Et oui, c'est encore moi ! Je trouve que c'est important de donner un retour, même si on n'aime pas vraiment ce qu'on a lu. Ne serait-ce que pour montrer qu'on s'est intéressé aux participations !
Comme je l'ai dit lors de ma première réaction, je suis très exigeante et un rien peu me faire sortir du RP, donc ce que je vais dire est à prendre avec des pincettes. Même si je n'ai pas aimé, ou aimé votre participation, cela ne représente en rien la majorité.
Aujourd'hui, je vais directement commencer par une participation de l'épreuve 1 entre Dawned Town & Here We Go !.
La première réponse, celle de Alizée, m'a franchement laissée sceptique. On nous présente un personnage "je-m'en-foutiste" avec les :"Vous voyez le ridicule de tous ça ? Moi aussi et je vais quand même le faire :" ou "C’est comme ça qu’on commence une lettre qui t’es destinée non ? Et même si ce n’est pas le cas... Tant pis la mienne commence comme ça.
Je n’ai aucune foutu idée de ce qu’il faut te dire, […]
Ce personnage n'a pas l'air de croire au Père Noël, il se demande même pourquoi il lui écrit (ce qui est légitime puisqu'il s'en fiche), mais le fait quand même. Je me suis dit :"Quoi ? Mais, pourquoi il lui écrit s'il ne souhaite pas le faire ?". On parle d'Alec au début, mais dans le HRP il n'est expliqué qu'il n'est qu'un démon. Mais qui est-il aux yeux de Alizée ? Un frère, un ennemi, un meilleur ami, une connaissance ? A quel point a-t-il du pouvoir sur elle pour la convaincre d'écrire une lettre au Père Noël si elle même ne le souhaite pas ?
Bref, pour une première réponse, il y a beaucoup de flou. Sans compter que, vu que le personnage s'en fiche, la lettre n'offre pas grand chose pour répondre. J'ai eu franchement peur de la suite.
Pour la réponse, on tombe sur un personnage qui lui aussi s'en fiche totalement. La réaction la plus normale pour Freak aurait été de jeter la lettre. " Et pourquoi il répondait ?". Là, même problème. On explique pas du tout pourquoi un personnage aussi peu intéressé par ce qu'il a entre les mains s'y intéresse tellement qu'il y répond.
Les fautes d'orthographe dans la lettre sont… Terribles. Mais je ne peux pas vraiment prendre cela comme un point faible puisque ça fait partie du personnage de Freak. (Et puis, le "un chant de bataille" était drôle, j'admets)
On repart du côté de Alizée. Personnellement, j'ai tiqué sur le :"Le facteur eu l’air aussi étonné que moi. ". Honnêtement, je vois pas ce que ça vient faire là. Sauf si le facteur lit toutes les lettres de Alizée ou est son ami le plus proche, le facteur fait juste son travail. Enfin bref, un détail !
Pour la blague, je pourrais relever les fautes que fait Alizée dans sa réponse au Père Noël analphabète pendant qu'elle lui reproche son orthographe foireuse :"Si c’est pour avoir une réponse pareil, tu ferai mieux de ne pas le ouvrir les lettres." serait plutôt "Si c’est pour avoir une réponse pareillle, tu ferais mieux de ne pas ouvrir les lettres."
Après, je n'ai rien de particulier à relever sur cette réponse-ci. Je me demande juste comment Alizée peut croire une seule seconde que c'est le vrai Père Noël alors qu'elle n'y croyait pas du tout. M'enfin !
Pour le reste du RP (parce que je ne vais pas m'étaler sur toutes les réponses, sinon rip ma vie sociale) c'est assez… Je dirais pas incohérent, mais presque. Je ne comprends pas comment Alizée a pu trouver de la sympathie en une phrase de Freak (et vice-versa), du moins suffisamment pour retourner sa veste. J'attendais un rp "on se fout sur la gueule par lettres interposées, tavu", et finalement j'en retrouve une morale un peu bancale et banale.
Pareillement, la fin m'a vraiment laissée sur ma faim.
Je passe ensuite au rp entre Valoran's Battlefront & PEEK A BOO ! qui m'a davantage plu.
La première réponse de Nunu dévoile un personnage simple mais attachant. On comprend tout de suite à quel genre de personne on a affaire. Bref, c'est une réponse simple et efficace que nous donne Nunu. Je n'ai pas grand chose à en dire.
Ce sera différent pour Catherine. Décidément, le miracle du "Je réponds, je sais pas pourquoi, probablement la magie de Noël" aura fait parlé de lui ! Blague à part, une explication d'une ligne aurait suffi pour donner la raison. Sans compter que Catherine "n'aime pas les enfants". Pourtant, elle est ravie de la rencontrer. J'ai fait un :"Wut ?"
Par contre, je salue l'originalité ! Que ce soit le lutin et non le Père Noël qui réponde sort du lot !
Pour le reste, c'est assez banal finalement, mais on ressent une complicité et une tendresse qui s'installent entre Catherine et Nunu, ce qui accentue la magie de Noël. Peut-être même que Nunu aura réussi à attendrir le cœur de Catherine, qui sait ?
Je suis juste un peu triste de voir que le début du rp tournait entre :"Willump, le Père Noël et la fée". Et pour une fois, la fin a été suffisante et ne m'a pas laissée sur la faim !
Ce sera tout pour moi pour l'épreuve 1 ! (Il faut que je passe à l'épreuve 2 un jour, moi…)
J'espère pouvoir poster à nouveau ! Je vous embrasse, et bonne année à vous !
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19.01.19 2:42
Invité
Kaoren [ES]
évolution
19.01.19 2:42
Kaoren [ES]
Bonsoir à tous, je – OUI, je sais que je traîne de plus en plus ! Mais oh ! Hein ? Bon.
En vrai, la fatigue commence à me rattraper, donc je me suis pris quelques jours de pause entre mes lectures. Je lis déjà super-lentement de base, étant donné que j’ai tendance à m’arrêter une minute sur chaque phrase qui me parle ou que je trouve maladroite, et en vrai, c’est éprouvant de faire ça à longueur de journée. Donc j’ai arrêté de le faire à longueur de journée, parce que ça donnait rien – et cette décision m’a permis de trouver la force de répondre à un de mes trois RPs en attente sur mon forum, c’est donc pour le bien de tous que je fais souffrir tout le monde. C’est de la logique esquisséenne, cherchez pas, c’est trop balèze pour vous.
Donc, le thème 5. « Soirée costumée ». Le thème qui nous a prouvé à tous que les rôlistes sont de grands asociaux qui ne supportent pas les fêtes et les soirées mondaines. Parce que quasiment tous les personnages ont eu l’air de mépriser ça (ainsi que la manie du déguisement au passage). On a même eu un emo qui s’assumait (et dont j’ai trouvé le texte remarquablement emo, donc c’est plutôt réussi) (donc je te salue, toi qui tires les ficelles du personnage de Dimitri sur Chronosrep, j’ai pas cité ton texte parce que j’ai pas trouvé de phrase à isoler, mais il concourt pour mon podium) (et oui, je me mets à parler de textes entiers, dans l’introduction qui plus est, mais c’est mon commentaire, alors je fais qu’est-ce-que je veux).
Avant de commencer, comme d’habitude, j’en profite pour remercier une énième fois tous ceux qui commentent, notamment Silivren pour me remettre sur mes rails quand je pars dans des surinterprétations en ribambelle (vraiment, après le « Seuls les dieux oseraient survoler mon office sans s’y arrêter », ça me paraissait évident que ce « tu n’es qu’un mort qui marche » soit une sautée d’hybris), donc merci pour avoir apporté tes éclaircissements sur ton propre texte, c’est tout aussi intéressant que le regard des autres, et merci W05 comme l’autre fois pour ces critiques plus piquantes auxquelles je ne me risque pas mais qui mettent en exergue force points d’intérêt.
Bien, sur cette magnifique logorrhée de cent dix mots qui me fait tempérer mon jugement quand il s’agit de trouver des maladresses dans le rythme d’un texte, et sans plus de roulements de tambour parce que je vous fais patienter éhontément en me disant que vous pouvez de toute façon sauter l’introduction pour aller directement aux commentaires mais en sachant pertinemment que vous ne le faites pas et ça y est je recommence, on est partis pour les cita’s ! Enjoy !
« Un événement qui me laisse aussi indifférent que la nouvelle année. » - Adq (EP)
Je commence en douceur (‘fin, une douceur toute relative quand même) avec cette jolie petite amphibologie (si vous vous rappelez pas ce que c’est, cf. mon post précédent) (mais comme vous allez mettre un an à chercher dedans, c’est juste un double-sens basé sur une ambiguïté grammaticale) qui permet à la fois de suggérer dans son sens premier que la nouvelle année indiffère totalement le personnage, mais aussi, dans le sens second où l’on considère que ce n’est pas « événement » qui est comparé à la nouvelle année, mais « me », on lit que l’événement indiffère le personnage autant qu’il indiffère la nouvelle année, ce qui est une façon assez subtile d’introduire le fatalisme du personnage qui considère que le temps continue de s’écouler, fête du nouvel an ou pas. C’est comme s’il argumentait son point de vue en le donnant, ce qui nous permet de l’appréhender en plus de se le faire donner. Le subtil, c’est utile. (‘faut pas que je me mette à faire des slogans, moi…)
« Je me relève, m'apprête à embrasser les personnes qui me sont chères et inexistantes... » - Diana (ME)
Je trouve cette phrase très bien mesurée pour définir le chaos qui se trame dans la tête du personnage de Diana à cet instant, après le godet de picole et le vacarme des cloches. La phrase part sur l’élan d’embrasser des personnes chères, donc de faire ce qui est le plus convenu et le plus instinctif dans la situation, et débouche sur l’adjectif « inexistantes » qui décrit pourquoi ça n’a pas de sens. L’arrivée de l’adjectif à la fin sonne comme un retour soudain à la réalité, comme si elle était partie dans sa volée sur une impulsion et que la conscience avait mis du temps à se manifester (ce qui vient souvent quand on n’a pas les idées claires). Par ailleurs, le fait qu’elle cherche à embrasser des personnes inexistantes donne un côté très illusoire à la scène, et on peut presque se figurer des silhouettes qui apparaissent dans son champ de vision avant qu’elle réalise qu’elles n’ont pas de raison d’être – par exemple en se rappelant qu’elle est seule. En somme, cette impulsion suivie d’un sursaut de réalité donne un caractère très prenant et très naturel (et assez empathique pour la deuxième raison) au bordel qui se trame dans la tête de la pauvre Diana.
« Pour que ces stupides intrigants et ces enfants gâtés de l’aristocratie aient le droit de se pavaner une nuit durant dans leurs costumes rutilants, des soldats mourraient. » - Jericho (VB)
Comme je l’ai mentionné en introduction, on a des tas de personnages de ce thème qui se prennent à détester les mondanités avec divers arguments. Jericho n’y fait pas exception, mais ce raisonnement lui donne une certaine légitimité par rapport à un simple « ça ne sert à rien et ça me gonfle ». Déjà, ça le rend très humain pour un général à l’aspect froid, puisqu’il se soucie manifestement de la vie de ses hommes, mais en plus, j’aime beaucoup la façon dont il présente son argument, en posant le point de vue des gens en faveur de la fête à travers une longue phrase brodée de moult adjectifs et de compléments circonstanciels, et juste à côté, trois mots pour décrire le sien. On sent vraiment un aspect très « précieux » à la première partie de la phrase, une sorte de grand caprice à rallonge porté par les mots des nobliaux de la cour, et en contraste, la froideur de la réalité, trois simples mots qui suffisent à décrire quelque chose de bien plus significatif que tous leurs grands airs. Jericho n’a pas l’air de chercher à argumenter, à développer ou quoi que ce soit, il a sa position et il la pose, et nous, on la lit telle quelle et on n’a aucun mal à réaliser combien légitime elle est à côté de l’autre. En cela, j’ai réussi à m’attacher au personnage de Jericho dès cet instant, en le voyant comme un simple adepte de la réalité des choses torturé par les décisions de fanfarons hauts-gradés qui n’en ont pas conscience.
« Nachtgewalt n'avait pas prononcé ces mots depuis si longtemps qu'ils roulèrent étrangement sur sa langue, comme un goût étranger. » - Nachtgewalt (FS)
Ou quand tu n’arrives plus à déterminer à quel moment de la phrase la personnification s’est transformée en métaphore. Cet enchaînement rend l’image très naturelle en utilisant la langue à la fois comme outil de la parole et du goût, et c’est bien, parce que la dite image se paie même le luxe d’être belle et bien trouvée. Ici, le fait est que Nachtgewalt goûte presque littéralement ses mots, il leur trouve des parfums, des arômes, des saveurs, que l’on peut bien sûr assimiler aux tons et aux formulations utilisées (on parle souvent de paroles amères ou de propos acides), et le fait que les goûts fassent partie des sensations les plus difficiles à décrire accentue l’idée de perturbation que ressent le personnage en goûtant ces mots qui lui sont étrangers. On se le figure très bien tenter de cerner le goût de ces mots qui lui ont roulé sur la langue sans y parvenir vraiment, mais non sans le ressentir pour autant. En somme, Nachtgewalt semble se délecter du fait de s’être excusé sans parvenir à comprendre que c’est vraiment de ça qu’il se délecte, il a juste une sensation étrange, et je trouve que ça traduit très joliment sa transition vers l’Ange qu’il devient tout en restant lui-même. Et en voyant cette métaphore filée et manipulée avec une telle précision, c’est limite si j’ai pas l’impression que ça n’aurait pas pu être dit autrement.
« Le paysage devient-il vraiment si différent dès lors que l'on caresse l'idée de l'explorer ? » - Sydonia (ES)
Vous avez quatre heures. Ici, j’aime bien l’idée que ce fait assez intéressant – à savoir cette sorte de retour à la réalité que l’on ressent quand on s’apprête à mettre le pied dans un monde qu’on regardait de loin jusqu’ici, traduit par le fait que ce paragraphe décrive la fête de façon beaucoup plus péjorative que les premiers – soit souligné d’une part par un personnage qui n’a aucune expérience en la matière, n’ayant aucun autre souvenir que son rôle de tenancière de l’Hôtel, et d’autre part sous la forme d’une question ponctuée d’un « vraiment ». Ces deux points réunis ajoutent une certaine touche de scepticisme dans le ton de cette interrogation, ce qui, en plus de sous-entendre chez Sydonia un énième sursaut d’hésitation quant à l’idée d’échanger son rôle avec l’inconnue qui l’aborde, souligne en elle une certaine distance qu’elle semble vouloir garder vis-à-vis du monde dans lequel elle s’apprête à plonger, comme si elle avait du mal à accepter que la réalité puisse être aussi différente de l’image qu’elle s’était créée dans sa bulle, ce qui permet d’accentuer l’empathie que l’on ressent envers elle quand elle se retrouve quasiment prisonnière de celle-ci à la fin. Comme quoi ‘faut se méfier des gens qui portent des masques vénitiens, même si on s’en doutait depuis [introduire ici le nom d’à peu près n’importe quel personnage de la Sérénissime].
« Sa peau usuellement bleue et blanche était désormais d'un rouge flamboyant et ondulant, comme si la Nemienne elle-même avait pris feu sous les yeux ébahis de l'assistance. » - Djerin (NRP)
Pour Djerin, j’avoue que j’ai été tenté de citer l’enchaînement de « DONG. - Aïe ! », que j’ai trouvé super bien mesuré et qui m’arrache un fou rire à chaque fois que je le relis – on pourra arguer qu’il m’en faut peu – mais je savais pas trop comment l’aborder… du coup, j’en fais une rapide mention ici avant de reprendre avec l’autre citation. Ou comment caler deux citations après avoir dit que je me limitais à une par texte.
Cette phrase-ci, j’aime bien l’idée qu’elle soit posée avec un aspect de bilan sur ce qu’il s’est passé. On ne dit pas que la peau de Djana passe du bleu/blanc au rouge flamboyant, on dit que sa peau qui était bleue/blanche avant est désormais rouge flamboyant, ce qui nous pose après la dite transformation en nous laissant le soin d’en interpréter les causes par nous-mêmes, et on ne nous dit pas que l’assistance regarde Djana avec des yeux ébahis, on nous dit que la peau est désormais rouge comme si elle avait pris feu sous les yeux ébahis de l’assistance, ce qui rapporte également le fait qu’elle ébahisse au passé, et nous laisse également l’interprétation sur l’instant où ils ont commencé à être ébahis pour le rester ensuite. Maintenant, à quoi ça sert de laisser ça comme ça ? Un truc que j’ai remarqué avec Djana, c’est que son caractère n’est pas si éloigné de celui du seigneur noir en lequel elle est déguisée pendant la soirée (Dark Vador, vous l’avez bien reconnu), on peut le remarquer dans des phrases telles que « En voyant la foule bigarrée, Djana hésita entre tuer son second et faire demi tour. » – et de trois – qui lui donne l’air de pouvoir tuer son second pour une broutille en mettant d’ailleurs cet acte sur le même plan que le simple fait de rebrousser chemin, ce qui n’est pas sans rappeler Vador qui étrangle un de ses officiers pour avoir douté de lui. Ainsi, le rôle de Vador semble aller très bien à Djana. Quel rapport avec toute cette histoire de bilan, vous demandez-vous peut-être ? En fait, je trouve que ça crée une encore plus grande proximité entre Djana et son rôle de Vador, puisque les actions d’ébahir et de se fâcher tout rouge ne sont pas proprement inscrites dans la période où Djana est de nouveau Djana, mais antérieures à un instant de cette période, qui peut être aussi bien le début de cette période – l’instant où Djana reprend le contrôle – qu’un instant qui précède cette période – quand elle se prend pour Vador. Si on ajoute à ça l’expression « comme si la Nemienne elle-même avait pris feu sous les yeux ébahis de l’assistance » en soulignant ce « elle-même » qui laisse entendre qu’on aurait pu supposer qu’il s’agisse de quelque chose ou quelqu’un d’autre, et peut donc également être interprétée comme « comme si ce n’était pas Vador, mais Djana qui avait explosé de colère », on arrive à une phrase qui nous annihile presque la frontière entre Djana et son personnage de Vador que le texte avait déjà pas mal affaiblie, ce qui permet d’une part d’ajouter une certaine profondeur dans le concept de transformation abordé dans ce texte puisqu’il s’agit presque d’une ouverture de sa propre personnalité, et d’autre part d’ajouter à l’effet comique quand elle semble vouloir se démarquer de son costume en l’insultant, puisqu’on réalise qu’il ne lui va en fin de compte pas si mal malgré ce qu’elle en dit. C’est encore mieux à la relecture.
« Elle était perdue... elle était... elle était...
Elle était Meylan Clairevoix » - Meylan (CI)
J’ai trop de trucs à dire sur cette phrase. En fait, j’ai trop de trucs à dire sur ce texte, j’ai même hésité entre rien de moins que six citations (ce qui établirait un record s’il n’y avait pas eu le texte d’Oyun au thème 4 pour lequel j’ai hésité entre onze), mais je vais tâcher de rester focalisé. Alors, qu’est-ce qui est bien dans cette citation-ci ? En fait, cette tournure permet de dire beaucoup de choses à la fois. D’une part, on a les choses les plus évidentes, le fait que Meylan se retrouve dans le rôle de Meylan (je vais les appeler respectivement Lyrétoile et Clairevoix, c’est plus simple), qui prend une dimension d’ailleurs d’autant plus profonde quand on comprend que Clairevoix endossait elle-même un rôle – celui de musicienne – et que le rôle de Clairevoix qu’endosse Lyrétoile devient donc par métonymie le rôle de musicienne (dans une optique du genre « Elle a chanté son temps, je dois chanter le mien »). On a aussi le fait que Lyrétoile devienne réellement Clairevoix en observant le sinistre de l’Exposition Universelle à travers ses yeux, ce qui renforce le lien implicite entre les deux, qui s’avère être leur rôle, comme si elle revoyait la scène à travers des yeux de musicienne, en soulignant donc le fait que les musiciens aient leur propre vision du monde. Ensuite, on a cet enchaînement qui fait suivre « Elle était perdue » et tout le paragraphe qui précède par « Elle était Meylan Clairevoix », qui assimile donc Clairevoix à toutes les descriptions psychologiques qui précèdent, et si on poursuit la métonymie, on peut même voir dans tous ces sentiments que ressent Clairevoix comme les sentiments qui composent la vision d’une musicienne – d’ailleurs, je dis "musicienne" depuis le début, mais ça marche aussi bien avec "ménestrelle". Par ailleurs, les deux « elle était… » qui s’interposent dans cet enchaînement traduisent une certaine difficulté chez Lyrétoile à trouver une véritable formulation de son état avant de se définir comme Clairevoix, comme si « Meylan Clairevoix » était le seul mot assez juste pour traduire ce qu’elle ressent, qui est évidemment cet appel de la musique qui la pousse juste après à monter sur l’estrade pour jouer ce qu’elle vient de ressentir (si je lis bien la chose).
Bon, c’est un peu tout formulé dans le désordre parce que je savais pas trop par où commencer, mais en gros, tout cela réuni donne à Clairevoix une dimension très allégorique qui sied parfaitement à son aspect légendaire, et permet à Lyrétoile de nous introduire à son sentiment de musicienne par des images très palpables, ce qui permet une identification surprenante vis-à-vis d’un personnage très fantaisiste (à prendre au sens de "fantaisie", pas de "fantasy") ce qui, cumulé avec le reste du texte que je me retiens de citer, m’a rendu Lyrétoile très attachante.
« 1er janvier 2019. » - Garance (PaB)
Bon, sur cette phrase plus que tout autre, j’ai besoin du contexte – parce que celle-là, sans contexte, vous conviendrez avec moi que c’est pas la phrase du siècle – et plus particulièrement de deux extraits. Premièrement, le texte commence sur la phrase « 31 décembre 2018. », du même acabit, qui introduit la narration de façon très didactique, très froide, très externe, et aucunement empathique. Secondement, cette citation suit le décompte du nouvel an en l’interrompant, les derniers mots la précédant étant « 1 ! Bonn… ». Si la narration était restée froide pendant toute la première partie du texte, on pouvait deviner l’euphorie des personnages qui se trouvaient dessous pendant ce décompte, en s’imaginant l’ambiance de fête qui régnait sur les lieux. Ainsi, en donnant l’air d’interrompre la partie dialoguée censée être beaucoup plus joyeuse, et ce avec une phrase aussi sèche qui renvoie directement à l’ambiance première du texte, la narration semble asséner un coup sec à tous les personnages qui se trouvent dessous, à rompre totalement l’euphorie qui s’est créée, tout en continuant son inexorable cheminement à travers cette date qui défile et dont rien ne ralentira l’arrivée – mais bon, ce dernier détail est pas très important pour mon point. Ce qui est intéressant dans tout ça, c’est qu’on a d’une part les mots de la personne qui fait le décompte qui sont interrompus, et d’autre part l’ambiance de ce décompte qui est interrompue elle aussi. Ainsi, sans consacrer un seul semblant de mot à ce qu’il vient de se passer (à savoir les coups de cloches qui sonnent beaucoup trop fort), on sait déjà qu’un truc sérieux vient de tomber sur les personnages, et on sait que c’est un truc d’envergure. Ainsi, l’atmosphère se métamorphose brutalement, sans doute beaucoup plus qu’avec une simple description étalée ou une interjection trop vide de sens. Du coup, on est directement dedans, et ça permet de faire transiter la suite de façon beaucoup plus naturelle, en décrivant des faits brièvement sans avoir besoin de les connoter davantage.
« Mais bon, ce n’était pas le premier personnage que j’adorais détester ! » - Elfie (TE)
Après avoir surinterprété le texte de Silivren dans mon post précédent, je m’efforce de reprendre des pincettes, donc je vous le dis tout de suite, là, il s’agit probablement d’une autre surinterprétation, mais je la trouvais assez jolie pour vous en faire part malgré tout. Mon hypothèse ici, ou plutôt ma façon de lire cette phrase, implique que l’autre personnage auquel Elfie fait référence ne serait autre qu’elle-même. Elfie est un personnage qui semble se remettre parfois en question, au moins dans une certaine mesure, c’est un point que l’on peut interpréter en lisant par exemple quelques lignes plus tôt « C’était peut-être égoïste », ou simplement le fait qu’elle se soit lassée de son ancienne vie qui pourrait suggérer qu’elle a dû avoir le temps et l’occasion de se remettre en question au cours de cette ancienne vie. D’ailleurs, on peut ajouter à ça le fait qu’en fin de compte, elle se transforme en ce personnage qu’elle adore détester qu’est Azula, ce qu’on peut lire comme un reflet de cette idée. Donc là, je vous le dis franchement, on est purement dans la théorie, mais si on le lit comme ça, je trouve que ça donne un côté attachant à Elfie en lui faisant accepter ses imperfections avec plaisir. Voilà, je tenais à le mentionner, mais si c’est pas prévu du tout voire que ça entre en contradiction avec le personnage, disoulé.
« J’lui ai demandé si j’étais obligé de me déguiser, elle m’a demandé si j’étais obligé d’être con. Soit. » - Harrison (TT)
D’emblée, Harrison apparaît comme un personnage asocial et assez antipathique, il utilise un langage grossier et manque manifestement de motivation pour faire à peu près n’importe quoi. Pourtant, quand on le voit évoluer dans le texte, il accepte de faire tous les efforts qu’on lui demande sans vraiment broncher. Son expression « Soit. » en devient presque une antienne dans la première partie du texte. Quant à cette phrase, elle met en exergue la façon dont on lui parle, qui est manifestement pile poil dans le ton qu’il a tendance à utiliser, avec la touche insultante en prime. Du coup, on voit juste Harrison comme quelqu’un qui est impoli par maladresse ou par réflexe, et jamais irrespectueux. Il accepte les insultes comme il accepte les ordres, et il ne s’en plaint même pas. Dans cette phrase, on a une très belle utilisation d’un parallélisme, qui pose d’une part la réponse d’Alchemy sur le même plan que la question d’Harrison – ce qui permet d’éviter tout jugement de valeur – et permet d’autre part de souligner le contraste entre les deux manières de s’adresser, Harrison demandant naïvement, presque comme un enfant, s’il est vraiment obligé de s’humilier sans faire porter le chapeau à Alchemy pour autant, et Alchemy lui répondant sèchement que oui en attrapant par le fait même l’occasion de l’insulter. Et malgré le discours indirect utilisé dans ces deux propositions, elles sonnent comme une traduction du discours direct et semblent utiliser les mots exacts qui ont été prononcés, ce qui montre encore une fois une absence de jugement de valeur de la part d’Harrison, qui est le narrateur, puisqu’il se contente de répéter ce qui a été dit. Et il n’ajoute rien d’autre que « Soit. » Finalement, il a certes l’air d’un branleur impoli, mais c’est difficile de rester antipathique envers lui, parce qu’on sent qu’il fait tous les efforts dont il est capable, et quand on lit ce qu’il subit à travers des phrases comme celle-ci, on ne peut que se retenir de lui en demander plus.
« Devant lui, une poule venait de passer en caquetant avec un œuf brisé dans la main, faisait-elle un remake de Hamlet ? » - Solas (HWG)
Là, c’est juste parce que je m’imagine la scène. J’ai ri comme un con pendant genre une minute sur cette phrase. Quelle que soit la façon dont vous essayez de vous figurer la scène, ça va nécessairement partir en sucette à tous les niveaux. Vous pouvez essayer de donner l’air le plus sérieux du monde à la poule, ça ne rendra l’absurdité de réciter un mélodrame à un œuf brisé que plus forte. Si vous ajoutez le « venait de passer en » qui donne l’image que la scène fait juste un passage dans cet univers qui part déjà totalement en vrille (Solas nous a fait une Lombard, tous les participants du précédent interforum savent de quoi je parle), vous obtenez un truc absolument délicieux. Je sais juste pas comment m’étendre là-dessus, c’est juste à pisser de rire.
Voilà… pour ceux qui ne me suivent pas en live sur la shoutbox, sachez que je mets genre cinq heures à écrire ces pavés, donc j’espère encore une fois que ça vous plaît toujours et que c’est pas en train de devenir commercial, et je vous dis à bientôt pour le sixième et dernier thème ! Mais préparez-vous à l’attendre un peu quand même.
En vrai, la fatigue commence à me rattraper, donc je me suis pris quelques jours de pause entre mes lectures. Je lis déjà super-lentement de base, étant donné que j’ai tendance à m’arrêter une minute sur chaque phrase qui me parle ou que je trouve maladroite, et en vrai, c’est éprouvant de faire ça à longueur de journée. Donc j’ai arrêté de le faire à longueur de journée, parce que ça donnait rien – et cette décision m’a permis de trouver la force de répondre à un de mes trois RPs en attente sur mon forum, c’est donc pour le bien de tous que je fais souffrir tout le monde. C’est de la logique esquisséenne, cherchez pas, c’est trop balèze pour vous.
Donc, le thème 5. « Soirée costumée ». Le thème qui nous a prouvé à tous que les rôlistes sont de grands asociaux qui ne supportent pas les fêtes et les soirées mondaines. Parce que quasiment tous les personnages ont eu l’air de mépriser ça (ainsi que la manie du déguisement au passage). On a même eu un emo qui s’assumait (et dont j’ai trouvé le texte remarquablement emo, donc c’est plutôt réussi) (donc je te salue, toi qui tires les ficelles du personnage de Dimitri sur Chronosrep, j’ai pas cité ton texte parce que j’ai pas trouvé de phrase à isoler, mais il concourt pour mon podium) (et oui, je me mets à parler de textes entiers, dans l’introduction qui plus est, mais c’est mon commentaire, alors je fais qu’est-ce-que je veux).
Avant de commencer, comme d’habitude, j’en profite pour remercier une énième fois tous ceux qui commentent, notamment Silivren pour me remettre sur mes rails quand je pars dans des surinterprétations en ribambelle (vraiment, après le « Seuls les dieux oseraient survoler mon office sans s’y arrêter », ça me paraissait évident que ce « tu n’es qu’un mort qui marche » soit une sautée d’hybris), donc merci pour avoir apporté tes éclaircissements sur ton propre texte, c’est tout aussi intéressant que le regard des autres, et merci W05 comme l’autre fois pour ces critiques plus piquantes auxquelles je ne me risque pas mais qui mettent en exergue force points d’intérêt.
Bien, sur cette magnifique logorrhée de cent dix mots qui me fait tempérer mon jugement quand il s’agit de trouver des maladresses dans le rythme d’un texte, et sans plus de roulements de tambour parce que je vous fais patienter éhontément en me disant que vous pouvez de toute façon sauter l’introduction pour aller directement aux commentaires mais en sachant pertinemment que vous ne le faites pas et ça y est je recommence, on est partis pour les cita’s ! Enjoy !
Les citations en question
Épreuve 5 :
« Un événement qui me laisse aussi indifférent que la nouvelle année. » - Adq (EP)
Je commence en douceur (‘fin, une douceur toute relative quand même) avec cette jolie petite amphibologie (si vous vous rappelez pas ce que c’est, cf. mon post précédent) (mais comme vous allez mettre un an à chercher dedans, c’est juste un double-sens basé sur une ambiguïté grammaticale) qui permet à la fois de suggérer dans son sens premier que la nouvelle année indiffère totalement le personnage, mais aussi, dans le sens second où l’on considère que ce n’est pas « événement » qui est comparé à la nouvelle année, mais « me », on lit que l’événement indiffère le personnage autant qu’il indiffère la nouvelle année, ce qui est une façon assez subtile d’introduire le fatalisme du personnage qui considère que le temps continue de s’écouler, fête du nouvel an ou pas. C’est comme s’il argumentait son point de vue en le donnant, ce qui nous permet de l’appréhender en plus de se le faire donner. Le subtil, c’est utile. (‘faut pas que je me mette à faire des slogans, moi…)
« Je me relève, m'apprête à embrasser les personnes qui me sont chères et inexistantes... » - Diana (ME)
Je trouve cette phrase très bien mesurée pour définir le chaos qui se trame dans la tête du personnage de Diana à cet instant, après le godet de picole et le vacarme des cloches. La phrase part sur l’élan d’embrasser des personnes chères, donc de faire ce qui est le plus convenu et le plus instinctif dans la situation, et débouche sur l’adjectif « inexistantes » qui décrit pourquoi ça n’a pas de sens. L’arrivée de l’adjectif à la fin sonne comme un retour soudain à la réalité, comme si elle était partie dans sa volée sur une impulsion et que la conscience avait mis du temps à se manifester (ce qui vient souvent quand on n’a pas les idées claires). Par ailleurs, le fait qu’elle cherche à embrasser des personnes inexistantes donne un côté très illusoire à la scène, et on peut presque se figurer des silhouettes qui apparaissent dans son champ de vision avant qu’elle réalise qu’elles n’ont pas de raison d’être – par exemple en se rappelant qu’elle est seule. En somme, cette impulsion suivie d’un sursaut de réalité donne un caractère très prenant et très naturel (et assez empathique pour la deuxième raison) au bordel qui se trame dans la tête de la pauvre Diana.
« Pour que ces stupides intrigants et ces enfants gâtés de l’aristocratie aient le droit de se pavaner une nuit durant dans leurs costumes rutilants, des soldats mourraient. » - Jericho (VB)
Comme je l’ai mentionné en introduction, on a des tas de personnages de ce thème qui se prennent à détester les mondanités avec divers arguments. Jericho n’y fait pas exception, mais ce raisonnement lui donne une certaine légitimité par rapport à un simple « ça ne sert à rien et ça me gonfle ». Déjà, ça le rend très humain pour un général à l’aspect froid, puisqu’il se soucie manifestement de la vie de ses hommes, mais en plus, j’aime beaucoup la façon dont il présente son argument, en posant le point de vue des gens en faveur de la fête à travers une longue phrase brodée de moult adjectifs et de compléments circonstanciels, et juste à côté, trois mots pour décrire le sien. On sent vraiment un aspect très « précieux » à la première partie de la phrase, une sorte de grand caprice à rallonge porté par les mots des nobliaux de la cour, et en contraste, la froideur de la réalité, trois simples mots qui suffisent à décrire quelque chose de bien plus significatif que tous leurs grands airs. Jericho n’a pas l’air de chercher à argumenter, à développer ou quoi que ce soit, il a sa position et il la pose, et nous, on la lit telle quelle et on n’a aucun mal à réaliser combien légitime elle est à côté de l’autre. En cela, j’ai réussi à m’attacher au personnage de Jericho dès cet instant, en le voyant comme un simple adepte de la réalité des choses torturé par les décisions de fanfarons hauts-gradés qui n’en ont pas conscience.
« Nachtgewalt n'avait pas prononcé ces mots depuis si longtemps qu'ils roulèrent étrangement sur sa langue, comme un goût étranger. » - Nachtgewalt (FS)
Ou quand tu n’arrives plus à déterminer à quel moment de la phrase la personnification s’est transformée en métaphore. Cet enchaînement rend l’image très naturelle en utilisant la langue à la fois comme outil de la parole et du goût, et c’est bien, parce que la dite image se paie même le luxe d’être belle et bien trouvée. Ici, le fait est que Nachtgewalt goûte presque littéralement ses mots, il leur trouve des parfums, des arômes, des saveurs, que l’on peut bien sûr assimiler aux tons et aux formulations utilisées (on parle souvent de paroles amères ou de propos acides), et le fait que les goûts fassent partie des sensations les plus difficiles à décrire accentue l’idée de perturbation que ressent le personnage en goûtant ces mots qui lui sont étrangers. On se le figure très bien tenter de cerner le goût de ces mots qui lui ont roulé sur la langue sans y parvenir vraiment, mais non sans le ressentir pour autant. En somme, Nachtgewalt semble se délecter du fait de s’être excusé sans parvenir à comprendre que c’est vraiment de ça qu’il se délecte, il a juste une sensation étrange, et je trouve que ça traduit très joliment sa transition vers l’Ange qu’il devient tout en restant lui-même. Et en voyant cette métaphore filée et manipulée avec une telle précision, c’est limite si j’ai pas l’impression que ça n’aurait pas pu être dit autrement.
« Le paysage devient-il vraiment si différent dès lors que l'on caresse l'idée de l'explorer ? » - Sydonia (ES)
Vous avez quatre heures. Ici, j’aime bien l’idée que ce fait assez intéressant – à savoir cette sorte de retour à la réalité que l’on ressent quand on s’apprête à mettre le pied dans un monde qu’on regardait de loin jusqu’ici, traduit par le fait que ce paragraphe décrive la fête de façon beaucoup plus péjorative que les premiers – soit souligné d’une part par un personnage qui n’a aucune expérience en la matière, n’ayant aucun autre souvenir que son rôle de tenancière de l’Hôtel, et d’autre part sous la forme d’une question ponctuée d’un « vraiment ». Ces deux points réunis ajoutent une certaine touche de scepticisme dans le ton de cette interrogation, ce qui, en plus de sous-entendre chez Sydonia un énième sursaut d’hésitation quant à l’idée d’échanger son rôle avec l’inconnue qui l’aborde, souligne en elle une certaine distance qu’elle semble vouloir garder vis-à-vis du monde dans lequel elle s’apprête à plonger, comme si elle avait du mal à accepter que la réalité puisse être aussi différente de l’image qu’elle s’était créée dans sa bulle, ce qui permet d’accentuer l’empathie que l’on ressent envers elle quand elle se retrouve quasiment prisonnière de celle-ci à la fin. Comme quoi ‘faut se méfier des gens qui portent des masques vénitiens, même si on s’en doutait depuis [introduire ici le nom d’à peu près n’importe quel personnage de la Sérénissime].
« Sa peau usuellement bleue et blanche était désormais d'un rouge flamboyant et ondulant, comme si la Nemienne elle-même avait pris feu sous les yeux ébahis de l'assistance. » - Djerin (NRP)
Pour Djerin, j’avoue que j’ai été tenté de citer l’enchaînement de « DONG. - Aïe ! », que j’ai trouvé super bien mesuré et qui m’arrache un fou rire à chaque fois que je le relis – on pourra arguer qu’il m’en faut peu – mais je savais pas trop comment l’aborder… du coup, j’en fais une rapide mention ici avant de reprendre avec l’autre citation. Ou comment caler deux citations après avoir dit que je me limitais à une par texte.
Cette phrase-ci, j’aime bien l’idée qu’elle soit posée avec un aspect de bilan sur ce qu’il s’est passé. On ne dit pas que la peau de Djana passe du bleu/blanc au rouge flamboyant, on dit que sa peau qui était bleue/blanche avant est désormais rouge flamboyant, ce qui nous pose après la dite transformation en nous laissant le soin d’en interpréter les causes par nous-mêmes, et on ne nous dit pas que l’assistance regarde Djana avec des yeux ébahis, on nous dit que la peau est désormais rouge comme si elle avait pris feu sous les yeux ébahis de l’assistance, ce qui rapporte également le fait qu’elle ébahisse au passé, et nous laisse également l’interprétation sur l’instant où ils ont commencé à être ébahis pour le rester ensuite. Maintenant, à quoi ça sert de laisser ça comme ça ? Un truc que j’ai remarqué avec Djana, c’est que son caractère n’est pas si éloigné de celui du seigneur noir en lequel elle est déguisée pendant la soirée (Dark Vador, vous l’avez bien reconnu), on peut le remarquer dans des phrases telles que « En voyant la foule bigarrée, Djana hésita entre tuer son second et faire demi tour. » – et de trois – qui lui donne l’air de pouvoir tuer son second pour une broutille en mettant d’ailleurs cet acte sur le même plan que le simple fait de rebrousser chemin, ce qui n’est pas sans rappeler Vador qui étrangle un de ses officiers pour avoir douté de lui. Ainsi, le rôle de Vador semble aller très bien à Djana. Quel rapport avec toute cette histoire de bilan, vous demandez-vous peut-être ? En fait, je trouve que ça crée une encore plus grande proximité entre Djana et son rôle de Vador, puisque les actions d’ébahir et de se fâcher tout rouge ne sont pas proprement inscrites dans la période où Djana est de nouveau Djana, mais antérieures à un instant de cette période, qui peut être aussi bien le début de cette période – l’instant où Djana reprend le contrôle – qu’un instant qui précède cette période – quand elle se prend pour Vador. Si on ajoute à ça l’expression « comme si la Nemienne elle-même avait pris feu sous les yeux ébahis de l’assistance » en soulignant ce « elle-même » qui laisse entendre qu’on aurait pu supposer qu’il s’agisse de quelque chose ou quelqu’un d’autre, et peut donc également être interprétée comme « comme si ce n’était pas Vador, mais Djana qui avait explosé de colère », on arrive à une phrase qui nous annihile presque la frontière entre Djana et son personnage de Vador que le texte avait déjà pas mal affaiblie, ce qui permet d’une part d’ajouter une certaine profondeur dans le concept de transformation abordé dans ce texte puisqu’il s’agit presque d’une ouverture de sa propre personnalité, et d’autre part d’ajouter à l’effet comique quand elle semble vouloir se démarquer de son costume en l’insultant, puisqu’on réalise qu’il ne lui va en fin de compte pas si mal malgré ce qu’elle en dit. C’est encore mieux à la relecture.
« Elle était perdue... elle était... elle était...
Elle était Meylan Clairevoix » - Meylan (CI)
J’ai trop de trucs à dire sur cette phrase. En fait, j’ai trop de trucs à dire sur ce texte, j’ai même hésité entre rien de moins que six citations (ce qui établirait un record s’il n’y avait pas eu le texte d’Oyun au thème 4 pour lequel j’ai hésité entre onze), mais je vais tâcher de rester focalisé. Alors, qu’est-ce qui est bien dans cette citation-ci ? En fait, cette tournure permet de dire beaucoup de choses à la fois. D’une part, on a les choses les plus évidentes, le fait que Meylan se retrouve dans le rôle de Meylan (je vais les appeler respectivement Lyrétoile et Clairevoix, c’est plus simple), qui prend une dimension d’ailleurs d’autant plus profonde quand on comprend que Clairevoix endossait elle-même un rôle – celui de musicienne – et que le rôle de Clairevoix qu’endosse Lyrétoile devient donc par métonymie le rôle de musicienne (dans une optique du genre « Elle a chanté son temps, je dois chanter le mien »). On a aussi le fait que Lyrétoile devienne réellement Clairevoix en observant le sinistre de l’Exposition Universelle à travers ses yeux, ce qui renforce le lien implicite entre les deux, qui s’avère être leur rôle, comme si elle revoyait la scène à travers des yeux de musicienne, en soulignant donc le fait que les musiciens aient leur propre vision du monde. Ensuite, on a cet enchaînement qui fait suivre « Elle était perdue » et tout le paragraphe qui précède par « Elle était Meylan Clairevoix », qui assimile donc Clairevoix à toutes les descriptions psychologiques qui précèdent, et si on poursuit la métonymie, on peut même voir dans tous ces sentiments que ressent Clairevoix comme les sentiments qui composent la vision d’une musicienne – d’ailleurs, je dis "musicienne" depuis le début, mais ça marche aussi bien avec "ménestrelle". Par ailleurs, les deux « elle était… » qui s’interposent dans cet enchaînement traduisent une certaine difficulté chez Lyrétoile à trouver une véritable formulation de son état avant de se définir comme Clairevoix, comme si « Meylan Clairevoix » était le seul mot assez juste pour traduire ce qu’elle ressent, qui est évidemment cet appel de la musique qui la pousse juste après à monter sur l’estrade pour jouer ce qu’elle vient de ressentir (si je lis bien la chose).
Bon, c’est un peu tout formulé dans le désordre parce que je savais pas trop par où commencer, mais en gros, tout cela réuni donne à Clairevoix une dimension très allégorique qui sied parfaitement à son aspect légendaire, et permet à Lyrétoile de nous introduire à son sentiment de musicienne par des images très palpables, ce qui permet une identification surprenante vis-à-vis d’un personnage très fantaisiste (à prendre au sens de "fantaisie", pas de "fantasy") ce qui, cumulé avec le reste du texte que je me retiens de citer, m’a rendu Lyrétoile très attachante.
« 1er janvier 2019. » - Garance (PaB)
Bon, sur cette phrase plus que tout autre, j’ai besoin du contexte – parce que celle-là, sans contexte, vous conviendrez avec moi que c’est pas la phrase du siècle – et plus particulièrement de deux extraits. Premièrement, le texte commence sur la phrase « 31 décembre 2018. », du même acabit, qui introduit la narration de façon très didactique, très froide, très externe, et aucunement empathique. Secondement, cette citation suit le décompte du nouvel an en l’interrompant, les derniers mots la précédant étant « 1 ! Bonn… ». Si la narration était restée froide pendant toute la première partie du texte, on pouvait deviner l’euphorie des personnages qui se trouvaient dessous pendant ce décompte, en s’imaginant l’ambiance de fête qui régnait sur les lieux. Ainsi, en donnant l’air d’interrompre la partie dialoguée censée être beaucoup plus joyeuse, et ce avec une phrase aussi sèche qui renvoie directement à l’ambiance première du texte, la narration semble asséner un coup sec à tous les personnages qui se trouvent dessous, à rompre totalement l’euphorie qui s’est créée, tout en continuant son inexorable cheminement à travers cette date qui défile et dont rien ne ralentira l’arrivée – mais bon, ce dernier détail est pas très important pour mon point. Ce qui est intéressant dans tout ça, c’est qu’on a d’une part les mots de la personne qui fait le décompte qui sont interrompus, et d’autre part l’ambiance de ce décompte qui est interrompue elle aussi. Ainsi, sans consacrer un seul semblant de mot à ce qu’il vient de se passer (à savoir les coups de cloches qui sonnent beaucoup trop fort), on sait déjà qu’un truc sérieux vient de tomber sur les personnages, et on sait que c’est un truc d’envergure. Ainsi, l’atmosphère se métamorphose brutalement, sans doute beaucoup plus qu’avec une simple description étalée ou une interjection trop vide de sens. Du coup, on est directement dedans, et ça permet de faire transiter la suite de façon beaucoup plus naturelle, en décrivant des faits brièvement sans avoir besoin de les connoter davantage.
« Mais bon, ce n’était pas le premier personnage que j’adorais détester ! » - Elfie (TE)
Après avoir surinterprété le texte de Silivren dans mon post précédent, je m’efforce de reprendre des pincettes, donc je vous le dis tout de suite, là, il s’agit probablement d’une autre surinterprétation, mais je la trouvais assez jolie pour vous en faire part malgré tout. Mon hypothèse ici, ou plutôt ma façon de lire cette phrase, implique que l’autre personnage auquel Elfie fait référence ne serait autre qu’elle-même. Elfie est un personnage qui semble se remettre parfois en question, au moins dans une certaine mesure, c’est un point que l’on peut interpréter en lisant par exemple quelques lignes plus tôt « C’était peut-être égoïste », ou simplement le fait qu’elle se soit lassée de son ancienne vie qui pourrait suggérer qu’elle a dû avoir le temps et l’occasion de se remettre en question au cours de cette ancienne vie. D’ailleurs, on peut ajouter à ça le fait qu’en fin de compte, elle se transforme en ce personnage qu’elle adore détester qu’est Azula, ce qu’on peut lire comme un reflet de cette idée. Donc là, je vous le dis franchement, on est purement dans la théorie, mais si on le lit comme ça, je trouve que ça donne un côté attachant à Elfie en lui faisant accepter ses imperfections avec plaisir. Voilà, je tenais à le mentionner, mais si c’est pas prévu du tout voire que ça entre en contradiction avec le personnage, disoulé.
« J’lui ai demandé si j’étais obligé de me déguiser, elle m’a demandé si j’étais obligé d’être con. Soit. » - Harrison (TT)
D’emblée, Harrison apparaît comme un personnage asocial et assez antipathique, il utilise un langage grossier et manque manifestement de motivation pour faire à peu près n’importe quoi. Pourtant, quand on le voit évoluer dans le texte, il accepte de faire tous les efforts qu’on lui demande sans vraiment broncher. Son expression « Soit. » en devient presque une antienne dans la première partie du texte. Quant à cette phrase, elle met en exergue la façon dont on lui parle, qui est manifestement pile poil dans le ton qu’il a tendance à utiliser, avec la touche insultante en prime. Du coup, on voit juste Harrison comme quelqu’un qui est impoli par maladresse ou par réflexe, et jamais irrespectueux. Il accepte les insultes comme il accepte les ordres, et il ne s’en plaint même pas. Dans cette phrase, on a une très belle utilisation d’un parallélisme, qui pose d’une part la réponse d’Alchemy sur le même plan que la question d’Harrison – ce qui permet d’éviter tout jugement de valeur – et permet d’autre part de souligner le contraste entre les deux manières de s’adresser, Harrison demandant naïvement, presque comme un enfant, s’il est vraiment obligé de s’humilier sans faire porter le chapeau à Alchemy pour autant, et Alchemy lui répondant sèchement que oui en attrapant par le fait même l’occasion de l’insulter. Et malgré le discours indirect utilisé dans ces deux propositions, elles sonnent comme une traduction du discours direct et semblent utiliser les mots exacts qui ont été prononcés, ce qui montre encore une fois une absence de jugement de valeur de la part d’Harrison, qui est le narrateur, puisqu’il se contente de répéter ce qui a été dit. Et il n’ajoute rien d’autre que « Soit. » Finalement, il a certes l’air d’un branleur impoli, mais c’est difficile de rester antipathique envers lui, parce qu’on sent qu’il fait tous les efforts dont il est capable, et quand on lit ce qu’il subit à travers des phrases comme celle-ci, on ne peut que se retenir de lui en demander plus.
« Devant lui, une poule venait de passer en caquetant avec un œuf brisé dans la main, faisait-elle un remake de Hamlet ? » - Solas (HWG)
Là, c’est juste parce que je m’imagine la scène. J’ai ri comme un con pendant genre une minute sur cette phrase. Quelle que soit la façon dont vous essayez de vous figurer la scène, ça va nécessairement partir en sucette à tous les niveaux. Vous pouvez essayer de donner l’air le plus sérieux du monde à la poule, ça ne rendra l’absurdité de réciter un mélodrame à un œuf brisé que plus forte. Si vous ajoutez le « venait de passer en » qui donne l’image que la scène fait juste un passage dans cet univers qui part déjà totalement en vrille (Solas nous a fait une Lombard, tous les participants du précédent interforum savent de quoi je parle), vous obtenez un truc absolument délicieux. Je sais juste pas comment m’étendre là-dessus, c’est juste à pisser de rire.
Voilà… pour ceux qui ne me suivent pas en live sur la shoutbox, sachez que je mets genre cinq heures à écrire ces pavés, donc j’espère encore une fois que ça vous plaît toujours et que c’est pas en train de devenir commercial, et je vous dis à bientôt pour le sixième et dernier thème ! Mais préparez-vous à l’attendre un peu quand même.
25.01.19 0:55
Invité
Sona Buvelle [VB]
évolution
25.01.19 0:55
Sona Buvelle [VB]
Yoplo !
Pour une fois j'ai été un peu plus méthodique et j'ai donc évidemment commencé par lire intégralement le thème ... 6 ! Pourquoi ? C'était le thème qui m'avait le moins inspiré personnellement : beaucoup de personnages sur tous les forums on perdu des êtres chers dans des circonstances plus ou moins originales et je ne savais pas tellement comment tourner ce thème vers un texte qui ne soit pas "une banale scène de nostalgie".
Et bravo aux participants car vous avez réussi à faire des textes qui allaient plus loin que 1000 mots de pur pathos coulant, limite écoeurant.
Je ne vais pas aborder tous les textes car tous ne m'ont pas touché avec la même force mais vous commencez à connaître le refrain : réaction à chaud, instinct tout ça...
Jess McCree ILK :
J'ai beaucoup apprécié le fait que cette rencontre se fasse plutôt par des attitudes et des gestes simples plutôt que des mots. Des actes du quotidien prennent un vrai sens, ce sont des marques d'affection et de joie profonde, de retour comme à l'époque avec une pointe de nostalgie. Le genre de texte que j'aurais aimé écrire car c'est sa fluidité et sa simplicité qui lui donne une profondeur vraiment touchante.
Siparti [NRP] :
C'était rafraichissant. Je m'exprimais tantôt (oui je dis tantôt !) sur le fait de ne pas aller vers la solution du parent/ami/... perdu. Le personnage de Ryot est aux antipodes de ce à quoi je m'attendais : un texte vraiment original qui m'a plu par son aspect décalé bien assumé !
Comme il est dit dans le dernier paragraphe "Zarbi quand même" : exactement ça ! Mais avec le bon dosage ça passe tout seul.
Alec Hamilton [DT] :
La dualité est très bien représentée ; j'ai beaucoup aimé les changements brusques, voire brutaux, dans le ton choisi : drôle, violent ou léger, le personnage change rapidement sans que cela ne semblent complètement tiré par les cheveux ! L'introspection et le regard sur son parent fantastique a un vrai intérêt, une vraie évolution. Alec vit vraiment une rencontre posthume qui a un impact sur son évolution.
"Alec était en train d’entamer une lutte qui demeurerait aujourd’hui à peine entamée" -> Cela n'était qu'une amorce : l'expérience qu'il a vécu est vraiment importante. L'auteur a réussi à me donner envie de savoir la suite.
Catherine Horville [PaB] :
Je ne sais pas si c'était le cas lors de l'écriture, mais la lecture était pour moi une vraie catharsis : pouvoir renvoyer tout ce que l'on a gardé sur le coeur, toute la rancune que l'on a accumulé : ça fait envie et c'est réussi. Ce que j'apprécie c'est que le personnage de Catherine décide de briser les codes, de vomir ce qui l'empoisonne depuis si longtemps et que son père ne la comprend pas. Très authentique et très intéressant car, elle a beau lui en vouloir, elle le pensait encore capable de changer : elle lui attribuait encore quelques valeurs. On n'est déçu que des gens à qui on accorde de l'importance, une fois son venin craché elle espérait (je pense en tout cas) pouvoir se séparer de cela.
Et ce n'est pas le cas ! Bye bye l'happy end et on crame tout !
Je me suis vraiment senti investi dans cette relation.
Sheila McElroy [IE] :
J'ai adoré ce RP mais j'ai du mal à le qualifier : l'onirisme et les images qui ressortent du texte me sont apparues claires, évidentes et belles. C'était comme une petite poésie. Les dialogues sont simples, les personnages n'ont pas besoin de beaucoup de mots, ni de phrases surprenante pour que leur texte soit emprunt d'émotion. Attention métaphore douteuse : ce RP c'est un peu comme retourner chez ses parents, dans la maison de son enfance : on ne vient pas pour être surpris mais il y fait bon. Des souvenirs qui reviennent, des images connues mais douces et agréables. Le dosage est très bon : de la poésie et des sentiments sans jamais d'excès.
Ca me donne envie de prendre mon doudou dans mes bras et de le relire en buvant du chocolat chaud.
Catullo Zenone [LS] :
A l'instar de Ryot dont j'ai parlé plus haut ce RP est rafraichissant : de l'humour qui permet de reprendre une bonne goulée d'air ! Cette discussion était réellement hors du commun.
Asha [FS] :
J'ai beaucoup aimé ce RP : c'est vraiment venu au fil de la lecture : plus j'avançais dans le texte et plus j'appréciais ce que j'y trouvais. Le développement est intéressant, mène vers de nouvelles pistes pour Asha. La famille, la mort ou la confiance : autant de valeurs dont la perception varie selon les individus et ici on nous montre vraiment bien comment elles peuvent être forgées.
Iriel [TFB] :
Le décalage entre Iriel qui est désorientée de cette rencontre (logique) et son grand-père qui lui agit comme si de rien n'était ou presque : il radote, il lui apprend la pêche : il sait qu'il n'est qu'un rêve et s'en satisfait si cela lui permet de partager un moment avec la princesse. Il veut profiter, elle veut des réponses. Le grand-père incarne vraiment la sagesse et même s'il ne donne pas la réponse à Iriel, il lui donne une autre façon de voir le problème. Un RP avec un message qui me plaît beaucoup.
Basil Hirsch [TT] :
Je vais copier un peu Kaoren en commençant par une citation (que je laisse le plaisir d'analyser à ceux qui savent le faire) : "— Je préfère quand tu agis, même sans savoir.
— Ça n’a pas de sens.
— Trouves-en un.
Trouves-en une infinité. Tu as tout ton temps. Bien plus qu’un quart d’heure."
Ce passage est clairement l'un de mes préféré toutes épreuves confondues ! Il se suffit à lui-même, je ne sais même pas quoi ajouter !
Le RP m'a plu de part en part : l'authenticité et la crédibilité des personnage sont parfaites ! J'ai eu plusieurs fois des frissons pendant la lecture ... C'était juste "..." voilà !
Il y avait beaucoup de RP et la lecture était longue : les RPs qui ne sont pas mentionnés ou qui ont un commentaire très court ne sont pas moins bons selon moi : ils m'ont moins parlé, moins touchés, ... C'est vraiment des réaction très personnelles : je ne commente ici que les RPs avec lesquels j'ai eu une alchimie particulière à un moment donné.
A la première lecture j'étais beaucoup moins enthousiaste (au moment où les textes avaient été posté) et je suis vraiment content d'avoir pris le temps de les relire car j'ai vraiment trouvé des petites perles et que globalement, les textes étaient intéressants.
Brefouille : comme d'hab j'ai pas relu ce que je viens d'écrire, il y a une grande marge d'interprétation qui n'est peut-être pas du tout celle prévue par les auteurs des textes (j'espère pas m'être planté 100% du temps) et qu'il s'agit d'une présentation de mon ressenti.
Encore merci à tous les gens qui ont participé à l'épreuve, que vous ayez été mentionnés ou non.
A bientôt pour la suite !
Pour une fois j'ai été un peu plus méthodique et j'ai donc évidemment commencé par lire intégralement le thème ... 6 ! Pourquoi ? C'était le thème qui m'avait le moins inspiré personnellement : beaucoup de personnages sur tous les forums on perdu des êtres chers dans des circonstances plus ou moins originales et je ne savais pas tellement comment tourner ce thème vers un texte qui ne soit pas "une banale scène de nostalgie".
Et bravo aux participants car vous avez réussi à faire des textes qui allaient plus loin que 1000 mots de pur pathos coulant, limite écoeurant.
Je ne vais pas aborder tous les textes car tous ne m'ont pas touché avec la même force mais vous commencez à connaître le refrain : réaction à chaud, instinct tout ça...
Jess McCree ILK :
J'ai beaucoup apprécié le fait que cette rencontre se fasse plutôt par des attitudes et des gestes simples plutôt que des mots. Des actes du quotidien prennent un vrai sens, ce sont des marques d'affection et de joie profonde, de retour comme à l'époque avec une pointe de nostalgie. Le genre de texte que j'aurais aimé écrire car c'est sa fluidité et sa simplicité qui lui donne une profondeur vraiment touchante.
Siparti [NRP] :
C'était rafraichissant. Je m'exprimais tantôt (oui je dis tantôt !) sur le fait de ne pas aller vers la solution du parent/ami/... perdu. Le personnage de Ryot est aux antipodes de ce à quoi je m'attendais : un texte vraiment original qui m'a plu par son aspect décalé bien assumé !
Comme il est dit dans le dernier paragraphe "Zarbi quand même" : exactement ça ! Mais avec le bon dosage ça passe tout seul.
Alec Hamilton [DT] :
La dualité est très bien représentée ; j'ai beaucoup aimé les changements brusques, voire brutaux, dans le ton choisi : drôle, violent ou léger, le personnage change rapidement sans que cela ne semblent complètement tiré par les cheveux ! L'introspection et le regard sur son parent fantastique a un vrai intérêt, une vraie évolution. Alec vit vraiment une rencontre posthume qui a un impact sur son évolution.
"Alec était en train d’entamer une lutte qui demeurerait aujourd’hui à peine entamée" -> Cela n'était qu'une amorce : l'expérience qu'il a vécu est vraiment importante. L'auteur a réussi à me donner envie de savoir la suite.
Catherine Horville [PaB] :
Je ne sais pas si c'était le cas lors de l'écriture, mais la lecture était pour moi une vraie catharsis : pouvoir renvoyer tout ce que l'on a gardé sur le coeur, toute la rancune que l'on a accumulé : ça fait envie et c'est réussi. Ce que j'apprécie c'est que le personnage de Catherine décide de briser les codes, de vomir ce qui l'empoisonne depuis si longtemps et que son père ne la comprend pas. Très authentique et très intéressant car, elle a beau lui en vouloir, elle le pensait encore capable de changer : elle lui attribuait encore quelques valeurs. On n'est déçu que des gens à qui on accorde de l'importance, une fois son venin craché elle espérait (je pense en tout cas) pouvoir se séparer de cela.
Et ce n'est pas le cas ! Bye bye l'happy end et on crame tout !
Je me suis vraiment senti investi dans cette relation.
Sheila McElroy [IE] :
J'ai adoré ce RP mais j'ai du mal à le qualifier : l'onirisme et les images qui ressortent du texte me sont apparues claires, évidentes et belles. C'était comme une petite poésie. Les dialogues sont simples, les personnages n'ont pas besoin de beaucoup de mots, ni de phrases surprenante pour que leur texte soit emprunt d'émotion. Attention métaphore douteuse : ce RP c'est un peu comme retourner chez ses parents, dans la maison de son enfance : on ne vient pas pour être surpris mais il y fait bon. Des souvenirs qui reviennent, des images connues mais douces et agréables. Le dosage est très bon : de la poésie et des sentiments sans jamais d'excès.
Ca me donne envie de prendre mon doudou dans mes bras et de le relire en buvant du chocolat chaud.
Catullo Zenone [LS] :
A l'instar de Ryot dont j'ai parlé plus haut ce RP est rafraichissant : de l'humour qui permet de reprendre une bonne goulée d'air ! Cette discussion était réellement hors du commun.
Asha [FS] :
J'ai beaucoup aimé ce RP : c'est vraiment venu au fil de la lecture : plus j'avançais dans le texte et plus j'appréciais ce que j'y trouvais. Le développement est intéressant, mène vers de nouvelles pistes pour Asha. La famille, la mort ou la confiance : autant de valeurs dont la perception varie selon les individus et ici on nous montre vraiment bien comment elles peuvent être forgées.
Iriel [TFB] :
Le décalage entre Iriel qui est désorientée de cette rencontre (logique) et son grand-père qui lui agit comme si de rien n'était ou presque : il radote, il lui apprend la pêche : il sait qu'il n'est qu'un rêve et s'en satisfait si cela lui permet de partager un moment avec la princesse. Il veut profiter, elle veut des réponses. Le grand-père incarne vraiment la sagesse et même s'il ne donne pas la réponse à Iriel, il lui donne une autre façon de voir le problème. Un RP avec un message qui me plaît beaucoup.
Basil Hirsch [TT] :
Je vais copier un peu Kaoren en commençant par une citation (que je laisse le plaisir d'analyser à ceux qui savent le faire) : "— Je préfère quand tu agis, même sans savoir.
— Ça n’a pas de sens.
— Trouves-en un.
Trouves-en une infinité. Tu as tout ton temps. Bien plus qu’un quart d’heure."
Ce passage est clairement l'un de mes préféré toutes épreuves confondues ! Il se suffit à lui-même, je ne sais même pas quoi ajouter !
Le RP m'a plu de part en part : l'authenticité et la crédibilité des personnage sont parfaites ! J'ai eu plusieurs fois des frissons pendant la lecture ... C'était juste "..." voilà !
Il y avait beaucoup de RP et la lecture était longue : les RPs qui ne sont pas mentionnés ou qui ont un commentaire très court ne sont pas moins bons selon moi : ils m'ont moins parlé, moins touchés, ... C'est vraiment des réaction très personnelles : je ne commente ici que les RPs avec lesquels j'ai eu une alchimie particulière à un moment donné.
A la première lecture j'étais beaucoup moins enthousiaste (au moment où les textes avaient été posté) et je suis vraiment content d'avoir pris le temps de les relire car j'ai vraiment trouvé des petites perles et que globalement, les textes étaient intéressants.
Brefouille : comme d'hab j'ai pas relu ce que je viens d'écrire, il y a une grande marge d'interprétation qui n'est peut-être pas du tout celle prévue par les auteurs des textes (j'espère pas m'être planté 100% du temps) et qu'il s'agit d'une présentation de mon ressenti.
Encore merci à tous les gens qui ont participé à l'épreuve, que vous ayez été mentionnés ou non.
A bientôt pour la suite !
25.01.19 19:23
Invité
Basil Hirsch [TT]
évolution
25.01.19 19:23
Basil Hirsch [TT]
Sona > Je te remercie de ton commentaire sur mon texte ! Il faut savoir qu'il est en partie très personnel sur certains aspects, alors ça m'a vraiment émue d'apprendre qu'il t'avait touché à ce point. Je suis encore toute gênée de figurer dans ce topic :hidd:
Du love sur toi
Du love sur toi
26.01.19 20:14
Invité
Piu[Te]
évolution
26.01.19 20:14
Piu[Te]
Coucou, et d'abord merci à tous les candidats, vous m'avez fortement faite rêver et voyager et... juste MERCI en fait.
Sinon quand j'ai lu l'épreuve 1 j'savais que je ferais pas ça sur une journée, donc j'ai pris des notes pour pas risquer de zapper et mélanger les RPs plus tard (et finalement j'me suis retrouvée à lire jusqu'à 2h du mat sans pouvoir décrochermerci du coup pour la lecture des autres épreuves j'l'ai pas fait #teamflemme).
BINÔME : LES CHRONIQUES D'IRYDAË ET LA SÉRÉNISSIME
En vrai ce binôme est délirant et passe très bien malgré les anachronismes. C’est un gros régal.
-----------------> IRYDAË commence, représenté par Swenn Milazzo
Les + :
-----------------> LA SÉRÉNISSIME répond, représenté par Onesimo IV da Morgloria
Les + :
BINÔME : LA MALÉDICTION DE KUR-KIGAL ET AUBE DES MONDES
Le binôme marche tellement bien, c’est un récit rempli de magie et de douceur. Un voyage très agréable.
-----------------> Kur-Kigal commence, représenté par Akkhi
Les + :
-----------------> AUBE DES MONDES répond, représenté par Grégoire Boisdefer
Je suis amoureuse, j’suis à deux doigts d’m’inscrire sur son fo pour lui réclamer un RP.
Les + :
BINÔME : ANDREA ET INSTITUT ESPOIR
J’ai bien aimé le ton de cet échange entre deux persos qui se transforme en véritable rencontre tinder. C’est surprenant du début à la fin.
BINÔME : BUNGOU STRAY DOGS ET METRO
Vraiment surprenant, ils ont joué la différence de leurs fo à fond ; un peu comme s’il y avait une faille temporelle leur permettant de communiquer et ça passe super bien.
BINÔME : ILUKAAN ET TASTY TALES
En fait… J’crois c’est le premier RP qui me donne l’impression d’être un RP et pas une œuvre à part et du coup bah ça répond bien au thème ? xD
BINÔME : VALORAN'S BATTLEFRONT ET PEEK A BOO !
L’ambiance est très agréable, on a un échange entre un petit garçon et une « Elfe du père noël. » Je suis presque deg que ça se finisse si vite.
BINÔME : TERRAE ET HIKARI SEKAI
Je suis jalouse d’Erik qui a RP avec Taiya. L’échange est très chouette.
-----------------> TERRAE commence, représenté Rikiki damûr
Les + :
-----------------> : HIKARI SEKAI répond, représenté par Taiya
Les + :
BINÔME : CHRONOSREP + DUSK LUMIRIS
Trop de sagesse. Trop de chaleur. C’est vraiment beau. J'ai failli pleurer les gars.
BINÔME : ESQUISSE ET FOUR SEASONS
Last but not least. Les deux rôlistes ont un style bien a eux, c’est agréable à lire… ET OMG LA FIN.
-----------------> FOUR SEASONS commence, représenté Nehalena
Les + :
-----------------> Nehalena répond, représenté par Audebert
Les + :
Sinon quand j'ai lu l'épreuve 1 j'savais que je ferais pas ça sur une journée, donc j'ai pris des notes pour pas risquer de zapper et mélanger les RPs plus tard (et finalement j'me suis retrouvée à lire jusqu'à 2h du mat sans pouvoir décrocher
BINÔME : LES CHRONIQUES D'IRYDAË ET LA SÉRÉNISSIME
En vrai ce binôme est délirant et passe très bien malgré les anachronismes. C’est un gros régal.
Le détail :
-----------------> IRYDAË commence, représenté par Swenn Milazzo
Les + :
- pas de présentation de Swenn dans le premier post, on apprend à le connaitre direct dans son texte (et c’est un sacré con ça me plait tellement)
- l’angle choisi : je n’ai pas besoin de toi mais j’voudrais savoir si tu existes.
- réussir à ne pas se faire bouffer par Onesimo -j'aurais pas eu tes couilles gars-
-----------------> LA SÉRÉNISSIME répond, représenté par Onesimo IV da Morgloria
Les + :
- l’angle choisi, Onesimo est un directeur de banque il répond donc en tant que tel, interprétant tout sous cet angle.
- La modestie du type : « Moi un dieu ? Comme tu y vas... Restons simples ! Entre nous, tu peux m'appeler Monseigneur, ou Messire, en toute intimité. »
- l’humour noir « Réconforte-toi, ils ont tous brûlé. »
- Le ton OMG, j’me suis pissée dessus sur certains passages.
BINÔME : LA MALÉDICTION DE KUR-KIGAL ET AUBE DES MONDES
Le binôme marche tellement bien, c’est un récit rempli de magie et de douceur. Un voyage très agréable.
Le détail :
-----------------> Kur-Kigal commence, représenté par Akkhi
Les + :
- le dépaysement : Akkhi ne sait pas écrire et c’est un scribe qui le fait pour elle.
- Le scribe se permet des commentaires et c’est drôle.
-----------------> AUBE DES MONDES répond, représenté par Grégoire Boisdefer
Je suis amoureuse, j’suis à deux doigts d’m’inscrire sur son fo pour lui réclamer un RP.
Les + :
- sa plume. Voilà. C’est beau. Sa manière de décrire les paysages me touche.
- la cohérence sur tout le RP : Il décide de partir en voyage pour remettre la lettre d’Akkhi au Père Noël et du coup il nous narre son aventure. C’est juste ouf.
- C’est doux, du début à la fin.
BINÔME : ANDREA ET INSTITUT ESPOIR
J’ai bien aimé le ton de cet échange entre deux persos qui se transforme en véritable rencontre tinder. C’est surprenant du début à la fin.
Le détail :
-----------------> Institut Espoir commence, représenté par W05
Les + :
-----------------> ANDREA répond, représenté par Chris W.
Les + :
Les + :
- Elle demande un sextoy au père noël (entre autres OMG).
- Elle arrive à me surprendre sur un terrain que je maitrise (l'humour salace)
- J’ai beaucoup de mal à accrocher avec ce personnage qui se montre bien trop explicite à mon goût. Je suis reconnaissante de la mise en garde de la/e rôliste à ce sujet.
-----------------> ANDREA répond, représenté par Chris W.
Les + :
- J’ai trouvé son ton juste et l’initiative de provoquer une rencontre très intéressante.
- « Je vais t’avouer un grand secret … Le père Noël et le Fouettard sont une seule et même personne … Voilà c’est dit. Tout ça, c’est une question de Marketing. » j'ai ri.
BINÔME : BUNGOU STRAY DOGS ET METRO
Vraiment surprenant, ils ont joué la différence de leurs fo à fond ; un peu comme s’il y avait une faille temporelle leur permettant de communiquer et ça passe super bien.
Le détail :
-----------------> BUNGOU STRAY DOGS commence, représenté par Dan Brown
Les + :
-----------------> METRO répond, représentée par N. Azarov, S. Zinovieva.
Les + :
Les + :
- Elle permet de découvrir l’univers de Bungou Stray Dogs (que je ne connais pas du tout.)
- L'ambiance enquête.
-----------------> METRO répond, représentée par N. Azarov, S. Zinovieva.
Les + :
- J’aime l’idée du voyage dans le temps que propose cette rôliste.
- Un nom russe avec une bonne dose de SF ça a toujours la classe.
- L'alternance des persos passe très très bien.
BINÔME : ILUKAAN ET TASTY TALES
En fait… J’crois c’est le premier RP qui me donne l’impression d’être un RP et pas une œuvre à part et du coup bah ça répond bien au thème ? xD
Le détail :
-----------------> TASTY TALES commence, représenté Charlotte
Les + :
-----------------> : ILUKAAN répond, représenté par Mabel.
Les + :
Les + :
- Son vécu de noël est terrifiant.
- Son pouvoir est terrifiant.
- Ce/tte rôliste aime torturer son perso comme il se doit. GG de ouf.
-----------------> : ILUKAAN répond, représenté par Mabel.
Les + :
- J’aimerais être pote avec ce perso, elle douce et cool et ça se ressent sur tous le RP même si elle se présente pas.
- Elle me fait penser à Selvi. (genre le méga plus) ---> Selvi est un perso de Terrae
BINÔME : VALORAN'S BATTLEFRONT ET PEEK A BOO !
L’ambiance est très agréable, on a un échange entre un petit garçon et une « Elfe du père noël. » Je suis presque deg que ça se finisse si vite.
Le détail :
-----------------> VALORAN'S BATTLEFRONT commence, représenté Nunu & Willump
Les + :
-----------------> : PEEK A BOO répond, représenté par Catherine Horville.
Les + :
Les + :
- Son ton enfantin.
- Sa candeur.
-----------------> : PEEK A BOO répond, représenté par Catherine Horville.
Les + :
- La manière dont elle donne des détails sur PaB qui montrent la complexité (et le délire du fo)
- La manière dont le perso se fait passer pour une elfe est super attendrissante
BINÔME : TERRAE ET HIKARI SEKAI
Je suis jalouse d’Erik qui a RP avec Taiya. L’échange est très chouette.
Le détail :
-----------------> TERRAE commence, représenté Rikiki damûr
Les + :
- C’est notre fauché nationnal.
- Bah, j’l'aime...
-----------------> : HIKARI SEKAI répond, représenté par Taiya
Les + :
- Sa plume « Un matin particulièrement frileux » c’est super bien écrit OMG et tout du long en plus.
- La manière dont elle bâche Erik me la rend sympathique.
BINÔME : CHRONOSREP + DUSK LUMIRIS
Trop de sagesse. Trop de chaleur. C’est vraiment beau. J'ai failli pleurer les gars.
Le détail :
-----------------> DUSK LUMIRIS commence, représenté Narcisse
Les + :
-----------------> : CHRONOSREP répond, représenté par Sansar
Les + :
Les + :
- il est attachant
- Bah, j’aime son style... Sa plûme, son optimisme malgré tout.
-----------------> : CHRONOSREP répond, représenté par Sansar
Les + :
- J’ai beaucoup aimé son ton, il est touchant.
- sa plume, sa douceur, son humour.
- C’est un papi Noël.
BINÔME : ESQUISSE ET FOUR SEASONS
Last but not least. Les deux rôlistes ont un style bien a eux, c’est agréable à lire… ET OMG LA FIN.
Le détail :
-----------------> FOUR SEASONS commence, représenté Nehalena
Les + :
- Son humour.
- Son style d'écriture.
- SA CHUTE PUTAIN.
-----------------> Nehalena répond, représenté par Audebert
Les + :
- C’est écrit en fuckings vers EN VERS.
- ET DES ACCROSTICHES
- Et en plus il/elle a de l’humour… Trop de perfection chez ce/tte rôliste.
27.01.19 0:28
Invité
[TFB] Iriel
évolution
27.01.19 0:28
[TFB] Iriel
Sona > Merci pour ton message qui me fait très plaisir. Je suis flattée de savoir que mon texte ait pu te plaire et d'autant plus satisfaite que le message ait fait sens à tes yeux.
Pour tous les participants qui passeraient encore, je tenais à dire que j'ai vraiment apprécié ma participation et la lecture des textes sur chacun des six thèmes. Je ne vais pas m'étaler pour annoncer quel texte m'a plus ou moins plu mais la grande majorité des écrits était très touchants et/ou très bien écrits et j'ai passé un très bon moment à ces lectures.
Simplement un grand bravo à tous et merci à PaB pour l'organisation !
Pour tous les participants qui passeraient encore, je tenais à dire que j'ai vraiment apprécié ma participation et la lecture des textes sur chacun des six thèmes. Je ne vais pas m'étaler pour annoncer quel texte m'a plus ou moins plu mais la grande majorité des écrits était très touchants et/ou très bien écrits et j'ai passé un très bon moment à ces lectures.
Simplement un grand bravo à tous et merci à PaB pour l'organisation !
29.01.19 23:50
Invité
Kaoren [ES]
évolution
29.01.19 23:50
Kaoren [ES]
Et six thèmes qui font sept commentaires. J’ai rempli mon contrat (‘voyez, là, j’avais signé pour sept) (si, là, en bas) (en tout petit) (juste au-dessous de la clause sur ma rémunération par les lecteurs).
Enfin, je ne l’aurai vraiment rempli que lorsque j’aurai posté celui-ci. Donc sans plus attendre, et en remerciant une dernière fois tout le monde, ceux qui commentent, ceux qui écrivent, ceux qui font les deux, ceux qui me font des retours positifs sur mes commentaires, ceux qui font les trois, ceux qui font seulement les deux derniers, ceux qui me font des retours négatifs sur mes commentaires (mais a priori, j’en ai pas vu), ceux qui font les deux derniers (parce que ça s’appelle une critique constructive), ceux qui font le deuxième et le quatrième (parce que j’aurais écorché leur texte) et ceux qui font les quatre à la fois (cela dit, vu que personne n’a encore l’air d’avoir fait le quatrième, je sais pas si j’ai bon compte à m’étendre sur toutes les combinaisons), on va pouvoir commencer !
Si d’aventure, vous vous trouviez dans une combinaison que j’ai pas citée, sachez que je vous remercie malgré tout.
Le thème 6, donc. « Rencontre posthume », qui nous a fait pleuvoir par avalanches des introspections figurées allégoriquement par un personnage illusoire faisant office de mentor de circonstances, mais aussi quelques exceptions comme le texte de Catullo que j’en profite pour signaler ici parce que je l’ai adoré mais que j’en ai pas pris de citation à décortiquer. Oui, je sais, ‘faudrait que je commente les textes qui m’ont plu pour autre chose qu’une citation, maiiis… voilà. Vous pouvez toujours aller stalker mon vote, j’ai prévu de le développer un peu quand j’aurai le temps.
Mais bon, en attendant, on est là pour faire comme d’habitude, alors je vais arrêter de faire mon chauffeur de salle et envoyer la sauce. Vous êtes prêêêêts !? Plus fort, j’vous entends pas ! *se fait sortir*
« Mon cœur est fort d'affection pour toi, ce fils que je n'aurais jamais dû avoir selon les dieux. » - Grégoire (ADM)
J’ai fait écho au fait que beaucoup de textes de ce thème sont assez conventionnels dans leur idée, on y voit un personnage qui faiblit ou se remet en question, le fantôme d’un de ses proches qui lui arrive et lui fait office de coryphée en lui assénant les questions qu’il devrait se poser, et le personnage en ressort grandi. On a vu ce scénario pas mal de fois, et ce texte ne fait pas exception. Toutefois, je trouve un certain charme à la façon dont il présente cela. Encore une fois, il utilise des codes convenus dans ses arguments et son message, se basant sur « Je l’ai fait, tu peux le faire », « On ne doit pas craindre l’impossible » et « Ce n’est pas aux dieux de décider pour nous », mais ces trois idées ne ressortent qu’à la fin, ensemble, condensées dans cette seule phrase que j’ai citée. Avant cela, le père félicite son fils en soulignant ce qu’il a accompli pour ses proches, et soudain, il termine sur cette phrase. Elle commence dans l’enchaînement le plus naturel de son discours précédent, un équivalent de « Je suis fier de toi pour tout ça » mais en mieux selon moi parce qu’il parle d’affection plutôt que de fierté, ce qui donne un aspect beaucoup plus humain à sa phrase, et elle se termine sur une périphrase qui aurait pu être simplement omise grammaticalement parlant, mais qui contient le pourquoi du comment de tout ce qu’a dit le père jusqu’ici. J’aime bien le choix de le présenter de façon aussi naturelle, ça suggère que le père énonce un fait que Grégoire connaît déjà (à savoir le fait que les dieux considéraient que son père n’aurait pas dû l’avoir), mais ce petit morceau de phrase contient malgré cela tout ce qu’il faut savoir pour comprendre le point de vue du père, à savoir qu’il s’est retrouvé dans une situation semblable à celle de son fils, qu’il a défié la volonté des dieux et qu’il est parvenu à ses fins malgré l’opposition des dieux, trois faits qui traduisent les trois idées que j’ai citées précédemment. Du coup, l’identification n’a aucun mal à se faire. Le personnage du père paraît très humain malgré sa démarche moralisatrice, et c’est dans ce plan humain (son affection) traduit par un acte que l’on découvre alors tout en comprenant que Grégoire l’a toujours connu qu’on lit à travers ce dernier la leçon du père, qui n’apparaît alors même plus comme une leçon. (C’est bon, t’as suivi ?)
« Le clocher du village venait de tinter onze heures pétantes, une mélodie à la fois glaçante et belle » - Luciole (CI)
Ici, j’aime bien le choix de la structure grammaticale pour l’ambiguïté qu’elle crée. Dans le sens le plus correct de cette phrase sémantiquement parlant (c’est à dire par rapport à ce qu’il se passe vraiment dans les faits plutôt que dans les mots), la mélodie dont il est question est celle des cloches, ce qui est confirmé par la suite de la phrase qui fait allusion à leur cuivre et leur zinc. En revanche, dans son sens le plus grammaticalement naturel, puisqu’une proposition présentée comme un complément du nom (quasiment une épithète) renvoie plus naturellement au groupe nominal qui la précède directement qu’à un groupe verbal se trouvant plus tôt dans la phrase (je pense même que c’est techniquement un abus de langage d’attribuer un complément du nom à un verbe, mais j’ai pas de certitude là-dessus), il devient alors plus instinctif en lisant que la mélodie dont il est question n’est pas le tintement des cloches, mais « onze heures pétantes ». Et définir une heure tardive du soir comme une mélodie glaçante et belle, je vous fais pas un dessin, on peut y lire plein de jolies allusions poétiques. Bon, du coup, je trouve que la suite de la phrase ternit un peu l’idée en renvoyant aux cloches, mais que voulez-vous, nos partis pris aiment se contredire.
« Elle vient de le dire et je ne comprends pas pourquoi... » - Victoria (TE)
Victoria fait le choix intéressant de faire découvrir la mort du personnage au cours du texte (je crois que c’est la seule qui l’a fait à part Catullo), et par conséquent de présenter sa réaction quant à cette nouvelle. C’est un pari assez risqué, car le torrent d‘émotions qui en découle généralement est quelque chose de difficile à décrire de façon à la fois forte et naturelle (sauf dans le cas de Catullo où il n’en a pas grand-chose à cirer, mais c’est une autre histoire). Du coup, je salue cette citation d’autant plus bas. D’abord, quel que soit le contexte, quel que fût le caractère du personnage qui prononce ou pense cette phrase, je la trouve très jolie en elle-même dans le sentiment de désorientation qu’elle crée. On a un fait, la petite Eliana qui vient d’affirmer qu’elle est morte, et la traduction la plus naturelle qu’on puisse en faire, c’est qu’elle est morte. Bawih. Mais c’est au-delà des capacités de raisonnement de Victoria dans l’instant, on a à la fois l’idée qu’elle ne parvient pas à accepter la mort de sa petite sœur et celle qu’elle n’arrive pas à garder des idées assez claires pour effectuer un raisonnement aussi simple que « elle a dit qu’elle est morte, donc elle doit être morte », et elle le suggère d’une façon extrêmement innocente (« je ne comprends pas pourquoi », elle laisse entendre qu’il doit y avoir une raison qui lui échappe) qui la place totalement en dehors de cette réalité dont nous, lecteurs, sommes totalement conscients. En somme, elle est totalement à côté de la plaque, et ça se traduit par une situation d’incompréhension très naturelle, qui ne donne pas à cette terrible perte de la raison un caractère ne serait-ce qu’un brin excessif, c’est tout dans la mesure. Ensuite (en réponse au « D’abord » qui se trouve un demi-paragraphe plus tôt, pour ceux qui l’auraient oublié), le personnage de Victoria nous est présenté pendant tout le texte comme ayant un esprit propice à une telle réaction. Elle est étourdie, ça n’est jamais dit mais ça se sent à travers un tas de tournures, dans le genre « Mon regard parcourt ce lieu qui m’est inconnu pour se poser sur une jeune fille. », une phrase qui arrive après « Je ne me trouve pas dans la salle d’entraînement. » ainsi que deux autres phrases, ce qu’il suggère qu’elle a pris le temps de constater que la salle dans laquelle elle se trouve n’est pas la salle d’entraînement, donc qu’elle a pris le temps de l’observer un peu, temps allongé par les deux phrases qui se trouvent entre celle-ci et le constat final, et ce n’est qu’après tout ça qu’elle réalise que ce lieu qui n’est pas celui où elle s’attendait à se trouver est également un lieu inconnu, alors que ça devrait sauter aux yeux, ainsi que le fait qu’il s’y trouve une jeune fille, deux faits qu’elle énonce par ailleurs d’une façon telle qu’on a l’impression qu’elle en était déjà au courant avant de les énoncer (« ce lieu qui m’est inconnu », donc le caractère inconnu est une précision qu’elle semble ajouter pour le lecteur comme si on était conscients du fait qu’il était inconnu, et « avant de se poser sur une jeune fille », la fille est utilisée comme objet direct de l’action sans avoir été introduite au préalable et sans précisions à ce sujet par la suite, comme s’il était naturel qu’elle se trouve là), donc on a un sentiment d’yeux qui sont passés sur ces détails du décor sans s’y attarder, très proche de ce qu’on peut trouver dans l’étourderie. Oui, je fais une lecture analytique sur une autre citation, mais c’est par pure rigueur. Tout ça pour dire qu’on progresse dans le texte en découvrant une Victoria assez étourdie (après, c’est pas forcément son caractère naturel, ça peut venir du coup sur la tête, mais on découvre en tout cas qu’elle l’est pour le moment), et ça rend la phrase « Elle vient de le dire et je ne comprends pas pourquoi... » encore plus naturelle, puisqu’elle n’a plus l’air que d’une amplification de cette étourderie que Victoria subissait déjà, et encore plus violente, puisqu’on a désormais l’impression de voir le sort s’abattre sur une personne déjà incapacitée dans une certaine mesure. Donc pour récapituler, on a une prise de risques qui repose sur une phrase bellement formulée qui se retrouve sublimée par un contexte cohérent né d’autres phrases proprement formulées. Autant dire que ce petit passage rentre dans mes gros coups de cœur de l’interfo’.
« L’apparition lui ouvrit tendrement les bras dans un sourire indulgent, de ceux qu’il avait si souvent quand elle ne parvenait pas à dormir et le cherchait dans toute la maison comme s'il pouvait disparaître. » - Nue (MKK)
Dans le contexte d’un souvenir porté par une illusion (ou un fantôme, mais c’est présenté comme une « apparition », donc on a l’idée d’illusion malgré tout), j’aime bien la tournure de cette phrase qui nous présente un idéal dont on n’a qu’une idée repeinte par les songes du personnage de Nue. Je pourrais m’attarder sur le début, l’idée que l’apparition ouvre les bras « dans un sourire », on a l’action qui se focalise sur les bras et dont le complément circonstanciel de manière porte sans transition sur le sourire, comme si la phrase affiliait immédiatement la gestuelle de l’ouverture des bras au sourire qui devrait l’accompagner, ce qui donne un aspect assez imaginaire à ce sourire, mais c’est quasiment de la surinterprétation à ce stade. Je le mets quand même parce que ça mange pas de crêpes (mes idées sont pas bretonnes). Par contre, cette idée de sourire "imaginé" s’inscrit beaucoup plus nettement dans la suite de la phrase. On est dans le point de vue interne à Nue (qu’on devine par exemple dans l’interrogation « Était-ce cela, mourir ? », qui est ancrée dans l’esprit du personnage et non dans celui d’un éventuel narrateur omniscient), donc on voit ce qu’elle voit ou qu’elle a vu, et la narration se permet de nous affirmer que, dans ces souvenirs où Nue cherchait Finh dans toute la maison, et ne l’avait donc pas dans son champ de vision, ce dernier souriait. Le sourire semble donc faire partie de la vision que Nue avait de ces scènes avant de faire partie d’elles à proprement parler, ce qui donne à cette représentation du personnage de Finh un aspect plus onirique. Si l’on ajoute l’aspect supérieur impliqué par ce sourire que Finh semblait posséder dans ces situations où Nue s’inquiétait, on l’élève dans une figure assez idéalisée qui semble bercer la mémoire de celle-ci. Au final, avec tout cela réunit, on a comme un sentiment d’ivresse, où Nue se laisse aller à ses souvenirs idylliques sans s’arrêter sur une véritable forme de cohérence ou de véracité. Et je trouve ça plus parlant de nous inviter dans cette ivresse de la sorte plutôt que de dire « elle se laissait enivrer par ses souvenirs », beaucoup plus distant.
« Des serres de corbeau, maculées de sang, refirent surface dans le dos de l’ancien dirigeant. » - Jericho (VB)
Mais il a fait deux épreuves en un jour, ce malade ?
Je pense que la première chose qui m’a frappé dans cette phrase est la même chose qui m’a frappé dans l’écriture de Jericho, à savoir son caractère très pictural, très visuel. Si je prends le passage en entier, on a d’abord « Il plongea sa main libre dans au travers du thorax de Darkwill », ça dit ce que ça dit, on a l’amorce du mouvement et son exécution, suivie de « dans un bruit écœurant. Au sens propre. », qui décrit un son de cœur [écrasé/arraché/déchiqueté] dans une formulation qui laisse un temps de pause à la narration dans la petite précision ajoutée, au cours de laquelle on peut se figurer la main qui farfouille un instant dans le ventre de Darkwill et commencer la transition du ventre au dos, et enfin vient ce « Des serres de corbeau, maculées de sang, refirent surface dans le dos de l’ancien dirigeant. », on nous présente les serrez qui apparaissent soudainement (on dit juste « Des serres de corbeau », pas de verbe ou de complément superflu pour tempérer l’action), puis le sang dessus (seul point remarquable à vif dans leur description, toujours sans verbe ou tournure un peu suspendue), et enfin l’endroit d’où elles sortent avec une formule qui se tempère enfin. Cette dernière phrase a un véritable éclat et ne perd pas de son souffle avant la fin de la surprise, je trouve remarquable la violence qui se dégage de cette scène. En dehors de tout ça, j’aime beaucoup l’aspect monstrueux qui ressort dans l’élan de cette action, l’idée que ce soit celle-ci qui nous fasse passer subitement de l’humain au monstre. On a bien sûr le fait qu’il prenne sa forme de corbeau au cours du mouvement qui souligne très bien cette idée, mais je pourrais également m’étendre sur l’image que l’on se figure une fois le mouvement entamé, dans laquelle Darkwill se retrouve avec la partie humaine devant lui et la partie monstrueuse derrière lui, comme si Jericho était humain face à lui et monstre dans son dos, un caractère sournois qu’on attribue d’ailleurs très bien au corbeau, et je termine juste avec le changement de sujet entre la première phrase, dont le sujet est Jericho (« Il plongea sa main ») et la dernière, dont il n’est plus le sujet, au détriment de ses serres de corbeau, ce qui arrache une dernière fois ses états d’âme humains pour ne faire de son action que l’œuvre de serres qui ne s’en encombrent pas, parachevant cette image du monstre qu’il a révélé en lui.
« Tranchante comme la lame d’un katana, la réponse tombe : non. » - Toshizo (CR)
Celle-ci me paraît assez évidente à comprendre dans sa subtilité, c’est dans le filage de la métaphore qu’elle trouve vraiment sa force. C’est pourquoi j’ai décidé de vous laisser l’analyser vous-mêmes et je ramasse les copies dans deux heures. Qu’une réponse soit tranchante, déjà, ça se traduit de deux façons qui se marient très bien l’une à l’autre : c’est une réponse qui fait mal, dans la mesure où un objet tranchant fait généralement mal, et surtout, c’est une réponse sans appel, une réponse qui tranche littéralement le débat. Rien que comme ça, j’aime beaucoup la métaphore, mais ça va encore plus loin. Derrière, après avoir assimilé la réponse à une lame tranchante, on a la réponse qui tombe, qu’on se figure donc comme une lame qui tombe. Qu’on y voie l’image d’une exécution (dans le genre guillotine ou simplement billot à l’ancienne, ou même une sans tout ça, quand la lame tombe, c’est que la personne qui doit la subir est déjà avachie au sol), ou celle d’une épée de Damoclès qui tombe, on a la même idée que le personnage qui se trouve dessous anticipait la sentence avant qu’elle ne tombe, comme une réponse qu’il redoutait depuis un moment, ce qui s’accorde très bien à l’idée de doute constant dans lequel il semble avoir baigné au sujet du regard qu’on lui porte (puisque c’est la question en question) (je suis pas redondant, c’est pas vrai). Dernière petite touche, la chute de cette phrase, qui s’avère être la chute de la réponse et celle de la lame. Une chute sèche, brute, brève, en un mot, violente.
« Il n'y a rien par là... » - Sheila (IE)
Si le diable se cache dans les détails, il y a un bon dieu de l’écriture qui doit se cacher dans les phrases simples. Dans le texte, Sheila se voit dans un souvenir, dont elle suit le déroulement sans pouvoir y changer quoi que ce soit, comme elle le souligne dans la scène où elle revoit la mort de son petit frère Edan, notamment dans une autre phrase que j’ai hésité à citer : « Une voiture passe pour le faucher. » (comme quoi, les phrases simples), phrase dans laquelle la préposition « pour » semble donner à la voiture, objet normalement sans vie ni volonté propre, un but qui est celui de faucher le petit Edan, comme si le monde s’agençait autour de Sheila pour restituer son souvenir comme elle l’avait vécu la première fois. Ainsi, elle continue de progresser dans son souvenir, résignée à ne pas en avoir le choix. Et puis vient ce moment où elle se retrouve à l’hôpital et voit son petit frère sortir de sa chambre de patient, qui est l’instant où son souvenir cesse de suivre son fil premier. Sa réaction à cela, à son petit frère qui s’évade de cette ligne directrice, c’est : « Il n’y a rien par là… », rien dans la direction où il se dirige. Ce qu’elle dit, si je lis bien la chose, c’est que ce qui se trouve en-dehors de son souvenir n’a pas lieu d’être dans le dit souvenir, puisque c’est elle qui se souvient. C’est une phrase assez fataliste en un sens, puisqu’elle montre la résignation de Sheila à devoir revivre ce cauchemar d’antan sans pouvoir s’en détacher. Et c’est à cette phrase que ce souvenir (qui n’en est plus vraiment un, du coup) va donner tort. Certes, Sheila ne peut plus revenir sur la mort de son petit frère, mais elle peut revenir sur son sentiment à ce sujet. Il y a effectivement quelque chose ailleurs, hors de ce deuil devant une chambre d’hôpital, et cet ailleurs, c’est un champ fertile. En somme, mon altimètre interne s’est emballé devant la profondeur de cette phrase. Oui, j’ai un altimètre interne. Y’en a qu’ont une horloge interne, moi, c’est un altimètre.
« Quand elle les rouvrit, l'obscurité avait changé. » - Asha (FS)
Pendant tout le long du texte, les yeux et l’obscurité sont deux idées majeures autour desquelles se tressent les ambiances qui entourent le personnage d’Asha et les sentiments qui la prennent. D’abord, les yeux d’Asha sont scellés, et l’obscurité qui l’entoure est désarmante : c’est une Asha incapacitée qui se laisse porter par le néant qui la berce. Ensuite, elle ouvre les yeux, et l’obscurité devient alors plus noire : c’est une Asha perdue, qui ne sait plus où donner de son sens retrouvé. Ensuite, ses ténèbres s’illuminent d’un éclat de souffrance quand on lui adresse la parole, elle ferme les yeux, et puis vient cette phrase : elle les rouvre, et l’obscurité a encore changé, pour devenir cette fois celle d’un sombre souvenir. Et c’est comme ça tout le long. Je prends cette citation pour illustration parce qu’elle résume bien l’idée, mais c’est sur l’idée globale que je vais revenir. Je trouve assez intéressant le concept d’ouvrir les yeux dans diverses obscurités pour symboliser le voyage d’un personnage dans son rêve. C’est dans l’idée de la façon dont ça se passe en vrai, lorsque l’on oscille entre plusieurs songes dans un état de torpeur avancée, et l’ambiance en devient systématiquement trouble, systématiquement obscure. À côté de tout ça, le fait qu’elle semble diriger l’évolution de l’obscurité en ouvrant et en fermant les yeux mais sans choisir quand elle ouvre ou ferme les yeux, ça rend l’évolution dans le texte perturbante et parfois même malaisante. Du coup, je trouvais l’effet réussi. Voilà, voilà. Oui, l’argumentation est piètre en comparaison de mes autres. Mais c’est pour ça que je préfère parler de phrases plutôt que de concepts généraux, c’est moins obscur. Enfin, pour moi. Dites, je suis normal, hein ?
« Tu as encore l’écume et le sel accrochés au bord de tes cils. » - Basil (TT)
J’ai cité la dernière phrase du Riri d’amour, citons la dernière phrase du Baba d’amour. Et je vais la citer pour l’exacte même raison parce que ça m’économise un commentaire, mais aussi une autre en plus. C’est une phrase qui vient quand on ne s’attend plus à ce qu’il reste quelque chose à ajouter, Basil est perdu dans ses pensées, à faire tourner ces phrases aux infinités d’interprétations dans sa tête, fidèle à sa personne de flegmatique tourmentée (ouais, ça fait oxymore, dit comme ça)… et puis soudain, alors que le narrateur l’a décrit depuis le début sans s’attarder sur des émotions qu’il ne tourne pas en dérision tout de suite après, il lance le dernier détail, toujours dans son ton goguenard, voire méprisant : De l’écume et du sel au bord des cils de Basil, en gros, ce qui s’apparente clairement à des larmes. Et à partir de là, c’est à dire à partir de la toute dernière phrase du texte, on voit Basil comme un type qui subit illégitimement toutes les railleries dont il donne presque l’air de se faire la cible lui-même, dans la confusion entre son personnage et celui du narrateur. Du coup, cette phrase ne se contente pas d’expliquer ce qu’a vraiment pensé Basil pendant tout le long du texte, mais elle suggère aussi pourquoi on ne l’a pas lu comme ça et pourquoi il a paru antipathique de prime abord (même s’il y avait quand même quelques traces), ce qui rend beaucoup plus sincère cette révélation de son caractère à travers laquelle on se remémore le texte à la fin en se disant que ça lui a fait quand même pas mal à subir. Au final, il est pas si loin de Harrison (du thème 5, également de Tasty Tales) dans le caractère, mais dans une dimension plus à donner l’air de n’avoir rien à faire de subir, ce qui rend le moment où il le révèle d’autant plus fort.
« « Oui, oui c’est moi », aurait bien voulu répondre la jeune fille, mais elle ne put qu’acquiescer en versant d’autres larmes. » - Soraya (ES)
Là, comme dans tous les textes d’Esquisse, j’ai peur d’être un brin biaisé parce que je connais le personnage (mais je peux pas voter pour eux de toute façon, donc c’est pas grave). Ce que j’aime bien dans cette phrase, et en fait dans cette situation, c’est que Soraya n’est pas muette de naissance. En fait, son mutisme date de son arrivée sur Esquisse, donc bien après qu’elle ait été séparée de sa mère. Elle s’est retrouvée là, dans un nouveau corps, et sans voix. Ainsi, quand sa mère vient lui parler, elle voit le nouveau corps de sa fille, et quand elle lui demande s’il s’agit bien d’elle, c’est également son nouveau mutisme qui répond pour elle en lui interdisant de dire « oui ». En somme, c’est pratiquement la Soraya d’Esquisse qui interdit à la Soraya de la Terre de répondre qu’elle est restée elle-même. Pourtant, si son corps ne peut plus admettre qu’il n’a pas changé, son âme, dont les yeux sont toujours un peu le reflet, parvient à s’exprimer en pleurant, montrant qu’elle n’a pas changé tout en s’efforçant de briser cette contrainte que lui impose l’Esquisse pour donner sa réponse malgré tout. Même si toute la symbolique sur l’aspect corps et âme ne relève peut-être que de l’interprétation, la phrase reste puissante dans cet effort que fait la pauvre Soraya pour s’insurger contre la toute-puissante Esquisse qui cherche à la faire taire, et qui verse des larmes qui évoquent à la fois l’émotion qu’elle a de retrouver sa mère et la souffrance de ne pas pouvoir lui parler autrement qu’en exprimant la dite souffrance en pleurant. Autant dire qu’à la lecture de ce passage, mon âme a tenté de communiquer avec mon clavier et ça a failli court-circuiter.
Et c’est sur ces sages paroles que je termine enfin ma série de commentaires (ouais, j’aurais pu choisir mieux, comme derniers mots). Du coup, je vais pas me confondre en longs adieux bercés de moult poutous, je réserve ça pour les réactions aux votes. Je re-remercie tous ceux que j’ai remerciés dans mes introductions de commentaires, j’espère que ce dernier vous aura plu autant que les autres, et je vous dis peut-être à une prochaine édition (ou à un épisode spécial sur la boîte à textes). Des bisous !
Enfin, je ne l’aurai vraiment rempli que lorsque j’aurai posté celui-ci. Donc sans plus attendre, et en remerciant une dernière fois tout le monde, ceux qui commentent, ceux qui écrivent, ceux qui font les deux, ceux qui me font des retours positifs sur mes commentaires, ceux qui font les trois, ceux qui font seulement les deux derniers, ceux qui me font des retours négatifs sur mes commentaires (mais a priori, j’en ai pas vu), ceux qui font les deux derniers (parce que ça s’appelle une critique constructive), ceux qui font le deuxième et le quatrième (parce que j’aurais écorché leur texte) et ceux qui font les quatre à la fois (cela dit, vu que personne n’a encore l’air d’avoir fait le quatrième, je sais pas si j’ai bon compte à m’étendre sur toutes les combinaisons), on va pouvoir commencer !
Si d’aventure, vous vous trouviez dans une combinaison que j’ai pas citée, sachez que je vous remercie malgré tout.
Le thème 6, donc. « Rencontre posthume », qui nous a fait pleuvoir par avalanches des introspections figurées allégoriquement par un personnage illusoire faisant office de mentor de circonstances, mais aussi quelques exceptions comme le texte de Catullo que j’en profite pour signaler ici parce que je l’ai adoré mais que j’en ai pas pris de citation à décortiquer. Oui, je sais, ‘faudrait que je commente les textes qui m’ont plu pour autre chose qu’une citation, maiiis… voilà. Vous pouvez toujours aller stalker mon vote, j’ai prévu de le développer un peu quand j’aurai le temps.
Mais bon, en attendant, on est là pour faire comme d’habitude, alors je vais arrêter de faire mon chauffeur de salle et envoyer la sauce. Vous êtes prêêêêts !? Plus fort, j’vous entends pas ! *se fait sortir*
Les citations en question
Epreuve 6 :
« Mon cœur est fort d'affection pour toi, ce fils que je n'aurais jamais dû avoir selon les dieux. » - Grégoire (ADM)
J’ai fait écho au fait que beaucoup de textes de ce thème sont assez conventionnels dans leur idée, on y voit un personnage qui faiblit ou se remet en question, le fantôme d’un de ses proches qui lui arrive et lui fait office de coryphée en lui assénant les questions qu’il devrait se poser, et le personnage en ressort grandi. On a vu ce scénario pas mal de fois, et ce texte ne fait pas exception. Toutefois, je trouve un certain charme à la façon dont il présente cela. Encore une fois, il utilise des codes convenus dans ses arguments et son message, se basant sur « Je l’ai fait, tu peux le faire », « On ne doit pas craindre l’impossible » et « Ce n’est pas aux dieux de décider pour nous », mais ces trois idées ne ressortent qu’à la fin, ensemble, condensées dans cette seule phrase que j’ai citée. Avant cela, le père félicite son fils en soulignant ce qu’il a accompli pour ses proches, et soudain, il termine sur cette phrase. Elle commence dans l’enchaînement le plus naturel de son discours précédent, un équivalent de « Je suis fier de toi pour tout ça » mais en mieux selon moi parce qu’il parle d’affection plutôt que de fierté, ce qui donne un aspect beaucoup plus humain à sa phrase, et elle se termine sur une périphrase qui aurait pu être simplement omise grammaticalement parlant, mais qui contient le pourquoi du comment de tout ce qu’a dit le père jusqu’ici. J’aime bien le choix de le présenter de façon aussi naturelle, ça suggère que le père énonce un fait que Grégoire connaît déjà (à savoir le fait que les dieux considéraient que son père n’aurait pas dû l’avoir), mais ce petit morceau de phrase contient malgré cela tout ce qu’il faut savoir pour comprendre le point de vue du père, à savoir qu’il s’est retrouvé dans une situation semblable à celle de son fils, qu’il a défié la volonté des dieux et qu’il est parvenu à ses fins malgré l’opposition des dieux, trois faits qui traduisent les trois idées que j’ai citées précédemment. Du coup, l’identification n’a aucun mal à se faire. Le personnage du père paraît très humain malgré sa démarche moralisatrice, et c’est dans ce plan humain (son affection) traduit par un acte que l’on découvre alors tout en comprenant que Grégoire l’a toujours connu qu’on lit à travers ce dernier la leçon du père, qui n’apparaît alors même plus comme une leçon. (C’est bon, t’as suivi ?)
« Le clocher du village venait de tinter onze heures pétantes, une mélodie à la fois glaçante et belle » - Luciole (CI)
Ici, j’aime bien le choix de la structure grammaticale pour l’ambiguïté qu’elle crée. Dans le sens le plus correct de cette phrase sémantiquement parlant (c’est à dire par rapport à ce qu’il se passe vraiment dans les faits plutôt que dans les mots), la mélodie dont il est question est celle des cloches, ce qui est confirmé par la suite de la phrase qui fait allusion à leur cuivre et leur zinc. En revanche, dans son sens le plus grammaticalement naturel, puisqu’une proposition présentée comme un complément du nom (quasiment une épithète) renvoie plus naturellement au groupe nominal qui la précède directement qu’à un groupe verbal se trouvant plus tôt dans la phrase (je pense même que c’est techniquement un abus de langage d’attribuer un complément du nom à un verbe, mais j’ai pas de certitude là-dessus), il devient alors plus instinctif en lisant que la mélodie dont il est question n’est pas le tintement des cloches, mais « onze heures pétantes ». Et définir une heure tardive du soir comme une mélodie glaçante et belle, je vous fais pas un dessin, on peut y lire plein de jolies allusions poétiques. Bon, du coup, je trouve que la suite de la phrase ternit un peu l’idée en renvoyant aux cloches, mais que voulez-vous, nos partis pris aiment se contredire.
« Elle vient de le dire et je ne comprends pas pourquoi... » - Victoria (TE)
Victoria fait le choix intéressant de faire découvrir la mort du personnage au cours du texte (je crois que c’est la seule qui l’a fait à part Catullo), et par conséquent de présenter sa réaction quant à cette nouvelle. C’est un pari assez risqué, car le torrent d‘émotions qui en découle généralement est quelque chose de difficile à décrire de façon à la fois forte et naturelle (sauf dans le cas de Catullo où il n’en a pas grand-chose à cirer, mais c’est une autre histoire). Du coup, je salue cette citation d’autant plus bas. D’abord, quel que soit le contexte, quel que fût le caractère du personnage qui prononce ou pense cette phrase, je la trouve très jolie en elle-même dans le sentiment de désorientation qu’elle crée. On a un fait, la petite Eliana qui vient d’affirmer qu’elle est morte, et la traduction la plus naturelle qu’on puisse en faire, c’est qu’elle est morte. Bawih. Mais c’est au-delà des capacités de raisonnement de Victoria dans l’instant, on a à la fois l’idée qu’elle ne parvient pas à accepter la mort de sa petite sœur et celle qu’elle n’arrive pas à garder des idées assez claires pour effectuer un raisonnement aussi simple que « elle a dit qu’elle est morte, donc elle doit être morte », et elle le suggère d’une façon extrêmement innocente (« je ne comprends pas pourquoi », elle laisse entendre qu’il doit y avoir une raison qui lui échappe) qui la place totalement en dehors de cette réalité dont nous, lecteurs, sommes totalement conscients. En somme, elle est totalement à côté de la plaque, et ça se traduit par une situation d’incompréhension très naturelle, qui ne donne pas à cette terrible perte de la raison un caractère ne serait-ce qu’un brin excessif, c’est tout dans la mesure. Ensuite (en réponse au « D’abord » qui se trouve un demi-paragraphe plus tôt, pour ceux qui l’auraient oublié), le personnage de Victoria nous est présenté pendant tout le texte comme ayant un esprit propice à une telle réaction. Elle est étourdie, ça n’est jamais dit mais ça se sent à travers un tas de tournures, dans le genre « Mon regard parcourt ce lieu qui m’est inconnu pour se poser sur une jeune fille. », une phrase qui arrive après « Je ne me trouve pas dans la salle d’entraînement. » ainsi que deux autres phrases, ce qu’il suggère qu’elle a pris le temps de constater que la salle dans laquelle elle se trouve n’est pas la salle d’entraînement, donc qu’elle a pris le temps de l’observer un peu, temps allongé par les deux phrases qui se trouvent entre celle-ci et le constat final, et ce n’est qu’après tout ça qu’elle réalise que ce lieu qui n’est pas celui où elle s’attendait à se trouver est également un lieu inconnu, alors que ça devrait sauter aux yeux, ainsi que le fait qu’il s’y trouve une jeune fille, deux faits qu’elle énonce par ailleurs d’une façon telle qu’on a l’impression qu’elle en était déjà au courant avant de les énoncer (« ce lieu qui m’est inconnu », donc le caractère inconnu est une précision qu’elle semble ajouter pour le lecteur comme si on était conscients du fait qu’il était inconnu, et « avant de se poser sur une jeune fille », la fille est utilisée comme objet direct de l’action sans avoir été introduite au préalable et sans précisions à ce sujet par la suite, comme s’il était naturel qu’elle se trouve là), donc on a un sentiment d’yeux qui sont passés sur ces détails du décor sans s’y attarder, très proche de ce qu’on peut trouver dans l’étourderie. Oui, je fais une lecture analytique sur une autre citation, mais c’est par pure rigueur. Tout ça pour dire qu’on progresse dans le texte en découvrant une Victoria assez étourdie (après, c’est pas forcément son caractère naturel, ça peut venir du coup sur la tête, mais on découvre en tout cas qu’elle l’est pour le moment), et ça rend la phrase « Elle vient de le dire et je ne comprends pas pourquoi... » encore plus naturelle, puisqu’elle n’a plus l’air que d’une amplification de cette étourderie que Victoria subissait déjà, et encore plus violente, puisqu’on a désormais l’impression de voir le sort s’abattre sur une personne déjà incapacitée dans une certaine mesure. Donc pour récapituler, on a une prise de risques qui repose sur une phrase bellement formulée qui se retrouve sublimée par un contexte cohérent né d’autres phrases proprement formulées. Autant dire que ce petit passage rentre dans mes gros coups de cœur de l’interfo’.
« L’apparition lui ouvrit tendrement les bras dans un sourire indulgent, de ceux qu’il avait si souvent quand elle ne parvenait pas à dormir et le cherchait dans toute la maison comme s'il pouvait disparaître. » - Nue (MKK)
Dans le contexte d’un souvenir porté par une illusion (ou un fantôme, mais c’est présenté comme une « apparition », donc on a l’idée d’illusion malgré tout), j’aime bien la tournure de cette phrase qui nous présente un idéal dont on n’a qu’une idée repeinte par les songes du personnage de Nue. Je pourrais m’attarder sur le début, l’idée que l’apparition ouvre les bras « dans un sourire », on a l’action qui se focalise sur les bras et dont le complément circonstanciel de manière porte sans transition sur le sourire, comme si la phrase affiliait immédiatement la gestuelle de l’ouverture des bras au sourire qui devrait l’accompagner, ce qui donne un aspect assez imaginaire à ce sourire, mais c’est quasiment de la surinterprétation à ce stade. Je le mets quand même parce que ça mange pas de crêpes (mes idées sont pas bretonnes). Par contre, cette idée de sourire "imaginé" s’inscrit beaucoup plus nettement dans la suite de la phrase. On est dans le point de vue interne à Nue (qu’on devine par exemple dans l’interrogation « Était-ce cela, mourir ? », qui est ancrée dans l’esprit du personnage et non dans celui d’un éventuel narrateur omniscient), donc on voit ce qu’elle voit ou qu’elle a vu, et la narration se permet de nous affirmer que, dans ces souvenirs où Nue cherchait Finh dans toute la maison, et ne l’avait donc pas dans son champ de vision, ce dernier souriait. Le sourire semble donc faire partie de la vision que Nue avait de ces scènes avant de faire partie d’elles à proprement parler, ce qui donne à cette représentation du personnage de Finh un aspect plus onirique. Si l’on ajoute l’aspect supérieur impliqué par ce sourire que Finh semblait posséder dans ces situations où Nue s’inquiétait, on l’élève dans une figure assez idéalisée qui semble bercer la mémoire de celle-ci. Au final, avec tout cela réunit, on a comme un sentiment d’ivresse, où Nue se laisse aller à ses souvenirs idylliques sans s’arrêter sur une véritable forme de cohérence ou de véracité. Et je trouve ça plus parlant de nous inviter dans cette ivresse de la sorte plutôt que de dire « elle se laissait enivrer par ses souvenirs », beaucoup plus distant.
« Des serres de corbeau, maculées de sang, refirent surface dans le dos de l’ancien dirigeant. » - Jericho (VB)
Mais il a fait deux épreuves en un jour, ce malade ?
Je pense que la première chose qui m’a frappé dans cette phrase est la même chose qui m’a frappé dans l’écriture de Jericho, à savoir son caractère très pictural, très visuel. Si je prends le passage en entier, on a d’abord « Il plongea sa main libre dans au travers du thorax de Darkwill », ça dit ce que ça dit, on a l’amorce du mouvement et son exécution, suivie de « dans un bruit écœurant. Au sens propre. », qui décrit un son de cœur [écrasé/arraché/déchiqueté] dans une formulation qui laisse un temps de pause à la narration dans la petite précision ajoutée, au cours de laquelle on peut se figurer la main qui farfouille un instant dans le ventre de Darkwill et commencer la transition du ventre au dos, et enfin vient ce « Des serres de corbeau, maculées de sang, refirent surface dans le dos de l’ancien dirigeant. », on nous présente les serrez qui apparaissent soudainement (on dit juste « Des serres de corbeau », pas de verbe ou de complément superflu pour tempérer l’action), puis le sang dessus (seul point remarquable à vif dans leur description, toujours sans verbe ou tournure un peu suspendue), et enfin l’endroit d’où elles sortent avec une formule qui se tempère enfin. Cette dernière phrase a un véritable éclat et ne perd pas de son souffle avant la fin de la surprise, je trouve remarquable la violence qui se dégage de cette scène. En dehors de tout ça, j’aime beaucoup l’aspect monstrueux qui ressort dans l’élan de cette action, l’idée que ce soit celle-ci qui nous fasse passer subitement de l’humain au monstre. On a bien sûr le fait qu’il prenne sa forme de corbeau au cours du mouvement qui souligne très bien cette idée, mais je pourrais également m’étendre sur l’image que l’on se figure une fois le mouvement entamé, dans laquelle Darkwill se retrouve avec la partie humaine devant lui et la partie monstrueuse derrière lui, comme si Jericho était humain face à lui et monstre dans son dos, un caractère sournois qu’on attribue d’ailleurs très bien au corbeau, et je termine juste avec le changement de sujet entre la première phrase, dont le sujet est Jericho (« Il plongea sa main ») et la dernière, dont il n’est plus le sujet, au détriment de ses serres de corbeau, ce qui arrache une dernière fois ses états d’âme humains pour ne faire de son action que l’œuvre de serres qui ne s’en encombrent pas, parachevant cette image du monstre qu’il a révélé en lui.
« Tranchante comme la lame d’un katana, la réponse tombe : non. » - Toshizo (CR)
Celle-ci me paraît assez évidente à comprendre dans sa subtilité, c’est dans le filage de la métaphore qu’elle trouve vraiment sa force. C’est pourquoi j’ai décidé de vous laisser l’analyser vous-mêmes et je ramasse les copies dans deux heures. Qu’une réponse soit tranchante, déjà, ça se traduit de deux façons qui se marient très bien l’une à l’autre : c’est une réponse qui fait mal, dans la mesure où un objet tranchant fait généralement mal, et surtout, c’est une réponse sans appel, une réponse qui tranche littéralement le débat. Rien que comme ça, j’aime beaucoup la métaphore, mais ça va encore plus loin. Derrière, après avoir assimilé la réponse à une lame tranchante, on a la réponse qui tombe, qu’on se figure donc comme une lame qui tombe. Qu’on y voie l’image d’une exécution (dans le genre guillotine ou simplement billot à l’ancienne, ou même une sans tout ça, quand la lame tombe, c’est que la personne qui doit la subir est déjà avachie au sol), ou celle d’une épée de Damoclès qui tombe, on a la même idée que le personnage qui se trouve dessous anticipait la sentence avant qu’elle ne tombe, comme une réponse qu’il redoutait depuis un moment, ce qui s’accorde très bien à l’idée de doute constant dans lequel il semble avoir baigné au sujet du regard qu’on lui porte (puisque c’est la question en question) (je suis pas redondant, c’est pas vrai). Dernière petite touche, la chute de cette phrase, qui s’avère être la chute de la réponse et celle de la lame. Une chute sèche, brute, brève, en un mot, violente.
« Il n'y a rien par là... » - Sheila (IE)
Si le diable se cache dans les détails, il y a un bon dieu de l’écriture qui doit se cacher dans les phrases simples. Dans le texte, Sheila se voit dans un souvenir, dont elle suit le déroulement sans pouvoir y changer quoi que ce soit, comme elle le souligne dans la scène où elle revoit la mort de son petit frère Edan, notamment dans une autre phrase que j’ai hésité à citer : « Une voiture passe pour le faucher. » (comme quoi, les phrases simples), phrase dans laquelle la préposition « pour » semble donner à la voiture, objet normalement sans vie ni volonté propre, un but qui est celui de faucher le petit Edan, comme si le monde s’agençait autour de Sheila pour restituer son souvenir comme elle l’avait vécu la première fois. Ainsi, elle continue de progresser dans son souvenir, résignée à ne pas en avoir le choix. Et puis vient ce moment où elle se retrouve à l’hôpital et voit son petit frère sortir de sa chambre de patient, qui est l’instant où son souvenir cesse de suivre son fil premier. Sa réaction à cela, à son petit frère qui s’évade de cette ligne directrice, c’est : « Il n’y a rien par là… », rien dans la direction où il se dirige. Ce qu’elle dit, si je lis bien la chose, c’est que ce qui se trouve en-dehors de son souvenir n’a pas lieu d’être dans le dit souvenir, puisque c’est elle qui se souvient. C’est une phrase assez fataliste en un sens, puisqu’elle montre la résignation de Sheila à devoir revivre ce cauchemar d’antan sans pouvoir s’en détacher. Et c’est à cette phrase que ce souvenir (qui n’en est plus vraiment un, du coup) va donner tort. Certes, Sheila ne peut plus revenir sur la mort de son petit frère, mais elle peut revenir sur son sentiment à ce sujet. Il y a effectivement quelque chose ailleurs, hors de ce deuil devant une chambre d’hôpital, et cet ailleurs, c’est un champ fertile. En somme, mon altimètre interne s’est emballé devant la profondeur de cette phrase. Oui, j’ai un altimètre interne. Y’en a qu’ont une horloge interne, moi, c’est un altimètre.
« Quand elle les rouvrit, l'obscurité avait changé. » - Asha (FS)
Pendant tout le long du texte, les yeux et l’obscurité sont deux idées majeures autour desquelles se tressent les ambiances qui entourent le personnage d’Asha et les sentiments qui la prennent. D’abord, les yeux d’Asha sont scellés, et l’obscurité qui l’entoure est désarmante : c’est une Asha incapacitée qui se laisse porter par le néant qui la berce. Ensuite, elle ouvre les yeux, et l’obscurité devient alors plus noire : c’est une Asha perdue, qui ne sait plus où donner de son sens retrouvé. Ensuite, ses ténèbres s’illuminent d’un éclat de souffrance quand on lui adresse la parole, elle ferme les yeux, et puis vient cette phrase : elle les rouvre, et l’obscurité a encore changé, pour devenir cette fois celle d’un sombre souvenir. Et c’est comme ça tout le long. Je prends cette citation pour illustration parce qu’elle résume bien l’idée, mais c’est sur l’idée globale que je vais revenir. Je trouve assez intéressant le concept d’ouvrir les yeux dans diverses obscurités pour symboliser le voyage d’un personnage dans son rêve. C’est dans l’idée de la façon dont ça se passe en vrai, lorsque l’on oscille entre plusieurs songes dans un état de torpeur avancée, et l’ambiance en devient systématiquement trouble, systématiquement obscure. À côté de tout ça, le fait qu’elle semble diriger l’évolution de l’obscurité en ouvrant et en fermant les yeux mais sans choisir quand elle ouvre ou ferme les yeux, ça rend l’évolution dans le texte perturbante et parfois même malaisante. Du coup, je trouvais l’effet réussi. Voilà, voilà. Oui, l’argumentation est piètre en comparaison de mes autres. Mais c’est pour ça que je préfère parler de phrases plutôt que de concepts généraux, c’est moins obscur. Enfin, pour moi. Dites, je suis normal, hein ?
« Tu as encore l’écume et le sel accrochés au bord de tes cils. » - Basil (TT)
J’ai cité la dernière phrase du Riri d’amour, citons la dernière phrase du Baba d’amour. Et je vais la citer pour l’exacte même raison parce que ça m’économise un commentaire, mais aussi une autre en plus. C’est une phrase qui vient quand on ne s’attend plus à ce qu’il reste quelque chose à ajouter, Basil est perdu dans ses pensées, à faire tourner ces phrases aux infinités d’interprétations dans sa tête, fidèle à sa personne de flegmatique tourmentée (ouais, ça fait oxymore, dit comme ça)… et puis soudain, alors que le narrateur l’a décrit depuis le début sans s’attarder sur des émotions qu’il ne tourne pas en dérision tout de suite après, il lance le dernier détail, toujours dans son ton goguenard, voire méprisant : De l’écume et du sel au bord des cils de Basil, en gros, ce qui s’apparente clairement à des larmes. Et à partir de là, c’est à dire à partir de la toute dernière phrase du texte, on voit Basil comme un type qui subit illégitimement toutes les railleries dont il donne presque l’air de se faire la cible lui-même, dans la confusion entre son personnage et celui du narrateur. Du coup, cette phrase ne se contente pas d’expliquer ce qu’a vraiment pensé Basil pendant tout le long du texte, mais elle suggère aussi pourquoi on ne l’a pas lu comme ça et pourquoi il a paru antipathique de prime abord (même s’il y avait quand même quelques traces), ce qui rend beaucoup plus sincère cette révélation de son caractère à travers laquelle on se remémore le texte à la fin en se disant que ça lui a fait quand même pas mal à subir. Au final, il est pas si loin de Harrison (du thème 5, également de Tasty Tales) dans le caractère, mais dans une dimension plus à donner l’air de n’avoir rien à faire de subir, ce qui rend le moment où il le révèle d’autant plus fort.
« « Oui, oui c’est moi », aurait bien voulu répondre la jeune fille, mais elle ne put qu’acquiescer en versant d’autres larmes. » - Soraya (ES)
Là, comme dans tous les textes d’Esquisse, j’ai peur d’être un brin biaisé parce que je connais le personnage (mais je peux pas voter pour eux de toute façon, donc c’est pas grave). Ce que j’aime bien dans cette phrase, et en fait dans cette situation, c’est que Soraya n’est pas muette de naissance. En fait, son mutisme date de son arrivée sur Esquisse, donc bien après qu’elle ait été séparée de sa mère. Elle s’est retrouvée là, dans un nouveau corps, et sans voix. Ainsi, quand sa mère vient lui parler, elle voit le nouveau corps de sa fille, et quand elle lui demande s’il s’agit bien d’elle, c’est également son nouveau mutisme qui répond pour elle en lui interdisant de dire « oui ». En somme, c’est pratiquement la Soraya d’Esquisse qui interdit à la Soraya de la Terre de répondre qu’elle est restée elle-même. Pourtant, si son corps ne peut plus admettre qu’il n’a pas changé, son âme, dont les yeux sont toujours un peu le reflet, parvient à s’exprimer en pleurant, montrant qu’elle n’a pas changé tout en s’efforçant de briser cette contrainte que lui impose l’Esquisse pour donner sa réponse malgré tout. Même si toute la symbolique sur l’aspect corps et âme ne relève peut-être que de l’interprétation, la phrase reste puissante dans cet effort que fait la pauvre Soraya pour s’insurger contre la toute-puissante Esquisse qui cherche à la faire taire, et qui verse des larmes qui évoquent à la fois l’émotion qu’elle a de retrouver sa mère et la souffrance de ne pas pouvoir lui parler autrement qu’en exprimant la dite souffrance en pleurant. Autant dire qu’à la lecture de ce passage, mon âme a tenté de communiquer avec mon clavier et ça a failli court-circuiter.
Et c’est sur ces sages paroles que je termine enfin ma série de commentaires (ouais, j’aurais pu choisir mieux, comme derniers mots). Du coup, je vais pas me confondre en longs adieux bercés de moult poutous, je réserve ça pour les réactions aux votes. Je re-remercie tous ceux que j’ai remerciés dans mes introductions de commentaires, j’espère que ce dernier vous aura plu autant que les autres, et je vous dis peut-être à une prochaine édition (ou à un épisode spécial sur la boîte à textes). Des bisous !
30.01.19 4:38
Invité
Jericho Swain [VB]
évolution
30.01.19 4:38
Jericho Swain [VB]
On ne va pas se mentir, ce sujet est un peu devenu celui de Kaoren. Entendez-moi bien, toutes les critiques et réactions sont intéressantes, mais le véritable feuilleton qui nous a été offert mérite qu’on s’y attarde. Je trépignais d’impatience entre chaque post, et je me suis surpris à revenir tous les jours sur ce sous-forum afin de guetter le retour de notre commentateur en chef. Alors, du fond du cœur, merci Kaoren pour cet évènement dans l’évènement, merci pour le brin de lecture supplémentaire entre les épreuves, et merci pour les retours les plus pertinents et les plus drôles de cet interforum.
Ce qui me fait penser… Kaoren a épinglé moult citations, tirées des textes ciselés pondus par nos valeureux participants, mais les introductions et les conclusions de ses commentaires étaient au moins aussi bonnes. Mais dans ce cas, qui jugera Kaoren ?
Ladies and gentlemen, je vous souhaite la bienvenue pour cette édition surprise que personne n’a demandé de « Commentception », où l’on commentera les commentaires de Kaoren. Vous vous sentez perdus ? Tant mieux.
Véritable cerise sur le gâteau succulent qu’a été cet interforum, ses commentaires regorgent de passages hilarants, de remerciements en cascade et de petites pépites que je me suis permis d’isoler, par pur mimétisme et parce que je n’ai pas de personnalité. Je me suis limité à cinq citations, parce que je n’ai pas la capacité de travail de Kaoren, ni sa plume que j’avoue lui envier un peu. Juste un peu. Kaoren, désolé pour la piètre imitation de ton show, s’il te plaît ne me poursuis pas en justice, je n’ai pas un sou de toute façon. Sans plus attendre, les citations :
« Sauf quand vous passez littéralement la journée devant l'interfo', auquel cas vous le sentez vraiment passer (et vos yeux vous supplient d'arrêter, mais c'est parce qu'ils ne comprennent rien à l'art de toute façon). » - Kaoren (ES)
En une seule phrase, Kaoren nous fais vivre toute l’intensité d’une journée dans la vie d’un commentateur de l’extrême. On ressent la détermination, l’esprit de sacrifice… L’emploi de la parenthèse brise ici le rythme de la phrase, nous apportant une précision qui parait bien anodine. J’ai dit “paraît”. En effet, non content de renforcer l’idée précédente -à ce stade, on a presque les yeux qui piquent d’avoir tant décortiqué les textes et d’avoir cent fois scruté la chatbox de haut en bas, même si en réalité on ne s’appelle pas Kaoren et qu’on s’est contenté de lire un voire deux textes, hey, c’est déjà ça okay ?- Kaoren nous glisse un compliment.
Oui, et de manière très subtile, tout en critiquant allègrement ses pauvres yeux fatigués. Et quel compliment. Il emploie le terme “art” que je trouve un peu fort pour décrire le RP en général, mais qui, sous la plume de notre maître commentateur, passe naturellement. Très représentatif de l’esprit de ses textes en général, cette phrase me semble incarner son style à la perfection. Des compliments en embuscade qui te frappent avant que tu n’aies eu le temps de réagir. Et qui font tu termines la lecture du post avec un sentiment de bien être indéterminé, sans même savoir pourquoi tu te sens flatté.
« Sans plus de bavardages (déjà plus de quatre cent mots sa race de pingouin), on est partis avec les citations ! » - Kaoren (ES)
Ici, un autre aspect très important des commentaires se trouve illustré. La maîtrise. Usant toujours de l’infâme parenthèse (que j’abhorre personnellement et que je rechigne à utiliser), Kaoren nous amène avec grâce deux de ses gimmicks de prédilection. L’humour décalé et le rapport au nombre de mots. Comme un coureur de fond, les yeux rivés sur le compteur, Kaoren déroule son effort naturellement, avec aisance presque. Il se permet de compter, d’émailler ses intros et ses conclusions de nombres ahurissants. Et tout ce temps passé à écrire des commentaires instructifs, drôles et flatteurs, il le dévalorise, fait presque semblant de ne pas trouver ça impressionnant. Plusieurs. Milliers. De. Mots. Holy sheep. Ça et le fait que “sa race de pingouin” m’a fait rire sans raison aucune. Non, je n’ai pas honte.
« En tout cas, y’a de la cita’, et ça, c’est extra ! » - Kaoren (ES)
Là, on est sur de l’assonance de compétition. J’ai rien d’autre à dire sur cette phrase, elle est parfaite. Juste assez simple pour que le lecteur moyen se sente intelligent, juste assez stylée pour qu’on comprenne que derrière l’écran il y a un génie littéraire en puissance, qui d’un revers de plume pourrait balayer toute la compétition de cet interforum, mais qui préfère se réserver pour pondre des commentaires du futur. Chapeau bas.
« Bien, sur cette magnifique logorrhée de cent dix mots qui me fait tempérer mon jugement quand il s’agit de trouver des maladresses dans le rythme d’un texte, et sans plus de roulements de tambour parce que je vous fais patienter éhontément en me disant que vous pouvez de toute façon sauter l’introduction pour aller directement aux commentaires mais en sachant pertinemment que vous ne le faites pas et ça y est je recommence, on est partis pour les cita’s ! » - Kaoren (ES)
Alors, alors… Petite mention pour cette phrase que j’ai lue à voix haute et qui m’a flingué une paire de poumons pourtant presque neuve. Si vous avez lu les commentaires précédents -et vous l’avez forcément fait si vous êtes en train de déchiffrer celui-ci- vous pouvez noter le retour de tous les motifs abordés précédemment. Le rapport aux mots. L’humour débridé. La maîtrise. Les compliments ninjas. Avec, en prime, l’arrivée d’un nouveau challenger, j’ai nommé la logorrhée. Alors, oui, en temps normal, c’est mal de s’étaler et de donner dans la prolixité la plus décomplexée. Mais dans ces commentaires, ces rafales circonvolues dénuées de virgules qui auraient été salutaires sont tellement bien amenées que ça en devient plaisant. Je ne pensais pas un jour associer un sens positif à “logorrhée”. Merci pour ça.
« Et c’est sur ces sages paroles que je termine enfin ma série de commentaires » - Kaoren (ES)
“Ces sages paroles”. Enfin, enfin, enfin il se fend d’un compliment pour ses propres écrits, mais une fois encore, le Kaoren est rusé. Il ne se complimente que pour mieux dévaloriser son travail, la jouer cool. Comme si tout le reste de ses paroles n’était pas “sage”. Comme si, par comparaison, il ne fallait pas accorder de crédit à la somme phénoménale de commentaires réalisés. Eh bien c’est raté. Parce qu’on a lu. Et qu’on a apprécié. Nah ! :>
…
En vrai je suis triste que ce soit le dernier de cette série, mais je lirai le reste avec attention. Et je passerai furtivement sur Esquisse pour lire tes autres créations. Ça t’apprendra à être aussi cute dans tes écrits, espèce de flagorneur.
Message perso pour Kaoren -les autres lisez pas ! Fermez les yeux tout de suite ! -, vu que tu disais, je cite “Mais il a fait deux épreuves en un jour, ce malade ?”. Alors déjà, oui, mais qui tu traites de malade là ? Je vais m’auto-citer parce que j’ai un ego plus que surdimensionné “Plusieurs. Milliers. De. Mots.” en commentaires. Pondus par une seule personne. C’est toi l’malade, d’abord. Nah bis. Cœur sur toi.
Ce qui me fait penser… Kaoren a épinglé moult citations, tirées des textes ciselés pondus par nos valeureux participants, mais les introductions et les conclusions de ses commentaires étaient au moins aussi bonnes. Mais dans ce cas, qui jugera Kaoren ?
Ladies and gentlemen, je vous souhaite la bienvenue pour cette édition surprise que personne n’a demandé de « Commentception », où l’on commentera les commentaires de Kaoren. Vous vous sentez perdus ? Tant mieux.
Véritable cerise sur le gâteau succulent qu’a été cet interforum, ses commentaires regorgent de passages hilarants, de remerciements en cascade et de petites pépites que je me suis permis d’isoler, par pur mimétisme et parce que je n’ai pas de personnalité. Je me suis limité à cinq citations, parce que je n’ai pas la capacité de travail de Kaoren, ni sa plume que j’avoue lui envier un peu. Juste un peu. Kaoren, désolé pour la piètre imitation de ton show, s’il te plaît ne me poursuis pas en justice, je n’ai pas un sou de toute façon. Sans plus attendre, les citations :
« Sauf quand vous passez littéralement la journée devant l'interfo', auquel cas vous le sentez vraiment passer (et vos yeux vous supplient d'arrêter, mais c'est parce qu'ils ne comprennent rien à l'art de toute façon). » - Kaoren (ES)
En une seule phrase, Kaoren nous fais vivre toute l’intensité d’une journée dans la vie d’un commentateur de l’extrême. On ressent la détermination, l’esprit de sacrifice… L’emploi de la parenthèse brise ici le rythme de la phrase, nous apportant une précision qui parait bien anodine. J’ai dit “paraît”. En effet, non content de renforcer l’idée précédente -à ce stade, on a presque les yeux qui piquent d’avoir tant décortiqué les textes et d’avoir cent fois scruté la chatbox de haut en bas, même si en réalité on ne s’appelle pas Kaoren et qu’on s’est contenté de lire un voire deux textes, hey, c’est déjà ça okay ?- Kaoren nous glisse un compliment.
Oui, et de manière très subtile, tout en critiquant allègrement ses pauvres yeux fatigués. Et quel compliment. Il emploie le terme “art” que je trouve un peu fort pour décrire le RP en général, mais qui, sous la plume de notre maître commentateur, passe naturellement. Très représentatif de l’esprit de ses textes en général, cette phrase me semble incarner son style à la perfection. Des compliments en embuscade qui te frappent avant que tu n’aies eu le temps de réagir. Et qui font tu termines la lecture du post avec un sentiment de bien être indéterminé, sans même savoir pourquoi tu te sens flatté.
« Sans plus de bavardages (déjà plus de quatre cent mots sa race de pingouin), on est partis avec les citations ! » - Kaoren (ES)
Ici, un autre aspect très important des commentaires se trouve illustré. La maîtrise. Usant toujours de l’infâme parenthèse (que j’abhorre personnellement et que je rechigne à utiliser), Kaoren nous amène avec grâce deux de ses gimmicks de prédilection. L’humour décalé et le rapport au nombre de mots. Comme un coureur de fond, les yeux rivés sur le compteur, Kaoren déroule son effort naturellement, avec aisance presque. Il se permet de compter, d’émailler ses intros et ses conclusions de nombres ahurissants. Et tout ce temps passé à écrire des commentaires instructifs, drôles et flatteurs, il le dévalorise, fait presque semblant de ne pas trouver ça impressionnant. Plusieurs. Milliers. De. Mots. Holy sheep. Ça et le fait que “sa race de pingouin” m’a fait rire sans raison aucune. Non, je n’ai pas honte.
« En tout cas, y’a de la cita’, et ça, c’est extra ! » - Kaoren (ES)
Là, on est sur de l’assonance de compétition. J’ai rien d’autre à dire sur cette phrase, elle est parfaite. Juste assez simple pour que le lecteur moyen se sente intelligent, juste assez stylée pour qu’on comprenne que derrière l’écran il y a un génie littéraire en puissance, qui d’un revers de plume pourrait balayer toute la compétition de cet interforum, mais qui préfère se réserver pour pondre des commentaires du futur. Chapeau bas.
« Bien, sur cette magnifique logorrhée de cent dix mots qui me fait tempérer mon jugement quand il s’agit de trouver des maladresses dans le rythme d’un texte, et sans plus de roulements de tambour parce que je vous fais patienter éhontément en me disant que vous pouvez de toute façon sauter l’introduction pour aller directement aux commentaires mais en sachant pertinemment que vous ne le faites pas et ça y est je recommence, on est partis pour les cita’s ! » - Kaoren (ES)
Alors, alors… Petite mention pour cette phrase que j’ai lue à voix haute et qui m’a flingué une paire de poumons pourtant presque neuve. Si vous avez lu les commentaires précédents -et vous l’avez forcément fait si vous êtes en train de déchiffrer celui-ci- vous pouvez noter le retour de tous les motifs abordés précédemment. Le rapport aux mots. L’humour débridé. La maîtrise. Les compliments ninjas. Avec, en prime, l’arrivée d’un nouveau challenger, j’ai nommé la logorrhée. Alors, oui, en temps normal, c’est mal de s’étaler et de donner dans la prolixité la plus décomplexée. Mais dans ces commentaires, ces rafales circonvolues dénuées de virgules qui auraient été salutaires sont tellement bien amenées que ça en devient plaisant. Je ne pensais pas un jour associer un sens positif à “logorrhée”. Merci pour ça.
« Et c’est sur ces sages paroles que je termine enfin ma série de commentaires » - Kaoren (ES)
“Ces sages paroles”. Enfin, enfin, enfin il se fend d’un compliment pour ses propres écrits, mais une fois encore, le Kaoren est rusé. Il ne se complimente que pour mieux dévaloriser son travail, la jouer cool. Comme si tout le reste de ses paroles n’était pas “sage”. Comme si, par comparaison, il ne fallait pas accorder de crédit à la somme phénoménale de commentaires réalisés. Eh bien c’est raté. Parce qu’on a lu. Et qu’on a apprécié. Nah ! :>
…
En vrai je suis triste que ce soit le dernier de cette série, mais je lirai le reste avec attention. Et je passerai furtivement sur Esquisse pour lire tes autres créations. Ça t’apprendra à être aussi cute dans tes écrits, espèce de flagorneur.
Message perso pour Kaoren -les autres lisez pas ! Fermez les yeux tout de suite ! -, vu que tu disais, je cite “Mais il a fait deux épreuves en un jour, ce malade ?”. Alors déjà, oui, mais qui tu traites de malade là ? Je vais m’auto-citer parce que j’ai un ego plus que surdimensionné “Plusieurs. Milliers. De. Mots.” en commentaires. Pondus par une seule personne. C’est toi l’malade, d’abord. Nah bis. Cœur sur toi.
30.01.19 18:39
Invité
Kaoren [ES]
évolution
30.01.19 18:39
Kaoren [ES]
Dans ce duel de qui c'est le plus malade, je demande le type qui reste éveillé jusqu'à quatre heures trente du matin pour pondre un commentaire de mes commentaires.
Mais merci à toi, j'ai vraiment trouvé l'attention trop choupie, et le rendu m'a plié de rire dans le train ce matin. À ce sujet, je ferais bien un commentaire de ton commentaire, mais j'ai peur de rentrer dans un cercle vicieux. Enfin, qui sait, peut-être est-il vertueux.
En tout cas, je suis touché ! J'vous aime, les Valorans ! Pas que toi, aussi Varus et Sona qui m'ont fait de super jolis retours aussi (parce que ce "c'est le genre de sujet que j'aurais adoré voir à mes débuts de RP" que m'avait lancé Sona sur la SB, il m'a chauffé le cœur comme jamais ).
Mais cœur sur toi aussi !
Et je vous jure que j'ai tout fait pour que ces compliments qu'on m'a lancés ne biaisent pas mes podiums, mais... j'ai trouvé vos textes trop bien à côté de ça.
Mais merci à toi, j'ai vraiment trouvé l'attention trop choupie, et le rendu m'a plié de rire dans le train ce matin. À ce sujet, je ferais bien un commentaire de ton commentaire, mais j'ai peur de rentrer dans un cercle vicieux. Enfin, qui sait, peut-être est-il vertueux.
En tout cas, je suis touché ! J'vous aime, les Valorans ! Pas que toi, aussi Varus et Sona qui m'ont fait de super jolis retours aussi (parce que ce "c'est le genre de sujet que j'aurais adoré voir à mes débuts de RP" que m'avait lancé Sona sur la SB, il m'a chauffé le cœur comme jamais ).
Mais cœur sur toi aussi !
Et je vous jure que j'ai tout fait pour que ces compliments qu'on m'a lancés ne biaisent pas mes podiums, mais... j'ai trouvé vos textes trop bien à côté de ça.
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