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@Foulques M. Giesler400 mots
— S'ils étaient doués de parole, ils deviendraient aussi pénibles que les êtres humains ! répliques-tu à Foulques avec une moue désapprobatrice, mais dans un rire néanmoins. Ils n'ont pas besoin de ça pour se faire comprendre.Pénibles, c'est le mot qu'emploieraient d'ailleurs la plupart des êtres humains concernant ces volatiles. Le Japon les tue pour ça, alors tu n'as pas beaucoup peiné à en rassembler depuis le monde des morts. Bruyants, envahissants, sales et fauteurs de troubles sont d'autres qualificatifs courants. Pour ce dernier point, tu admets que c'est la raison pour laquelle tu mets tes poubelles dans une benne cadenassée, avec une clé suffisamment petite pour être difficilement maniable par un bec ; ils sont assez intelligents pour savoir utiliser des outils ou comprendre des mécanismes.
D'autant plus qu'un certain nombre d'entre eux sont... vieux. Pas autant que toi, c'est sûr, mais en tant qu'oiseaux de cette dimension, ils ont largement dépassé leur espérance de vie moyenne. Alors ils ont eu plus de temps que la normale pour apprendre beaucoup de choses. Encore plus en ta compagnie, pour le meilleur comme pour le pire.
Pendant que Foulques te parlent de ses potentiels projets de vidéos chez un éleveur de faucons, Wilhelm termine sa graine puis fixe curieusement ce drôle de client qui fait des gestes incongrus devant lui. Au moins, il semble avoir bien intégré que ce n'est pas hostile, parce qu'il ne prend pas la poudre d'escampette.
— Je pars du principe qu'ils ne m'appartiennent pas, expliques-tu néanmoins. Je les ai amadoués mais à tout moment, ils peuvent choisir de partir. Ils ne le font pas parce que cette boutique est une réserve pratiquement illimité de graines, de fruits, et de distraction pour ces oiseaux joueurs. Et moi j'y trouve mon compte en récupérant les plumes qu'ils perdent en guise d'ingrédients.
Entre autres, mais tu ne t'étendras pas en détails. Tu as tes secrets de fabrication.
Tu commences à avoir mal au bras, alors tu le retends plus haut et tu tapotes sur ton épaule de l'autre main pour encourager le corbeau à se déplacer jusque là. Chose qu'il fait, pour pincer le bord de ton chapeau du bec – tant que c'est pas ton oreille, comme ça arrive trop souvent...
— Prends-le donc en photo si ça t'amuse ! Mais n'oublie pas de nous créditer si tu partages, minaudes-tu. Aïe.
Ah, bah voilà, c'était ton oreille. Bon.