Plutôt un bon choix, la distance. Comme quoi, quand tu veux, tu peux prendre des bonnes décisions. Est-ce que tu as vraiment envie de continuer ? En fait, est-ce que tu as le choix ? Surtout qu’il se passe de longues minutes avant que la petite prononce quelques mots. Au moins elle s’intéresse... non, elle reconnait ta présence, à défaut de l’accepter. Mais tu n’es pas douée pour causer avec des personnes vraisemblablement traumatisées. D’habitude, tu es plus du genre à les ignorer. Chacun ses problèmes et tout le monde est content. Sauf si tu as un intérêt à les aider, bien sûr.
Et donc, comme tu le disais, "elle" finit par parler. Enfin, son doudou. Est-ce que ce truc horriblement moche est vraiment un doudou ? Vu comment elle y est attachée, sans aucun doute.
Et franchement, tu comprends. Tu faisais pareil quand tu étais petite. Et même toi, adulte, tu causes encore à tes peluches, tu leur donnes une étincelle de vie. Au fond, même si tu le caches, tu as encore une âme d’enfant.
"Je veux simplement lui parler." C’est plus compliqué que ça, mais chaque chose en son temps. Communiquer correctement serait un bon début.
Alors tu sors ton arme pas si secrète que ça, et qui n’était pas du tout prévue, de ton sac. Monsieur Lapin. Une très jolie peluche. Elle te suit depuis toute petite.
"Moi aussi j’ai mon ami." Tu le poses. Tu ne va pas faire le petit jeu de "causer comme monsieur lapin", du moins pas tout de suite. Imagine si l’on te voit ainsi. Ton semblant de réputation serait foutu. D’accord, beaucoup savent que tu gardes toujours une peluche sur toi, et tous savent également que ça n’est pas une bonne idée de se moquer de toi à ce sujet, mais tout de même !