Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Personnages attendus

Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

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#11
Terminé15.12.17 22:07

On pouvait presque entendre de la musique en fond. Un mélange de classique et de pop plus actuel que l'on jouait dans les films romantiques tendance que l'on passait dans les grandes salles de cinéma. Le genre de films qui faisait frissonner les adolescentes devant les jeunes premiers qui souriaient à cette fille qu'il rencontrait par hasard, au détour d'un couloir. Cette fille qu'il n'avait pas vu depuis des lustres, qui lui avait semblait-il manqué, qui le faisait sourire et qu'il arrivait à faire rigoler. Oui, un petit film à l'eau de rose à la fin duquel, les spectateurs l'espéraient, les deux protagonistes finiraient par danser librement et joyeusement sous la lumière de la lune, sur le carrelage de cette bibliothèque. Mais comme dans tous les bons films, ce qu'on pense voir arriver n'arrive pas vraiment.

Etsu l'observa réfléchir, l'écouta docilement, afficha un sourire puis émit un rire quand elle entendit sa remarque. On aurait dit un enfant, espiègle et joueur, malicieux et imaginatif, prêt à vous sortir des dizaines de fins possibles, désireux de savoir le dénouement de l'histoire, des étoiles plein les yeux. Un enfant, dans le coin d'une cour, qui rit derrière ses mains avant de pointer le trésor qu'il a trouvé à son amie. Une autre enfant, toute aussi souriante, toute curieuse, toute sage qui rit en saisissant le petit trésor entre ses mains. Ils ne se rendaient pas compte, pas encore, que ce qui était là sous leurs yeux étaient bien moins anodins qu'ils pouvaient le penser. En tout cas pour la japonaise qui continuait de sourire en écoutant le discours du jeune homme près d'elle, assis sur la marche de l'escalier de la bibliothèque.

Etsu écoutait, riait, souriait, comme elle ne l'avait jamais fait avec n'importe quel autre inconnu. Elle s'était agacée avec Pom, énervée avec Urie, irrité avec Fubuki, quelque peu apaisé avec l'homme aux roses orangées. Mais jamais elle n'avait agi de cette façon. Ni même avec Takuma, ou Gin, ou Ekaitz. Pour Ellioth et Cassian c'était différent. Pour la brune, ils n'étaient rien d'autre que des enfants. Mais Susanoo lui, c'était complètement différent. Elle sentait pourtant qu'il était plus jeune, malgré son coté secret, qu'il y avait une différence entre eux, bien que minime. Pourtant, pourtant...

Tout était tellement... irréel...

On entendait le clapotis de l'eau sur les fenêtres, plus sourd que celui de la rivière pendant la nuit. On percevait les voix basses des autres visiteurs dans les autres pièces sans pour autant les voir, le souffle inconstant du vent qui faisait grincer les hauts murs de la bâtisse. Mais c'était comme s'il n'y avait qu'eux, comme si plus rien n'existait, comme s'ils étaient seuls au monde. Quand soudain, dans l'atmosphère calme et douce du couloir, une vibration change l'air ambiant. Les perles ambrées de la jeune femme s'agrandissent tandis que le jeune homme se lève d'un coup, son livre entre les mains. Etsu put enfin voir la couverture, deviner le titre, découvrir qu'il s'agissait d'une bande-dessinée dont elle avait vaguement entendu parlé quand le jeune homme se mit presque à gigoter, étant alors passablement agité.

- Ne bouge passilence. Angoisse. Surprise. - je reviens, je dois juste...

Jupiter s'en va. Il s'en va. Jupiter part et laisse Saturne. Ils ont à peine commencer à danser. Ils n'en sont même pas à la moitié. Jupiter s'en va et Saturne à un temps d'arrêt. Son cœur se serre, son regard se fixe dans celui chocolat, ses membres se figent. Jupiter s'en va.

Et mince...

Etsu ne comprit pas tout, voire même rien du tout quand le jeune homme attrapa sa manche de façon soudaine et la força carrément à se redresser. Sous la surprise, la japonaise se mit à bouger un peu précipitamment, balbutiant des paroles incompréhensibles alors que le garçon la traîne à sa suite. Laissant ses affaires derrière eux, délaissant les livres par terre, abandonnant le sac de la brune. Jupiter s'en va... mais cette fois-ci, il emmène Saturne avec lui, pour ne pas la perdre de vue. Pour ne pas la laisser derrière. Un battement de cils, un souffle et Etsu le suit sans trop comprendre, ses yeux restant plongés dans ceux du garçon tout près d'elle. C'était bizarre. Super bizarre.

Et merde...

Deux enfants, cachés dans le coin de la cour, qui rient et sourient en tenant dans leur main un petit trésor qu'ils gardent jalousement pour eux. Des poussières d'étoiles, le spectre de deux planètes, qui dansent sur la surface de l'eau d'une rivière, puis sur le carrelage d'une riche bibliothèque. Ils ne se rendent pas vraiment compte, pas complètement. Mais alors que ses pieds s'emmêlent, que ses jambes jouent les fourbes et que la gravité fait son travail, Etsu a un battement de cœur et la sensation étrange qu'au final, tout cela n'est pas si anodin que cela.

Voilà ce qui arrive quand deux planètes se retrouvent au fin fond de l'univers pour danser ensemble en secret. Ils y prennent rapidement goût et s'attachent à jamais.



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#12
Terminé16.12.17 0:38
les hautes lumières ,.
les astres du jour
(bam)
(rétamage royal dans le couloir)
(ils ont l'air con)

Mais ils s'en foutent —

Susanoo a pas vraiment bien compris ce qu'il s'était passé -- il a tiré la manche d'Etsu, elle s'est levée, il s'est tourné pour rejoindre la gérante et son chariot, elle a avancé de quelques pas, elle a (sûrement) trébuché sur un livre, elle s'est accrochée à lui, il a tenté de la rattraper --
Et la seconde suivante, ils étaient par terre, comme des gamins dans la neige.
Prêts à faire l'ange à l'aide de leurs bras.

Susanoo se redresse légèrement.
Il regarde Etsu, dans la même position que lui.
Il éclate de rire.
(la gérante leur a adressé un rapide vous allez bien ?)

Et puis, il y repense.
C'est fugace et pourtant --
La scène est encore présente dans son esprit comme si c'était hier.

Mais ce n'était pas hier puisqu'il n'était pas encore mort et qu'il était en primaire. Dernière jour de classe, rangement des étagères. Il se revoit monter sur la chaise pour atteindre des cartons en hauteur, il se revoit en saisir un de sa main frêle et sans vraiment de force.
(enfant à la santé peu sûre)
(bam)
(sur sa tête, par terre)
Il est juste tombé de la chaise, il a un peu râlé mais il a gardé son sourire car Susanoo, depuis son enfance, est un soleil, un rayon si brillant qu'il peut obliger à fermer les yeux. Un rayon si fort, si puissant, qu'il en arrive à être déstabilisant. Susanoo brille, brille, brille.
Susanoo, ça va ?

Brutalement, le souvenir si chaleureux se transforme.
C'est comme une page noire.
Un silence.

Et il entend sa voix.
A l'autre.
Celle qu'il n'aime pas.
Vivant et mort.

Vous ne cessez jamais de faire semblant.
C'est une question ?
Susanoo, avec qui êtes-vous vous-même ?

Il ne sait pas.
Excepté son frère.
Ah -- avec Amaterasu, Susanoo est Susanoo. Il n'y a aucun doute possible, aucune remise en question. C'est un vrai sourire, c'est un vrai partage. Mais avec tous les autres ? Est-ce que c'est par peur d'échanger ? Par peur de donner ? Est-ce qu'être vrai nécessite forcément de se confier ? Susanoo ne veut pas donner une partie de lui, offrir un morceau de sa vie. C'est trop secret, trop personnel, trop --

(retour à la réalité)
Etsu est devant lui, avec ce regard ambré et son sourire esquissé.
Il se racle la gorge, passe machinalement sa main dans ses cheveux et se relève en époussetant ses genoux.
Et puis, il se tourne vers elle.

Il y a des choses que Susanoo peut faire. Il peut être un chevalier servant pour obtenir ce qu'il veut, il peut avoir les mots qu'il faut pour réconforter, les mots qu'il faut pour rire. Mais Susanoo ne supporte pas le contact, excepté celui de son frère. Il n'y a pas de raison, il n'y a pas de cause. Simplement cette condition.
Alors, il ne tend pas sa main vers elle.

Tu voulais pas quitter notre cachette ? lance-t-il presque dans un chuchotement et avec malice tout en saisissant sans vraiment agripper le bras droit de la jeune fille pour l'aider à se relever (il se retourne vers la gérante) J'peux vous poser une question ? (c'est dit d'une voix un peu plus forte)

La gérante avait avancé de quelques pas dans leur direction mais ayant vu l'absence totale de dégât, avait repris son activité. Elle détourne son regard du rayon, pose un livre sur le chariot par la même occasion.

Vous avez le tome 11 de Yoko Tsuno ?

Salut Etsu.
Moi, c'est Susanoo.
J'ai 21 ans et --
Je lis Yoko Tsuno.

Enchanté —

darren criss. @ atf
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#13
Terminé16.12.17 12:30

Le carrelage. À nouveau. Plus froid et dur que précédemment. Comme un soudain et brutal retour à la réalité. Fini les rires dans le fin fond de l'univers, avec les violons qui jouent en fond et la pluie qui leur réponde en diapason. Fini les sourires espiègles, les taquineries et les histoires princesses racontaient sur le bord d'une marche en pierre. Retour à la bibliothèque, sur le sol glacé, l'averse en bruit de fond. Une chose n'a pas changé, une seule : cet échange de regard qu'Etsu ne veut en aucun cas rompre. Pas une seconde. Pas un instant. Jamais. Alors que son cœur bat soudain plus fort, que ses oreilles sont prises de bourdonnement et que son souffle se fait plus court – sûrement à cause de la chute. Rester dans ces perles chocolat. Toujours.

Et l'entendre rire à nouveau.

C'était comme une pluie d'étoile, qui chassait la morose réalité pour faire réapparaître le rêve et l'irréel. Comme un chat poussé par la voix d'un petit ange perché sur un nuage qui s'amusait à les taquiner. Le carrelage était toujours froid, la pluie toujours aussi forte au-dehors. Le couloir n'était plus si déserte que ça, la gérante de l'étage poussant son chariot tout en l'observant d'un drôle d'air, une lycéenne traversant l'allée en trottinant sans faire gaffe aux livres par terre. Malgré tout, bien qu'elle ait été bousculé et chamboulé, bien qu'il leur ait fallu quitter leur cachette précipitamment, mué par la soudaine révélation du garçon, ils n'en restaient pas moins tous les deux. Ensemble. Dans une bulle de coton qui bizarrement, ne semblait pas pouvoir être percée. Un petit sourire s'étira sur les lèvres de la jeune femme qui s'asseyait un peu mieux sur le sol après y être tombée comme une petite crotte. C'était vraiment surréaliste.

Elle sentit la prise légère de Susanoo sous son bras qui l'aida alors à se redresser. Un peu étonnée, la brune se laissa faire en silence, ne répondant pas à la remarque du garçon qui lui arracha pourtant une petite moue vexée, la même qui disparaissait quelques secondes plus tard quand elle l'entendait à nouveau parler. Etsu n'avouerait pas que oui, elle n'avait pas voulu sortir de leur « cachette ». qu'elle aurait préféré rester là, assise sur le carrelage à lui raconter la fin de son conte, à l'écouter deviner le dénouement, à discuter sur cette histoire, puis d'une autre et encore d'une autre. Non, Etsu ne l'avouerait pas, même pas à elle-même. Pas encore. Pas maintenant. Pas alors que leur bulle de coton était ballottée par le bon vouloir de Jupiter qui comme un enfant impatient, questionne la gérante qui les observe toujours.

Etsu ne dit rien. Elle ne fit rien. Elle regarda et écouta. Et sans que d'un coup, les choses furent différentes. Que d'un coup, le jeune homme était bien plus ouvert qu'il ne l'était auparavant. C'était une impression, une simple impression, qui faisait que les choses étaient d'un coup tellement plus différentes, sans que la jeune nécromancienne ne comprenne réellement comment. Ce n'était pourtant que le nom d'une bande-dessinée que la jeune femme avait déjà entendu auparavant. Mais c'était le titre de ce livre que Susanoo avait tenu un peu caché, comme s'il ne voulait pas vraiment en parler. Peut-être par honte ou par peur de se dévoiler. Un livre qu'il avait posé à côté de lui sur la marche de l'escalier, qu'Etsu avait vu mais avait délaissé, car elle savait qu'il ne lui aurait pas répondu si elle lui avait posé la moindre question dessus. Alors, à présent qu'il était en train de demander à la gérante si elle possédait ce qui devait être la suite sur son chariot, sans la moindre gêne, son bras étant proche de celui de la japonaise qui n'avait pas trop bougé quand elle s'était relevée, Etsu savait que les choses avaient un peu changé.

Et ça la fit sourire.

La femme au regard troublé les regardait toujours avant de regarder sur son chariot si le livre en question y était. Il ne lui fallut que quelques secondes pour le trouver et le tendre au garçon dans un sourire amical quand son regard rencontra une micro-seconde celui de la japonaise qui se sentit brusquement bien mal à l'aise. L'expression qu'elle affichait ne lui plaisait guère, comme si elle pouvait lire en elle et voir plus loin qu'elle-même pouvait voir. Qu'elle parte, reprenne son chariot et les laisse tous les deux, dans leur cachette, dans ce petit coin de l'univers pour qu'ils dansent à nouveau. Égoïstement, enfantinement, Etsu ne voulait plus voir cette femme qui n'avait rien à faire là, alors qu'elle était sur son lieu de travail. Mais c'était sans compter toutes ses affaires encore sur le sol.

Une sonnerie de portable. Neutre et commercial. Une seconde suffit pour qu'Etsu la reconnaisse et se dirige vers l'objet pour le prendre et décrocher à l'appel de son employeur. Son sang se glace, la bulle éclate presque, ses longues mèches sombres cachent son visage peint par une certaine angoisse.

Et au-dehors, la pluie ne cesse de tomber à verse.



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#14
Terminé16.12.17 22:57
les hautes lumières ,.
les astres du jour
YOKO TSUNO.
IL Y A LE TOME 11 DE YOKO TSUNO.
Susanoo : 1 -- karma : 0

Il a un sourire aux lèvres, comme celui des gamins à qui tu offres des chocolats un soir de Noël. Exactement le même. Susanoo peut pas s'empêcher de serrer fort entre ses mains la BD. C'est con, c'est qu'une BD, Susanoo -- t'aurais juste eu à attendre. Même s'il a jamais été l'exemple de la patience, il aurait pu, pour quelques jours --
Qu'importe.
On s'en fout.
Le livre est dans ses mains.

Une seconde, il se dit qu'Etsu est désormais au courant.
Bah, tant pis.
C'est un livre.
C'est pas comme s'il en avait dit plus --

Il déglutit tout en regardant la première page de couverture de la BD. Ce comportement, cette tendance à ne rien vouloir dire sur sa propre personne, à ne pas s'ouvrir, à ne pas se confier, à ne créer que des liens éphémères avec des gens qu'il jugeait secondaires.

Ca a mal fini la dernière fois —

Mais si, rappelle-toi Susanoo.
(rappelle-toi)
Elle aurait voulu que tu en dises plus, elle aurait voulu que tu lui racontes tout.
Mais toi --
Égoïste, tu n'as pensé qu'à toi.

ll la revoit.
Il l'entend.
Elle était si belle même avec toutes ses larmes sur ses joues.
Mais elle en demandait beaucoup trop.
(elle était chiante)

Susanoo, pourquoi t'es comme ça ? T'es si égoïste, tu t'en rends même pas compte (sanglot, respiration saccadée) j'aurais tout donné pour toi, tu comprends ça ? T-o-u-t mais toi, t'as tout gâché. Pourquoi t'es aussi méchant ? (silence, étouffement d'un gémissement) si tu savais comme je regrette, Susanoo -- oh je regrette tellement de m'être attachée à un être aussi pitoyable que toi. Merde, pourquoi t'es comme ça ?

Parce que moi --
Je t'aime pas.

(retour à la réalité)

C'est le silence.
Ce n'est pas normal.

Car dans ce monde, dans cette situation, Susanoo n'a jamais entendu le silence entre Etsu et lui. Elle a toujours eu quelque chose à dire, il a toujours eu une réplique à sortir. Non, quelque chose ne va pas.
Etsu n'a rien dit depuis plusieurs minutes.
Son téléphone a sonné, elle a décroché.

Et puis --
Silence.
Son visage est masqué par ses cheveux noirs mais Susanoo remarque bien que ce n'est pas un appel plaisant, que ce n'est pas ce genre de coup de fil qui rend euphorique ou content. Non, c'est l'autre type. Ces appels qui glacent le sang et transforment une journée ensoleillée en une journée fade.
Il pleut déjà dehors.
Mais désormais, il pleut aussi à l'intérieur.

Susanoo hésite. Il glisse les deux BD sous son bras, passe juste devant Etsu pour se diriger un peu plus loin, vers l'escalier et les livres abandonnés. Tout s'entend dans ce couloir vide, il n'a pas besoin d'être proche pour suivre cet appel et les réactions de la jeune fille.
Il ramasse quelques livres pour compléter la pile.
Il attend.

Susanoo ne sait pas réconforter.
Susanoo ne sait pas s'inquiéter pour les autres.
Car Susanoo ne s'intéresse pas aux autres.

Pourtant là, maintenant -- il aurait voulu savoir faire.
Parce qu'après tout --

Etsu, c'est pas les autres —

darren criss. @ atf
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#15
Terminé16.12.17 23:49

Quatre sms. Six messages vocaux. Huit appels manque. Quand Etsu décrocha enfin, la voix rauque et embêté de son employeur arriva jusqu'à ses oreilles, lui délivrant la lourde et désagréable information qui la fit grimacer.

- Etsu ! Bordel toute la décharge est inondée ! Tu dois venir MAINTENANT !

C'était un peu la panique derrière. On pouvait entendre la voix d'employés débordés, qui devaient courir partout. Ils n'étaient pas bien bien nombreux dans l'agence, cinq ou six avec le patron. Et la jeune nécromancienne comptait au moins pour dix. Alors ne pas l'avoir dans les parages équivalait à faire face à un tsunami. Un soupir échappa à la jeune femme qui une fois la communication terminée, éloigna son cellulaire de son visage pour le regarder un instant. Elle sera en avance en partant maintenant, même si elle n'était pas supposée commencer qu'en début d'après-midi. Elle devrait y être en une vingtaine de minutes, si elle arrivait à avoir un taxi rapidement. Ça devrait le faire. C'était possible.

C'était dérangeant...

Un battement de cœur fut raté, avant que celui-ci ne se serre un peu et ne bat plus fort. Les oreilles de la jeune femme se mirent à siffler, masquant un instant le bruit de l'averse et les petits pas de la gérante poussant son chariot. Ses yeux clairs fixaient l'appareil électronique, le maudissant une seconde, rageant la suivante tandis que ses lèvres se crispèrent en une grimace contrite, son menton se redressant un peu. Un nouveau soupir se fit entendre dans le couloir silencieux, trop silencieux quand elle le vit alors, près des marches où ils étaient auparavant. Ses perles ambrées s'ancrèrent dans les billes chocolat, bien malgré elle et alors, Etsu ne pouvait se dire rien d'autre à part que tout cela était injuste. Fichtrement injuste.

La danse des planètes devait s'arrêter.

La bulle n'avait pas complètement éclaté, mais une brèche s'y était créé. Déjà quand la bibliothécaire avait fait son apparition. Agrandie par l'appel du directeur de la décharge. Écartelée par le silence. Un long silence qu'Etsu avait du mal à briser. Étrangement, elle ne savait plus quoi dire, si elle pouvait faire une remarque moqueuse ou juste parler sans réellement réfléchir. Elle n'arrivait juste pas à réfléchir. Il lui fallait partir, quitter la bibliothèque après avoir rendu ses livres, courir jusqu'à la décharge, aider les autres employés puis rentrer à l'appartement, sûrement tard si l'averse ne se calmait pas. Il lui fallait partir, abandonner ce petit coin de couloir, ce morceau de carrelage et ces marches pour reprendre le cours de sa journée et sa vie. Partir... Sauf qu'elle ne voulait pas partir.

Saturne voulait danser avec Jupiter.

Elle n'avait pas fini de lui raconter son histoire. Elle n'avait pas pu voir son regard illuminé devant la couverture de sa bande-dessinée. Elle désirait l'entendre en parler, l'entendre la taquiner, l'entendre rire. Encore. Etsu ne voulait pas partir. Pas encore. Pas maintenant. C'était injuste. Horriblement injuste. Son cœur se serra encore, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Sans qu'elle ne veuille savoir pourquoi. Ça faisait juste... désagréablement mal. Car pour l'enfant au fond de la cour, la récré se finissait et c'était vraiment pas juste.

Ses doigts entourèrent un peu plus son portable qu'elle regarda à nouveau, deux minutes s'étant écoulées depuis la fin de son appel. Elle devait y aller, rapidement. Déposer ses livres et courir vers la sortie. Elle devait partir... Et Susanoo... La brune l'observa à nouveau, son air faussement neutre et désintéressé la faisant étrangement sourire. Elle se demanda un instant si cela le contrarierait quand il apprendrait la nouvelle. Peut-être bien que oui. Après tout, la publicité allait se prolonger.

- Il faut croire que tu auras la suite de l'histoire au prochain épisode.

Une petite remarque espiègle, lancée par la voix claire et un peu triste de la jeune femme. Espiègle parce qu'elle n'aurait pas pensé dire une telle chose. Triste parce qu'elle doit s'en aller.

- J'ai une urgence. Je dois m'enfuir... à regret...

C'était sorti tout seul, sans faire exprès. Elle ne contrôlait pas tout de toute manière, la situation la rendant d'un coup bien morose. Mais pourtant, malgré la fuite, le départ, la séparation...

Ce n'était pas un adieu.

- Mais avant...

Saturne tourbillonnait, ses anneaux dansant autour d'elle. Elle fit une pirouette, eut un sourire puis se posta devant Jupiter. Malgré les talons de ses bottines, il lui fallait lever les yeux pour bien le voir, pour pouvoir rencontre son regard. Et admirer l'étendue de ses traits et son sourire. Elle trouva ça drôle de devoir lever la tête, comme pour lui tenir tête et lui montrer qu'elle pouvait répondre et être malicieuse elle aussi. Qu'elle pouvait être espiègle, se moquer et chanter. Etsu eut envie de rire un instant, son doux sourire apparaissant alors. Ce n'était pas un adieu, juste un au revoir précipité. Ils se rencontreraient à nouveau. Au prochain épisode. Et alors qu'elle tendait son portable au garçon devant elle, l'écran affichant le contact nommé « Jupiter », Etsu se disait que cette série était bien la seule pour laquelle elle pouvait patienter des jours avant d'avoir la suite.

- Je crois qu'il faut que tu corriges mon erreur.



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#16
Terminé17.12.17 0:49
les hautes lumières ,.
les astres du jour
Il tourne légèrement la tête vers elle alors qu'elle raccroche. Elle reste pendant plusieurs minutes, silencieuse, à regarder son écran sans bouger. Il dit rien, il attend. Il glisse ses mains dans les poches de sa veste puis fait semblant de regarder les livres de la bibliothèque (il s'en fout royal, ça parle pas de ce qu'il aime).

C'est marrant (vite fait).
Ils disent rien pendant un instant.
Comme si tous les deux savaient l'évidence.

Game over pour aujourd'hui —

C'est con, elle a pas fini son histoire.
Ouais, c'est bête.
Encore une fois, quelque chose les coupe -- comme si personne, ni le karma, ni le monde, ni même l'univers entier, voulait les voir se parler. Susanoo ne dit rien. Il a pas le droit de faire la moindre remarque, la dernière fois, c'était lui --
Et c'était pour un raid avec ses potes.
Vraiment quel connard mais bon.


#paietaraison

Il faut croire que tu auras la suite de l'histoire au prochain épisode (remarque espiègle, elle est drôle avec cette expression sur le visage alors que leurs regards se croisent) J'ai une urgence. Je dois m'enfuir... à regret... (il n'ajoute rien mais hausse simplement un sourcil, partagé -- il réalise que c'est la première fois que l'un des deux avoue qu'il apprécie ce moment) Mais avant...

Elle fait une pirouette, elle se rapproche de lui.
Elle est plus petite que lui mais elle semble brusquement très grande --
Et très proche --

Une seconde, un instant, il a l'impression qu'elle veut lui montrer une autre facette, comme pour dire je suis pas une nana fade et sans saveur, comme si elle avait des dizaines et des dizaines d'autres côtés qu'il ne soupçonnait pas. Regard chocolat dans regard ambré.

Je crois qu'il faut que tu corriges mon erreur.
J'me fais extorquer mon numéro de tel ? réplique-t-il malicieusement tout en saisissant de ses longs doigts fins le téléphone d'Etsu (il se lasse pas de l'embêter en retournant la situation).

Il sourit quand il lit Jupiter.
Merde Susanoo, il t'arrive quoi ?
C'est quoi ces pensées ?
T'as pourtant décidé il y a des années de ne jamais t'attacher.

Ne dépend jamais de personne mais surtout, Susanoo, surtout ne laisse jamais personne dépendre de toi.

Tant pis. Il y réfléchira un autre jour. Il en parlera à Ama, il verra ce qu'il peut faire. Mais là, maintenant --
Il efface son numéro en entier, le retape soigneusement pour éviter toute erreur.
Il le relit trois fois.
(ok c'est le bon)

Et hop, conclue-t-il en lui rendant son téléphone. T'as plus d'excuse pour pas m'écrire maintenant, ajoute-t-il avec un sourire plein de malice.

Il a toujours cette aisance, cet aura qui déborde autour de lui. Susanoo peut sembler fascinant, jamais déstabilisé et parfois si énervant. Mais là, face à Etsu, il est peut-être (peut-être vraiment un tout petit peu) légèrement plus sincère qu'avec les autres.

T'as pas un parapluie en trop au fait ?

OK mec, ça c'est de la fin de conversation —

darren criss. @ atf
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#17
Terminé17.12.17 14:16

C'était plein de malice. Plein de candeur. De douceur aussi. C'était comme voir deux enfants en train de jouer dans le coin d'une cour. Ou deux adolescents en train de se taquiner sur le toit de l'école. C'était retombé en enfance, être plus ouvert, espiègle et tendre. Alors que c'était la fin, alors qu'il fallait partir. Les choses ne semblaient pas vraiment changé, même quand la danse devait se terminer. C'était bizarre. Doux et chaud à la fois. Et ça faisait sourire la japonaise qui n'était plus si dérangé que cela. Car après tout, ils allaient se revoir un jour. C'était obligé.

Susanoo prit son cellulaire avec une remarque taquine, lui arrachant un petit regard facétieux. Encore et toujours. Jupiter agissait comme il le faisait toujours, son sourire encré sur ses lèvres, sa voix mélodieuse la faisant rire et bouder. Toujours. Tout le temps. Et comme à chaque fois, Etsu ne pouvait s'empêcher de lui répondre, de cette même façon, de ce ton doux et pourtant moqueur et malicieux.

- Je te rappelle que tu m'as extorqué mon écharpe.

Elle lui lança un regard, afficha un sourire et attendit patiemment qu'il corrige son erreur, qu'il entre son numéro, le bon cette fois-ci. Pour qu'elle puisse enfin lui écrire et qu'il puisse lui répondre. Elle remarqua son sourire tandis qu'il saisissait l'objet, le sien s'agrandissant en le voyant avant qu'elle ne récupère son bien. Ses perles claires fixèrent l'écran un instant, lisant les chiffres inscrits, le nom qu'il n'avait pas changé tandis qu'une faible chaleur emplissait sa poitrine, la rendant joyeuse.

Encore de la malice. De la douceur. Etsu reporta ses yeux dans les billes chocolat, lui adressant un sourire bien trop radieux. Fini la peine et la déception, alors qu'il lui fallait sortir de leur cachette et quitter la bulle de coton. Fini le petit air morose et dérangé. Etsu était joyeuse, bien plus qu'on ne pouvait même l'imaginer. Tellement qu'elle-même en était étonnée. Mais qu'importe. À présent, elle pourrait écrire à Jupiter.

La jeune nécromancienne ne répondit pas à la remarque du jeune homme, ne souhaitant pas complètement lui donner raison sur cette histoire de texto. Bien sûr qu'elle allait lui écrire, c'était évident et revenir dessus n'était pas réellement nécessaire. Elle n'en avait plus vraiment le temps de toute manière. Alors, souriant simplement, Etsu retourna vers ses affaires afin de les ramasser et les fourrer dans son sac et porter les livres qu'elle devait déposer à l'accueil de l'étage. Le claquement de ses bottes accompagnaient le vacarme de l'averse sur les vitres du bâtiment, l'idée d'être trempée ne lui plaisant guère lorsqu'elle entendit à nouveau la voix de Susanoo. Encore. L'ambre rencontra le chocolat, un petit air étonné peignant les traits de la jeune femme qui sourit avant de rire malicieusement. Il était impossible comme garçon. Vraiment impossible. Et pourtant...

- Je n'en ai même pas pour moi.

Un pas fut fait vers l'accueil à l'autre bout du couloir. Un pas qui l'éloignait de Jupiter. Saturne se sentit à nouveau un peu triste, l'envie de rester avec lui dans ce coin de l'univers refaisant surface. Mais elle fit un autre pas, s'éloignant encore. Avant de se retourner, de le regarder, et lui sourire d'une façon un peu indescriptible. Une façon bien à elle de sourire. Un sourire qu'elle ne pouvait délivrer qu'à Jupiter.

- Mais j'y penserai la prochaine fois.

Un autre pas et Etsu s'en alla, ne se retournant pas une seconde fois. Ses pas résonnaient dans le couloir, claquant sur le carrelage, sa jupe voletant pendant son avancée. Elle arriva enfin à l'accueil de l'étage, put déposer ses livres sous le sourire de la bibliothécaire qui la remercia puis retourna un étage plus bas enfin de quitter la bâtisse. La pluie l'accueillit à sa sortie, glissa sur ses longues mèches brunes jusqu'à ce qu'elle n'arrive à avoir un taxi afin de se rendre à la décharge où on l'attendait. Etsu reprenait le cours de sa journée. Le cours de sa vie. Le sourire aux lèvres.

Elle avait vu Jupiter aujourd'hui. Elle avait parlé avec lui, l'avait écouté. Ils avaient ri. Et ça l'avait rendu... joyeuse. Juste joyeuse. Et alors que la voiture la menait plus loin en ville, plus proche de sa destination, Saturne se rendait compte que ces deux rencontres avaient créé quelque de bien moins anodin que l'on pouvait le croire de prime abord.

Oh non. Ce n'était pas si anodin que ça. C'était bien plus spécial que ça.



Livres Ouverts

745 wordsft Susaat Library
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#18
Terminé17.12.17 19:53
les hautes lumières ,.
les astres du jour
Et cette fois-ci --
C'est elle qui prend la fuite.
Faut dire que t'as fui comme un connard à celle d'avant, mec.

Ah ouais, oups —

Il esquisse un sourire quand elle évoque l'écharpe. C'est vrai qu'il est parti avec la dernière fois. Départ précipité, il a pas pensé avoir encore le vêtement autour de son cou (il a d'ailleurs apprécié l'avoir au retour pour éviter de choper la crève).
Il faudra la lui rendre.
Il faudra donc la revoir.
(sauf si elle veut qu'il l'envoie par colis)
(c'est possible)

Etsu a un sourire, une attitude, une expression sur le visage qui lui rappelle cette nana au lycée. Quelque chose de pas vraiment définissable, de pas vraiment descriptible. C'est plus comme une sensation, une émotion. Il la saisit mais ne peut pas la retranscrire par des mots. Et -- sans vraiment le remarquer, sans vraiment en avoir conscience, il apprécie.
Mais il n'y fait pas attention.
Pas encore, pas pour le moment.

Il sait qu'il est agaçant, il sait qu'il est encore qu'un enfant -- un gamin de 21 ans qui ne veut rien prendre au sérieux, qui refuse de grandir -- un petit Peter Pan au fond. Si son frère a fini par devenir plus grand que lui bien qu'ils aient le même âge, c'est un peu à cause de ça -- ce syndrome qui ne le quitte pas.

Je n'en ai même pas pour moi (elle fait quelques pas, elle se retourne -- c'est gracieux) Mais j'y penserai la prochaine fois.

Ah -- la prochaine fois.
Elle a l'air heureuse, elle dégage quelque chose.
Et lui, ça le fait sourire.
Un sourire bien moins faux que les habituels.

Effet d'une rencontre entre deux planètes.

Il fera peut-être beau si ça se trouve, lui lance-t-il alors qu'elle est déjà loin.

Il ne lui a pas demandé si c'était grave, si c'était urgent. Il n'a posé aucune question sur les raisons de son départ précipité. Pas une seule. Parce que Susanoo n'a pas l'habitude -- c'est bête, c'est con à dire mais à force de ne pas se préoccuper des autres, il en arrive à ne pas avoir les réflexes. Il semble détaché, comme désintéressé. Elle aurait pu partir faire des courses ou même simplement le laisser pour rentrer chez elle, il aurait pas réagi autrement.
C'était ça son problème.
Ça qui avait tout rendu plus compliqué au lycée.
Susanoo ne s'intéresse pas aux autres sauf par intérêt et c'est vexant.

Mais là --
Peut-être aurait-il dû lui demander.
Il se mordille la lèvre inférieure, il saisit son téléphone pour envoyer un message à son frère.
Peut-être.
Une question.

Mais ça n'aurait pas été Susanoo.

Il soupire.
La gérante est toujours là, à trier ses livres (il ne l'envie franchement pas, ce qu'il faisait vivant -- et pourtant, il détestait -- l'intéressait plus). La pluie continue de ruisseler sur les vitres, il soupire une seconde fois.

Euh dite-moi, vous auriez pas un parapluie ?

Bah quoi —

darren criss. @ atf
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