Les mains qui tremblent. L’irritabilité. Les maux de tête. Le cœur à cent à l’heure. Si tu dramatisais, tu pourrais dire que c’est le manque. Est-ce que c’est pas un peu ça en fait ? T’en as tellement envie. Cela fait tellement longtemps que tu n’en avais pas consommés. Les douceurs qui te rappellent le pays, ou ton autre pays. Celles qui remplissent autant ton estomac à craquer qu’elles ne t’ont données des caries. Oui, parce que t’as la bouche pleine de plombage, tu vas pas le cacher.
Tu les aimes. Tu en mangerais à l’infini.
Avec un petit thé ou de l’ayran.
Le gouter parfait. Ou le dessert parfait.
Et c’est tellement difficile à trouver au Japon. Pourquoi y avait-il fallu que tu te retrouves au Japon d’ailleurs. T’as pas été cool dans ta vie ? On a décidé de te punir ? En fait, t’es dans le Bad Place ? Joshua est un envoyé maléfique là pour vous tourmenter ? Parce que ça marche. Su-per Jojo.
Tu grognes, affalé sur la table de la cuisine, les pistaches et les feuilles phyllo qui te narguent dans ton désespoir. Tu aurais pu te prendre une remarque d’un.e colocataire. Tout ce drame pour ça. Mais iels ne comprenaient pas. C’est ton carburant. T’as raison de continuer dans la mort. La crème de la crème des desserts, avec tout le reste mais ils restaient tes préférés.
Baklava, ô baklava.
Pourquoi êtes-vous baklava.
Pourquoi n’êtes-vous pas là baklava.
Baklava, ô baklava.
Pour vous je ferai n’importe quoi.
Et si je dois mettre la main à la pâte, alors soit.
Mais c’est introuvable. Ils se cachent parce que t’es certain de les louper si jamais tu les faisais toi-même. Mais tu vas finir par les trouver. Dans les doigts d’une fée.
Maya. Ta sauveuse. La seule qui pouvait combler ton estomac creux au petit déjeuner.
Maya qui n’est même pas ta colocataire mais chez qui tu t’es imposé un peu trop souvent.
Maya que tu attends, à moitié en train de chouiner, la joue sur la table, dans un énième grognement.
Maya j’ai faim.
Maya je meurs.
Maya quand viendras-tu me sauver.
Et enfin ça toque.
Tu relèves la tête, d’un coup. Comme un toutou qui entend son maître revenir.
La voilà !
Vite ! Vite ! Tu te précipites à la porte, un grand sourire retrouvé sur le visage.
« Entre ! Entre ! Fais comme chez toi ! J’ai déjà tout acheté ! Trop hâte qu’on s’y mette ! » Excité tel le labrador. Te voilà à l’aider à s’installer, lui faisant signe de te suivre vers la cuisine. Mais peut-être que tu l’es justement un peu trop, excité, alors tu calmes un peu tes ardeurs.
« Il n’y a personne à la maison aujourd’hui… je crois. » Ou alors l’éternel geek est là, mais de toute façon, il ne vous faisait grâce de sa présence que très peu souvent.
« On sera tranquille ! »Et ça fera surtout plus de baklava pour
toi vous.
Notes
510 mots
cétipar master chef version cauchemar en cuisine