Stress.
Beaucoup de stress.
Anya sentait son anxiété envahir son corps, chacun de ses membres frêles, alors que l'inconnue se rapprochait d'elle pas à pas. Lentement, de sa démarche gracieuse, elle franchit les quelques mètres qui les séparaient, probablement pour pouvoir lire correctement.
#Oh no, I wrote too small ! She can't read me !#Les muscles de la Chimères se tendirent sous l'effet de la peur d'avoir mal fait alors qu'il ne restait qu'une 40aine de centimètres entre elles. Elle était perdue dans ses pensées, celles-ci tourbillonnant dans son esprit, lui répétant sans cesse qu'elle avait mal fait et qu'elle avait causé du désagrément à l'autre jeune femme, qu'elle n'avait pas été assez prudente, qu'elle n'avait pas réfléchi à tout cela suffisamment. Et si elle n'arrivait pas à la lire même en se rapprochant ? Comment allait-elle lui expliquer qu'elle n'était pas là exprès, qu'elle ne l'avait pas suivie, qu'elle n'était pas un st-... En train de la suivre. Ce mot n'arrivait pas à franchir ses pensées, seulement ses angoisses les plus sombres, où elle revivait... ça. Elle ne voulait pas s'introduire dans son intimité, dépasser les règles, elle ne voulait pas -
Froid.
Anya ouvrit ses yeux, sans avoir même remarqué qu'elle les avait fermés, suite à un contact froid contre ses doigts. Son regard se fixa sur ses petits poings recroquevillés sur son carnet, deux magnifiques mains pâles et visiblement parfaites s'y étaient posées, aussi légère qu'une caresse mais c'était un contact franc. Un contact vrai. Présent. De ses mains, le regard de la Chimère remonta sur le visage de l'autre qui affichait un sourire ravi, et tellement beau. La sincérité de son émotion était touchante et ô combien magnifique. La paonne vit à son plus grand étonnement son stress fondre comme neige au soleil au contact de l'autre, scrutant son visage.
#She's pretty. And sweet.#Elle fit son possible pour ne pas que son coeur batte trop vite, pour réduire et éliminer ces vilaines pensées qui empoisonnaient sa vie, son existence, depuis quelques années déjà. Son anxiété était un combat de tous les jours mais étrangement, le contact de cette femme, à l'instant présent du moins, était ... apaisant.
#I'm sorry what.# Du moins jusque ça.
#OH MY.#La main de la jeune femme s'était envolée pour venir se poser délicatement sur la joue de la jeune femme.
Quoi.
C'était trop de contact, trop d'un coup. Trop inattendu. Pourquoi ? Comment?
Malheureusement la demoiselle n'était pas en état de ce poser ce genre de questions. Non, la, actuellement son cerveau s'était arrêté. Dès que les mains de l'autre eurent quitté les siennes, elle serra son carnet contre son coeur, automatiquement, les bras croisés en en tenant les bords.
"Oh My poor little bird, don't say such things ! It's a pleasure to meet you Anya dear. My name is Frederica, Frederica Braincroft."Sa voix se fit entendre à nouveau, accompagné d'un petit rire absolument charmant. La demoiselle aux cheveux verts n'était toujours pas revenue de son absence mentale.
#Oh. I'm SO gay. Desperatly gay. How can I be THIS gay? A pretty half naked lady touching my cheek is all it takes to make me go blank. Fuck me. Well... Yeah. Please do. ANYWAYS.#Elle avait une jolie voix, l'entendre parler était aussi agréable que de l'entendre chanter et puis, elle parlait anglais ! Enfin, pas de japonais, pas d'efforts à faire pour dessiner maladroitement des katakanas illisibles, juste une compréhension fluide. Enfin presque. Anya prit quelques secondes pour comprendre ce que l'inconnue, enfin Frederica, lui avait dit. Elle avait un accent à couper au couteau, caractéristique de Grande Bretagne pour autant que l'hybride pouvait deviner. Une Anglaise de pure souche, eh ?
#Wait. Did she called me 'little bird' ? How does she know? And she calls me dear. HOW SWEET.#La réalisation la fit rosir très légèrement, tandis que la personne en face d'elle avait l"air... satisfaite. Juste contente, la Déesse seule sait pourquoi. Un air curieux s'afficha sur le visage de l'autre, tandis que son regard se glissait sur son carnet. Oh. L'art. Ce pour quoi elle était venue de base, oui. Frederica, habillée de son sourire et de quelques simples couches de tissu lui sourit à nouveau.
" I assume you were here to draw right ? Oh... don't mind my curiosity, I'm not used to meet people here this late at night, so i'm a bit curious !" Anya hocha la tête nerveusement, pareille à une enfant face au père Noël.
#I do draw. I came here to dra some roses because they are really beautiful, a bit like you, you know. You really belong in this garden, your beauty equals the flowers's. Oh. She can't hear me. True... #Au lieu d'essayer de lui parler désespéramment, Anya décrocha ses doigts de son cahier, essayant de détendre ses bras et son corps crispé. Elle inspira longuement. Montrer son art n'était pas gênant, de son vivant. Un petit peu plus gênant depuis sa mort. Car ses œuvres étaient peut-être plus personnelles, certaines plus sombres. Mais ce soir rien ne l'était, ce soir elle était sur quelque chose de joli et de délicat. Après une expiration légèrement tremblotante, elle rouvrit le livre à la page précédente, celle où elle avait esquissé quelques
roses. Elle reprit le crayon qu'elle avait rangé dans les spirales du carnet et inscrivit sur le côté, d'une main tremblotante.
"Nice to meet you Frederica :)
I'm sorry to bother you. "Son écriture se fit petit à petit plus sûre, rassurée de parler de quelque chose qu'elle connaissait et qu'elle aimait.
"I, indeed, was out tonight to be able to sketch some flowers, since they are really beautiful, especially under the moonlight."#Just like you. Argh dammit. Stop it you gay piece of -#Sa main se fit plus hésitante
"I " Elle fit une pause, peu sûre de ce qu'elle allait écrire, oserait-elle ?
" Heard you singing. You really have a good voice. It was really pretty..." Elle osa.