Les chats n’aiment pas la journée.
Peu importe s’ils semblent penser le contraire. Peu importe s’ils se prélassent jovialement et qu’ils bougent de cette façon gracieuse qui leur est propre. Peu importe, parce que c’est faux. Ces félins préfèrent la nuit. Et ce, pour une simple raison, n’avez-vous pas deviné laquelle ?
Allons ! La réponse est évidente, c’est car il s’agit du moment où ils sont le plus à l’aise.
Pour nous, le calme apaise les sens. Pour eux, il les aiguise.
Cambridge était un chat.
Il y avait une certaine délicatesse dans certain de ses mouvements, des réflexes abruptes et maîtrisé. La journée n’était qu’attente. Un défilé d’heures, de minutes, de secondes dignes d’un carnaval infernal qui ne semblait pas avoir de fin. Ce n’était qu’en apparence, car l’échange entre les deux période se fit plus rapidement qu’attendu, et notre noctambule fut de sortie.
Dans cette rue, les gens se baladaient le plus tranquillement du monde – il y avait du brouhaha, mais cela restait tout de même moins intense que pendant l’après-midi. Peu de boutiques étaient ouvertes, mais il y avait beaucoup de restaurants. Il devait être environ 23 heures et le vent froid, les nuages sombre et l’air frais créaient une atmosphère particulière à laquelle on ne pouvait échapper. Tout était réuni pour concocter un joli cocktail qui donnait envie de profiter un maximum de cette soirée et ce de la manière qui plairait à chacun.
*
Cay était de mauvaise humeur. Elle marchait rapidement et par petits pas, comme à son habitude. Mains dans les poches de son sweat couvert par une veste en cuir noire, elle se fondait dans la nuit, visage assombri par le port de sa capuche. Ses sourcils étaient froncés, son visage arborait ce même air qui était coutume chez elle. Sourcils froncés, moue boudeuse…
Ce n’était clairement pas le genre d’individu que l’on désirait approcher. Clairement, on pouvait presque distinguer une aura sombre et malveillante se dégager du personnage.
Pourquoi tant de haine, Cambridge ?
C’est Cay. Et arrête de me parler. Tu me casses les c, ok ?Je réitère ma question.
« Réitère » gngngngngn, fous moi la paix.Visiblement, mademoiselle n’était pas d’humeur à discuter. De toute façon, y avait-il déjà eu un jour où ce fut le cas ?
Vraiment... ferme la, le narrateur. Pour en revenir là où nous étions, notre charmante et agréable rebelle semblait agacée par la présence de l’ensemble des autres fantômes. Il n’y avait pas cette
vibe qu’elle recherchait. Non, ce qu’elle cherchait c’était ce sentiment de frisson, cette insécurité provoquée par la nuit. Sentiment qui avait disparu depuis qu’elle était morte, ou alors, il était bien trop faible pour qu’elle ne le remarque. Mais, il y eut cette ruelle. L’odeur, le lampadaire cassé à la lumière intermittente, les boutiques pour adultes et ces personnes étranges qui rôdaient dans ce coin. Une grimace de plaisir déforma le visage de Cay.
« Enfin ! »
Les personnes malintentionnées à son égard furent rapidement dissuadées au vu du regard qu’elle leur lançait. En effet, la jeune femme était très douée pour décourager et ce grâce à sa technique secrète : l’œillade démoniaque. C’était une expression faciale qui faisait froid dans le dos et aurait pu faire abandonner les plus téméraires.
Alors que Cambridge marchait très simplement, une fille passa en courant comme une dératée à côté d’elle. Son parfum était odoriférant. La séditieuse tourna sa tête dans le sens contraire à l’autre personne. Visiblement, elle était pourchassée par un homme… pour le moins étrange. Son visage était caché par un masque blanc. Il avait visiblement perdu sa trace. Notre rebelle pensa qu’il valait mieux l’éviter également et se rangea derrière un mur. Contrairement à ce qu’on pourrait penser elle était tranquille. Sa respiration était calme, et le court de ses pensées, fluide.
Cay marcha alors dans une direction où elle était sûre de ne plus croiser l’autre fou furieux. C’est alors qu’elle entendit un cri – ou plutôt, un juron. Ça venait des égouts.
Merde, ça pue là-dedans. Et c’est là que notre forte tête comprit. Il s’agissait d’une voix de fille, et c’était très probablement elle, coincée au fond de là.
Cambridge mit sa main devant son nez et sa bouche afin d’empêcher l’odeur de passer, mais elle était toujours aussi forte. Tant pis. Elle s’avança vers la bouche d’égouts et observa l’intérieur. Sa déduction était bel et bien bonne : la fille était tombée et son parfum avait été avalé avec elle.
Honnêtement, Cay avait envie de partir, toutefois, un criquet apparut sur son épaule et commença à lui parler.
« Hey hey hey salut Cambridge ! C’est ta conscience. Même si tu m'as écrasé avant, je suis de retour ! Je te pardonne, et d'ailleurs il est temps pour nous de prendre un nouveau dép-
-
Abrège.- Ne la laisse pas toute seule. »
Doucement, elle se pencha bien plus. C’était sacrément profond, la jeune fille était sûrement blessée. Un sourire démoniaque se dessina sur le visage de celle-ci.
«
Donne moi CINQ bonnes raison de t’aider, lança t-elle de façon à ce que ce soit audible.
Et fais vite, parce que ça sent la mort là-dedans. Ailleurs, la mort fut offensée par ce commentaire.