Old version :
C’était une journée superbe, comme on pouvait s’y attendre pendant le mois de juillet. Il était presque midi, pourtant le soleil était déjà haut, chauffant la surface de la ville et des quartiers perdus de Tokyo, qu’ils soient d’origines ou des quartiers reconstruits par des européens restés vivre au Japon. Des cafés, d’où de succulentes odeurs de café, de thé et de dessert s’échappaient, étaient déjà ouverts et remplis de clients. La galerie, dans la rue principale, était splendide, faite de brique, d’une pointe d’or et d’argent. Dedans, plusieurs boutiques était visible.
La boutique, le Hana no Yuki (花の雪), ne se trouvait pas très loin de la galerie, sur un coin près de l’entrée (ou de la sortie) de cette longue rue protégée par un toit de verre. La boutique de fleur était une belle petite boutique avec un simple étage au-dessus. La façade était blanche, avec une grande porte vitrée au centre, sur les côtés il y avait deux superbes vitres, travaillées avec des ornements en acier, faisant penser à de l’art nouveau. Au-dessus de tout ça se trouvait trois auvents en tissus bleues et blanches, à rayures verticales. De nombreux pots, fleurs et de présentoirs étaient présents en face de la boutique. L’enseigne était écrite en japonais, mais un sous-titre, la transcription du nom, était noté, dans un style ancien, dans le même style que les métaux des belles vitres.
L’intérieur n’en était pas moins magnifique, ou fleuri, par ailleurs. La boutique se composait principalement de trois pièces : l’atelier, qui était à l’arrière aux cotés de la réserve, la serre, qui se trouvait sur le toit et la boutique en elle-même, où se vendait les produits. Les murs blancs refroidissaient la salle, mais l’atelier était fait entièrement de bois, tout comme le sol de la belle bâtisse. C’était un parquet bien ciré, d’un bois clair et charmant.
L’étage était en vérité un appartement, composé d’un salon, d’une cuisine, d’une grande chambre et d’une belle salle de bain, comme à la vieille Europe. Cependant, tout l’étage était inhabitable. Pour cause, cela faisait quelques années déjà qu’il était en rénovation (clairement, les morts avaient tout leur temps).
Malheureusement, c’était là, la source de tous les problèmes de Hoshiko.
Il arriva sur les lieux de son travail, comme d’habitude, par les transport en commun et en marchant un peu. L’endroit était comme d’habitude. La journée avait commencée comme n’importe laquelle. Pourtant, très vite, tout parti bizarrement. Ebiko était partie en précipitation, on ne savait où, laissant la boutique à Hoshiko, lui disant : « Je te confie la boutique ! ».
Ç’avait surpris le faiseur de potion quand elle était partie, sans expliquer pourquoi*. Mais il avait accepté le rôle, sans soucis. Généralement, il n’y avait pas beaucoup de monde, à cette heure-ci. Ce fut, près d’une demie-heure après le départ de la propriétaire du commerce, que les problèmes commencèrent.
D’abords, il eut un bruit d’explosion, ou du moins quelque chose de ressemblant. De panique, le nécromant était sorti voir ce qu’il se passait. Seuls les gens très proche de la boutique avait entendu le bruit. Mais il n’y avait plus rien, pas grand-chose. Heureusement, se dit Hoshiko, qui ne chercha pas à savoir plus. Il reprit son rôle de vendeur, comme s’il était quelqu’un d’autre. Il jouait littéralement un rôle, dans une pièce. Si les clients avaient commencé à chanter, il n’aurait pas trouver ça étrange. Mais lui, il n’aurait pas pu. Il n’aimait pas son corps, mais sa voix était pire que tout. C’était une voix désagréable, terne, un peu trop grave à son goût, et encore pire à l’audio. Mais ce n’était pas un important.
Ensuite, il eut les gouttes d’eau. C’était amusant, on aurait dit que la pluie s’était installée dans la pièce. Ca arrosait les fleurs, les pots. On aurait dit une sorte de pouvoir, d’un nécromancien.
« – Est-ce que l’un de vous est la cause de cette pluie ? Non ? » Personne. Aucun d’eux n’était coupable. Mais le pire, ce fut le petit ruisseau qui descendit les escaliers, noyant peu à peu les pieds de tout le monde, qui sortit d’ailleurs en précipitation. Hoshiko inclut. Mais il retourna rapidement à l’intérieur, commençant à sortir les produits à vendre. Il appela trois à cinq fois Ebiko, avant de passer des messages désespéré à Hyun-Su.
Allait-il répondre ? Oui, il l’avait fait. Entre chaque message, il y avait une attente, car Hoshiko était fort occupé. Et l’eau qui n’arrêtait pas de monter. Il n’avait pas la moindre idée de comment stopper tout ça. C’était une véritable catastrophe. Et les papiers qui commençaient à prendre l’eau !
Le nécromancien avait sorti quelques plantes dehors, proche de la boutique, mais éloigné du courant qui sortait des portes. Heureusement qu’il y avait les caniveaux qui n’étaient pas trop loin, qui prenait l’eau plutôt que la rue entière.
Hoshiko faisait de son mieux, mais il était déjà débordé, littéralement, par les problèmes. Il savait qu’il aurait dû monter pour régler ça, mais il était paniqué, et il n’avait pas la moindre idée de quoi faire, alors, il attendait Hyun-Su qui devait arriver, tôt ou tard, son dernier message lui demandant s’il voulait d’autres vêtements. Ciel, oui. Il donnerait son or pour des vêtements secs, même si ça signifiait se changer devant Hyun-Su. Hoshiko était quelqu’un d’assez pudique. Et en particulier en face de garçon, principalement à cause de sa… condition.
Mais bien sûr, même si le monde des morts était fort tolérant, Hoshiko n’avait jamais pris la peine de l’avouer, et ce, pour plusieurs raisons. La première était très simple : ce n’était pas leurs oignons, la deuxième était qu’il n’avait personne d’assez proche à qui le dire, et la troisième était que la première fois qu’il l’avait annoncé, il était mort.
Et en toute sincérité, Hoshiko n’avait aucune envie de quitter ce monde-ci : il s’y plaisait plus ou moins, et c’était plus que son autre vie.
C’est au moment d’envoyer son message qu’une nouvelle vague (d’eau) débarqua au rez-de-chaussé.
« – Bordel, bordel, bordel, bordel, bord-… », répéta-t-il en boucle.
Le garçon tenta, tant bien que mal, de retirer l’eau qui ne cessait de revenir, ce qui revenait à donner des coups d’épée dans l’eau : c’était fort inutile.
Hoshiko était paniqué, trempé, à bout de nerf. Et il n’avait pas encore réussi à tout sortir.
Heureusment que ce fut à ce moment-là que Hyun-Su débarqua.
* Ebiko est partie chercher un stock de potion pour son ouïe.