Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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#1
Terminé10.09.17 0:12
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#2
Terminé10.09.17 2:02
héroïne provisoire ,.
holding on to you

Amaterasu est vivant.
C’est tout ce qu’il sait.
C’est tout ce qu’il faut.

Le reste (ses parents, ses amis, la nana sur qui il crushait au collège, le voisin de classe hyper lourd), ça n’a plus d’importance, ce n’est pas important. Amaterasu est vivant et avec lui, tout ira bien. Parce que c’est comme ça depuis le début. Et ça lui convient très bien.

Le son pulse dans ses oreilles, le volume au maximum. La musique est en mode aléatoire, Susanoo a fait sa playlist avant de partir. Il a choisi ses musiques. Il a pas pu choisir sa vie, il a pas pu choisir sa mort. Mais il a pu choisir sa playlist. Ses paroles qui résonnent dans son esprit, ses mots qui parfois l’écœurent. Les mots. Le don des mots. Ces mots qui l’angoissent car ils définissent son mal-être. Ces mots cruels, durs, qui froissent son âme comme les maux ont froissé son corps.

Pause.
Stop.

Il déglutit. Pourquoi penser à ça maintenant ? C’est la musique, Susanoo. Avoue, c’est la musique qui te rend mal. Quelle ironie. Ecouter inlassablement des chansons aux paroles insupportables car trop vrai, trop réaliste. Trop. Trop tout.

Replay.

Il reprend sa respiration. Il continue d’avancer, d’un pas ralenti. Il était mort et pourtant, il avait encore tous ses problèmes de vivant. Quel merdier. Susanoo ne réalise pas vraiment tout cela comme une chance. Alors il continue d’avancer mais il subit plus qu’il n’apprécie. Et surtout, il compte sur son frère. Son grand frère, son modèle, son chemin tout tracé. Sa lumière quand il fait tout noir, son air frais quand il fait trop lourd, sa chaleur quand il fait trop froid. Susanoo ne voit que lui. Et c’est un problème apparemment.
Encore un problème.

La mort était tout aussi chiante que le vivant.

Et puis, il voit enfin son frère. Il est là, calme, resplendissant et pourtant si distant. Amaterasu est un astre, une étoile, un soleil. Un soleil qui brille, peut-être un peu trop fort pour les autres mais jamais trop pour Susanoo. Il esquisse un sourire, il lâche un rire. Leger, presque innocent.
Susanoo a toujours admiré Amaterasu.

Ouais, je suis en retard.

Sa voix est teintée d’un rire parce qu’il sait que son frère ne fera pas de commentaire. C’est une phrase pour la forme, une phrase pour entamer une discussion mais Amaterasu est bien trop mystérieux pour tout dévoiler, bien trop secret pour tout avouer. Et en effet, Amaterasu ne dévoile rien, n’avoue rien. Il garde cet air impénétrable, ce regard acier. Parfois, Susanoo l’envie, lui qui est plus fragile, moins stable. Susanoo montre bien plus vite ses faiblesses.

Oh Susanoo.
Le plus jeune, le moins mature. Le plus social mais le moins heureux.
Sourire en coin.
Susanoo, ne pense pas à tout ça car ça va te rendre triste. Et t’es pas beau quand tu pleures.

Le jeune homme observe les lieux, hausse un sourcil mais ne dit rien. Il n’a pas besoin de dire, son frère comprend. C’est magique, non ? Le silence est comme des mots. Mais ce silence, ce silence entre Amaterasu et lui, il n’est pas comme les mots. Il n’est pas dur, il n’est pas cruel. Ce silence est aussi intense qu’un baiser, aussi doux qu’une caresse.

Regard chocolat.
Regard ébène.

Pourquoi tu demandes sérieux, lâche-t-il à voix haute avec un air amusé.

Pourquoi tu demandes un truc évident.
Un truc qu'il a même plus besoin de dire.
Il met ses mains dans ses poches, il avance de quelques pas.

Je l’ai toujours fait, non ?

Pas vrai, Ama ?
Je t’ai toujours suivi, Ama.

Et ça sera toujours comme ça —

darren criss. @ atf
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#3
Terminé17.09.17 0:12
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#4
Terminé17.09.17 1:28
héroïne provisoire ,.
holding on to you

T'es une comète.
Une jolie comète avec plein de paillettes.
T'es la plus belle des comètes, Ama.

T'es vraiment la plus belle des comètes pour moi —

Susanoo sourit.
Un sourire sincère, un vrai sourire. Pas un sourire hypocrite pour obtenir quoi que ce soit. Pas un sourire qui sonne faux et qui rend pas beau. Non, un sourire si pur et si réel qu'il en devient presque trop lumineux. Mais rien n'est jamais trop quand c'est pour son frère.

C'est comme ça à chaque fois.
Quand ils se voient, quand ils se parlent.
Ça fait des étincelles.
Magique.

Susanoo a toujours été collé à son frère, dans tous les sens du terme. Absolument tous. Il avait beau être le plus social, le plus charmeur, être un soleil parmi les autres astres, Susanoo n'était rien sans sa lune. Amaterasu est son inspiration, son souffle, sa respiration. Sans lui, tout est noir, tout est sombre, sans saveur ni goût.
Tout est terriblement ennuyant sans Amaterasu.

Oh Amaterasu.
Toujours.
Toujours.

La voix de son frère est rassurante. Elle a toujours été rassurante, quand il fallait ramasser le petit frère à la sortie de ses séances chez le psy, quand il fallait le sortir de cette salle de bain, l'éloigner de ce miroir au reflet qu'il jugeait immonde. Cette voix forte et douce à la fois, cette voix aux mille tons et mille nuances.

Susanoo aime cette voix.
Susanoo aime son frère.

Il le voit, dans son regard. Promis, Ama, tout va bien, enfin j'espère, je le veux, je tente de faire au mieux. Il n'arrive pas à exprimer tout cela et il sait qu'il n'a pas besoin parce que son frère a déjà compris, déjà saisi. Pas besoin de mots quand un regard suffit, pas besoin de bruit quand le silence dit.

Je pense que nous commencerons ici.

Ordre déguisé.
Obligation feintée.

Susanoo ne dit rien.
Parce que Susanoo a besoin de ça.
Susanoo a toujours suivi son frère, sans aucun mot, sans aucune colère ni aucun refus. Ce chemin tracé, cette avancée vers un inconnu légèrement moins effrayant car indiqué, il n'a jamais cherché à s'en défaire. Et c'était ce qu'on lui reprochait, ce qu'elle lui reprochait. T'es trop proche de ton frère, tu le suis trop. Comment vas-tu trouver ta propre voie si tu suis celle tracée par ton aîné ? Affirme-toi, choisis.

Non.
Susanoo ne peut pas.
Il ne veut pas.

Parce que Susanoo est bien avec Amaterasu.
Et que c'est une vérité qui n'est jamais devenue mensonge.
Jamais, ni pendant leur vie, ni pendant leur mort.

T'as vraiment des idées, lâche-t-il en éclatant de rire, heureux.

Il s'avance et se jette dans la mer de boules, comme un enfant, comme un gamin. C'est un gamin, Susanoo. Un gamin qui a jamais trop su trouver sa place, un gamin un peu perdu, un peu naïf, un peu paumé. C'est pour ça qu'il a besoin de son frère parce que tout seul, il est incapable de se débrouiller, incapable de se retrouver.

Il rit, il s'amuse.
Il ne fait pas ça souvent.
Mais quand il le fait, c'est rassurant.
C'est apaisant.

Il espère qu'Amaterasu va bien.

Cap de toutes les compter ?

Susanoo se sent revivre. Toute la pression a disparu, toute les pensées noires se sont envolées. Ouais, elles vont revenir. Elles vont être là le soir, tard dans la nuit, quand il sera tout seul dans son lit.

Mais là, avec Amaterasu, elles n'y sont plus.
Les ombres et les pensées sombres.
Avec Amaterasu, tout est blanc.

Dis-moi Susanoo, tu ferais quoi sans Amaterasu —

darren criss. @ atf
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#5
Terminé18.09.17 15:59
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#6
Terminé18.09.17 23:03
héroïne provisoire ,.
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Héroïne pure.
Poudre blanche dans la nature.
Héroïne.
D'une histoire.

Une histoire addictive, non ?

Dans son plus vieux souvenir, au fin fond de sa mémoire un peu bancale, il y a déjà Amaterasu. Il est là, inchangé et en même temps différent, identique et en même temps plus grand. Amaterasu a toujours été plus grand. Pas de taille — la différence se joue au millimètre près — mais dans tout le reste. Dans ses faits et gestes, dans ses pensées les plus secrètes, il est le plus grand. Et dans son plus vieux souvenir, Susanoo voit déjà son frère comme un grand.

Ils avaient quel âge ? Il ne sait pas, il ne sait plus. Mais ils sont jeunes, en primaire peut-être. Ils sont dans cette école réputée, dans ce milieu bien fréquenté. Susanoo a évolué dans ce monde avec son frère, il en connait tous les secrets et tous les repères. Il a vécu dedans. Dans son souvenir, ils ont leurs uniformes, ils sont bien habillés et il y a la nounou, Carmela, celle qui leur apprend la langue de maman parce que maman n'est pas là. Cette langue qu'Amaterasu maîtrise parfaitement mais que Susanoo subit plus qu'il n'apprend.

Le souvenir se dissipe.
Brusquement.
Retour à la réalité.
Susanoo prend une balle et la lance vers son frère.

C'est comme les étoiles, dit-il une seconde après en se laissant tomber dans la mer de balles.

Il regarde le plafond, sourire aux lèvres.

Tu crois qu'elles sont toute pareilles parce que c'est qu'un petit point dans le ciel mais en fait, elles sont différentes (il soupire) Elles sont uniques.

Le souvenir revient.
Brutalement.
Retour en enfance.

Il se rappelle avoir regardé son frère franchir en premier la porte de l'école. Ça ne pouvait pas être lui, Susanoo, éternel second, qui passerait devant. Non, il laisse Amaterasu. Il voit son dos, son sac, ses cheveux bien coiffés. Il sent la main de Carmela sur son épaule qui le pousse pour le faire avancer. Ah Susanoo. D'abord son frère, après lui.

Il avait peur.
Il flippait ce jour là.
Il voulait pas y aller.

Viens, Susanoo.
Suis-moi.


Amaterasu avait tendu sa main. Il s'était retourné, il avait offert à son frère une porte de sortie. Susanoo prend la main. Et il la sert, très fort. Tellement fort qu'il se rappelle encore. De ses ongles s'enfonçant dans la peau blanche de son frère, de ce regard, intense.

Dans ce souvenir, Amaterasu sauve Susanoo.
Encore une fois.
Toujours.

A ton avis, c'était quoi le titre de l'article annonçant notre mort ? On parie qu'ils ont dit « deux étoiles ont rejoint le ciel ce midi », lâche-t-il et il trouve son titre presque bon.

Susanoo se relève légèrement.
Il regarde son frère, de son regard chocolat et il est —

Inquiet ?

Susanoo a toujours été inquiet pour son frère. Parce qu'il prend des médocs, parce qu'il apparaît tellement fort qu'on s'attend à voir une fissure. Parce qu'il semble trop indestructible pour être invincible.
Alors Susanoo s'inquiète. Car si Amaterasu s'effondre, alors lui aussi.
Alors Susanoo veut transmettre à Amaterasu son soutien, ces mots qui semblent communs mais pour dire tu sais, j'suis là, pas toujours de la bonne façon parce que j'suis vraiment qu'un petit con mais j'suis là, Ama.

Il lui relance une balle.
Allez grand frère.
Qu'est-ce que tu caches ?

Est-ce que tout aurait été différent si Susanoo était né avant ? —

darren criss. @ atf
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#7
Terminé19.09.17 9:57
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#8
Terminé19.09.17 22:13
héroïne provisoire ,.
holding on to you

C'est votre frère jumeau, non ?
Ouais.
Alors, Susanoo, pourquoi vous comportez-vous comme s'il était bien plus âgé que vous ?

Ces questions à la con. Avec son sourire qu'elle veut probablement rassurant et compatissant mais qui la rend surtout con. Il la déteste. Il la hait. Pas parce qu'elle est méchante (elle a pas l'air méchante au fond) mais parce qu'elle pointe du doigt des choses que lui veut pas. Il veut pas voir, il veut garder les yeux bien fermés, rien percevoir, rien remarquer. Et elle, de sa voix insupportable et de son regard impénétrable, elle éclaire trop fort, elle demande trop vite.

Il a failli pleurer ce soir là —

T'es la plus belle des étoiles.
Et pourtant, quand est-ce que t'as cessé de t'aimer ?

Où était le virage ?
Le moment où ça a dérapé ?
Il n'y en a pas. D'instant précis dans le temps, de moment exact où Susanoo a cessé de s'apprécier. C'est un tout, un long chemin, une longue aventure pas vraiment drôle et pas vraiment excitante. Lui-même ne sait pas où ça a commencé, où il a chuté en premier. C'est là, ça semble avoir toujours été là. Peut-être quand ils ont commencé à apparaître dans les journaux, peut-être quand ils ont commencé à trop exiger de cet adolescent fragile et bien moins sûr que son frère. Cet adolescent si charmeur et pourtant si délicat, si vulnérable.

Leurs regards se croisent.
En silence, ils communiquent.
Susanoo ne peut s'empêcher de le penser Ama, toi qui va bien, est-ce que moi, avec mes soucis, je te rends mal, est-ce que moi, je suis —

NOCIF ?

Susanoo ne peut pas. Il ne peut pas se dire être l'égal d'une personne comme Ama. Amaterasu, toujours si brillant, toujours si impressionnant. Cette lune calme et rassurante, cette nuit aux mille éclats. Cette lune aux mots si beaux. Susanoo a envie de pleurer. Il a envie de pleurer, de laisser les larmes rouler sur ses joues, sur sa peau pâle.

Il a envie de pleurer face à cette poupée. Son frère peut sembler parfois tellement loin, tellement absent. Comme si brusquement, il n'y avait plus rien, plus de présent. Une coquille vide, un corps sans esprit. Amaterasu est alors parti et —

Et Susanoo est tout seul.

C'est pas ta faute, murmure-t-il en se relevant lentement (il passe sa main dans ses cheveux, il est gêné des paroles de son frère parce que Susanoo aime son frère plus que tout et qu'il sait qu'il est sincère, qu'il le pense vraiment et ça, il peut pas le supporter) C'est vraiment pas ta faute, c'est la mienne.

Sa voix est douce, presque trop douce. Trop calme, trop posée. Susanoo se hait d'infliger ça à son frère, sa moitié, celui qui à ses yeux vaut tout l'or du monde, tous les plus beaux souvenirs sur Terre et en Enfer. Susanoo aime son frère et ça a choqué la nana, ça a choqué la nounou car personne ne peut comprendre.

Ama, tu sais... (il s'accroupit, il est tout petit, il entoure ses genoux de ses bras bien trop maigres pour être sains, de ses mains tremblantes et vraiment pas rassurantes) Des fois, je me dis que —

Que quoi, Susanoo ?
Que si t'étais plus fort mentalement, on en serait pas là ? Que si t'étais pas là, Ama aurait peut-être pas tous ses problèmes ?
Ah Susanoo.
Susanoo, tu n'as jamais réussi à te dire l'égal de ton frère. Quelques minutes de différence que tu as creusé en années au fil du temps. Ce n'était plus ton jumeau, c'était ton grand frère. Brusquement, Susanoo n'est plus au même niveau mais en-dessous.

Et l'erreur est là.
Et ses cils battent rapidement, et ses mains serrent plus fortement.
Susanoo a peur.

Parce qu'il sait plus comment s'aimer —

darren criss. @ atf
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#9
Terminé21.09.17 18:15
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#10
Terminé23.09.17 23:43
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Dis, Ama, pourquoi les étoiles ne tombent pas ?
C'est la première question de Susanoo à son frère sur les étoiles. Une question simple, naïve, posée dans un murmure, dite dans un souffle. Il est tard, c'est la nuit. Deux enfants regardent le ciel sans un bruit. Et puis, le plus jeune (de quelques minutes), demande d'une voix enfantine pourquoi les étoiles restent accrochées au ciel, comment ces étoiles font pour ne pas tomber, comment ces étoiles font pour ne pas s'écraser. C'est la nuit, il fait noir. Deux regards posés sur l'immensité.
Amaterasu répond.
Amaterasu a toujours répondu à toutes les questions de son frère.

Toutes, sauf une —

Susanoo n'a pas toujours été malade.
Il y a eu un moment de sa vie, un instant, où Susanoo était sain.
Pas de psy, pas de combat contre son propre corps.
Susanoo était bien.

Mais son frère ?

Susanoo l'a vu, Susanoo le voit, Susanoo le sait.
Tout comme lui, son frère est rongé d'un mal, d'une ombre qui le recouvre mais que l'on ne cerne pas. De quelque chose de terrible mais qu'il ne définit pas. Ces absences, ces maux de tête, Susanoo les observe, les déteste, les maudit. Son frère est invincible, son frère est intouchable. Car Susanoo n'a toujours vu que son frère. L'environnement extérieur, le monde qui l'entoure, n'a de sens que parce qu'Amaterasu existe.

Mais face à cette maladie, Susanoo n'a jamais su rien faire. Ama, toi qui semble aller bien, comment je peux t'aider, comment je peux réparer tous ces morceaux déchirés ?
Ah Susanoo.

Susanoo sent les bras de son frère autour de ses épaules, il sent le contact physique, cette chaleur si rassurante, cette odeur si enivrante. Ces mots qui le touchent, ces mots qui vont calmer ses peurs et gommer son mal. Il est bien, il veut que le temps s'arrête, que les secondes se figent et que plus rien ne bouge. Il veut rester ainsi, éternellement, dans les bras d'Amaterasu. Oh, ce n'est pas la première fois, bien au contraire. Ce n'est pas nouveau que Susanoo tombe, qu'il trébuche et que son frère le relève. Ce n'est pas nouveau que le soleil soit sauvé par la lune, que ces deux astres se lient et se supportent dans la Voie Lactée.

Et puis, elles sont là.
Ah, elles sont belles.
Elles sont si pures, si transparentes.
Les larmes de Susanoo.

Elles glissent sur ses joues alors qu'Amaterasu lui demande ce qu'il veut. Parce que personne d'autres (ni la psy, ni la nounou, ni les parents) -- personne, ne lui avait jamais demandé ce qu'il voulait vraiment. Il étouffe un sanglot, il pose sa tête dans le creux du cou de son frère et il pleure, pleure, pleure. Il pleure, fatigué -- il pleure, soulagé.

Je voudrais être moi, murmure-t-il entre deux spasmes.

Je voudrais être moi.
Je ne veux plus porter ce masque, je ne veux plus être ce que l'on exige de moi.
Je veux manger normalement, je veux vivre sans cauchemar ni égarement.


Susanoo se colle encore plus à son frère. Il est là, dans ses balles, et il pleure comme un enfant. Il pleure parce qu'il n'a jamais eu cette question, il pleure parce qu'il a perdu son temps. Toutes ses séances, tous ces questionnements -- tout cela n'a servi à rien alors qu'Amaterasu l'a enfin posée.
Cette question si courte et pourtant si importante.

Susanoo ne s'aime pas mais il sait, oh il le sait très bien, que son frère fera tout pour l'aider. Et ce soutien est tout pour lui, peut-être tellement trop qu'il en abasourdit les autres. C'est quoi cette relation ambiguë, c'est quoi ce rapport complexe ? Personne ne le sait, sauf eux.

Il se détache légèrement.
Il laisse glisser sa main sur la joue d'Amaterasu.
Une caresse, un effleurement.
Le plus doux des contacts.

Et il se rappelle.
Amaterasu ne lui a pas répondu à une question.
Toutes les autres ont une réponse.
Mais une est restée sous silence.

Ama, dis-moi, chuchote-t-il en se rapprochant du visage si parfait de son frère.

Regard ébène dans regard chocolat.
Si l'un ne va pas, alors l'autre non plus.
Susanoo ne va pas bien.
Mais Amaterasu non plus.

Il encadre de ses mains blanches, de ses doigts fins, le visage de son frère, au creux de ses mains. Ils sont si proches, si fusionnels. C'est trop intense pour ne pas être charnel. Dans la nuit, quand ils ne sont que tous les deux --

Susanoo ne lui en veut pas.
Susanoo aime Amaterasu.
Susanoo veut aider Amaterasu.

Pourquoi tu pars ?

Car Amaterasu n'a jamais expliqué à Susanoo sa maladie —

darren criss. @ atf
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