Un pas vers le brouillard
Siska. Le nom roule dans l’esprit de Milo sans qu’il en trouve origine -et puis il s’en fout un peu, de l’origine du truc, du moment qu’elle fait bien le travail.
Elle ne peux pas savoir, évidemment, qu’il est un brasseur de pacotille et que le truc le plus impressionnant qu’il ai réussi a brasser est une potion pour faire tomber les oreilles. Mais hé, il ne va pas se plaindre, et même si l’idée d’avoir une présence au dessus de son épaule quand il touille ses plats ne l’enchante pas, il veux bien consentir à se sacrifice pour le bien de sa vengeance.
Il sert la main pâle qu’on lui tend.
- Ça marche.
Que dire de plus ? Il prend le carnet qui l’attend sur la table et le feuilleter vaguement. Plein de trucs marqués, pas toujours dans un alphabet qu’il connaît… Bah, il trouvera bien un moyen de le déchiffrer, si jamais il a la motivation de s’y intéresser. Ce n’est pas dit. Les potions ce n’est pas vraiment son truc. Mais puisqu’on lui laisse…
- Y’a mon numéro de téléphone dans le carnet. T’as qu’à m’appeler quand tu veux venir voir.
Il n’avait plus qu’a attendre, maintenant. Attendre et espérer. Dix ans de plus s’il le faut, la mort était tellement longue. Mais au moins, il n’aura plus la sensation de perdre son temps, de laisser l’autre s’en tirer. Lancer Siska à ses trousses est déjà une forme de torture en soi alors… Ouais, il peux vivre avec ça. Il peux dormir même. Il est soudainement fatigué d’ailleurs, comme si tout le sommeil en retard s’était déversé dans la conversation et avait absorbé toute son énergie. C’est sûrement le cas d’ailleurs.
- J’vais rentrer et me pieuter.