Le monde, ses saveurs et quelques informations, rien de mieux

Maxence ne semblait pas particulièrement se moquer de la petite souris pour ses actions des plus maladroites. Cela rassura assez la jeune chimère qui semblait se détendre un peu. Il fallait qu’elle pense à le remercier pour cela, c’était vraiment sympathique de sa part. Swann pensait qu’il y avait vraiment de quoi rire, ou au moins matière à se mettre en colère. C’était pour cela qu’elle ne cessait de se blâmer et de s’excuser.


“Qui aurais-je eu comme partenaire sans votre sortie ? Sûrement personne. Alors ne vous excusez pas pour ça. Je cuisinerai bien pour vous, ou vous donnerai une recette de mon pays natal contre une recette de votre pays. Hors hamburger, je sais déjà comment ça se fait plus ou moins. Ne regrettez pas d'être sortie. Vous êtes une des seules chimères qui ne saute pas à la gorge parce que je suis un homme.”, dit son partenaire de cuisine.

Ces paroles étaient vraiment rassurantes. La chimère hocha doucement la tête avec un petit sourire reconnaissant pour sa compréhension. Il lui proposait également de lui...apprendre une recette de son pays...et ça, ça comptait beaucoup aux yeux de la petite souris. Ceux-ci se mirent d’ailleurs à briller de passion. Celle de l’apprentissage. Elle lui fit un petit sourire qui se voulait reconnaissant pour ses paroles.

“Je sais cuisiner autre chose que les hamburger, pourquoi pas, il faudrait s’organiser cela…”, elle réfléchit. “Avez-vous un portable ? On pourrait s’organiser cela quand vous aurez le temps ou l’envie !”, sa voix était enjouée. Puis, elle repensa à ses dernière paroles : “Je ne suis pas agressive envers les hommes, je suis pacifiste. Il est vrai...qu’à ma mort...je nourrissais une haine notable envers eux...Mais je me ...suis remise en question. J-je...me méfie...simplement.”, elle baissa les oreilles.


Alors que cela devait tout de même faire bien plus de cinq minutes qu’ils avaient été mit à la porte, le professeur vint les trouver. Maxence lui lança une petite pic, le sourire aux lèvres, et Swann baissa le regard, honteuse de sa maladresse. Finalement, bien que toujours grognon - les paroles de son binôme n’aidant pas - ils les laissa entrer non sans un regard perçant. Ils s'installèrent de nouveau et le prof reprit le cours, sans même leur expliquer ce qu’ils avaient raté durant leur petite visite du couloir.

Depuis qu’elle sortait de sa tanière, la jeune femme avait peu à peu l’impression de découvrir un monde nouveau. Un monde qu’elle appréciait bien plus que son univers passé. Un monde qui la confortait dans l’idée qu’elle avait été extrémiste dans ses choix quand elle mourut. Et en cet instant, elle imaginait bien Maxence comme l’allégorie de cette contradiction avec les préjugés qu’elle avait dans le passé. Swann ne le connaissais que peu, il n’y avait pas à dire. Mais il semblait humain -il l’était bien évidement- bien plus humain que les humains qu’elle avait connu. Il semblait vrai. Oui c’était cela, authentique. Avec des histoires à raconter. Avec des connaissances à lui apporter. Une corne d’abondance remplie de savoir. Il était intéressant, intriguant même. Et la souris se surprit à vouloir le connaître mieux.

Swann parlait peu, mais elle savait observer. Prévenante qu’elle était. Le brun lui souriait, d’un beau sourire. Mais ses yeux étaient emplis d’une toute autre émotion. Elle ne voulait pas s'immiscer dans ce qui la regardait pas. C’est pour cela qu’elle n’en dit rien, et qu’elle n’y réfléchit pas plus longtemps. Il lui fit un clin d’oeil, elle cligna à son tour, plusieurs fois, des yeux, penchant curieusement la tête sur le côté. Quel drôle de personnage, il n’y avait pas à dire il était intriguant.

“Bon à savoir mademoiselle.”, dit-il après cela.

Elle lui répondit simplement par un petit sourire timide. Lui, se penchait dans une drôle de référence que Swann reconnu d’une culture qui n’était pas la sienne. Elle pouffa, il était amusant. Néanmoins, ayant peur qu’il prenne cela pour une moquerie, elle passa sa main sur sa bouche, souriant secrètement.


“J’ai un numéro. Le voici.”, dit-il en lui donnant ledit numéro.

Sur un bout de papier où d’autres mots étaient notés. Elle plissa les yeux en essayant de déchiffrer les écritures, curieuse. Elle le remercia timidement, honteuse de sa curiosité, puis elle rangea le papier dans sa poche. Elle lui enverrait un message plus tard. L’instant n’était pas propice à cela. Le professeur de cuisine continuait son cour sans eux, et ils devaient rattraper son retard. Swann remarqua l’air agacé de ne son binôme mais ne rajouta pas d’huile sur le feu, il fallait être calme. La vengeance était un plat qui se mangeait froid. La souris était rancunière.

“Tu te souviens des étapes de la sauce ? Si c'est le cas. Je te la confie. Si tu as un souci, demande-moi de l'aide”

Swann sourit doucement. Elle faisait peur à ceux dont elle avait prit la mémoire : Les souris faisaient peur aux éléphants. Elle avait une mémoire de pachyderme. Quand elle n’avait pas des moments d'amnésie du moins… Elle hocha doucement la tête avant de reprendre les étapes de la sauce tandis que son coéquipier faisait la suite. La jeune femme se dépêchait comme elle le pouvait pour rattraper le retard qu’elle avait causé.  Elle finit la sauce au plus vite.

Une dizaine de minute plus tard le professeur expliquait la dernière étape : le dressage. Il annonça qu’il goûterait les plats de chacun afin d’annoncer si la recette était réussie ou ratée. Swann eut alors une idée alors que le chef lui lançait un regard noir tandis qu’elle tenait le plat chaud dans ses mains.  La jeune femme s’approcha timidement de Maxence. Elle se mise sur la pointe des pieds et chuchota à son attention.

“Ca te tente de te venger…?”, elle pointa discrètement du doigts des épices.

Swann était contente que son partenaire l’ai suivit dans sa petite vengeance. Il fallait dire que la jeune femme avait toujours été d’une rancune sans nom. Elle se vengeait quand on l’ennuyait. Et même si elle était la cause de la colère du cuisinier, elle trouvait qu’il était bien trop sévère et extrémiste pour être épargné d’une petite vengeance. Ainsi, quand le brun avait prit une épice pour la rajouter à leur plat, elle avait eut un petit sourire qu’elle lui avait fait partager, par complicité dans leur larcin sans doute.

Il lui expliqua qu’elle pouvait si elle le souhaitait ajouter une épice en plus, qu’il se chargerait de faire en sorte que le professeur ne puisse pas se désaltérer après avoir goûté à leur plat...des plus épicés. Swann, bien que curieuse de savoir comment il allait s’y prendre, se contenta d’hocher doucement la tête. Elle choisit une épice connue de tous : du piment. La chimère en ajouta sans parcimonie, bien qu’elle fit tout de même attention à ce que l’épice ne colore par la sauce d’une drôle de façon.

Finalement, le professeur arriva quelques temps après que Maxence lui dise qu’il lui expliquerait ce qu’il avait fait plus tard. Elle était très curieuse de savoir comment il s’en était sortit, c’était étrange et impensable, un vrai casse tête. Le cuisinier leur lança un de ses regards perçants et des moins sympathique. Swann baissa les oreilles mais ne détourna pas le regard, timide mais pas non plus du genre à se laisser marcher sur les pieds, encore moins par un homme de cette espèce. Celle qu’elle n’aimait pas, entre autre.

Après cet échange de regard des plus hostile, le-dit homme goûta à leur plat et ce qui vint ne fut pas une surprise. Il sembla avaler difficilement, les larmes aux yeux, et tousser après cela. Il lança quelques jurons avant de se précipiter sur le robinet de leur table et boire à-même celui-ci. Avant d’avaler et de créer de nouveau. Il leur lança des regards assassin alors qu’il semblait ne pas apprécier l’instant. Swann ne put retenir un petit rire, ce que le cuisinier remarqua et ce qui la fit plaquer les oreilles. Oh non...cela sentait les ennuis à plein nez. Elle lança un regard à Maxence qui semblait lui aussi fière et alors que le cuisinier revenait vers eux, toujours en mauvaise posture, pour leur remonter les bretelles, elle attrapa la main de son partenaire et fuya de la salle de cours, courant loins dans les couloirs, riant à gorge déployée alors que sa timidité semblait s’envoler quelques instants.

Quand ils furent assez loin pour que le professeur ne les retrouve pas avant un moment, Swann s’arrêta et lacha son binôme, reprenant son souffle, difficilement, s’appuyant sur le mur. Elle souriait un peu mais reprenait ses esprits peu à peu. Quand elle se sentit un peu mieux, elle se tourna vers Maxence et lui fit un petit sourire timide.


“C’était ...amusant...ahah…”, elle se gratta la nuque et détourna un peu le regard. “Racontes moi comment tu as fait !”

Maxence s’était comparé à un magicien. Celui qui use d’illusions. Mais en mieux. En plus réel puisqu’il touchait aussi bien la vue que le goût. Un Nécromancien, que Swann devinait donc illusionniste. Elle bougea les oreilles, elle n’avait jamais rencontré de personne avec ce pouvoir ci. Elle était impressionnée et très intriguée à la fois. Sa curiosité avait été piqué et cela semblait être devenu une habitude avec le brun. Elle espérait qu’il lui en dise plus, dans un futur plus ou moins proche.

Il lui avait également dit qu’elle n’avait pas à être embarrassée par sa propre curiosité. Cela l’avait un peu rassurée et elle avait doucement hoché la tête.

“Tu es vraiment ..i-impressionnant.”, dit elle en détournant le regard.

Il avait ensuite confirmé ses pensées, affirmant lui aussi que le cuisinier allait leur en vouloir. Elle avait rougit et acquiescer avant de le regarder. Tant pis, il n’était pas gentil de toute façon, il n’y avait aucun intérêt d’être en bon terme avec quelqu’un qui leur était désagréable.

Le brun avait finit par dire qu’il chercherait une “mama africaine” et qu’il lui ferait signe une fois celle-ci trouvée, pour apprendre la cuisine de ce continent. Elle avait gloussé doucement et n’avait rien dit de plus. Il avait l’air sérieux, mais la façon dont il avait dit les choses avait amusé la jeune chimère.

Après cela, il lui avait tendu une carte et elle l’avait prise en le questionnant du regard. Ca faisait carte de festival, là où le rock, le metal et autres styles de musique de ce genre se déchainaient. Elle lisait le numéro sur la carte et commençait à comprendre l’utilité de cette dernière alors que Maxence l’en informait.

“Voici mon numéro. Appelle-moi quand tu veux pour ton cours ou si tu veux me donner cours.”

Swann avait relevé les yeux vers lui et lui avait doucement souris, bougeant ses oreilles de joie : “D’accord, je t’enverrais un message une fois chez moi !”, elle rangea soigneusement la carte dans sa poche et soupira, oubliant qu’en réalité il lui avait déjà donné un peu plus tôt. “Sur ces belles p-paroles, je vais rentrer chez moi avant qu’il ne nous attrape. A une prochaine !”

Elle lui adressa un dernier sourire, timide, avant de s’éloigner en remettant sa musique sur ses oreilles. Le chemin vers l’Agence allait être agréable, la fin de l’après midi approchait, et l’air était agréable alors que le soleil rougissait.