Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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#1
Terminé26.06.18 12:31
:

Chisako
Shinoda

Pandora
R.Bahatóris

「 But it's so hard to dance that way 」
Allongée sur mon lit, les yeux rivés aux plafonds que les éclairages automatiques à l’extérieur illuminent partiellement, je rêvasse. Je suis bercée par le mécanisme de l’horloge présente dans ma chambre. Les mains ramenées sur mon ventre, je soupire. J’ai faim, j’ai chaud, je n’arrive pas à dormir : bref, rien ne va. Je n’ai même pas pris la peine d’enfiler mon pyjama tout à l’heure, ni même d’enlever mes chaussures ; et pourtant, l’horloge affichait presque une heure du matin.

Alors je me lève. A quoi bon rester ici à perdre mon temps ? Je m’ennuie : c’est un fait. Autant profiter de cette douce nuit tokyoïte, sous les réverbères et le regard des gros porcs bourrés. Je m’éclipse en toute discrétion pour aller en direction du Parc Yoyogi. Les rues sont encore plutôt animées pour une heure aussi tardive, mais ça ne m’étonne pas plus que ça finalement : entre les bars, les hôtels et les casinos : la nuit à Tokyo était rarement tranquille.

Après quelques minutes, me voilà à arpenter les différents chemins du parc Yoyogi. Le passage est bien illuminé même si personne ne vient se balader par ici à cette heure-ci. De toute manière, j’avais envi d’être seule. Franchement, j’aime beaucoup me moquer des gens ou encore balancer des cailloux aux vieilles raclures qui me dévisagent, mais là, je préférai me balader jusqu’à ce que l’envie de dormir me vienne.

Je m’assoie sur un banc. Pas un bruit ne se fait entendre. Et pourtant, je sentais quelqu’un approcher… Un homme ? Non, les bruits de pas sont trop légers. Je regarde autour de moi : je parviens à distinguer une ombre au loin : une silhouette féminine. Elle n’était pas là avant, et c’est surement cette personne que j’avais senti. Même si je distingue une silhouette féminine : je me méfie. Des hommes qui se travestissent, ça court les rues ces jours-ci !

Les réverbères éclairent petit à petit la personne qui approche : avec certitude, je peux affirmer qu’il s’agit d’une femme, avec des airs plutôt hautains. Par contre, un petit détail me perturbe : sa peau. Elle semblait … violacée.

Elle était franchement bien habillée pour cette heure-ci. Sortait-elle d’une de ces boîtes de nuit où les femmes se collent à des porcs pour danser sur des musiques de très mauvais goût ? De toute manière, ça ne m’intéresse pas.

Je la dévisage sans gêne. Sa peau est vraiment bizarre, elle me ferait presque rire. Mais bizarrement, sur elle, ça ne fait pas trop laid … Et avant que je puisse m’en rendre compte, je me mets à rigoler. C’est un rire mesquin, comme je sais si bien le faire. Et il n’était vraiment pas discret. Je n’essaie même pas de cacher mon rire. J’adore me moquer des gens, mais je ne sais pas vraiment pourquoi je riais là … Elle n’était pas laide, franchement pas.

Elle avait même des allures de … d’hôtesse de l’air peut-être ! Ou de gouvernante dans les dortoirs des écoles privées ! Peut être que son allure stricte venait du fait qu’elle me semblait étrangère ? Ce qui était sûr, c’est qu’elle n’était pas japonaise.

En tout cas, mon rire n’a pas dû passer inaperçu. Mon rire mesquin s’était calmé, et j’essuyais mes yeux larmoyant avec le bout de mes manches rafistolées. Je sens que la réponse de la femme ne serait tarder.

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#2
Terminé29.06.18 0:49
But it's so hard to dance that way !
Ft. Chisako
Il fait déjà nuit noire lorsque je sors de mon dernier cours du jour. Je respire l’air frais avec une telle avidité que l’on pourrait croire que j’ai passé 15 ans enfermée dans une cave. En même temps, rester deux heures avec une gourde incapable de lever les bras sans que cela la fasse ressembler à un épouvantail n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler une activité agréable. J’aime la danse, je la vénère, même, mais pas lorsqu’elle est pratiquée par des empotés de première classe.

Rehaussant mon sac de sport sur mon épaule, je pousse un soupir long et las, assez bruyant pour que les regards de quelques âmes perdues à cette heure tardive me jettent un coup d’œil en se demandant ce qu’il se passe. Un sourire se dessine sur mes lèvres violettes. Oui, regardez-moi ! Je lève le menton vers le ciel, et décide de rentrer à pieds. Je fourre donc mes écouteurs dans mes oreilles et me dirige d’un pas félin vers l’Agence et le Jules Verne.

La fraicheur de la nuit fait un bien fou à ma peau encore fraîche après la douche que j’ai réussi à taxer à ma cliente. Pas question de sortir toute transpirante. Je suis simplement vêtue d’un crop top à dentelle d’un pourpre sombre comme le vieux vin, recouvert d’une légère veste blazer noire posée sur mes épaule et d’un pantalon taille haute de toile de la même couleur. Le souffle du vent caresse ma nuque dégagée par une queue de cheval haute. Je savoure l’instant. Sur mon passage, les têtes s’interrogent : une peau violette, un corps de diva, un visage à vous retourner le cœur. Oui, c’est bien moi ! Je lance des regards appuyés, me fait rabrouer par quelques petites amies vexées, mais continue de marcher au rythme de la musique, essayant de faire de mes avancées des pas de danse. Mes talons aiguilles frappent le sol en une brutale mélodie.

A un croisement, je tombe face à l’entrée du parc Yoyogi. Je m’interroge un instant, en passant un fin doigt manucuré sur mes lèvres : est-il vraiment ouvert, à cette heure-ci ? Je ne voudrais pas me faire arrêter… Quoique, je ferai peut-être la Une des journaux : « Breaking News : une ex-danseuse de renom fait du grabuge nocturne dans le centre de Tokyo ». Han ! La célébrité, même dans la déchéance, que rêver de mieux ? Je m’aventure de l’autre côté des grilles du parc, en tenant fermement mon sac, sans départir de mon sourire supérieur.

L’ambiance, sous le feuillage des arbres, ferait fuir n’importe qui. Mais je ne suis pas « n’importe qui ». A cette pensée, je remets en place ma queue de cheval avec un geste à la « parce que je vaux mieux » digne d’une publicité pour shampoing, et ralentis un peu le pas. Il faut qu’on ait le temps de m’admirer, après tout.

Une silhouette, tapie dans l’ombre, attire mon regard doré. Elle est sur ma route. Elle me remarquera. Je me ferai remarquer, de toutes façons. Mon sourire collé au visage, je m’approche du banc sur lequel l’ombre est assise. Nos regards se croisent un instant, et elle s’empresse de scruter la peau violacée de mon corps. Mon sourire s’agrandit, l’intensité de son intérêt pour mon apparence doit venir du fait que c’est une enfant. Je ne m’attarde même pas sur son visage poupin, totalement désintéressée d'elle comme de n'importe qui d'autre, et m’approche d’elle.

Je ne m’attendais pas à sa réaction, ceci-dit. Son rire parvient à mes oreilles en un son aussi insupportable que le caquètement d’une poule. Mon sourire se transforme en un rictus mauvais. Non pas que je n’ai pas l’habitude des moqueries, encore moins de la part des gosses, mais puisque c’était mal parti, comme rencontre, autant enfoncer le clou.

Mais c’est qu’elle en pleure, la gamine ! Je croise mes bras sur ma poitrine et prend appui sur l’une de mes jambes, la dominant ainsi de toute ma hauteur, en arquant un sourcil mécontent.

— Je peux savoir ce qui te fait rire, la mioche ? je lance d’un ton âpre avec mon léger accent.

Je sais pertinemment pourquoi tu ricanes comme une baleine, mais vas-y, aie l’audace de me le dire en face. Petit sourire en coin. Montre-moi que tu me remarques.

Mon regard plane maintenant sur son physique. Étonnamment, elle est encore plus étrange que moi : d’épaisse manches recouvrent ses avant-bras, et de grosses bottes chaussent ses pieds. Je relève le menton vers son visage, remarquant ainsi un autre détail : ses pupilles luisent au clair de lune et sont fendues comme celles d’un serpent.

Mes lèvres se retroussent en un rictus narquois.

— Tu peux toujours te moquer de mon physique, mais je ne suis pas aussi rebutante que toi, avec tes attributs de chimère.

Pourquoi s’acharner contre une pauvre enfant qui n’a rien fait si ce n’est réagir de manière puérile à ma couleur de peau ? Par simple envie d’être méchante ? De l’écouter parler de moi peut-être ?

Un mélange de tout ça, et de beaucoup de méchanceté, doublée d’une supériorité absolue.


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#3
Terminé16.07.18 16:11

Chisako
Shinoda

Pandora
R.Bahatóris

「 But it's so hard to dance that way 」
La mocheté avait mordu à l’hameçon. J’allais enfin me divertir un petit peu. La nuit était tellement calme, même plate, que me fritter avec la première inconnue que j’allais croiser me semblait le meilleur moyen de me distraire, le temps que je trouve le sommeil au moins.

Vu sa réaction, on ne peut plus hautaine, je ne pus m’empêcher de ricaner de plus belle. Mais elle s’y croit en plus, non ? Le fait qu’elle m’appelle « la mioche » en plus, ajoutait un petit peu plus de piment à ce qui allait suivre. Clairement, elle était sans gêne cette nana, autant que moi en tout cas. Juste pour ça, je lui attribue un point : elle ne se laissera pas démonter par une enfant, et je dois avouer que c’est tout à son honneur. Si elle avait fui mon regard ou si elle s’était mise à courir, cela aurait été terriblement ennuyant.

Puis, son visage se déforme, la rendant encore plus laide à mon goût. Quoique bien sapée et avec des formes fines mais musclé, elle était en vérité splendide dans sa laideur : en bref, surement la plus jolie des laiderons. En plus son style vestimentaire était d’une morosité et d’un ennuie presque total : du sombre, du sombre et encore du sombre : mais quel ennuie ! Un sourire vient fendre son visage. Au vu de ses yeux qui avaient parcourus mon corps quelques fractions de secondes auparavant, je m’attendais à de douces paroles sur mon physique, bien évidemment, en toute ironie. Et je ne fus pas déçue.

Rebutante fut le mot employé par le splendide laideron pour décrire mon physique. Moi qui m’attendais à pire, j’en étais presque désappointée. Moi qui pensais qu’elle pouvait mieux faire… Mais à son air : elle se pensait clairement supérieur ! Peut-être faisait-elle partie de ces morts qui s’imaginent que leur ancienne vie détermine absolument qui ils étaient ici-bas. Peu importe, je sentais qu’on allait bien s’amuser. Dans ma tête, je nous imaginais de chaque côté d’un retranchement, en train de nous bombarder à coup de grenade « piques mesquines » jusqu’à que l’un des deux camps abandonne. Et je n’allais pas fléchir face à l’ennemi.

Je me lève du banc pour m’assoir sur le dessus du dossier. Histoire de lui montrer que je pouvais monter plus haut, moi. Puis j’arrête de rire, un instant, essuyant mes yeux larmoyants. Les représailles étaient lancées des deux côtés, la balle était au centre, c’était le moment d’attaquer. Ne détournant pas le regard de ses yeux, avec tout de même se sourire narquois sur mon visage, je lui réplique :

« Mais quelle bassesse. T’en prendre à une pauvre enfant comme moi, tu n’as pas honte ? A moins que ce soit ton évident complexe de supériorité qui te dis de ne pas te laisser faire par une enfant chimère ? »

Oh que non, je n’allais pas me laisser faire. Je continue :

« Tu dis que je suis répugnante alors que je ne t’ai rien dis : si ça se trouve je ne me moquais même pas de toi. Mais puisque nous en sommes là laideron : pourquoi ta peau est de cette couleur ? Une potion avec des effets secondaires indésirées ?  Enfin j’espère que c’est un incident, parce que sinon, demande le remboursement ! »

Puis je me tords de rire. J’en avais mal au ventre a force de rire, et des larmes coulaient à nouveau sur mon visage. J’avais tellement envie de fermer les yeux pour rire, mais d’un autre côté, je tenais absolument à saisir toutes les expressions de son visage : je ne voulais pas en perdre une miette.

Je n’attendais plus qu’une chose : qu’elle réplique, et qu’elle m’attaque.
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#4
Terminé27.07.18 8:03
But it's so hard to dance that way !
Ft. Chisako
Toisant l’enfant du haut de mes talons, c’est avec un sourire tout ce qu’il y a de plus faux que j’accueille sa répartie. Il est vrai que l’on doit normalement aimer et être attendri par ces petits bouts d’humains aux allures de poupons, mais ce n’est pas mon cas. Loin de là ! La fibre maternelle, très peu pour moi. Mes yeux dorés suivent son regard et le soutiennent. Hors de question de me défiler sous prétexte qu’il s’agit d’une enfant. Triturant une mèche de cheveux d’une main, je maintiens bien en place mon sac de l’autre.

L’observant se hisser gauchement sur le dossier du banc, je ne peux m'empêcher d'éclater d'un rire mauvais, faiblement étouffé par ma main, que je hisse devant ma bouche sans beaucoup de volonté. Mes yeux roulent dans leurs orbites avant que mon visage n’affiche un regard débordant de pitié. Est-ce que l’on n’est pas censé être souple et agile à cet âge-là ? Je veux dire, je viens d’assister à l’ascension du mont Everest par mamie Suze, là. Ma main redescend sur ma hanche tandis que je la toise d’un air presque indifférent.

Je glousse en l’entendant parler de complexe de supériorité. N’est-ce pas elle qui a déclenché les hostilités ? C’est peut-être une échappée d’asile, ou alors une orpheline pas totalement sevrée… hypothèse que me confirme le rire tonitruant, larmoyant et interminable qui ponctue ses paroles. Je suis moi-même incapable de retenir un rire lorsqu’elle me traite de laideron.

Un sourire plus inquiétant que bienveillant s’affiche à présent sur mon minois.

— Il paraît que la vérité sort de la bouche des enfants, pourtant je n’ai jamais entendu autant de bêtises en une seule soirée, tu as la langue bien pendue dis-moi, gamine.

Déposant mon sac sur le banc à côté d’elle, je me dégourdis les muscles en m’étirant comme un chat. Un bon moyen également de lui montrer qu’elle ne fait pas le poids face à une adulte. Cela dit, la mort cache bien des choses et il n’est pas impossible que ce corps abrite une vieille chimère toute aigrie par ses huit siècles d’existence. Qu’importe.

Les mains sur les hanches, je daigne répondre à ses interrogations.

— Non, je n’ai pas honte de te parler comme je le fais. La retenue mal placée c’est pas mon genre. A moins que tu ne t’excuses à plat ventre de ton rire moqueur, bien plus efficace que des mots d’ailleurs. Mais vu ce que tu viens de déblatérer, je me doute que tu n’en feras rien.

Changeant mon point d’appui vers l’autre jambe, je laisse une main s’agiter dans l’air. Une manie française, il paraît.

— Le laideron il est célèbre, alors si tu crois que ta langue de vipère peut m’atteindre, tu te fourre le doigt dans l’œil…

Fixant un instant ses amples manches, c’est avec un sourire narquois que mon regard glisse à nouveaux vers ses yeux de serpent.

— Quoique je ne sais pas ce que tu as à la place des mains, mais cela n’a pas l’air d’être très attirant… En revanche, je suis ravie que tu me pose la question : ma peau violette est comme un choix de vie et si tu ne laissais pas ta maman s’occuper de ta vie, tu saurais que les nécromanciens n’accordent pas de remboursement, puisque leur but est de t’arnaquer. Enfin, je suppose que pédante comme tu es, tu en feras les frais tôt ou tard.

Soulignant ma remarque d’un clin d’œil, je croise à présent les bras sur ma poitrine sans départir de mon sourire hautain.

— En tous cas, MOI je ne suis pas une banale chimère moquée qui se cache de la vue des autres. Si tu trouves ma peau laide, j’ai comme mérite, entre autre, de ne pas la cacher et de m’assumer pleinement. Ce qui n’a pas l’air d’être ton cas, ma petite.

Ces derniers mots prononcés en français par souci de classe, j’agite ma main droite en un signe révélant un faux ennui. En réalité, je suis ravie de cette joute verbale, de son regard envieux et jaloux - car il ne peut être motivé par autre chose bien sûr- se transformer en haine. Qui eut cru qu’une rencontre avec une gamine pourrait me permettre de me vanter encore plus ? J’attends avec impatience sa réponse, tout en m’admirant dans ses prunelles de reptile. La supériorité me va si bien, il faut dire.


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#5
Terminé01.08.18 19:31

Chisako
Shinoda

Pandora
R.Bahatóris

「 But it's so hard to dance that way 」
Sa répartie était bonne, je l’admets. Même si ses dernières paroles sonnaient parfaitement étrangère à mes oreilles, je pouvais sentir de la supériorité soupoudrée de piques mesquines dans son air. Air que j’admire. Moi, une langue bien pendue ? Elle n’était pas mal dans son genre non plus ! Au vu de la manière dont elle parlait des chimères et des nécromanciens, elle devait être un zombie ou un truc dans le genre. Enfin, loin de moi l’envie d’être jalouse de ce truc violet à deux pattes. Quoi que, ne ressemblait-elle pas à un bonbon violet ? Bien que je doute qu’elle soit appétissante.

Son regard était presque captivant. Je pouvais imaginais ce qu’elle devait se dire ? Peut-être se mirait-elle dans mes pupilles ? Est-elle narcissique par-dessus tout ? Quoi que non, je ne devrais même pas me poser la question : elle est narcissique, c’est évident. En tout cas, la soirée promettait d’être intéressante, et lorsqu’elle posa son sac à côté de moi, sur le banc, je dû me retenir de ne pas y asséner un gros coup de pied pour l’envoyer valdinguer à l’autre bout du chemin, dans les buissons, là où elle l’aurait – peut-être – retrouvé plein de boue et de terre.

Par contre, avait-elle dit qu’elle était connue ? Mais d’où ? Je ne l’avais jamais vu moi ! Et puis, en quoi elle serait connue ? En narcissisme olympique ? En piques mesquines synchronisées ? Remarque, il était vrai que sa silhouette était élancée et finement musclée… Elle dansait peut-être ? Ou alors, était-elle l’une de ces nanas qui s’affichaient sans arrêt sur les réseaux sociaux ?

Je louche sur son sac, l’envi de balancer des coups de pied dedans me revenant. Cela ressemblait à un sac de sport. Je regarde le sac, puis regarde la nana en face de moi, et enfin, de nouveau le sac. Je souris, en soutenant son regard.

- Tu as quoi dans ton sac ? Des vêtements de sport ? T’es quoi au juste ? J’te connais pas, pourtant tu dis que t’es connue… T’es danseuse ?

Même si ma manière de parler n’était pas vraiment amicale – mais qui voudrait l’être avec une nana comme ça – je restais presque polie. Ce genre de personne aimait parler d’elles, et moi j’aimais savoir. Un but commun finalement. J’enchaine :

- Tu t’appelles comment ? Violette ?

C’était presque incroyable le nombre de piques enfantines que je pouvais balancer. Je savais pertinemment que devant ce genre de personne, des remarques non construites et puériles étaient efficaces ! A voir si elle démarrait au quart de tour maintenant. Et puis hors de question que je lui raconte quoi que ce soit sur moi.

Puis m’arrêtant de rire subitement, j’essaye de lire à travers ses yeux. Si elle était méchante de nature comme ça, qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Elle aurait pu tout simplement mourir et ne jamais venir ici… Pourquoi le Tokyo des morts acceptait ce genre de personne ? On n’en a franchement pas besoin.

J’avais vraiment très envie de frotter mes chaussures pleines de terre sur son sac de sport.
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#6
Terminé02.08.18 3:50
But it's so hard to dance that way !
Ft. Chisako
La regarder m’écouter, comme si elle buvait mes paroles, m’emplit d’un plaisir sans égal. Dans ses prunelles de serpent, je peux lire une émotion que je suscite bien souvent : l’admiration. Bien sûr, qui ne serait pas béat devant ma beauté, mon intelligence et ma personnalité au charme inégalé. J’ai bien compris que je suis supérieure aux autres par ce que j’appelle des qualités et des… qualités - car je n’ai pas de défaut, croyez-le ou non ! - mais voir en permanence leurs petits globes oculaires animés par cette flamme que je provoque, d’envie, jalousie ou admiration, je dois avouer que je ne m’en lasse pas.

Sans perdre le sourire moqueur qui s’étale sur mes les deux joues de mon joli minois, j’attends sa répartie de pied ferme. Plusieurs fois, je constate que son regard se perd sur mon sac. La gamine n’a pas l’air d’apprécier le fait que j’ai envahi son territoire, en déposant mes affaires sur le banc. C’est ce qu’on appelle une conquête, ma petite, je gagne du terrain, tandis que tu le cède.

Bien droite sur mes talons, j’observe sans mot dire l’enfant regarder tour à tour mon sac et moi. Je plisse les yeux, les bras toujours croisés. Qu’est-ce qu’elle veut, à la fin ? La réponse vient rapidement, avec la politesse qui semble la caractériser.

— En quoi ça te concerne, ce qui se trouve dans mon sac ? mes yeux roulent dans leurs orbites et je pousse un soupir consterné en entendant sa dernière question. Oui, je suis danseuse, j’étais connue en Europe mais je suppose que tu es bien trop jeune pour t’intéresser aux ballet et spectacles.

Les jeunes n’ont aucune culture, de nos jours, faut dire. Je n’aime pas parler avec eux parce qu’ils ignorent souvent le terme même de ballet et me regardent avec des yeux de merlans frits lorsque je leur parle de ma célébrité.

— Avant ma mort, j’étais une étoile montante du monde du spectacle, figure toi. Seuls les gens sans sans grande ouverture d'esprit ignorent ça.

Au fond de moi, mon estomac se serre au rappel de mon échec, de ma mort et de tout ce que j’ai été incapable de réaliser à cause de ma stupide mort. Je raffermis la prise de mes mains sur mes bras mais conserve un visage presque insondable.

Sa dernière question me décroche un ricanement froid. C’est qu’elle se croit drôle en plus, celle-là. Je lève les yeux au ciel en baillant, une moue ennuyée sur le visage. Elle croit vraiment que ça m’embête d’être violette ?

— Et toi tu t'appelles Drôle, c’est ça ? je rétorque en suivant son chemin de réflexion. Ou peut-être monstrueuse. Je m’appelle Pandora Bahatóris, mais je suppose que te donner mon nom ne te servira à rien, puisque cela ne m’étonnerait guère que tu ne saches pas qui je suis. J’imagine que la culture te fait certainement défaut. Enfin, pour toi ce sera Bahatóris-san, puisque tu n’oseras pas y mettre le « -sama » mérité, par orgueil ou jalousie, n’est-ce pas ?

Un sourire amusé sur le visage, je ne retiens pas mes mots face à l’insupportable enfant qui me fait face. J’ai hâte de l’entendre s’efforcer à prononcer mon nom grec dans sa petite bouche de japonaise, et d’y ajouter le suffixe adéquat. J’aime ce côté de la langue japonaise : la hiérarchie dans les noms. Mes élèves m’appellent « Pandora-sensei » ou « Bahatóris-sensei », mes adulateurs y mette le « -sama » et mes faux amis, les personnes auquelles je feins de tenir ajoutent un « -chan » des plus abject. Comme s’ils pouvaient prétendre être sur la même marche que moi, me tenir tête sur le podium qu’est la vie… ou plutôt la mort.

— Peut-être que je devrais magnanimement te filer une invitation, Drôle, mais ce serait trop pour toi j’imagine.

Par-là, je fais une allusion à son âge, à son manque de culture mais aussi à son appartenance sociale. Je veux dire : une gosse perdue à une heure tardive de la nuit, seule dans un parc : je doute qu’elle roule sur l’or. Quoi que la mort permet bien des choses. Je me fais aussi le plaisir de l’appeler par l’adjectif « drôle » pour me venger de sa moquerie.

Lorsqu’elle arrête de rire, je peux sentir son regard froid et acérer se poser sur moi, comme s’il pouvait être physique. Les attributs chimériques sont parfois presque effrayants. Soutenant son regard, je me dis pourtant que cela ne me gênerait pas de me faire un sac avec les écailles qu’elle peut avoir sur le corps. Un sourire mauvais relève les commissures de mes lèvres à cette idée et je ne manque pas de lui renvoyer son air méprisant.


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#7
Terminé10.09.18 1:43

Chisako
Shinoda

Pandora
R.Bahatóris

「 But it's so hard to dance that way 」
Cette femme était la définition même de la vanité. Tout était méprisant chez elle en fait. Non mais elle se prenait pour qui avec ses aires de grande dame du monde des riches en Occident ? En plus son nom – tout comme son prénom qui me faisait étrangement penser à un manga – était tout bonnement ridicule et inutilement difficile à prononcer. Je réfléchissais à un autre surnom, plus adéquat pour sa personne.

Une remarque cependant attira un peu plus mon attention que le reste de son flot de parole prétentieux : une étoile montante ? Non… Ne me dites pas qu’elle faisait parti de ces gens qui n’arrivaient pas à se faire à l’idée que la mort les avait coupés dans leur élan de la conquête du monde. Quoi que je la voyais bien en tyran celle-là.

Toute contente de ma trouvaille, que je gardais jalousement dans un coin de ma tête, je me lève du banc, et commence à tourner autour de ma cible, tel un vautour autour du cadavre d’un coyote. Mon sourire malicieux fait semblant de s’intéresser à elle tandis que mon regard se porte à l’environnement tout autour de nous : je vis un peu plus loin une flaque de boue. Bien décidée à bousiller la soirée de cette pimbêche – et les pattes croisées dans le dos pour sublimer mon geste enfantin – je m’écartais doucement, et sans discrétion, vers cette flaque de boue. Mon regard était maintenant fixé sur cette flaque, tandis que je la piétinais.

- Une étoile montante, c’est bien ça ? Hé ben alors, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? T’avais pas assez de talent pour percer, c’est ça ? Et maintenant que t’es morte, t’espère pouvoir réaliser ton rêve ? La vie devait vraiment être pourrie à ton époque : parce que les étoiles « montantes » datent plutôt du siècle passé non ?

Je continuais à dessiner des huit dans la boue avec mes bottines toutes crades à présent. Cette peste allait me le payer : franchement, elle se prenait pour qui à me prendre de haut comme ça ? Fallait pas oublier que j’étais quand même l’héritière du clan Shinoda, et que elle, elle était l’héritière de rien du tout. Et puis je n’allais très certainement pas ajouter des suffixes pourris à son nom tout aussi pourri. Cette nana superficielle allait me détester, et pour une bonne raison.

Je me dirigeais vers elle à nouveau, en prenant soin d’insister sur le passé, en parlant d’elle.

- Donc tu étais connue en Europe ! Wah ! Félicitation, tu devais vraiment être fière de toi. Les autres aussi devaient être fiers : jusqu’à ce que tu échoues, non ?

Ces paroles sèches avaient pour but de trouver la faille. Je n’allais pas perdre, oh non. D’ailleurs, fallait qu’elle retienne mon nom aussi. Je n’allais pas la laisser penser qu’elle était si importante.

- Je m’appelle Chisako Shinoda. Tu as surement entendu parler des Shinoda dans ce monde-ci, mais aussi avant la mort, si tu n’es pas totalement inculte. Quoi que, les vieux aujourd’hui, tous des ignorants !

Puis, je repris ma place sur mon banc, au même endroit que tout a l’heure, sauf que cette fois-ci, je pris soin d’essuyer mes bottines sur le sac de l’enquiquineuse avec un grand sourire, avant d’ajouter :

- Être morte avant la gloire… C’est pas de bol quand même, parce qu’au 21ième siècle, je n’ai pas du tout entendu parler de toi !

Maintenant, je trépignais à l’idée de la voir perdre son self-control.
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#8
Terminé15.09.18 0:23
But it's so hard to dance that way !
Ft. Chisako
L’insupportable gamine a l’air de comprendre qui commande, qui est sur le devant de la scène, qui est en tous points supérieure aux autres et si parfaite que s’en est presque inné chez elle. Vous ne voyez pas ? Je parle bien évidemment de moi. Je suis persuadée qu’elle aussi, l’a compris, à force de contempler ma superbe personne. Faut dire qu’elle n’a pas grand-chose pour elle, la gosse : ses manches et bottes doivent cacher des choses immondes, sans parler de ses airs d’asiatique blonde : il n’y a que les chimères pour avoir un ADN aussi random.

Soutenant son regard de vipère, je me demande ce qu’elle prépare. Son air fourbe n’est pas uniquement dû à ses airs de reptile, mais tout simplement à son attitude générale : elle se dandine et se déplace avec une fourberie qui semble suinter par tous les pores de sa peau. Une saleté de gamine, si vous voulez mon avis. Je n’ai pas la fibre maternelle et je ne compte pas l’avoir, mais celle-ci avait l’air de nécessiter une bonne rééducation.

En tous cas, elle a l’air de bien s’amuser, la vipère, parce qu’elle me tournicote autour inlassablement. J’imagine que c’est pour mieux m’observer sous toutes mes coutures, moi qui suis parfaite. J’affiche un grand sourire, loin de vouloir paraître sympathique cela-dit, et suit du regard ses mouvements. En constatant qu’elle joue dans la boue, je commence à me demander si elle a bien une maison, un foyer ou quoi que ce soit, parce que comme hobby, on a déjà vu mieux ; peut-être est-elle simplement plouc par nature. Je ne sais pas. Ses paroles témoignent d’un âge plus avancé que celui affiché par son corps, en plus, et contraste totalement avec ses gestes et ses mimiques.

Peut-être a-t-elle effectivement besoin que quelqu’un lui tape sur les doigts, comme tous ces enfants qui grandissent avec des parents qui leur mâchent tout avant de leur donner à manger. Je l’imagine sans mal petite princesse de bonne famille.

Il se peut aussi qu’elle soit en train de ruminer sur son sort, implorant je ne sais quel dieu de lui accorder ma grâce et ma perfection, dans un acte d’admiration frôlant la piété. J’en frissonne rien qu’à imaginer ses pensées. « Pandora-sama » doit-elle se répéter en son for intérieur, inspirée par mes paroles aussi sages que belles. Que voulez-vous, lorsque l’on a aucun défaut, il est normal d’inspirer les autres. Je suis le MESSIE de la perfection post-mortem. Personne ne m’arrive à la cheville. Ce sont certainement ses espoirs et sa fierté qu’elle piétine doucement dans la boue, faisant le deuil de ce qu’elle est pour reconnaître mon incontestable supériorité.

Lorsqu’elle reprend la parole, je ne dépars pas de mon petit sourire méprisant.

— Tout à fait, j’opine de la tête, j’étais célèbre et je ne crois pas que les « étoiles montante » datent du passé, non, même si je suis effectivement issue du XXe siècle. Tu dois simplement manquer de culture et d’éducation, je lance en gloussant. Il y a juste des choses qui sont compliquées à obtenir, rien de plus, rien de moins, avec un petit peu d’ambition et de savoir vivre, tu devrais pouvoir accomplir quelque chose, toi aussi, même si j’imagine qu’à ton âge la seule chose que tu fais c’est voler des bonbons et rentrer mettre de la bouillasse partout sur le sol de ta maison.

Une fois qu’elle a terminé de faire mumuse avec la gadoue, sa langue de vipère s’active à nouveau, m’arrachant un soupir las : que croit-elle, à la fin ? Que je vais m’effondrer en larmes au sol ? Je n’ai plus pleurer depuis le jour le plus traumatisant de ma vie, et je ne suis pas prête de recommencer.

— C’est ça, du succès à la pelle, j’étais sous le feu des projecteurs et sur les scènes internationales. Sauf en Asie, faut dire que je n’ai jamais beaucoup entendu parler de vous.

Je marque une pause et mon regard, planté dans le sien, se fait plus dur.

— Sauf pendant la guerre. Là, t’en fais pas, vous étiez en une des journaux, dans le genre célèbres.

D’un geste de la main je fends l’air, comme pour éloigner ces pensées négatives.

— Mais revenons à moi : merci mais je n’ai pas besoin de tes félicitations, même si c’est bien que tu le reconnaisses ; effectivement j’étais une étoile montante, mais ma carrière n’a pas été interrompue par un échec, mais par ma mort. Tu devrais te renseigner je dois bien avoir une page Wiki à mon nom, j’ajoute avec un sourire.

Mais elle se présente ensuite sous le nom de Chisako Shinoda. Encore un nom compliqué dont je ne retiendrais qu’une partie : elle sera donc Chi… chie ? Chier ? Chieuse ? Chiesu-san ? Non, trop compliqué, « la gosse » suffirait amplement.

J’agite une main devant moi pour lui faire comprendre que je n’ai aucune idée de ce dont elle me parle. « Les Shinoda », un groupe de k-pop, peut-être ? N’étant pas une experte en abomination chorégraphiée, je suis bien incapable de le dire, alors je formule mon interrogation tout haut :

— Non, je ne connais pas, c’est un groupe de musique ? En tous cas si je suis ignorante, il te manque clairement une case, ma p’tite, je susurre avec un sourire mauvais.

Sourire qui ne tarde pas à s’effacer lorsque l’autre vipère essuie ses chaussures pleines de boue sur mon sac. Regardant aux alentours, je vérifie qu’il n’y ait pas de témoin, parce que je m’apprête à lui offrir l’agonie, à défaut de la mort. Une lueur mauvaise dans le regard, je m’approche rapidement et saisit mon sac. L’air de rien et dans le plus grand des silences j’essuie le désastre puéril avec un mouvoir.

Je me redresse en soupirant, après l’avoir écoutée jacasser encore un moment :

— Tu as vraiment l’âge mental d’une gamine de quatre ans, moi qui te croyais plus vieille, je me demande si tu n’es pas un gros bébé mort-né vu ta maturité.

M’approchant les mains dans les poches, je lui assène mon coup avec la vivacité d’une couleuvre et la souplesse d’une danseuse étoile, le tout avec un élan calculé et une grâce divine. Un sourire sadique illumine maintenant mon visage violet : en plein dans le mille, elle en a plein le visage, la gosse.

— Tu crois vraiment que les propos d’une gamine comme toi vont m’atteindre ? Tu ne sais rien de la vie, il y a de grandes chances pour que tu aies plus de souvenirs de ta mort que du début de ton existence en tant que mortelle. Tu n’es qu’une pauvre enfant qui veut jouer aux grandes, retourne dans ta cours de récrée et ne me traine pas dans les pattes, tu veux ?

A ces mots je récupère mon sac, encore sal, et me détourne de l’enfant pour m’en aller, la plantant là sans aucun remord. Une bonne grosse dose de désintérêt lui fera du bien, à celle-là.

Oui, c'est moi qui dit ça.


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#9
Terminé24.10.18 14:37

Chisako
Shinoda

Pandora
R.Bahatóris

「 But it's so hard to dance that way 」
Légèrement déçue de sa répartie presque superficielle, je gonfle ma joue droite en affichant une moue d’enfant gâtée. Enfin, je n’étais pas si déçue, puisqu’elle savait se défendre quand même. Cette nana, à mon avis, souffrait très clairement d’un complexe de supériorité ! Et dans une certaine mesure, je pouvais presque affirmer que je souffrais de la même chose. Mais d’où venait-elle pour ne pas connaitre les Shinoda ? Je veux dire, dans le monde d’après la vie, nous étions relativement connus, non ? Pas que ça m’intéresse, mais cette nana méritait qu’on lui montre que dans la vie, y’a toujours plus fort que soi. Alors, avant qu’elle ne puiss s’éloigner, je lui lance :

- Mais si en fait, je te connais ! Je t’ai déjà vu à la télé, ça me revient ! Comment ai-je pu oublier ?

J’affiche un air faussement étonné, en joignant mes deux mains. Puisqu’elle aime qu’on parle d’elle, je vais le faire, mais pas comme elle le souhaite. Oh non. Hors de question que je la laisse gagner alors que je m’ennuie. Heureusement que l’ennuie n’est pas … ou plutôt « plus » mortel, sinon, je serai morte un nombre incalculable de fois. Sans savoir si j’ai son attention ou pas, je continue :

- Tu joues dans les gardiens de la galaxie, c’est ça ? Avec ta peau toute violette, tu dois être d’une planète éloignée ! Oh ! Est-ce que tu as joué dans le dernier Avengers ? Quoi que, je ne t’ai pas vu … Tu t’es faite virer parce que la notion de « talent » t’échappe ?

Alors je rigole en tournant sur moi-même, le nez planté en direction des étoiles. Une étoile montante, hein ? Pfff, on ne peut pas dire que ce phénomène existe. J’aimais beaucoup les étoiles et la galaxie, et si je n’étais pas morte, j’aurai fait astronome, mais parmi les livres que j’ai lu, aucun ne mentionnait la notion d’ « étoile montante ». En gros, je ne vais pas m’attarder sur le sujet, mais je trouve son rêve ridicule. Pourquoi continuer à essayer de vivre son rêve alors que nous sommes morts. Qu’est-ce qu’on essaye de prouver, à qui ? Pourquoi ne fait-elle pas comme certains ici, c’est-à-dire pleurer et se morfondre toute la journée ? Ça m’agace. Et je lui fais savoir, à ma manière.

J’ai arrêté de rire, et de tourner sur moi-même. Je la regarde, sans pour autant retirer mon sourire de peste de gosse de riche. J’avance de quelques pas dans sa direction pour retrouver une distance de dialogue correcte avec ma chère interlocutrice. Je penche doucement la tête sur le côté, et lui dis :

- Pourquoi tu continues ? Pourquoi tu ne t’arrêtes pas ? Pourquoi tu n’abandonnes pas ?

Je reprends un ton théâtral pour couper court à la scène qui aurait pu être mélodramatique. Je rigole à nouveau en retroussant mes manches pour exhiber mes attributs chimériques devant le casse-pied danseuse étoile. Je plonge mes pupilles fendues dans les siennes et lui lance d’un air provocateur :

- Si tu te crois si forte que ça, si importante, si supérieure aux autres, j’imagine que tu ne recules devant rien ? Bien, dans ce cas-là, que dirais-tu d’un petit défi ? N’essaye même pas de te défiler, quoi que je doute que ton égo te le permette. Comme tu le vois, je suis une chimère. Mes pieds et mes mains se sont transformés après l’injection, du coup, je ne peux pas danser.

Puis une griffe pointée dans sa direction, en guise d’index, je la teste.

- Apprends-moi à danser. Si tu y arrives, j’admettrai mon erreur, et te considèrerai comme une comète incandescente de la danse. En plus, je te payerai les cours, ce n’est pas les moyens qui me manquent. Sache que je ne ferai pas preuve de mauvaise foi, et essayerai vraiment de progresser. Mais je te souhaite bonne chance, car personne, je dis bien PERSONNE, n’a eu la patience de m’apprendre quoi que ce soit.

Enfin, je recouvre mes monstrueuses mains avec mes manches, et saisis quelques osselets au fond de ma poche, en les tendant vers Thanos version féminine. Qu’elle accepte ou pas, je n’avais rien à y perdre. Simplement, si elle refusait, on pourrait alors dire que j’ai gagné.
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#10
Terminé24.10.18 16:05
But it's so hard to dance that way !
Ft. Chisako
Cette mioche a un pète au casque, voire une multitude d’araignées au plafond, c’est pas possible. D’accord, elle m’insulte cordialement, mais c’est une raison pour se mettre à faire la toupie en rigolant ? J’en suis sidérée.

— Non, je ne suis pas actrice mais danseuse, la différence est hors de portée de tes neurones ? Et la peau violette de la nana des Gardiens de la Galaxy est purement artificielle, la mienne est 100% vraie, moucheron.

J’exhibe avec fierté une main violacée, tandis que l’autre s’est arrêtée de tourner. La voir vomir ne m’aurait pas étonné. Déjà, je dois lui reconnaître un sens de l’équilibre certain : elle ne tangue pas et continue à parler comme si de rien n’était. Je plisse les yeux, elle a quoi à la place des pieds, celle-là ?

— Pourquoi je continue ? une mine sérieuse et surprise remplace mon air satisfait. Parce que c’est mon but et que je ne suis pas du genre à mener une existence plate comme certains morts qui se laissent pourrir pendant des siècles. Je suis supérieure au commun des morts, petite, mon rôle en ce monde est de les irradier de ma superbe !

J’ai l’air d’une démagogue aux capacités d’oratorien antique, une main sur le cœur dans une emphase totale. Il faut dire que parler de moi m’emballe, mais parler de mon talent encore plus. Qu’importe, il me semble inenvisageable de m’arrêter là, pas après tout ce que j’ai pu faire, pas après tout ce que j’ai mis dans l’art de la dense. C’est ma vie, ça restera ma mort.

Quand elle se met à délirer sur le fait que je puisse lui apprendre à danser, j’ai d’abord un mouvement de recul, effrayée par le doigt griffu qu’elle pointe en ma direction. Au vu de l’apparence de ses mains, et j’imagine par extension celle de ses pieds, la tâche semble irréalisable.

J’ai un sourire malicieux. J’aime les défis.

— Entendu, morveuse, je t’assure que d’ici peu, tu sauras danser comme n’importe qu’elle amatrice, qu’importe l’apparence de ses membres. Mais je suis une professeure intransigeante et il te faudra te montrer courageuse, la danse n’est à la portée que de ceux qui font preuve de la plus grande des volontés.

Mon sourire s’agrandit, je me saisis de mon sac et lui fait signe de m’accompagner.

— On parlera d’argent plus tard, ne dépense pas tes ossements de poche à la légère, on va déjà te tester, savoir si tu es prête à véritablement te lancer.

Si elle m’a proposé de la former, ce n’est pas anodin et je suis presque certaine que cela vient d’une sorte de complexe, d’une volonté inassouvie parce qu’elle croit ça impossible.

— Si tu veux danser, petite, suis-moi, je lance, ma voix empreinte d’un ton énigmatique.

Je me détourne d’elle, la première démonstration de sa volonté viendra du fait qu’elle se décide ou non à venir dans le temple des arts, mon havre de paix. Un sourire malicieux s’étire sur mes lèvres.

— Si je gagne, tu te produiras dans l’endroit que je vais te faire découvrir, si je perds, ce qui est impossible, bien sûr, je te laisse décider de la peine qui m’incomberait.

Elle s’est piégée toute seule, la petite chimère, j’ai hâte de lui montrer à quel point elle se fourre le doigt dans l’œil. Elle dansera, je le jure devant la Faucheuse.



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