agenouillez-vous devant la famille kamiya. & Lulu

Une réunion d'urgence :

« Est-ce que tout le monde est là ? »

Un silence :

« Bien. »

Tu regardes machinalement autour de toi.
Discrètement :

« Vous devez savoir le danger qui olane au-dessus de nos têtes. »

Tu te remets droit :

« On menace notre domaine. »

Les traits de Rie se tordent :

« - Il est temps d'y remédier. Kaoru.

- Oui ?, réponds-tu en froissant ton kimono.

- Tu en prends la charge.

- Très bien. »

Tu t'inclines.

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On te demande de délivrer une lettre à ce Luka Coldwell. Selon les rumeurs, il est arrivé il y a relativement peu de temps et commence tout juste à se faire remarquer dans le monde de la pègre.

Bien évidemment, ça ne plaît pas aux Kamiya qu'une tierce personne envahisse son terrain de jeu.

C'est une mission importante.

On te briefe, encore et encore.

T'obéis.

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Loin de tes vêtements habituels, on t'habille en kimono, pour donner une meilleure image à ta famille paraît-il. On attache tes cheveux et ton maquillage est plus subtil.

T'obéis.

Tu te sens mal à l'aise sans tes éternels talons mais tu dois prendre sur toi. On t'autorise à prendre une ombrelle mais dans le même ton esthétique - adieu les dentelles que tu chéris tant.

Il pleut, accompagnant parfaitement tes émotions.

Tu finis plutôt avec un parapluie.
D'époque.

Vos informateurs t'ont donné le lieu d'habitation de votre rival.

Tu décides de t'y rendre à pied, bien que ce soit plus en centre-ville.

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Tu t'arrêtes un instant devant l'immeuble.

Tu lèves distraitement la tête.

Ça te change de ta maison traditionnelle plus en retrait dans la capitale.

Tu fermes ton parapluie.
Tu t'introduis dans le bâtiment.
Tu salues poliment les voisin.e.s.

Jusqu'à arriver à bon port.

Le couloir est silencieux.
Trop silencieux.
Prouvant peut-être que quelque chose-
Quelqu'un s'y cache.

T'avais au début l'intention de simplement poser la lettre dans la boîte aux lettres mais on t'a bien intimé de la lui donner en main propre.

Tu fermes les yeux un instant.

Tu regardes la sonnette.

Tout paraît si banal soudainement.

Mais selon, c'est peut-être le début d'une guerre de territoire.

Ton doigt s'écrase sur la sonnette.

Tout paraît si cruel soudainement.

Tu fermes les yeux un instant.

On a fait exprès de te choisir.
En cas d'échec, on t'utilisera comme bouc émissaire et les hauts rangs pourront s'en laver les mains.

C'est le pion.
Pas nous.

Tu le sais.
Mais t'as rien dit.

Comme d'habitude.

Yeux noirs rencontrent yeux bleus.

Tu le détailles un instant.

Il correspond bien à la description.

Tu t'inclines :

« Bonjour. »

Tu veux t'enfuir :

« Une lettre. (Tu la sors de ta poche interne.) Pour vous, de la part des Kamiya. »

Tu veux t'enfuir :

« Nous espérons une réponse rapide. Sur ce, au revoir. »

Tu veux t'enfuir.
Tu attends sagement qu'il récupère l'enveloppe pour t'enfuir d'un pas lent.

Mission accomplie.

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On te félicite de ton geste.
Non que c'était réellement difficile mais tu hoches la tête.

Tu retournes dans ta chambre.

Il semblait jeune.

Mais tu sais pertinemment que l'apparence physique dans ce monde ne signifie rien du tout. Il suffit de regarder la matriarche.

Malgré son âge plus qu'avancé, elle ressemble encore à une jeune femme.

Tu retournes dans tes livres.

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Le lendemain.
Il arrive le lendemain.

Il y a du remue-ménage dans la résidence.

On t'appelle pour tout préparer et ta présence est demandée - ordonnée.

De nouveau en kimono, tu t'installes à ta place sur un coussin.

Rie est tout devant, assise avec son éventail qui cache la moitié de son visage.

Tu n'es plus tout derrière, tu es monté en échelon mais tu restes un simple pion et non un confident.

Tu baisses les yeux.

Tu veux t'enfuir.

Un homme entre dans la pièce et chuchote quelque chose à la matriarche.

Il est là.

Tu peux sentir la tension dans la salle :

« Qu'on le fasse entrer. », dit la cheffe de famille en claquant son éventail dans la main.

Tu veux t'enfuir.

Il est tout seul.

On t'a prévenu mais tu ne pensais pas le voir.

Tu tournes discrètement la tête vers la patronne.

Tu voudrais être loin d'ici.
Tu n'es jamais à l'aise dans ce genre de réunions, sentir les émotions dans tous les sens, ça te met toujours mal.

Tu le détailles à nouveau, dans une autre tenue cette fois-ci.

Il détonne.
Beaucoup.

Tu froisses ton kimono.

Ca te- :

« Kaoru. »

Tu sors de tes pensées :

« - Oui, Rie-sama ?

- Sers-lui une tasse de thé. »

Tu acquiesces et te lèves.

Tu peines déjà à respirer.

Tu t'exécutes, évitant soigneusement de croiser son regard :

« Tenez. »

Tu t'inclines avant de faire de même pour la matriarche.
Le reste, inutile.

Tu retournes à ta place.

Tu déglutis.
Ca va commencer.

Rie ne touche pas sa tasse et ouvre simplement son éventail en un claquement :

« Merci pour le compliment. »

Tu voudrais voir son expression :

« Néanmoins, ne perdons pas plus de temps avec des flatteries. »

Ca commence :

« Parlons peu, parlons bien. »

Tu grimaces intérieurement.
La pièce est remplie de nécromancien.ne.s.

Si les choses dégénèrent, il est facile de voir la finalité.
Tu connais les capacités de chacun.e ici.

Surtout celle de Rie :

« Nos informateurs m'ont rapporté qu'un nouveau groupe sévit dans notre territoire, est-ce exact ? »

Non qu'elle attende une vraie réponse, elle continue :

« Par votre accent, je prends que vous êtes ici depuis peu ? »

Une nouvelle question rhétorique, elle continue :

« Vous devez donc être ignorant de la situation. »

Ses yeux s'ouvrent à moitié :

« Vous vous doutez que nous ne pouvons fermer les yeux sur de telles choses, cela pourrait affecter nos propres affaires. »

Elle les referme :

« Malgré tout, qui suis-je pour empêcher un jeune homme tel que vous de continuer ses activités ? Nous pouvons trouver un accord. »

Tu te retiens de froncer les sourcils.
Tu t'attendais à ce qu'elle veuille le jeter en dehors du territoire.

Tu oses dévier du regard un instant.
Tu sens déjà qu'on va te sermonner après la réunion :

« Qu'en pensez-vous ? »

Tu veux t'enfuir.

Un silence.
Assourdissant.
Étouffant.
Effrayant.

Si tu contrôlais pas autant ton expression, tu serais sûrement en train de grimacer.

T'ignores si c'est de l'impertinence ou de l'insouciance.

Ou un mélange des deux.

Tu connais le caractère de Rie.

Tu fermes un instant les yeux, seul signe de ton angoisse grandissante :

« Bien sûr que non, je n'oserai jamais prendre ce titre. »

Si elle pouvait.
Elle le ferait :

« Mais il reste que la famille Kamiya dirige ses terres depuis un moment. »

Tu détailles les traits du roux.
T'as jamais été le plus doué pour déceler les pensées d'autrui.

Donc ça t'apporte rien.

Tu détournes le regard :

« Oh, n'est-ce pas si doux de votre part. », raille Rie derrière son éventail.

Elle finit même par ricaner.

Tu froisses ton kimono.
A défaut de jouer avec tes cheveux :

« J'ai entendu dire que vous proposez votre... protection en échange de quelques ossements. Pourquoi ne pas en discuter ? »

Vous avez déjà un système de sécurité - impossible autrement, dans votre secteur - mais un de plus ne ferait jamais de mal.

Malgré tout, c'est sans doute pour mieux les surveiller et les assujettir à sa volonté.

Ta tête se tourne discrètement vers lui de nouveau.

Une nouvelle victime de sa volonté.

T'admires sa répartie.
Autant que tu la crains.

Tu sens les tiens s'agiter devant son comportement audacieux.

Rie fait tout le monde taire d'un regard.
Elle ricane de nouveau :

« Vous avez du cran, je vous l'accorde. »

Ses yeux s'entrouvent :

« Mais il faut faire attention à ne pas trop se rapprocher du soleil, on pourrait tout simplement s'écraser. »

Elle abaisse son éventail :

« "Nous devons nous entendre" ? allons, vous vous doutez bien que, d'un signe de ma part, vous pouvez disparaître. »

Tu le regardes de nouveau :

« Je propose tout cela pour vous aider à survivre ici. Vous n'êtes pas le premier à débarquer de l'étranger ni le dernier. Nous avons l'habitude ici, des petits malfrats qui se pensent tout permis. »

Elle sourit :

« Malgré tout, en découvrant votre existence, j'étais d'humeur capricieuse et je voulais voir ce visage d'ange. Il est vrai que vous en avez un. »

Yeux noirs rencontrent yeux bleus :

« Je vous fais plus qu'une faveur, Coldwell-san. Vous pouvez agir dans notre territoire en échange de notre protection. »

Tu fermes les yeux :

« C'est à vous de voir si vous l'acceptez... ou non. »

Ses yeux s'ouvrent totalement.

Yeux noirs rencontrent yeux bleus :

« Dans ce cas contraire- (Elle ouvre son éventail dans un fracas.) Vous savez ce qui peut vous arriver. Et ce serait dommage, ne croyez-vous pas ? »

Elle incline la tête sur le côté, cachant un sourire derrière son accessoire fétiche.