washing machine heart
Il refoule la pulsion violente qui le prend à la gorge. Il voit rouge. Il a envie de tout casser autour de lui. Il s’imagine en train de briser les hublots, de balancer les bancs à travers la pièce, d’arracher les câbles des machines et d’ouvrir celles qui sont en cours pour inonder la pièce. Ses ongles s’enfoncent dans les paumes de sa main jusqu’au sang et il échappe un soupir de douleur quand elle survient et surpasse l’adrénaline.
Il veut qu’elle souffre. Elle le mérite. Elle mérite qu’il lui rende les coups, qu’elle pleure jusqu’à en perdre le souffle, qu’elle se voit dans la glace en train de pourir un peu plus chaque jour qui passe. Il sait que c’est l’impuissance sa plus grande tourmente. Il ne sera jamais dans sa tête comme elle l’est dans la sienne mais il espère, du plus profond de lui-même, qu’elle aussi a souffert ce jour-là. Que tout s’est déchiré en elle lorsqu’elle s’est retrouvée face à l’échec le plus cuisant de toute sa carrière en ne pouvant strictement rien faire pour remonter la pente.
Se mentir à lui-même ? Mais que sait-elle de lui ? Il sait qu’elle lit dans ses pensées mais que peut-elle y comprendre ? Comment peut-elle y voir un semblant d’ordre alors que lui-même y est perdu. N’a-t-elle pas peur de ce qu’elle y lit ? Il pourrait la blesser, la briser, elle aussi. Jamais. Comme il en a brisés d’autres avant elle. Jamais. Qu’aurait-elle pu faire face à lui de son vivant ? Jamais. Rien. Jamais. Ils sont tous les mêmes face à un couteau ou un flingue. Ça suffit. Doucement.
Il transpire. Depuis quand est-ce qu’il fait aussi chaud ici ?
Tu mens. Tu vas grignoter un peu plus chaque jour qui passe parce que tu trouveras que je te donne pas assez !
La gorge nouée, il essuie grossièrement ses yeux et ruine le peu de maquillage qu’il porte par la même occasion.
Tu… tu t’es jamais excusée pour ce que tu m’as fait, il tousse, ravale son sanglot qui ressort presque aussitôt. C’est pas parce que j’avais envie de te revoir au fond de moi que j’avais l’intention d’écouter cette envie ! Trouve-toi un.e autre idiot.e pour t’en servir comme tu l’as fait avec moi et laisse-moi tranquille. On pourra jamais rien reconstruire, on pourra jamais faire comme s’il s’était rien passé. C’est trop tard maintenant. Dix ans, c’était tellement long pour moi mais pour toi, c’est quoi ? C’est rien du tout. Pourtant, parfois je me suis dit que peut-être que tu changerais un peu pendant que j’étais loin de toi. Je sais pas… que t’aurais un peu plus d’empathie ?! Que tu te rendrais compte de ce que tu sèmes derrière toi ?!
Il ferme le hublot de la machine à laver, sans mesurer la force qu’il y met. Le bruit le fait sursauter, lui redonne la nausée et l’angoisse.
Je te déteste. Tu m’as tout pris et tu veux continuer.
Il veut qu’elle souffre. Elle le mérite. Elle mérite qu’il lui rende les coups, qu’elle pleure jusqu’à en perdre le souffle, qu’elle se voit dans la glace en train de pourir un peu plus chaque jour qui passe. Il sait que c’est l’impuissance sa plus grande tourmente. Il ne sera jamais dans sa tête comme elle l’est dans la sienne mais il espère, du plus profond de lui-même, qu’elle aussi a souffert ce jour-là. Que tout s’est déchiré en elle lorsqu’elle s’est retrouvée face à l’échec le plus cuisant de toute sa carrière en ne pouvant strictement rien faire pour remonter la pente.
Se mentir à lui-même ? Mais que sait-elle de lui ? Il sait qu’elle lit dans ses pensées mais que peut-elle y comprendre ? Comment peut-elle y voir un semblant d’ordre alors que lui-même y est perdu. N’a-t-elle pas peur de ce qu’elle y lit ? Il pourrait la blesser, la briser, elle aussi. Jamais. Comme il en a brisés d’autres avant elle. Jamais. Qu’aurait-elle pu faire face à lui de son vivant ? Jamais. Rien. Jamais. Ils sont tous les mêmes face à un couteau ou un flingue. Ça suffit. Doucement.
Il transpire. Depuis quand est-ce qu’il fait aussi chaud ici ?
Tu mens. Tu vas grignoter un peu plus chaque jour qui passe parce que tu trouveras que je te donne pas assez !
La gorge nouée, il essuie grossièrement ses yeux et ruine le peu de maquillage qu’il porte par la même occasion.
Tu… tu t’es jamais excusée pour ce que tu m’as fait, il tousse, ravale son sanglot qui ressort presque aussitôt. C’est pas parce que j’avais envie de te revoir au fond de moi que j’avais l’intention d’écouter cette envie ! Trouve-toi un.e autre idiot.e pour t’en servir comme tu l’as fait avec moi et laisse-moi tranquille. On pourra jamais rien reconstruire, on pourra jamais faire comme s’il s’était rien passé. C’est trop tard maintenant. Dix ans, c’était tellement long pour moi mais pour toi, c’est quoi ? C’est rien du tout. Pourtant, parfois je me suis dit que peut-être que tu changerais un peu pendant que j’étais loin de toi. Je sais pas… que t’aurais un peu plus d’empathie ?! Que tu te rendrais compte de ce que tu sèmes derrière toi ?!
Il ferme le hublot de la machine à laver, sans mesurer la force qu’il y met. Le bruit le fait sursauter, lui redonne la nausée et l’angoisse.
Je te déteste. Tu m’as tout pris et tu veux continuer.