Ne t’arrête pas.
Ne t’arrête surtout pas, semble t’ordonner Cassian.
Toujours d’accord avec toi, est-il. Tu pourrais en redire tellement de choses. L’instant n’est pas aux interrogations, car déjà on te souffle d’anticipation la bonne réponse et, cruel, tu ne fais que déposer tes lèvres, à peine la pointe d’une canine, sur cette peau encore blanche que l’on veut rougir.
Tu as abusé.
Il aime ça.
Dans ce cas, tu continueras.
Impossible de s’évader, tu l’emprisonnes de tes bras. Une envie soudaine de le serrer si fort contre toi. Possessif et possédant. Il faut que chaque centimètre carré de son être soit contre toi. Attraction magnétique de ta langue sur la sienne, de ta bouche sur sa gorge, de tes mains sur sa peau.
Un baiser tendre.
Puis un autre.
Des dents.
Un autre baiser.
C’est aléatoire. C’est cruel. Mais ça t’amuse tellement.
C’est si ennuyeux, d’être prévisible. Vous détestez ça tous les deux. Alors tu peux faire encore plus dans l’inattendu.
Tu t’arrêtes parfois, pour le lâcher, prendre du recul sur ton œuvre tachetée de rose ou de rouge. Pour poser le regard sur cette toile empourprée, dans ces yeux qui pourraient te défier.
Artiste perfectionniste, tu n’es jamais satisfait de ton ouvrage et ce sont tes crocs seuls qui enflamment à nouveau ce monochrome. Partout où c’est d’accord.
Des dents mordillantes.
Puis d’autres.
Un baiser.
Des dents mordantes.
Tu n’épargnes pas un seul centimètre de ce que l’on veut bien te donner.
Assistant de ta création, tu te guides avec ce que tu entends de Cassian, oubliant certaines zones pour mieux y revenir plus tard, sans prévenir.
Toi c’est ce que tu aimes. L’entendre. Savoir que c’est toi seul, là maintenant, qui le rend ainsi.
Jamais lassé. Il ne te dira jamais d’arrêter, mais tu es le seul à décider quand ton œuvre est terminée.
C’est un verni de baisers beaucoup trop tendres qui recouvre et scelle ta création. C’est le cadre de tes bras qui la sublime quand tu y apportes la touche finale de tes lèvres sur les siennes.
Une main perdue dans ses cheveux, tu observes son visage avec le sourire de la fierté.
Un dernier smack. Tu ne redemandes pas si ça va, tu connais déjà la réponse. Mais, même si tu l’as comblé avec plaisir, c’est à toi de recevoir un peu. Tu niches simplement ton visage dans son cou. Un simple câlin te suffira, pour l’instant. Tu ne demandes pas grand-chose. Un temps calme après avoir passé les dernières dizaines de minutes à peindre ton chef d’œuvre. Il te devait bien ça.
« Juste cinq minutes. » Tu soupires doucement. Confortable contre lui.
« S’il-te-plait. »Cinq minutes, c’est peut-être dix ou trois. Tu ne comptes pas mais tu préférerais que ce soit le plus longtemps possible. Parce que ce sont les câlins après vos émotions que tu préfères. Même si Cassian n’a pas l’air d’en être friand. T’es plus calme quand tu te redresses à contre-cœur, et tu observes avec un œil nouveau son corps. T’es un petit peu (beaucoup) satisfait quand même.
« Tu étais un très bon snack, mais je crois que mon corps réclame de la nourriture moins séduisante. » Même après ça, tu as encore faim. Et maintenant redescendu de ton élan artistique, tu as si soif.
« Et je boirais bien… deux cents litres d’eau ! au moins. » Comme un chameau.
Notes
565 mots
je me suis lâchée aussi oops