EPREUVE 2 • Manoir abandonné [Hikari Sekai + Four Seasons]

• Vous avez trois jours pour échanger au maximum 5 réponses rp chacun (soit 10 réponses en tout)
  
• L'épreuve se termine donc le 6 janvier à 23h59
  
• Les réponses sont limitées à 350 mots maximum
  
• Le contenu du manoir est évidemment laissé libre pour que vous puissiez y insérer vos idées les plus éclairées
  
• Les champions doivent poster dans le sujet de leur épreuve respective en tant qu'invité (pas besoin de s'inscrire donc, sauf si vous êtes un champion de PaB) en précisant bien leur forum d'origine dans leur pseudo.
  
  exemple, si Jean-Diego est le champion de Tasty Tales, il poste en tant que "Jean-Diego [TT]"
  
  
• Vous pouvez ajouter en "hors-rp" une présentation rapide de votre personnage ou des aspects importants concernant le contexte de votre forum d'origine, histoire de faciliter la compréhension du lecteur sur des points trop obscurs. (et ça comptera pas dans la limite de mots obvi)
  

N'hésitez pas à poster vos questions si vous en avez, soit dans le sujet explicatif, soit sur la shoutbox de l'interforum, où vous pouvez par ailleurs discuter avec les autres champions

Tsukiko Ishida [HS]

Elle serra son manteau contre elle pour s’abriter de la pluie glacée avant d’embarquer dans le mini-van. Elle pensait de toutes ses forces à sa future destination ensoleillée plutôt qu’à l’instant présent. Le vent cognait contre ses vêtements et brûlait ses joues au teint hâlé. Inutile de dire qu’un fois sur la plage, son teint deviendrait aussi brun que celui des haïtiennes. Luttant contre son dégoût naturel des mauvaises odeurs, elle passa devant le conducteur. Elle l’observa du coin de l’œil, sa conscience glissa étrangement sur les contours floues que la lumière des phares laissait entrevoir.

Sur une place libre du premier rang, elle posa ses bagages constitués pour l’occasion de serviettes-éponges, crème solaire et vêtements légers avant de s’installer elle-même sur le siège voisin froid et raide. Le mini-van se mit en branle avec brusquerie, l’emmenant loin de sa ville moderne. À part le conducteur qu’elle avait vu, il n’y avait pas âme qui vive dans ce véhicule. Elle commençait à regretter ce voyage qui au premier coup d’œil semblait une aubaine mais respirait à présent le traquenard. Non, elle psychotait trop, le transport paraissait vieux mais c’était la preuve qu’il tenait bien. La jeune hybride-louve fit de son mieux pour s’apaiser et rationaliser ce que ses sens et son instinct lui dictaient.

Elle écarta sa capuche pour chasser les gouttes de pluie et se mettre de son mieux à l’aise. Ses oreilles pointues reprirent leur forme initiale et pivotèrent à la recherche de sons intrigants. Elles ne lui rendirent compte que du raclement des essuie-glaces et des éructations du moteur, le conducteur lui ne faisait aucun bruit, pas même un éternuement. Au bout d’un moment, elle réussit à se rasséréner et laissa ses pensées vagabonder.

Le van s’arrêta avec la même délicatesse d’un golem et la porte s’ouvrit pour laisser entrer le vent et une volée de gouttelettes d’eau. Un nouveau passager pouvait monter à bord.

[Hors-rp : les hybrides du forum HS ont deux formes : l’hybride (oreilles et queue sur un corps humanoïde) et l’animale (un loup bien de chez nous).]

Aussi viscéralement qu'il eut exécré cela, se mêler à piétaille était malheureusement inévitable, en de rarissimes occasions. L'élégant hermaphrodite, si son âge mur lui permettait d'accepter cela, ne se retenait pas pour autant de maugréer inlassablement tandis qu'il patientait sous l'averse. Plus l'attente s'allongeait, plus ses délicates mains, gantées de noir, se crispaient sur la poignée dorée de son grand parapluie opaque. Lorsqu'il s'agissait de contraste avec ses congénères lambdas, Viehrs était tant accoutumé que rien ne parvenait usuellement à le surprendre véritablement. Pourtant, celui entre le véhicule miteux lui ouvrant ses portes et le gandin albinos parvint à faire froncer les sourcils de ce dernier.

Une fois à l'intérieur, il s'assit sans un regard alentour. Viehrs ne ressentait aucunement le besoin de faire plus amplement connaissance avec les passagers d'un tel moyen de transport. Lassé, il ne trouva d'autre moyen de se détendre que de nouer de longues et fines tresses dans sa chevelure nivéenne, pour faire passer le temps. Il était encore loin d'avoir atteint sa destination quand le van pila abruptement, manquant de justesse de le faire glisser hors de son siège. Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence lugubre, avant que l'impétueux albinos ne déambule avec empressement, jurant entre ses dents, jusqu'au siège du conducteur; qu'il trouva parfaitement vide. Prit de court, Viehrs considéra enfin le reste du van qu'il découvrit vide aussi, à l'exception d'une silhouette sur laquelle se posèrent ses iris rubiconds.

Les éclats de l'orage qui illuminaient l'intérieur de l'habitacle rassurèrent si peu le lâche albinos qu'il ravala sa colère et sa salive. S'il osait lorgner dehors, il pouvait deviner les contours d'une bâtisse qui ne lui inspirait aucune forme de sympathie. Viehrs laissa échapper un long soupir dramatique avant de héler l'étrange femme assise au premier rang, de sa voix vaniteuse :

- Toi, là ! Tu n'as guère l'air plus avancée que moi, mais pourrais-tu tâcher de m'expliquer ce qu'il se passe ?

Tsukiko Ishida [HS]
Un individu d’un certain âge monta. Il était vêtu comme un dandy de l’ancien temps et s’assit sans cérémonie sur un siège. Tsukiko avait toutes les peines du monde de ne pas dévisager la seule distraction du bus. De toutes les passagers, elle n’aurait jamais imaginé rencontrer ça. Elle jetait de rapides coups d’œil furtifs à cet individu sorti d’un carnaval ou d’une série-télé. Elle en oubliait la conduite catastrophique de leur conducteur censé les mener hors de cet orage. Un arrêt encore plus brusque que les précédents fit sortir le vieux dandy albinos de sa banquette, à ce qu’elle entendit tandis qu’elle s’agrippait à la barre. Elle respira un moment avant de lâcher son appui.

Finalement, le gandin blanc se leva fulminant vers la place du conducteur. Il sembla atterré avant de la héler d’un ton arrogant. La louve fronça les sourcils mais se retint de relever son manque de savoir-vivre.

« Que voulez-vous que je vous dise ? On roule… »

Vers où roulaient-ils au juste ? Tandis qu’elle s’interrogeait, un éclair éclaira les contours d’un grand édifice. Le mini-van s’essouffla au bout d’un moment et mourut dans un dernier soupir. Même, l’essuie-glace cessa son va-et-vient. La jeune hybride se leva, elle n’allait pas rester assise maintenant. De toute façon, elle en avait assez de ce véhicule angoissant. Elle prit son sac et regarda l’individu aux yeux rouge-sang.

« Je descends, et vous ? »

Elle n’avait pas envie de le tutoyer comme il l’avait grossièrement fait avec elle, la politesse était trop ancrée en elle. En dépit de son apparente assurance, elle avait peur. La forêt ne lui disait rien, elle sentait qu’elle pouvait y courir tant qu’elle voudrait, elle s’y perdrait assurément. Elle rabattit sa capuche et prit la route vers le manoir, peu importe ce que dirait ou ferait son « compagnon d’infortune ». Le trajet dans la boue était fastidieux, à mi-chemin pourtant, elle s’étonna de ne pas avoir revu le conducteur et d’y avoir pensé si tardivement. Elle reprit la route, elle n’avait guère de meilleur choix que d’entrechoquer le heurtoir devant elle.

La porte en bois massif et vieilli pivota rapidement après qu’elle eut frappé le premier coup. Elle s’engouffra dans l’entrée, bien contente de s’abriter du froid et de la pluie, tant pis si la lumière était éteinte. Elle s’arrêta pour écouter ce que lui disaient ses sens. Dans quel genre d’endroit était-elle ? Elle entendait le vent s’engouffrer dans un couloir et l’eau goutter à un endroit puis l’odeur rassurante du feu de cheminée et le parfum de bougies, elle voulu aller vers cette chaleur. Elle se demanda tout de même qui avait ouvert la porte avant de réaliser qu’elle l’avait probablement pousser elle-même.

Une grande et belle lampe de plafond s’alluma. Tsukiko s’en ravit et son esprit cartésien aurait pu lui souffler que le manoir était trop décrépi pour avoir l’électricité ou une cheminée fonctionnelle mais elle ne l’écouta pas et avança davantage.

La tête d’une personne apparu par une fenêtre carrée et lui annonça qu’elle pouvait rester tout le temps qu’elle voudra.

« Oh, c’est gentil mais je ne vais pas abuser de votre hospitalité. Je vais juste attendre que l’orage passe. Euh, avez-vous le téléphone ? »

L’homme mystérieux lui répondit qu’il l’avait mais que l’orage gênait la communication. Elle pourra téléphoner plus tard. Tsukiko était rassurée et s’installa dans un beau fauteuil neuf près de la fameuse cheminée. Un éclair apparu et l’espace d’une seconde, la chaleur fit place au froid. L’ampoule et la cheminée regagnèrent leur état originel. Mais Tsukiko sentit son poil se hérissé. Elle refit appel à ses sens. Le crépitement du feu, les battants de fenêtres qui s’entrechoquaient et la pluie dans le couloir adjacent.

Elle se leva brusquement et alla vers la fenêtre, l’homme était là. Elle passa la porte censée l’amener de l’autre côté. Il n’y avait personne. Elle prit son sac et retourna à la porte. Celle-ci refusait de s’ouvrir. Elle reprit sa forme de louve et couru le long de cette bâtisse envoûtante. Le véritable aspect des décombres lui apparurent, gris, froid, délabré. Elle sauta entre deux planches cassées et couru le plus loin possible.


Fin