Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Voir la petite Poppy bouger me rassura immédiatement, tout autant que ses mots réconfortants. Ne pas aller en prison était la bonne nouvelle de la journée. Alors que je commençais à me sentir rassuré, mon cœur devait certainement regagner un rythme normal, je me dis que finalement, tout ira bien. J’en oubliais presque la douleur à la main.
Je ne restais que spectateur sur la minute qui suivait, minute qui me paru l’une de ces scènes au cinéma, au ralenti avec une musique épique. Courageusement, tel un héroïne soviétique victorieuse des plans quinquennaux dans les koulaks, Poppy patina avec grâce jusqu’à la poêle, fit valser ce qui fut un jour un blini – paix à son âme – sur l’autre plaque cuisson, et pensa même à éteindre les flammes de la première plaque.
Je poussais un soupir de soulagement, que je n’entendis pas à cause de l’alarme incendie. Au moins, avec tout ce vacarme, on aura au moins eu le mérite de réveiller le reste de colocataires, voir de l’immeuble. Poppy m’enjoignit de mettre ma main brûlée sous l’eau. Je m’exécutais sans rechigner. Une chose était sûre, cette matinée était fatigante.
Ma main était rouge, et mon front gouttait toujours rouge. Même si j’appréciais énormément cette couleur, da, je n’aimais pas saigner. J’en profitais pour m’essuyer le front avec de l’eau et un revers de main. La cuisine… Enfin, si on pouvait appeler ce champ de guerre « cuisine », était dans un sale état. Au moins, la dernière chose à régler était cette alarme incendie insupportable. Je jetais donc un regard vers Poppy, ne sachant pas comment lui demander comment arrêter ce bruit.
Alors une idée me vint à l’esprit. Les objets, s’ils sont cassés, ils cessent de fonctionner. Les liens se firent dans ma tête, et ni une ni deux, je coupais l’eau du robinet, attrapais une chaise du salon, montais dessus, touchais le petit boitier blanc au-dessus de nos têtes, et « boum ». Mon don avait peut-être son utilité des fois.
Je descendais par la suite de ma chaise, en posant mon pied au sol avec attention. Hors de question de glisser une nouvelle fois. Je souris alors en direction de ma camarade d’appartement, et lui demande, en croisant toujours les doigts mentalement pour qu’elle me comprenne :
-Now, maybe, I and you : big problem.
Je cherchais mes mots en secouant la tête d’un côté à l’autre. Je devais lui faire comprendre qu’on devait fuir la scène du crime. Que si on restait, on allait devoir nettoyer la cuisine, et que si quelqu’un voyait l’état dans lequel nous avions mis l’appartement – chose probable au vu du boucan – on allait peut-être devoir nettoyer TOUT l’appartement ! Ou pire, on pourrait se retrouver à la rue… J’enchaînais :
- I love sleep here. We hide now. Or we clean all.
Je ne sais pas si elle pouvait comprendre ma phrase. J’avais moi-même l’impression que mes idées s’emmêlaient un peu les pinceaux. Mais avant de faire quoi que ce soit, il fallait nous soigner. J’attrapais la trousse de soin, en m’asseyant par terre, à même la chantilly, et proposa à Poppy :
- I start with you. And after, it’s you with me, ok ?
Ca ne sonnait pas un peu romantique ? Pas à mes oreilles d'ours russe en tout cas. Et puis la journée ne faisait que commencer.
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