Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Poussière d'étoile
La semaine avait été éprouvante. Plusieurs affaires de chimères nous avaient donné pas mal de fil à retordre à l’agence et je n’avais pas eu une minute à moi. Basculant entre la maison et le travail, j’avais à peine vu Lexa cette semaine et encore moins mes amis. Les seuls que je croisai étaient mes collègues de travail, et encore, quand l’envie me venait de bosser avec eux.
Concrètement, j’avais passé ma semaine à utiliser mes pouvoirs encore et encore sur toutes les victimes présentes sur les scènes sur lesquelles je m’étais rendue. Pas une fois mon pouvoir n’avait flanché. J’avais cette sensation donc d’être capable de le contrôler entièrement à présent et c’était une bonne chose. Chose que je voulais absolument partager. Il n’y avait qu’une personne pouvant vraiment me comprendre la dessus et c’était Etsu. Au final je n’étais pas proche de beaucoup de personne et Shirley et moi avions une toute autre relation et mes pouvoirs n’étaient jamais réellement intervenus entre nous, alors qu’avec Etsu, tout s’était compliqué la fois dernière. Elle avait vu une partie bien cachée de moi à ce niveau là et je voulais lui montrer le meilleur à présent.
Je pris alors mon téléphone et me rendis dans mes contacts. Je cherchai dans mes messages et remontai extrêmement loin dans la file des conversations sms. J’ouvris son onglet et me rendis compte alors que cela faisait beaucoup trop longtemps finalement que je n’avais pas eu de ses nouvelles. Vraiment beaucoup trop longtemps. J’avais été tellement ailleurs que je ne m’étais même pas rendu compte de cela. Peut-être était-elle passée dans le semaine pendant mon absence ? Même, tout ça me semblait tout à coup vraiment étrange. Déjà parce que nous avions l’habitude de nous voir assez régulièrement et ensuite parce que même si nous étions occupées nous prenions toujours le temps de prendre des nouvelles de l’autre. Bon je disais cela mais cette semaine j’avais enfreins moi aussi les règles. D’ailleurs peut-être même qu’elle attendait elle aussi un message de moi ? Je me posai bien trop de question et décidai alors de l’appeler directement. Je tombai sur la messagerie sans aucune sonnerie. Elle n’avait sans doute plus de batterie. Alors je me connectai sur tous les réseaux sociaux possibles et vis alors qu’elle était inactive depuis plus d’une semaine. La panique s’empara de moi et en quelques minutes j’étais déjà sur ma moto et me précipitai vers l’agence. Jamais de ma vie je n’avais roulé aussi vite. Grillant un feu rouge, une voiture de contrôle de la vitesse se mit à ma poursuite. Je n’avais pas le temps pour ça. Je roulai encore plus vite, encore plus imprudemment, prenant ruelles et sens interdits. Je les semai en quelques minutes et arrivai alors à l’agence. Là je cachai ma moto derrière une bene à ordures de mon ancien parking et me mis à courir en direction de l’agence. Je descendis les escaliers quatre par quatre et arrivai devant l’appartement Pucca. Je repris mon souffle une seconde et frappa à la porte.
Il n’y avait rien, rien ne lui était arrivé, rien, rien, rien. Il ne fallait pas que je m’inquiète, elle allait ouvrir cette porte et allait bien.
Quelques secondes plus tard celle-ci s’ouvrit et Etsu apparut enfin, étonnée de me voir. Un soupir de soulagement sortit de ma bouche avant que je ne pose un peu mieux mes yeux sur elle. Quelque chose n’allait pas. Je ne savais pas quoi, je ne savais pas pourquoi, mais clairement, elle allait mal. Son regard était beaucoup plus sombre, inquiet même, elle semblait presque à bout de force, tremblotante dans son esprit, dans son corps. Je posai alors mes mains sur le haut de ses deux bras et la secouai légèrement.
- "Etsu ! Qu’est ce qu’il se passe ?! Je n’avais pas de nouvelles de toi, j’ai essayé de t’appeler mais rien ! Qu’est ce qu’il y a ? Quelqu’un t’a fait du mal ?!"
Je me mis alors en colère imaginant alors qu’on puisse s’en prendre à elle. Si quelqu’un osait la toucher ne serait-ce que quelques secondes… Cette idée ne me calmait pas, non, non, non, une rage s’installa en moi mais il ne le fallait pas, il fallait d’abord que je comprenne, que je la rassure, que je lui dise que j’étais là ! Alors dans un élan de tendresse je la tirai vers moi pour la prendre dans mes bras. La serrant aussi fort que possible.
- "Je suis là, quoi qu’il arrive, je suis là maintenant."
Étrangement, elle ne me touchait pas. Étrangement, elle ne me serra pas dans ses bras. Je me reculai alors un peu, la lâchant doucement.
- "Etsu.. ?"
Ma voix tremblotait un peu.. Mais qu’est ce qu’il se passait à la fin ?!
Poussière d'étoile
Quelque chose n’allait vraiment pas. C’était la première à se jeter dans mes bras, à venir contre moi, à rester tout simplement près de moi pendant des heures, mais là, elle ne m’avait pas enlacé. Sa petite voix vint alors prononcer mon nom et en quelques seconde tout s’écroula autour de moi. Elle s’effondra, comme jamais je ne l’avais vu faire. Ce n’était pas son genre, elle avait beau être sensible, Etsu était celle qui était forte pour nous deux. Mais elle était là, recroquevillée sur le sol. Je voulu intervenir, je fis un pas mais ses sanglots éclatèrent de plus belle. Je ne savais pas comment réagir. Habituellement, je l’aurai serré contre moi, tout simplement mais là c’était nouveau pour moi.
Je m’accroupis alors à ses côtés et passai ma main sur mon visage inquiet. J’avais tant envie de pleurer avec elle. Cette scène était tout simplement atroce. Elle était sans doute la personne que j’aimais le plus au monde et la voir ainsi me déchirait le coeur. Qui avait pu la mettre dans cet état ? Elle ne semblait pas blessée, juste extrêmement fatiguée.. S’était-il passé quelque chose ces derniers jours. Il fallait que je sache, il ne fallait pas que je la laisse comme ça. Il fallait qu’elle m’explique pour que je l’aide. C’était mon devoir de le faire. Peut importe ce que pourraient en penser les gens, ce que pourrait en penser Etsu même, si il y avait une chose dont j’étais certaine, c’était qu’elle était ma personne, mon amie, mon âme soeur, et je devais prendre soin d’elle. Quoi qu’il arrive.
Alors j’avançai ma main vers elle. Je savais que ce serait aussi dur pour elle que pour moi, que penser à un moment joyeux dans ces conditions était difficile alors j’oubliai cette idée et je pensai à la seule chose qui me venait à l’esprit, mon amour pour elle, mon affection, ma confiance en elle. Je passai ma main dans sa nuque, frôlant sa peau doucement et en quelques centièmes de secondes lui transmis cette émotion. Je lui donnai quelques minutes de répit durant lesquelles elle ne pourrait penser qu’à notre amitié, qu’à cette sensation de chaleur que l’on ressent dans les bras de l’une et de l’autre. Avec ça ses sanglots allaient s’arrêter et c’était un bon début.
Je relevai alors son menton afin qu’elle me regarde. Ses traits étaient tirés, inquiets, son visage triste, comme si elle avait à porter le poids du monde sur ses épaules. Elle tremblait encore. Elle n’avait clairement plus de force. Avait-elle mangé au moins ? Bon sang..
- "Ne bouge pas et laisse toi faire. Je vais m’occuper de toi."
Entre un élan de colère et de tendresse, je passai alors mon bras dans la pliure de ses genoux et le second au niveau de son dos et la soulevai. Je me redressai, la portant à présent contre moi. Sa façon de se tenir, quand elle se tenait, sa façon d’être habillée, son regard vide et à la fois si lourd. Clairement ça n’allait pas. Je m’avançai alors dans l’appartement, évitant soigneusement de me prendre un meuble. Je regardai autour de moi. Il avait quelque peu changé, il était certes toujours aussi collant, mais beaucoup moins… remplis. Y avait-il eut un déménagement ?
Dans tous les cas je n’allais pas la poser sur ce canapé plein de guimauves. Je la serrai un peu plus contre moi, comme un enfant que l’on serre contre sa poitrine et m’avançai vers sa chambre. Elle était fermée.
- "Je m’occuperai de ça après. "
Alors je mis un grand coup de pied dans la porte afin de l’ouvrir. J’entrai dans la pièce, la refermai au maximum et me rendis jusqu’au lit pour la déposai en son centre. Je grimpai à mon tour, passai mon bras derrière sa nuque et la ramenai une nouvelle fois contre moi.
- "Je suis là maintenant. Dors un peu, reposes toi, tu sembles fatiguée." Je caressai ses cheveux. "Et après tu m’expliqueras ce qui se passe. Laisses toi aller mon ange." Doucement je vins alors frôler sa joue de mes doigts chauds. "Endors-toi." Un sentiment de fatigue s’imprégna alors de nos deux corps.
Poussière d'étoile
J'ouvrai doucement les yeux, réveillée par cette chaleur contre mon corps. Je regardai en cette direction me souvenant de ce que je venais de vivre. Les yeux d'Etsu étaient encore tout bouffis, ses cheveux humidifiés de ses larmes étaient à présent tous en bataille.
Mon bras toujours callé sous mon ami était engourdis au plus au point. Ne le sentant plus, donc, je me décalai doucement enfin de pouvoir le libérer. Je pris alors la tête d'Etsu de mon autre main afin de la retenir et de la reposer doucement sur l’oreiller.
Il fallait qu’elle se repose encore. Son état m’inquiétai beaucoup trop pour songer à la réveiller maintenant.
Alors je me levai du lit avec délicatesse, pris une couverture légère que je déposai sur elle avant de sortie de la pièce. Direction la cuisine.
Je n'avais évidement aucun mal à me repérer dans son appartement y étant venue des dizaines de fois. Cependant je le trouvai légèrement changé. Il manquait clairement des objets, des meubles même. N’appartenaient ils pas à l’agence pourtant ? M’enfin ce n’était pas mes affaires.
J’enfilai un des tabliers d'Etsu, sortis quelques ingrédients et commençai alors à cuisiner.
Rapidement mon risotto prit forme. Les odeurs se diffusèrent peu à peu dans la pièce et je terminai doucement la cuisson.
J’ouvris un des placards de la cuisine et y attrapai la plaquette de chocolat blanc. Je coupai deux petits carrés et les plaçai sur le plateau repas à côté de son assiette que je remplis ensuite. Je rajoutai un verre d’eau et des couverts et retournai dans sa chambre.
Je posai alors le plateau sur sa table de chevet puis la rejoignis à nouveau. J'embrassai son front délicatement tout en plaçant une des mèches de ses cheveux derrière ses oreilles.
- "Etsu, ma belle, réveilles toi, il faut que tu manges un peu."
Je continuai de lui caresser doucement les cheveux.
Poussière d'étoile
Chaque mouvement semblait si difficile pour elle, si emplie de souffrance. Comment en était-elle arrivée là ? Je me rappelai de notre dernière rencontre, lorsqu’elle était venue chez moi et m’avais alors aidé avec mes pouvoirs. La journée qui s’en était suivie avait été parfaite, nous avions ris et discuté pendant des heures. Comment avait-elle pu passer de cet état là, à celui devant mes yeux ? Il fallait clairement que l’on discute, mais je ne savais pas comment aborder le sujet.
Mais je la vis sourire un instant ce qui me soulagea un peu. Elle ne mangea qu’un carré de chocolat avant de me demander de m’asseoir. Me le demander.. Elle avait employé ce ton inquiet, celui que l’on utilise lorsque l’on veut annoncer quelque chose de triste à quelqu’un. Vu son état je ne m’attendais pas à autre chose, mais cette façon qu’elle avait de faire, cette façon si formelle ne me plaisait pas. Je fronçai alors légèrement un sourcil avant de venir m’installai juste à côté d’elle.
D’habitude elle se serait collée à moi, ou bien elle m’aurait au moins attrapé une main, manière de me rassurer un peu. Mais pas là, pas aujourd’hui. Non, elle se trouvait devant moi, ne bougeait pas, elle se repliait presque sur elle même. La Etsu inquiète que j’avais vu à la porte d’entrée était à nouveau en face de moi et j’étais clairement perdue, ne sachant absolument pas quoi dire ou quoi faire. Je l’avais sentis faire, s’éloigner un peu plus tôt lorsque je m’étais approchée. Je l’avais sentis fébrile. Stupide pouvoir qui me troublait des émotions des autres sans cesse. J’avais cette fichue manie, désormais, de m’incruster dans les sentiments des autres et je n’avais aucun échappatoire. Surtout lorsqu’il s’agissait d’elle. Je tenais tellement fort à elle que j’avais cette sensation d’être constamment reliée à ses humeurs, ses états d’âme, ses ressentis. Je n’avais pas le choix, je ne pouvais pas m’échapper et encore moi maintenant qu’elle voulait me parler.
Ok, j’étais effrayée, clairement effrayée. Je ne savais pas du tout ce qui se passait et le fait que j’apprenne tout cela juste parce que j’avais décidé de venir me rendait tout aussi mal à l’aise. M’en aurait-elle parlé si je n’avais pas débarqué plus tôt ? Se serait-elle confiée à moi ? Pour la première fois depuis.. toujours, je me sentais de trop dans cette pièce. J’avais toujours eu cette connexion avec Etsu que seules nous deux pouvions comprendre, quelque chose d’indescriptible que me prenait aux tripes à chaque fois que je pensais à elle. Mais là, à cet instant, j’eus simplement l’impression d’être la seule à ressentir ça. J’avais dépassé mes limites pour elle, j’avais réussi à combattre mon don tandis qu’elle, s’était cachée loin de moi, faisant de moi la dernière de ses confidentes.. Lui en voulais-je ? En avais-je le droit au moins ? Non, pas vraiment. Je la connaissais dans le fond et c’était simplement ma jalousie et mon inquiétude qui parlaient. J’essayai de mettre de côté ses émotions me focalisant alors sur le fait que malgré tout elle avait préféré rester seule avec que je n’intervienne. Peut-être se sentait-elle réellement obligée de me parler, de me devoir quelque chose. Alors c’est à contre coeur que ces quelques mots sortirent de ma bouche.
- "Je sais que j’ai toujours dis que je serai la pour toi.. Mais je peux aussi comprendre que tu n’es pas forcément besoin de moi ou de te confier. Enfin, je veux dire, si tu ne veux pas en parler.. Je peux comprendre aussi.. " Non, je ne pouvais clairement pas comprendre, mais je crois qu’au fond j’avais juste peur de ce qu’elle pouvait m’annoncer. " Tu ne me dois rien tu sais.. " C’était la vérité mais c’était une vérité qui me faisait bien du mal.
Poussière d'étoile
Des larmes, de minuscules larmes coulaient sur son doux visage. J’avais encore dis un truc de travers.. Mais ce n’était plus la question en réalité, il fallait juste que je sois là pour elle.
Elle avait eu peur de me faire du mal ? Après tout ce que moi je lui avais fait, elle s’inquiétait encore de ça.. Elle était vraiment la personne la plus adorable au monde, c’en était certain désormais. Des milliers de questions se posaient dans ma tête. Je captai son regard humide, elle avait tellement peur. Son visage changea légèrement comme dégouté, inquiète de ce qu’elle allait faire. Je ne compris pas vraiment tout ce qui se passa ensuite. Elle releva sa manche laissant apparaitre une constellation de tatouages. C’était magnifique, ça lui correspondait tellement bien. Mais je ne comprenais toujours pas où était le problème.. S’était-elle fait enrôler dans un gang ou quelque chose du genre ? Puis elle attrapa le carré de chocolat et celui-ci disparut. Une lumière verte, un énième encrage sur sa peau. Je ne bougeai pas, essayant de remettre tout cela en place dans ma tête.
Mon visage était toujours aussi étonné, sans autre émotion. J’étais bien trop concentrée à faire le lien entre tous ces éléments. Elle avait un pouvoir, elle était donc nécromancienne. Mais depuis peu apparemment. Je comprenais à présent. Elle était dans ce moment là, celui ou notre pouvoir nous effraie, celui où l’on blesse les autres et où l’on se blesse davantage. Elle devait avoir peur, voir peut-être mal. Je plongeai alors mon regard gris, si intrusif dans le sien. Et puis mon visage se détendit et un léger sourire presque maternel apparut.
- "Tu es magnifique."
Et sans vraiment me retenir cette fois-ci je vins l’encercler de mes bras, faisant attention à ne pas toucher ses mains. Pas par peur non, juste pour ne pas l’effrayer davantage si quelque chose se passait. Alors j’approchai ma bouche au creux de son oreille.
- "Laisses toi du temps."
Je la serrai un peu plus fort avant de me reculer et de continuer à la regarder tendrement. "Maintenant, expliques moi ce qu’il en est, exactement." J’étais un peu plus autoritaire, mais d’une autorité que l’on prend lorsque l’on protège ceux qu’on aime. "Je vais t’aider à gérer tout ça."
Alors je me rapprochai doucement et passai ma main dans ses cheveux. Délicatement je lui caressai alors la tête, tout en lui souriant, puis ma main glissa près de son visage que je frôlai doucement de mon pouce.
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