Défi culinaire version pâtisserie orientale
La mauvaise foi d’Altan fit rire Maya, qui ne l’imaginait pas mauvais perdant. Elle tendit la main pour lui montrer ses magnifiques ongles rongés, témoins muets de l’absence de tricherie de sa part.
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Aucune triche, juste du talent ! Un sourire amusé flottait sur ses lèvres tandis qu'elle contestait cette vile accusation boudeuse.
Les pistaches dorant tranquillement dans le four, Maya regarda Altan s’atteler à la suite et manier avec dextérité la spatule pour mélanger le sucre. Il effectuait sa tâche consciencieusement, donnant l’impression de s’y connaître en pâtisserie. En tout cas, Maya haussa un sourcil appréciateur, convaincue qu’il devait y avoir une petite expérience à pâtisser là-dessous.
Laissant son comparse mélanger, elle attrapa les sachets de pâtes phyllo pour les ouvrir et les préparer.
— Maya !
La chimère tourna deux yeux étonnés vers Altan et fut surprise par le bruit de déclenchement de l’appareil photo.
Clic. Elle se dit aussitôt qu’elle devait tirer une tête de bovin surpris et éperdu sur cette photo… Pas le plus glorieux pour être affichée en tant que décortiqueuse de pistaches en cheffe.
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C’est pas juste, j’étais pas prête ! Grimaça-t-elle, abandonnant les pâtes phyllo pour saisir deux spatules et se rapprocher d’Altan.
Il faut une photo digne de la gagnante, quand même. Vas-y, prends-en une autre.Redressant le menton et arborant un air qu’elle voulait fier et digne - mais qui ne lui aurait semblé être qu’une autre grimace bovine éperdue si elle s’était vue dans le miroir -, elle croisa ses spatules devant elle avec un air déterminé, telle une cheffe pâtissière partant en guerre culinaire. Elle avait pu voir de grands chefs prendre cette pose dans des émissions télévisées. Un power move.
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Et on s’en fait une à deux, aussi !Enjouée, elle s’approcha d’Altan et, toute crainte envolée, se colla à lui pour un selfie tout sourire - enfin, jusqu’à ce qu’elle remarque cette proximité impromptue et qu’elle se détache de lui précipitamment en prétextant aller vérifier le four, rouge pivoine.
Si pas un son ne sortait de sa moue pincée tandis qu'elle feignait d'être concentrée sur la vitre du four, c'était un hurlement de honte qui résonnait dans sa tête.
AAAAAAAAAAH.—
Hum, ça cuit toujours. Est-ce qu’on n’immortaliserait pas ton portrait également ?Elle tenta de noyer le poisson en proposant une photo à son compère, l'excuse parfaite pour se cacher derrière un écran de téléphone et essayer d'y cacher ses joues qu’elle sentait brûler et ses mains tremblotantes. Sans compter son coeur qui battait la chamade - c’était trop pour une seule chimère !