Le verre dans sa main se réchauffe au contact de sa peau brûlante. Il se demande si sa nuit sera à la hauteur de cette chaleur. Il espère. Le rire d'Eliot lui arrache un nouveau sourire, il ne peut s'empêcher de le trouver simplement adorable, presque trop pour lui. La pointe de remords qui nait en Lyo meurt avant d'avoir été plus qu'un songe. Le besoin d'un corps contre le sien est pressant ce soir, trop pour être ignoré et ce qui circule dans les veines du Russe ne l'aide pas à réfléchir autrement. Néanmoins, amener la proie à lui nécessite de jouer un peu. Et ça aussi, il aime bien.
- Bonne question. Disons que je viens peu dans les bars.Tandis que Lyo est plus qu'un habitué, il est presque indissociable de l'idée même du bar. L'alcool est sa chambre, la came son lit, le comptoir sa demeure. Il boit une gorgée de son verre, un mélange lambda mais efficace à en juger la douce brûlure le long de sa gorge. Avec le temps, il a appris à apprécier l'éthanol autrement que pour ses vertus récréatives.
- Je sais pas trop si c'est bizarre de dire ça de but en blanc, surtout que t'as l'air d'en avoir conscience. Mais t'es beau.Lyo faillit s'étouffer avec sa fumée. On lui avait sorti des tas de choses pour l'alpaguer mais alors ça ! C'était à la fois la chose la plus directe et la plus sincère qu'il lui ai été donné d'entendre. Aucune arrière pensée, juste la vérité qui sort de la bouche ... non pas d'un enfant mais presque. Lyo lui renvoie un sourire lumineux, il aime bien qu'on flatte son ego, savoir qu'au moins, son apparence laisse une trace dans la mémoire des gens.
- Merci, je dois avouer que t'es pas mal non plus ...Œillade caressante, chaude, limite elle le fout à poil.
- Comment on drague quelqu'un ?Cette fois, il ne peut se retenir et éclate de rire. Eliot, tu seras un coup d'un soir à marquer d'une pierre blanche, le genre auquel on repense avec un petit sourire. Il tire une taffe sur sa clope, laisse la fumée brouiller son visage avant se s'avancer, félin fondant sur sa proie.
- Tu t'en sors très bien crois moi.Il sourit, joueur, il sont proches l'un de l'autre, leurs souffles se croiseraient presque. Lyo tend le bras, comme s'il allait attirer Eliot contre lui. Il fait trainer son geste, conscient de la tension qu'il régnait. Et écrasa sa clope sur le mur derrière le jeune homme.
- On rentre ? propose Lyo, ravi de son effet.
Je suis sûr que tu danses comme un dieu !