Première rencontre, première galère ft. Madeline

Première rencontre

Mais qu’est-ce que tu es venu faire dans cette galère ?
Des mômes, partout. Quelques familles aussi, mais surtout des jeunes qui s’amusent à courir partout. Oui, tu aimes peut-être les enfants mais là c’est … C’est trop pour un seul homme. Tu vois les plus jeunes se précipiter entre les jambes des rares adultes présents, rire et se bousculer. Evidemment, en plein week-end, ça ne t’étonne pas de voir autant de monde. Mais il faut le dire, bah c’est chiant. Chiant parce que c’est très bruyant et tu as besoin de toute la concentration possible. Chiant aussi parce que comme c’est bondé, atteindre ton objectif va s’avérer être plus difficile.

Mais oui d’ailleurs, qu’est-ce que tu fais là au juste ?
Tu as été contacté quelques heures plus tôt par une mère en panique. « Ma fille a perdu son doudou au manège et elle ne se calme plus ! ». Tu as vite compris que ce n’était pas un boulot pour Constantine le psy mais plutôt Constantine l’Homme à tout faire. Tu as accepté, te disant que l’aller-retour entre chez toi et le manège serait rapide. Et puis la jeune maman vit seule, pas simple pour elle d’emmener sa petite pour les recherches. Mais le week-end et surtout le soleil ont amené plus de foule que ce que tu avais prévu. Merde, tu aimes vraiment pas les bains de foules. En tout cas pas ce genre de bain de foule.

Tu as regardé dans les parcs environnants et sur le chemin qui mène au manège mais rien. Pas une seule trace de la peluche. Entre deux bousculades, tu te demandes si tu devrais pas abandonner et dire à la jeune mère que tu n’as rien trouvé ; et puis tu te rappelles que t’es pas trop ce genre de raclures menteurs qui abandonnent aussi vite. Alors tu reprends et même si c’est à contre-cœur, tu vas plus près du manège. C’est évidemment à ce moment précis qu’un gamin te fonce dessus pour passer les grilles du manège et qu’après un Oof sonore, tu bouscules une personne. Pas suffisamment fort pour la faire tomber, mais quand bien même. Tu te retournes en soufflant. La journée s’annonce longue.

« Euh, désolé, est-ce que tout va bi- »

Tu t’interromps. Tu vois devant toi ce qui ressemble à une enfant, ou une très jeune ado. Difficile à dire puisque tu remarques surtout rapidement les oreilles de chat, la peau blanche et les yeux d’une couleur vairon. Une chimère. Tu sais par expérience que ce n’est pas le genre de fantôme à être très à l’aise avec les hommes, tu fais donc un léger pas en arrière mais un énième gamin t’empêche d’aller plus loin. Et comme tu n’en croises pas tous les quatre matins, tu es un peu hésitant dans ta manière d’aborder la situation.

« Euh, je t’ai pas fais mal du coup ? »

480 mots || La tenue de Constantine. Constantine essaye de retrouver une peluche dans une foule d'enfant avant de tomber sur Madeline

Première rencontre

Tu la vois reculer. Tu sens que, étrangement, quelque chose ne va pas. Est-ce que c’est ton boulot de psy qui te permet de voir ça aussi vite, ou juste parce que la peur –non, la terreur se lit sur le visage de la môme ? Assez rapidement, alors que tu cherches quoi lui dire, tu vois la terreur se transformer en colère. Et instantanément, tu t’inquiètes ; après tout la petite devant toi est une chimère. Et tu sais que malheureusement, leurs cris ne sont pas des plus agréables. Tu réfléchi encore à comment agir mais avant même de réussir à finir ta pensée, le destin se charge pour toi de ton choix : tu vois la môme se mettre à te taper les jambes. C’est surtout tes cuisses qui prennent car elle n’est pas bien grande

“Méchant ! Vilain !”

Ah. Oh. Aïe. C’est qu’elle a quand même une petite poigne dis donc. Tu vois les gens autour de toi, les rares adultes présents surtout, te jeter des regards en coin. Eh ben sacrée journée. Tu souffles doucement, pour ne pas l’effrayer davantage. Tu ne la connais pas alors tu ne peux pas deviner si lui attraper les mains ne risquent pas de la mettre encore plus mal ou si tu parles une langue qu’elle comprend suffisamment. Tu décides te bases sur ton anglais clair bien qu’un poil enfantin et tu prends le risque de lui répondre en anglais, d’une voix calme et qui se veut la moins menaçante possible

“Ecoute … Je suis désolé si je t’ai fait peur -aïe. Mais j’ai pas fait exprès de te bousculer”

Tu recules d’un pas, essayant de mettre de la distance entre elle et toi pour montrer que tu n’es pas un “méchant”. Tu ne sais pas trop ce qu’elle a vu en toi, mais ça n’a pas l’air très agréable pour elle. Il fallait que tu désamorces la situation.

“Je m’appelle Constantine … Mais j’ai des potes qui m’appellent Benji. Tu t’appelles comment ? Est-ce que t’es venue toute seule ?”

Ton seul espoir réside dans le fait qu’elle réussisse à t’écouter ; sinon la Boopolice finira par s’en mêler et tu préférerai que ça ne soit pas le cas. Pour elle, comme pour toi.

376 mots || La tenue de Constantine. Constantine essaye de ne pas effrayer encore plus Mad tout en tentant de calmer la situation  

Première rencontre

« Bah il fallait faire attention !

Euh je … oui pardon effectivement … »

Tu es complètement déconcerté. T’es pas du genre à adorer absolument les gamins –preuve en est ça t’as jamais intéressé d’en avoir, mais d’habitude tu t’en sors pas trop mal avec. Ça peut pleurer, râler, crier et bousculer mais tu arrives à gérer ; mais là bizarrement tu es juste là les bras ballants sans trop quoi savoir dire ou faire. Et ça n’aide clairement pas d’avoir cette sensation que vous ne parlez pas sur le même canal : bien que ce soit de l’anglais qui sort de sa bouche, tu arrives pas à saisir ce qu’elle te veut. Et son manque de coopération couplé à la foule qui te fixe te rend de plus en plus nerveux et gratte du côté de ton anxiété. Pitié sortez-moi de là te dis-tu dans ta tête avec une voix intérieure étrangement plaintive.

Tu la vois revenir vers toi pour continuer à te donner des coups sur les jambes. Alors tu attends, qu’elle se fatigue ou qu’elle laisse tomber en voyant que tu ne réagis pas. Et bientôt, tel une prophétie, tu la vois s’arrêter petit à petit l’air … vaguement épuisée ? Ou peut-être qu’elle en a eu marre tout simplement. Bon. Tu refais un petit pas en arrière avant de t’accroupir très lentement pour se mettre à sa hauteur. Peut-être que c’est ta taille de grande perche qui lui a fait peur ? Ça serait pas la première fois ; après tout tu faisais bien pleurer les gamins de tes potes quand t’étais encore vivant. Parce qu’apparemment tout ce qui est grand et large pour un gamin, ça apparaît comme pas très rassurant

« Je ne m'appelle pas, tu es vilain et les autres vont te punir !

D’accord d’accord … »

Tu pousses un très léger soupir avant de te frotter le bas du visage, toujours accroupi.

« Écoute, je suis vraiment désolé de t’avoir fait peur ou mal. Je sais pas qui sont ces « autres » dont tu parles mais si t’es perdu ou quoi je peux t’aider »

Peut-être qu’elle a juste peur parce qu’elle est perdue ; ça t’est venu d’un coup comme ça alors que ça semble très évident. Tu continues d’une voix toujours calme

« Et tu peux m’appeler par mon prénom si tu veux … Ça sera toujours mieux que « vilain ». Est-ce que c’est parce que jt’ai fais peur ou … »

Est-ce que tu arriveras à communiquer avec elle ? Rien n’est moins sûr.

429 mots || La tenue de Constantine. Il continue d'essayer de gérer la situation, c'est laborieux mais on est là  

Première rencontre

« Rien ne me dit que tu l'es vraiment ! »

Elle marque un point. Pour elle t’es un étranger comme un autre, elle a pas de raison de te croire spécialement. Bon. Retour à la case départ. Tu la vois reprendre son souffle ; en même temps vu son âge et sa carrure ça t’étonne à peine qu’elle s’essouffle si vite. Mais quand même, est-ce que cette môme sort souvent ?

« Je vois pas pourquoi j’te mentirais. Et puis si j’étais pas gentil je n’essayerai pas de te parler et d’apprendre à te connaître »

Tu essayes un coup de logique. Tu as déjà essayé cette technique sur un de tes neveux non-officiel de ton vivant ; ça avait marché. Mais les mômes c’est imprévisible et, même si elle donne l’air d’être plus une ado qu’une enfant, tu as cette même sensation que face à des petiots d’une dizaine d’années.

« TU ME FAIS PAS PEUR ! »

Tu doutes un peu. Mais tu sens que c’est pas le moment de lui dire que si, actuellement, tu vois qu’elle a l’air terrifié. Et en colère. Et prête à te mettre de nouveaux des coups si tu bouges un peu trop. Alors tu restes immobile même si tes vieilles jambes ont du mal.

« D’accord d’accord … J’te crois. Dans ce cas est-ce que tu peux me dire pourquoi tu as commencé à me donner des coups ? »

La foule commence à se dissiper un peu. Ton anxiété est toujours prête à bondir et te dire de partir en courant, mais tu dois toujours désamorcer la situation et retrouver un doudou. Et tu te dis que ce soir, tu auras bien mérité un verre, ou deux.

288 mots || La tenue de Constantine. Plus ça va plus Constantine a l'impression d'être en train de déminer une bombe à retardement

Première rencontre

"Tu veux juste profiter de moi !"

Alors. Tu t’es fais insulter et traiter de beaucoup de choses dans ta vie, mais de profiteur c’est bien la première fois. Tellement la première fois que tu restes silencieux quelques secondes, clignotant des yeux, avant de te gratter la tête

« Alors c’est pas vraiment dans mes intentions là »

Est-ce que tu avais loupé quelque chose ? Est-ce que les mômes de maintenant sont tous aussi compliqué à comprendre ? Ou est-ce que tu étais devenu juste un peu stupide ? Difficile à dire, mais ça ne t’empêche pas de continuer à essayer de lui parler ; tu ne sais toujours pas son nom mais au moins il semblerait que l’envie de te frapper se soit un peu dissipée. De plus, plus les minutes passent, plus tu te rends compte qu’elle n’a pas l’air prête à crier.

« Parce que tu es dangereux et que tu veux faire du mal aux autres ! »

Bon, définitivement ce n’est pas qu’une question de bousculade. Plus la discussion avance, plus tu es convaincu qu’il y a autre chose. Mais quoi ? Aucune idée. Peut-être que tu lui fais peur avec ton visage ? Peut-être que tu lui rappelles quelqu’un ? Ou alors peut-être qu’en tant que chimère elle se méfie de tous les hommes ; difficile de lui en vouloir si c’est le cas. Tu soupires un peu, tu te grattes la tête et c’est à ce moment-là que tu sens ton téléphone vibrer. Mais oui, la solution est peut-être là !

« Écoute, je te promets que jte veux aucun mal, ni à toi ni "aux autres". Je suis pas là pour profiter de qui que ce soit, je cherche quelque chose. Quelque chose d’important qui a été perdu »

Tu prends le téléphone de ta poche et tu ouvres l’un des derniers messages de ta clientes ; dessus apparaît une photo de la fameuse peluche que tu cherchais à la base.

« Je cherche cette peluche. Elle appartient à une petite fille qui l’a perdu ; je suis pas là pour faire du mal. Juste pour aider »

357 mots || La tenue de Constantine. Constantine sort la carte photo du doudou