Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Léon & @Milo J. Campbell Je passe une main lentement le long de ma joue, les yeux fixés sur mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Nous sommes en 2015, à Tokyo des morts, dans un appartement de l’Agence : Pucca. Je ferme les yeux lentement, grimaçant légèrement sous la sensation que j’ai quand je pousse un long soupire. L’impression d’étouffer. Je tousse un peu, comme si je recracher encore de la suie. Mes yeux se rouvrent quand j’entend la sonnerie qui m’indique qu’il y a quelqu’un qui attend à la porte. Je grommelle un peu, et le fait même de le faire prouve que je ne suis pas dans mon état normal. Ma bonne humeur et mon envie de bouger ont disparus. Je n’ai plus l’impression d’être moi même, comme si je n’étais plus dans mon propre corps, et que les gestes que je fais ne sont pas les miens. Le fait est que je n’ai rien envie de faire. Rien, à part me faire du mal en fixant ce reflet qui me rappelle étrangement ma mort, ma frustration et à quel point j’ai été con de réagir sous un coup de tête. J’entend la sonnerie à nouveau. Je ferme les yeux puis tente un sourire, de nouveau les paupières ouvertes, je remarque que ce sourire n’est qu’une ombre. Tout est fade depuis que je suis ici. Je secoue doucement la tête puis me force à nouveau à sourire. Tout va bien. Ce n’est qu’une humeur passagère. Ça va passer ! Je ne peux pas laisser cette personne attendre trop longtemps, la pauvre ! Je me lève en me convaincant qu’il faut que je reste positif. Je sort de la salle de bain rose bonbon. Je traîne mon corps puant et brûlé de partout dans l’appartement. J’ai l’impression d’être le seul levé, les autres doivent profiter de la mort pour faire la grasse mâtiné. Mais moi, je n’arrive pas à me faire à l’idée que je ne retournerais pas à mon ancienne vie. Je n’y arrive pas. Je me force. Je vais ouvrir la porte, un sourire peint sur mes lèvres déchiquetées. En face de moi se trouve un jeune homme, qui a l’air bien plus réveillé que moi. Il est en pyjama, moi je suis habillé, mais je ne me suis pas vraiment changé la veille. Je serre ma prise sur la porte. Tout va bien se passer, il suffit d’être aimable. “E-Euh Salut ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?”, ce sont mes premiers mots, un peu hésitants, mais chaleureux tout de même. Une chaleur froide. |
Léon & @Milo J. Campbell L’inconnu face à moi me souriait chaleureusement. Je souriais aussi, avec un air un peu moins heureux mais pas non plus hypocrite. Il ne me répondit pas tout de suite, il semblait me détailler du regard, me sonder, ou je ne savais quoi d’autre. Ca me mettait mal à l’aise, surtout avec cette apparence que j’avais à présent et qui ne me convenait pas du tout. Je commençais déjà à me gratter la nuque par gêne quand il ouvrait enfin la bouche. “Je cherche de la farine pour faire des crêpes ! T'en as ?”, quelques rougeurs aux joues et il reprit : “Et puis, comme t'as participé, tu pourrais venir les faire et les manger avec moi si tu veux ? Fin, c'est comme tu veux hein, j'te force pas.” Il avait pas l’air très confiant quand il me parlait. Sa demande avait eut le don de m’interloquer. Il était bien motivé pour vouloir cuisiner à une telle heure. Est-ce que j’aurais fait cela, moi, si j’avais été un peu moins mal dans ma peau à cette période ? On m’avait souvent dit que je débordais d’énergie, pourtant, ces derniers temps j’avais l’impression qu’on me l’avait drainé. Tant pis, c’était ainsi. Mais je savais qu’il fallait que je me reprenne, ou au moins que je fasse semblant. “Je dois avoir ça… Viens entre, reste pas sur le pas de la porte.”, je me passais encore une main dans les cheveux puis allais dans la cuisine. Je farfouillais dans les placards aux couleurs plus girly les unes que les autres, jusqu’à trouver le saint graal. Une fois que ce fut fait, je souriais de contentement et sortais le paquet. Je n’aimais pas me servir sans prévenir mes colocataires, alors je laissais un post-it sur le frigidaire avec un petit mot pour les prévenir de mon emprunt. Une fois que ce fut fait je me tournais vers le garçon. Je lui souris encore, avec le même air qu’un peu plus tôt, mais qui se voulait plus convainquant. “Allons-y, ça me tente bien de manger des crêpes !” |
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