement.
Tu te déplies complètement, tu t'étires, et machinalement, tu souffles un "ok" aphone et laconique. Tu t'interroges ensuite cependant : qui veut te parler ? Tu te hasardes à poser la question mais on dirait bien que tu vas devoir te déplacer pour en avoir le cœur net – ton employé est déjà reparti. Tu te frottes un début de repousse de barbe pour atténuer l'engourdissement de ta joue causée par ta position de sommeil, avant de traîner des pieds jusqu'à l'avant de la boutique, une main dans la poche, l'autre faisant un salut dans le vague.
— Basil ci-présent, qui le demande ?